NOTRE INTERVIEW : Mark Metcalf

5 février 2017. Alors qu’il est en voyage à travers le monde, Mark Metcalf, l’inoubliable interprète du Maître et Big Bad de la saison 1 de Buffy contre les vampires, accepte d’accorder du temps à la rédaction de Buffy Angel Show pour une interview. Nos échanges se font par écrans interposés. Avec la gentillesse et l’humour dont il sait faire preuve, il nous en dévoile d’avantage sur l’envers du décor et sur son personnage, levant ainsi le voile sur des questions existentielles que les fans se posaient au sujet du Maître des vampires. Vous verrez le Maître différemment après la lecture de cette interview !

BUFFY ANGEL SHOW : Jouer sous un masque en permanence était-il difficile ?

MARK METCALF : En fait jouer caché sous un masque est assez libérateur. Il y a pour tout le monde, acteur ou non acteur, une profonde peur de se présenter en public, être le centre de l’attention. Le masque est un déguisement ou une couverture très réussie pour ce qui est perçu comme une nudité devant le public (ndlr : se mettre à nu). De ce fait, il est libérateur psychologiquement et émotionnellement. Les écrivains, les acteurs, les musiciens disent souvent: « Eh bien, ce n’était pas moi, c’était le personnage qui agissait à travers moi ». Ou, « Je suis juste le navire qui transmet le message. » Le masque est un déni de responsabilité très concret.

BUFFY ANGEL SHOW : Comment ressentiez-vous le fait de jouer un méchant qui fait peur sur le petit écran ? 

MARK METCALF  : L’écriture était bonne, les réalisateurs et les producteurs étaient bons, les autres acteurs étaient bons, donc le jeu était bon, ou plutôt facile à jouer. C’était un bon boulot et le travail était amusant. En ce qui concerne jouer un «vilain effrayant», l’acteur doit croire que son personnage se réveille le matin avec de bonnes intentions et de graves besoins. Ces intentions et ces besoins peuvent ne pas bénéficier à la société, mais ils en profitent, ou lui, et donc il les poursuit. Les notions de bien et de mal ne s’appliquent pas. C’est au public de le déterminer.

BAS : Tous les fans se demandent quel âge a le Maître. Les références lui donnent plus de 900 ans. Avez-vous une idée de l’âge du Maître ?

MM : Je l’ai joué âgé de 838 ans ! Date de naissance : 4 octobre 1159, juste un peu avant le début de la 4ème croisade.

BAS : Diriez-vous que votre personnage est drôle ? 

MM : Je pense que le Maître a un sens de l’humour bien particulier. Lorsque vous vivez longtemps, vous avez besoin d’un sens de l’humour. Les mortels sont un peu pathétiques et stupides et vous devez être capable de rire d’eux et de vous-même ou vous allez juste aller les tuer tous pour les sortir de leur misère. Témoignage de la réponse du monde au président nouvellement élu des États-Unis. Vous devez rire ou vous deviendrez fou ! [ndlr : Donald Trump vient d’être élu président très contesté des Etats Unis]

BAS : Auriez-vous aimé jouer plus de scènes de combat ?

MM : J’aurais aimé jouer plus de scènes de combat. C’est plus difficile maintenant de les faire. L’âge chez les mortels, et j’en suis un malgré les rumeurs du contraire, dessèche les articulations, les rendent douloureuses et limite leurs amplitudes de mouvements. Je peux tout de même encore botter un cul.

BAS : Vous nous avez dit être en dehors des USA lors de notre demande d’interview. Vous voyagez beaucoup ? Etes-vous déjà venu en France ? 

MM : Je voyage autant que je le peux. J’aime la diversité du globe et je me sens vraiment bien quand je suis dans un pays ou un endroit où je ne connais pas la langue ou la culture et l’histoire. Il y a une vulnérabilité que j’aime vraiment. Je ne suis pas allé en France, sauf dans les livres et les films. J’espère un jour y aller. La France a une histoire vaste et compliquée, et ils connaissent des répercussions de certaines personnes de cette Histoire en ce moment [ndlr : allusion aux attentats de Paris des 7 janvier et 13 novembre 2015]. Je voudrais faire l’expérience de la France.

BAS : Accepteriez-vous de participer à une convention « Buffy » de nouveau ? 

MM : J’aime aller aux conventions. Surtout quand elles ont lieu dans des endroits où je n’ai jamais été ou des endroits où je souhaite revenir. J’aime rencontrer les gens qui ont tant investi sur le plan émotionnel et psychologique dans les histoires sur lesquelles j’ai eu la chance de participer.

BAS : Vous êtes revenu dans la dernière saison du show. Comment était-ce de reprendre votre rôle après tant de temps ?

MM : J’ai fait un petit morceau dans la dernière saison, l’épisode 1, je crois. J’étais censé revenir pour faire un épisode complet, ou c’est ce qu’ils m’ont dit, mais quand ils m’ont demandé de venir à Los Angeles pour le faire, j’étais au milieu d’une répétition d’une pièce de théâtre et ne pouvait pas quitter mes camarades. Ils n’étaient pas en mesure de modifier leur calendrier, donc cela ne s’est jamais produit.

BAS : Que retenez-vous de « Buffy » et de votre personnage ? 

MM : Je me souviens que c’était merveilleux de jouer avec Sarah : très réactive et créative, dédié à raconter une histoire compliquée. Je pense toujours que Buffy et le Maître auraient pu avoir un bel avenir ensemble, mais elle a simplement refusé de coopérer et de le voir à ma manière. Le Maître était plus âgé, plus sage et beaucoup plus expérimenté. Je pense qu’il aurait pu beaucoup enseigner à Buffy et augmenté ses expériences dans tous les domaines.

BAS : Ou peut-on vous retrouver désormais ? Quels sont vos projets ? 

MM : Je vis la plupart du temps dans le Montana aux Etats-Unis. Je suis un étudiant diplômé en histoire du Moyen-Orient pour le moment. Je fais du doublage vers chez moi de temps en temps,  ainsi que des pièces de théâtre. Je suis toujours disponible pour jouer dans les films ou la télévision si quelqu’un demande . Je suis également producteur exécutif d’un film appelé The Roberts, qui parle de deux tueurs en série d’environ 80 ans, qui n’ont jamais été capturés et qui se trouvent dans la même maison de soins infirmiers. Ils se boudent mutuellement et se défient à un, eh bien, certains diraient à un concours cruel. C’est une comédie.

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