L’Histoire sans fin

Fan-fiction du Buffyverse se situant fin saison 12.

 Par Hélène Pitlu.

CHAPITRE I :
Le répit.

 

« L’ennui avec le fait de changer le monde, c’est que ça vaut le coup ! » pensa Buffy  en regardant ses amis faire la fête.

C’était une phrase qu’elle se répétait souvent et elle ne comptait plus les fois. Buffy était une tueuse de vampires depuis 1996, activée lorsqu’elle avait à peine 15 ans. À chaque génération, une fille est l’Élue, une fille avec la force et l’adresse qu’il faut pour chasser les vampires et autres démons. Généralement ces élues ne restaient pas longtemps en vie car elles étaient souvent éliminées par le camp adverse. Mais la jolie blonde aux yeux verts avait déjoué tous les pronostics car elle exerçait son devoir depuis quinze ans maintenant ! D’abord réticente à endosser ce rôle elle avait fini par s’y faire. Mais elle n’y serait jamais arrivée sans l’aide de son ancien observateur Giles. Son mentor était un Anglais d’une cinquantaine d’années avec qui elle avait créé un lien paternel. Il était plutôt sérieux, même si cela n’avait pas toujours été le cas dans son adolescence. Ses petites lunettes rondes décoraient son visage ridé ce qui était pratique pour avoir le nez dans les livres. Giles exerçait la magie, il n’était pas aussi puissant que Willow, mais connaissait différents sorts ce qui aidait à résoudre les problèmes avec les démons.

 

Buffy avait la chance d’être entourée de ses fidèles amis Alex et Willow. Par contre, Willow  avait beaucoup changé depuis qu’elle avait rencontré la tueuse. Au départ, la rouquine était timide surtout envers les garçons. C’était une tête d’ampoule douée en informatique puis elle commença à s’intéresser à la magie. Au fil des années sa pratique s’améliora grâce à l’amour de sa vie Tara. Mais la sorcière fut malencontreusement tuée, d’une balle perdue, par un des membres du trio maléfique. Willow perdit la raison et faillit détruire le monde à cause de son profond chagrin. Elle fut arrêtée par Alex, qui malgré son absence de pouvoir, parvint à raisonner la grande sorcière et ce, grâce à son amitié, car ils étaient parfaitement conscients qu’elle ne contrôlait plus ses émotions. Ensemble, la tueuse et la sorcière menèrent d’autres grandes batailles. Elles changèrent les règles de ce monde en restituant le pouvoir contenu dans la faux, l’arme de la tueuse, à toutes les femmes ou potentielles tueuses. Ainsi le monde était tout changé, au lieu d’une seule tueuse, il y en avait maintenant des centaines…

Alex éternel gaffeur, mais fidèle et courageux était leur meilleur ami. Il les aidait comme il pouvait en faisant des recherches. Il décida d ‘appeler l’équipe le « Scooby Gang ». Celui-ci détenait aussi quelques connaissances en tactiques militaires ce qui s’avérait pratique pour gérer des troupes de jeunes tueuses. Depuis l’an passé, il était aussi le père de Joyce une petite fille dont la maman n’était autre que Dawn. Dawn la sœur de Buffy, qui était en réalité une force mystique qui pouvait ouvrir des portails à travers les mondes. Les religieux décidèrent de la pourvoir de souvenirs fictifs : devenir la sœur de Buffy pour la protéger de Gloria, une mauvaise déesse. La belle blonde le savait, mais ne cessa jamais de l’aimer.

 

Du balcon, Buffy contempla la maison d’Alex et Dawn remplie d’invités précieux à ses yeux : Andrew et Giles finissant une partie de scrabble sur une table du jardin dont la partie était très serrée. Willow et Faith discutant paisiblement ensemble, c’était rare de la part de Willow qui l’avait toujours détestée. Mais Willow ne craignait plus que Faith lui vole ses amis car Faith avait beaucoup changé. Buffy regarda Spike et Angel sirotant un bon verre de sang de cochon, quoique répugnant à ses yeux. Cela lui donna envie de demander à Alex, de cuisinier, un steak bien cuit au barbecue. Dawn, elle, s’éclipsa pour aller coucher sa fille Joyce au premier étage.

 

Une soirée en leur honneur bien méritée après ce que Harth, le frère jumeau de la tueuse du futur, leur avait fait subir. Avec Melaka Fray, ils venaient ensemble d’affronter la plus grande de toutes les batailles en ayant pour résultat que les anciens démons maléfiques soient tous expulsés de leur monde. Malheureusement ils avaient perdu Illyria, un ancien démon allié, en l’envoyant aussi avec les anciens démons maléfiques afin qu’elle s’assure qu’aucun n’essaye de s’échapper. Elle pensa à Melaka, et au futur qu’elles avaient modifié ensemble en le sauvant de sa future destinée macabre. Il devait être plus glorieux que la dernière fois qu’elle y avait fait un tour ? Espérons ? De toute façon, c’est forcement mieux que les bidonvilles qu’elle y avait vus lors de son voyage temporel. A-t-elle réussi à s’adapter aux changements ?

– Alors cette journée dans la branche surnaturelle de la police de San Francisco ? demanda Willow la sortant de sa rêverie.

– Ça y est, j’ai un métier, CDI et tout le tralala, répondit joyeusement l’ancienne tueuse.

Une pointe de fierté se sentait dans la voix, et elle ne le cachait pas. Elle se sentait vraiment mature face à ce bond en avant et elle n’y renoncerait pour rien au monde. Buffy avait essayé plusieurs emplois, mais aucun ne lui allait. Depuis peu, les identités des tueuses et des vampires (qu’elle a toujours cachés) ont été révélées au monde. Maintenant, la police engageait des tueuses comme Buffy et Faith à temps plein. Faith est une tueuse qui a été activée après la mort de Kendra, elle-même activée après la première mort de Buffy par noyade. À un moment donné, elle avait choisi le mauvais chemin, en combattant Buffy, mais elle était revenue du bon côté. Compte tenu des services rendus à la police face à cette menace surnaturelle, elle a été blanchie.

– Faith m’a un peu raconté, expliqua Willow. Bon, maintenant qu’on a sauvé le monde, il va falloir se trouver un vrai petit copain.

– Parle pour toi ! On est une bonne partie à caser ici !

Willow regarda autour d’elle, à part Dawn et Alex, aucun n’était en couple. Giles s’autorisait parfois du temps avec Olivia, Andrew venait tout juste d’apprendre qu’il était gay, Spike cachait ses sentiments, Angel venait de perdre Illyria pour qu’elle sauve le monde. Puis Faith, ne voulait certainement pas d’une relation stable!

– Oh ! Oui ! C’est vrai, répondit la rouquine. Moi au centre d’émancipation des femmes, je n’ai pas trop le temps.

La rouquine dirigeait ce centre, et passait beaucoup plus de temps à s’en occuper qu’à faire de la magie.

– C’est quand on ne cherche pas qu’on trouve, rétorqua la blonde !

Willow détestait quand elle faisait ça, mais elle avait raison ! Puis dans un sens si quelqu’un venait à elle, elle gagnerait du temps!

 

Après plusieurs heures de discussion et de plaisanterie avec ses amis, Buffy alla se coucher. Elle pensait s’endormir comme un loir, mais au contraire, c’était une nuit agitée avec plusieurs rêves bizarres. Pour la plupart elle ne s’en souvenait pas sauf le dernier qui ressemblait plus à un cauchemar. Elle se trouvait dans un endroit sombre, une grotte éclairée par quelques bougies. Certaines étaient consumées, tandis que d’autres n’étaient pas encore allumées. Ceci indiquait la présence de quelqu’un ou quelque chose, ce qui mettait son huitième sens en éveil. Nerveuse, elle balayait l’endroit du regard pour trouver une sortie. Il y avait dans l’air une odeur désagréable, moisie. Buffy ne se sentait pas bien, sa gorge se noua. Elle marcha longtemps avant qu’une silhouette ne se découpe dans les ombres de cette grotte infinie. Elle ne pouvait voir son visage car l’individu était de dos emmitouflé dans une toge et de même hauteur que la demoiselle. Elle s’approcha, les poings prêts à intervenir, et vit quelque chose qui la rebuta : une énorme queue de souris. Aaaaaah ! Saleté de bestiole cria-t-elle en son for inférieur. Déjà qu’en taille réelle, elle n’aimait pas ça mais si maintenant les souris grossissent (peut-être à cause des pesticides ?), c’est pire ! La souris se retourna, et d’un coup l’animal bondit sur la combattante. Tout alla tellement vite, que Buffy ne put l’empêcher de l’avaler entièrement…

Elle se réveilla en sueur. Pfff, sacré cauchemar et sacrée bestiole pensa-t-elle en frissonnant. Celui-ci lui faisait penser qu’il lui fallait mettre des « pièges à souris » dans la liste de courses de Dawn. Elle descendit prendre un café, enchaîna avec son footing matinal, puis se dépêcha de prendre une douche. Ensuite elle enfila un jean avec un tee-shirt blanc et un blouson en cuir pour compléter sa tenue. Enfin elle se dirigea vers la voiture d’Alex et s’installa dans le véhicule avec Faith. Elle commençait à s’adapter à cette douce routine qui lui rapportait quelques chiffres en plus sur son compte bancaire.

 

A la fin de la journée, ils se rendirent au nouveau QG des tueuses qui se situait dans une partie du centre d’émancipation des femmes. Cela permettait de réunir la gente féminine de tueuses et de sorcières ainsi que quelques nouvelles adhérentes, appelées par Andrew : moldus. La bâtisse était grande de deux étages, un pour les dortoirs et un autre pour l’activité.  Le lieu offrait une pièce de yoga, une salle d’entraînement, le bureau de Willow, une pièce pour Giles, une cuisine et autres commodités.

Faith et Buffy, n’étaient plus obligées d’exercer leurs fonctions de chasseresse à fond. Mais elles avaient quand même du mal à s’en décrocher, c’était une partie d’elles. Mais plus besoin de patrouiller tous les soirs, la relève était assurée.

– Salut, le Scooby ! interpella Andrew. Mon maître Jedi, Giles et moi travaillons sur la méditation avec les autres tueuses.

Andrew était un jeune homme blond aux yeux bleus, il avait un grand côté gamin et geek. Ils l’avaient connus quand il faisait partie du trio maléfique, une bande de geeks idiots qui se sont décidés à vouloir conquérir Sunnydale, l’ancienne bouche de l’enfer où le Scooby Gang habitait. Mais Buffy les en avait empêchés et même si Andrew avait tué son meilleur ami Jonathan, le Scooby Gang lui avait pardonné. Puis Giles l’avait engagé en tant que jeune observateur sachant qu’il faisait un peu de magie, qu’il retenait toutes sortes d’informations et qu’il faisait partie de l’équipe !

– C’est vrai qu’il faut garder son calme devant les monstres, lança Alex.

– Tu as raison, marmonnait l’Anglais. Mais après ce qui s’est passé avec Harth, qui connaissait tout le passé des tueuses, et peut-être leurs rêves prémonitoires. Il faut qu’on travaille ça !

– Moi j’ai rêvé que je me faisais manger par une souris géante, répondit Buffy.

– Ah ! H.G. Wells avait déjà prédit les rats géants ! Et toi, Faith ?

– Mon rêve ? Plutôt torride rétorqua la brune.

– Ok, fit Andrew gêné. Rien sur le passé des tueuses et des démons ! Vous pouvez aller méditer avec les autres pour travailler vos dons.

Elles s’exécutèrent.

– Alex, si tu ne sais pas quoi faire, aide Willow à chercher dans les « journaux des observateurs » si une ancienne élue contrôlait aussi ces dons-là.

– Comme Drusilla, interrompit Spike qui venait d’entrer.

– Oui, mais c’est une vampire folle. Pas une chasseresse se rappelant du passé de chaque tueuse.

– Cette partie, oui, mais le don de voyance elle sait l’exploiter !

Giles se souvenait d’un autre don qui lui avait été plutôt désagréable, qui d’ailleurs était une idée de ce cher vieux Spike. A cette époque, le vampire était sans âme donc dans le mauvais camp et avait donné l’ordre à sa dulcinée de l’époque « de jouer » avec Giles, il essaya de rejeter ce souvenir. Il acquiesça donc avec Andrew pour être poli, puis reprit son travail.

 

Buffy déboula rapidement dans le bureau des observateurs. Le centre avait laissé une grande pièce à Giles remplie d’étagères, pour qu’il y stocke tous les livres qu’il désirait. Willow avait rajouté une section spéciale sur les sorcières, leurs histoires et aussi sur les femmes !

– Voilà deux heures à avoir mal aux fesses, dit Buffy en parlant de la méditation.

Giles lui jeta un regard glacial.

– Vous avez trouvé quelque chose, interpella Faith ?

Andrew secoua la tête.

– Allez on rentre, j’ai un bébé à pouponner moi. Buffy, Spike, Faith, interpella Alex qui n’avait pas envie d’attendre plus longtemps.

Faith avait un appartement situé sur le chemin de la maison d’Alex. Malheureusement pour ce dernier, aucun des trois n’avait de moyen de locomotion.

– Ravi de retrouver mon ancien colocataire de chambre : Angel, le grand déprimé, se moqua Spike.

Alex et Dawn avaient proposé une chambre aux deux acolytes lorsque ceux-ci avaient organiser une fête chez eux. Puis à cause de cette grande bataille, cela avait duré plus longtemps et ensuite, ni Spike ni Angel n’était encore parti. Mais cela ne dérangeait pas Alex et Dawn qui pouvait les réquisitionner de nuit pour s’occuper de Joyce. « Il faut toujours avoir deux vampires avec une âme chez soi » riait Alex. Puis quand Angel s’occupait de Joyce, il faisait moins ténébreux.

– Il est toujours mal pour Illyria ? Je sais qu’il parle souvent à Dawn de rouvrir le portail pour récupérer sa bien-aimée, dit Willow triste pour Angel. Mais il faut qu’on attende encore, c’est trop tôt.

Illyria était un ancien démon, qui pour revivre avait pris possession du corps de Fred. Cette scientifique qu’Angel avait sauvée du monde Pylea. Illyria, elle, devint l’alliée d’ Angel. Lors des précédentes aventures, la magie ressuscita Fred, avec Illyria, elles partagèrent le même corps, alors que Angel et Illyria tombèrent amoureux, avec la bénédiction de Fred. Suite au sacrifice d’Illyria, Angel espérait que son aimée était assez forte pour survivre à l’enfer.

Le vampire hocha la tête en signe d’approbation.

– Je reste, affirma Faith. J’ai bien envie de me défouler en patrouillant ce soir. A la police, ils sont trop dociles.

– Tu as raison, tu vas encore te retrouver avec un blâme, car tu auras donné trop de bleus à tes collègues flics, chuchota Buffy.

– Willow et moi on vient, intervint Giles. On a oublié quelques ingrédients là-bas après la grande bataille.

La voiture remplie, ils rentrèrent à la maison. Ils décidèrent de se faire des charades, Buffy commença..

 

     CHAPITRE II

L’élément perturbateur.

 

Cela faisait deux heures qu’elle patrouillait et elle n’avait tué qu’un simple vampire, qui n’était vraiment pas doué au combat. Cela avait duré moins d’une minute et elle avait besoin d’action. Faith continua de se promener dans ce cimetière de San Francisco. Si dans une heure elle ne trouvait rien à se mettre sous le pieu : elle irait au 3P, une nouvelle boîte branchée. S’éclater et brûler ses calories sera un exutoire parfait et peut-être ramener un homme… Elle entendit le cri d’une femme au loin. C’est pas trop tôt, pensa-t-elle. La brune rebroussa chemin pour aller à sa rencontre. Quand elle arriva, ce qu’elle vit lui donna envie de vomir. Une silhouette d’homme se tenait en face du corps de la femme blonde. Il avait entaillé la jeune dame et son intestin dépassait du ventre ouvert. Elle tira sur la toge qui lui servait de vêtement pour essayer de l’écarter du cadavre mais cela ne fit qu’enlever un bout de tissu.

– Tu me fais un strip tease, chéri ? claironna la brune.

Son sourire disparut quand elle vit que c’était une bête poilue, même si la noirceur du cimetière ne lui permettait pas de bien voir. Bref, c’était une bête cruelle, elle pouvait donc cogner et elle s’en donna à cœur joie. L’animal frappa de plein fouet, la renversant. Faith se releva le plus vite possible pour ne pas laisser à son assaillant une autre chance. Mais celui-ci avait disparu, seul le cadavre de la jeune femme était toujours là attirant les mouches. Elle prit le temps de prévenir son unité. Et à la première heure demain, elle ira voir Buffy chez elle. Il lui fallait oublier sa défaite, alors elle alla danser. Elle l’avait bien mérité.

 

Buffy se réveilla dans un lit qu’elle ne connaissait pas, lovée dans des draps de lin. Sa tête lui faisait mal, embrouillée. Ses camarades se trouvaient en face d’elle sur le canapé et avaient l’air dans le même état.

– Qu’est-ce qu’on fait ici ? demanda-t-elle

– Je ne sais pas, dit Giles en essayant de porter sa lourde tête. On vient de se réveiller comme toi !

Willow, avait l’impression étrange qu’on l’avait amputée d’une partie de ses pouvoirs, pourtant elle les sentait toujours en elle. C’était comme si ses pouvoirs étaient malades.

– Je ressens quelque chose de bizarre, affirma la sorcière. Comme s’il n’y avait plus de magie.

– Alex tu as eu un accident sur un germe magique ? Tu as oublié de passer au vert ? se moqua l’élue.

Elle faisait référence à l’époque, où pour sauver le monde une énième fois, Buffy avait détruit le germe des prodiges. De celui-ci naissait toute la magie de ce monde ! Depuis, après plusieurs péripéties, Willow avait créé un nouveau noyau de la magie.

– Non. Je conduisais normalement et je me suis réveillé ici. Hey ! D’abord, pour ma défense, nous étions rentrés et je commençais à gagner aux charades !

– Je sens que ma magie est toujours là en moi, dit Willow oppressée. Mais j’ai comme l’impression qu’une force veut l’enfermer à tout jamais dans mon corps.

– Moi je peux toujours me transformer en vampire, s’exécuta le vampire, puis il reprit forme humaine.

Ils observèrent le lieu. C’était une petite pièce qui ressemblait à une infirmerie avec quelques médicaments disposés çà et là sur l’étagère. Il n’y avait qu’un seul lit et Buffy en sortit.

– D’ailleurs, y en a qui ont des privilèges par rapport aux autres, se plaignait Alex en la regardant. Je me suis réveillé sur ce canapé moi !

– J’y suis pour rien. Mais quelque chose cloche. J’ai acheté ce vêtement il y a sept ans et je l’ai perdu depuis longtemps, dit-elle en observant la tenue qui lui avait tant manqué.

– Moi aussi, s’exclamait Willow en regardant sa tenue du jour.

– Les dames et la mode. Cela ne nous aidera pas à savoir ce qu’on fait ici, se moqua Alex.

– Si,  dit l’observateur. Je n’ai pas mis ce vêt…

Il fut interrompu par une porte ouverte brusquement. C’était un homme de taille moyenne, caucasien, cheveux châtains, ondulés courts et un manuscrit à la main. Il avait l’air énervé !

– Qu’est-ce que vous avez tous mangé pour que mes acteurs tombent tous dans les pommes au même moment ?! A un moment très important ! Il ne reste que quelques jours pour boucler le tournage de la série !

– Acteur, se moqua Spike.

– Tu trouves ça drôle James ? cria l’inconnu en regardant l’effronté. Je veux vous voir sur le plateau dans dix minutes. Surtout toi, Sarah ! cria-t-il en montrant la tueuse du doigt.

Elle fut si surprise qu’on la nomme ainsi qu’elle ne dit rien, elle ne fut pas la seule du coup. L’homme partit, pressé et ils n’en surent pas plus sur son identité.

– Bon, ça ne doit pas être un simple retour dans le temps, marmonna l’Anglais en nettoyant ses lunettes. Il avait l’air de nous prendre pour d’autres personnes qui nous ressemblent, des acteurs. Mais que doit-on jouer ???

– S’il me demande de chanter en public, c’est non ! se plaignit Willow se remémorant quelques cauchemars.

Buffy avait toujours mal à la tête et cela lui rappela un certain lendemain de fête.

–  Andrew ! J’espère qu’il ne m’a pas échangée encore avec un robot !

Elle n’avait pas envie qu’il recommence, une fois c’était déjà trop !

– Je crois qu’il a retenu la leçon de la dernière fois ! Si on sortait trouver des indices, proposa Spike.

Ils décidèrent de sortir de la salle et de se promener dans le bâtiment et pour se retrouver à l’extérieur. C’était un décor de plateau télévisé. Caméras, projecteurs pour différents jeux de lumières, étaient accrochés un peu partout dans la pièce. Quelques rails se trouvaient sur le sol, sur le coup le Scooby Gang ne savait pas à quoi cela servait. Mais ensuite ils virent la caméra se déplacer pour faire des super plans. Quelques sièges étaient disposés devant le plateau pour les acteurs et les réalisateurs. Le fameux clap pour dire « action » s’y trouvait aussi ! Puis il y avait divers techniciens qui changeaient les lampes, d’autres parlaient dans un talkie-walkie, d’autres déménageaient les décors. Le Scooby Gang observa alors ce qu’ils prenaient tant de temps à bichonner.

– Pince-moi je rêve, dit Alex en montrant du doigt ce que visait la caméra dans son angle de vue.

Tous regardèrent dans cette direction, c’était un grand bâtiment situé dehors, une copie parfaite du « Lycée de Sunnydale » à l’époque du proviseur Wood, dans les moindres recoins. Si c’étaient les mêmes murs que chez eux, ils pourraient leur raconter l’histoire de la tueuse et de ses acolytes ! Le Scooby Gang fut ébahi devant cette parfaite reconstitution. Un instant de nostalgie apparut. Après avoir fouillé dans quelques papiers, Willow leur montra ce qu’elle avait trouvé.

  • C’est un script de la série « Buffy, the vampire slayer ». Sur la première page, il y a le nom de chaque acteur qui joue notre rôle écrit en face. L’histoire se déroule au moment où nous avons affronté «  la force » ainsi que les Turok-Hans. Chacun se mit à lire :

 

 

                                        Sarah Michelle Gellar………Buffy Summers.

                                        Nicolas Brendon……………Alex Harris.

                                        Alyson Hannigan…………..Willow Rosenberg.

                                        Anthony Stewart Head……..Rupert Giles.

                                        James Marsters…………..…Spike.

 

Il y avait plein d’autres noms d’acteurs, de réalisateurs et de scénaristes inscrits sur la feuille et cela leur donnait le tournis.

– Tu crois qu’ils nous ressemblent vraiment, ou y a un détail qui fait que non ? s’inquiéta Alex.

– Te fais pas de bile, disait Spike qui avait trouvé des gâteaux à grignoter. Le gars à bouclettes n’y a vu que du feu. Et personne n’a l’air surpris de nous voir. Puis James c’est cool comme nom. Le tien c’est quoi déjà ?

– OK. Un bon point pour nous, s’exclama Buffy. Il va être aisé de jouer notre rôle plus que celui des acteurs. On fait ce qu’ils nous demandent et ceux qui ne font rien se renseignent pour sortir de ce pétrin. Tu me laisses un gâteau, dis ?

Spike prit un autre plateau de gâteaux pour servir ses camarades, puis ils avancèrent dans une autre pièce, celle-ci était immense. Le regard des filles s’illumina, car cette dernière était remplie de vêtements. Il y avait tous les vêtements qu’elles pouvaient désirer. Les habits étaient divisés en parties différentes, car chaque personnage avait sa section dont la plus grande était celle de Buffy. La jeune femme observait tous ces vêtements et en reconnaissait d’autres qu’elles ne portait plus car perdus ou abîmés. Il y avait parfois plusieurs vêtements identiques, certains étaient plus troués ou tachés que d’autres. Scène de bagarre, pensa Buffy en se souvenant de certains accrochages qui lui revenaient en mémoire. C’était bizarre, les déchirures se trouvaient exactement au mêmes endroits.

La section de Dawn attira l’œil de la grande sœur et Buffy ne put qu’être énervée en reconnaissant l’un de ses vêtements !

– Je savais bien qu’elle m’avait piqué mon chemisier ! Même cette série le sait ! Je vais le remettre dans ma section.

Alex rigolait de la voir s’activer de la sorte. Mais son regard porta sur quelque chose d’intrigant.

– Hey, regardez ce costume de prêtre. Cela me va bien ? demanda-t-il en posant la robe noire sur lui.

Le Scooby Gang lui fit les gros yeux étonnés et effrayés, car ils ne purent penser qu’à une seule personne pouvant porter ce costume, dont la voix se fit retentir.

– Hey ! Sarah ! C’est à nous !

L’homme qui parla portait une tenue de prêtre. Ils le reconnurent, pétrifiés d’être en face de Caleb avec exactement le même visage et la même voix ! Cet homme était le clone de celui qui était le larbin de la Force, celui qui avait crevé l’œil d’Alex et tué des tueuses potentielles. La tueuse avait déjà eu du mal à s’en débarrasser, il lui avait fallu trouver la faux, l’arme ancestrale de la tueuse, pour pouvoir le découper en deux. Mais si c’est vrai qu’ils n’étaient que des personnages d’une série, joués par des acteurs. Alors il faudra éviter de taper sur ce qui ressemblait à ce qu’elle avait déjà affronté. Ça ne va pas être si simple pensa Buffy en regardant l’acteur.

– A toi de jouer Sarah, rigola Spike. Pendant ce temps, on va se renseigner.

Elle le fusilla du regard. Avala sa salive et partie rejoindre cette copie qui disait s’appeler Nathan Fillion.

 

  Chapitre III

Imagination.

 

Andrew était énervé d’avoir attendu son professeur au QG. Giles était pourtant pointilleux sur les horaires et le faisait savoir à chaque fois qu’Andrew arrivait en retard. Il avait donc décidé de le rejoindre chez lui. Mais il n’y était pas, cela ne lui ressemblait pas de louper un rendez-vous. Il décida de lui donner une dernière chance en se rendant à la jolie maison de Dawn et Alex. Si son chef ne s’y trouvait pas, il se donnerait un jour « off » en rentrant chez lui pour lire de nouvelles BD ! Comme à l’habitude la maison était ouverte. Seul le paillasson « Bienvenue » fut enlevé pour éviter les visites indésirables, suite au conseil de ses deux vampires préférés. Quand il entra, il vit son mentor sur le canapé en compagnie d’Alex, Buffy, Willow et Spike. Tous dormaient. Seule Dawn était dans la cuisine nourrissant sa fille.

– Salut !

– Salut, répondit Andrew. Ils sont comme ça depuis longtemps ????

– Oui, ça roupille depuis hier.

Le blondinet décida de mettre un peu de musique pour les réveiller et pour se détendre un peu, il choisit une musique de son cru : une marche de l’empereur, puis il monta le son à fond. Celle-ci résonna fort dans les tympans des « belles au bois dormant ».

– OH MA TÊTE ! cria Sarah. Tom baisse le son s‘il te plaît.

Les dormeurs sortaient des bras de Morphée avec beaucoup de difficulté, le mal de crâne n’aidant pas. Dans sa tête, Anthony comptait les verres de vin, pourtant le nombre ne dépassait pas deux. Pas assez pour lui donner cette migraine !

– On est où là ? interrogea Nicolas.

Un fou rire se fit entendre. C’était Dawn qui pensait rire à une blague de son concubin. Elle ne se lassera jamais.

– Je ne déconne pas Michelle ! Je ne connais pas cet endroit. Et c’est quoi ce bébé que tu as dans tes bras ? Tu fais un peu de baby-sitting maintenant ? Ils te payent pourtant assez, ou tes parents t’ont sucré ton argent de poche ?

– Ton humour m’étonnera toujours, Alex, dit Angel qui sortait de sa tanière.

– Non ! Attends. Je me pose les mêmes questions que Nicolas, affirma James.

– En plus, Spike s’y met avec toi. C’est bien les Anglais ça ! se plaignit l’Irlandais qui arrivait du premier étage.

– Hey ! Firent en cœur Anthony et James.

– Je suis Américain, confirma James. Mon rôle ne me colle pas assez à la peau pour avoir cet humour !

Andrew sirotait un lait de fraise en brique, tout en observant la scène. Ils pensaient vraiment qu’ils étaient d’autres personnes. Pourtant ils étaient identiques à ses amis, sauf qu’Andrew nota quelques différences. Ils étaient habillés pareil de la tête aux pieds. De vrais clones, sauf que…

– Où est ton cache œil Alex ? Comment tu as fait pour que ton œil repousse ? C’est Willow qui t’a aidé ? C’est quoi cette accent Américain Spike ??? Et tes lunettes Giles ??? questionna -t-il en se prenant pour Sherlock Holmes qui jouait au jeu des sept différences. Il ne lui en restait que deux à trouver.

Tant de questions illogiques pour Anthony, Sarah, Alyson, Nicolas et James, mais qui l’étaient pour Dawn, Angel et Andrew.

Ils commencèrent à se regarder avec méfiance. La maman s’approcha de son bien-aimé, puis regarda son œil tout neuf. On aurait dit qu’il n’avait jamais eu aucun souci, ni cicatrice.

– Waouh. Si c’est toi Willow, merci beaucoup !

– Euh, tu me prends pour quelqu’un d’autre. Tu sais bien qu’il a toujours eu cet œil et qu’on utilisait juste un cache-œil pour faire croire à un œil mort, rétorqua la rousse.

Que Alex et Spike essayent de faire de la plaisanterie tout à l’heure passait, mais que Willow les suive, ça n’était pas dans son habitude. Un malaise s’installa dans le groupe, quelque chose clochait.

– Andrew ! Tu n’as pas changé tout le monde en robot !? menaça Dawn du regard.

Il n’eut pas le temps de répondre que la porte se fracassa. Une créature mi-rat, mi-homme apparut. Elle faisait un bon mètre quatre-vingt, poilue et se tenait sur ses deux pattes. L’énorme queue transpirante et dénudée de poils, la rendait plus dégoûtante encore.

– La tueuse ! cria t-il en se dirigeant vers elle.

Sarah se sentit concernée, cette dernière était enlacée dans les bras de ses congénères. Ils éprouvaient tous une certaine peur. Ça avait l’air si réel, par rapport à d’habitude. Puis elle se ressaisît, les blagues de fin de tournage pouvaient très bien être avancées de quelques jours. L’effet n’en serait que meilleur.  Elle se leva et cria :

– Génial les gars ! Franchement, la mise en scène est superbe ! Mais je crois que le bébé est de trop !

Le monstre lui décrocha un coup de poing. La blonde tomba à la renverse. Sarah ne s’attendait pas à ça, en général, il s’arrêtait avant la joue pour faire croire à un coup de poing, puis au montage on rajoutait le bruitage. Elle avait mal. Cela ne ressemblait pas à une scène improvisée.

Angel voyant cela, décida d’intervenir en essayant de l’étrangler par derrière. L’Homme-rat, lui envoya un coup de pied dans l’entrejambes, ce qui l’immobilisa. Il le jeta loin, le cognant contre le mur.

– Tu n’es pas la tueuse, hurla la bête vers la blonde. Pale copie ! Œil-crevé s’est trompé ! Je vais quand même rapporter ta tête à mon maître.

Il s’approcha pour donner le coup de grâce. Mais il fut arrêté net par l’autre tueuse qui lui brisa le cou.

– Tu m’as semée toute la nuit, lui cria Faith en regardant la bête à terre.

James vomit, voir du sang avait toujours été difficile pour lui.

– Heureusement, que tu es intervenue. Il y a un souci avec ceux-là, ils ont une sorte d’amnésie, dit Angel en montrant le groupe apeuré.

Ces derniers regardaient son visage de vampire. Il ne l’avait pas dix minutes plus tôt. Ils avaient aussi tous entendu le craquement provenant de l’Homme-rat et pouvaient constater que le monstre était bel et bien mort.

– Il faut qu’on aille enterrer le corps, dit Angel en regardant la brune.

Dawn pensa que l’opération prendrait du temps et comme elle était inquiète pour Alex, elle décida d’ouvrir un portail juste en-dessous du cadavre. Cela avait pour effet immédiat de le faire disparaître, puis elle le referma. Sa fille qui regardait la scène trouvait cela amusant car ils l’entendirent rire.

Le groupe avait vu aussi la disparition de cette chose et cela ne les faisait pas rire. C’était impossible, pour les techniciens, de faire ça en deux secondes, à la Copperfield.

– Non, mais ça va pas Dawn ! Et si tu faisais entrer d’autres créatures dangereuses dans notre monde, par erreur ? cria Angel.

– Oh, ça nous évite de creuser, dans ces moments-là, il faut dire merci D, dit Faith reconnaissante de ne pas creuser.

    – T’inquiète je gère. Je l’ai ouvert dans le  ciel d’un monde où il n’y a rien, comme ça il ne risque pas de tomber sur un innocent. Ce sont eux qui me préoccupent le plus, s’inquiéta Dawn.

   Tous regardèrent les apeurés sur le canapé et vice-versa. Profitant qu’il n’y avait plus de danger, ils se levèrent. Dawn donna un steak congelé pour la joue de Sarah qui l’accepta volontiers.

– Qui êtes-vous ? demanda Sarah

– Je suis Angel, Faith et voici Dawn et sa fille Joyce. Vous avez oublié ?

– Non. Nous connaissons les personnages, mais vous semblez réels ! Enfin, je veux dire, vous existez vraiment ? Vous n’êtes pas David, Eliza et Michelle qui nous font une blague pour les derniers jours de tournage ?

Sarah s’attendait à retrouver sa voiture entourée de papier toilette ou encore finir dans la douche, mais pas se retrouver en face de vrais monstres, vampire et tueuse !

– Attends Sarah ! Tu as vu comme moi !  Ça fait des années que je suis comédien, j’ai vu la technologie d’effets spéciaux évoluer mais ils n’arrivent pas encore à être aussi rapides ! Et c’était réaliste, répliqua Anthony.

– Et ce craquement d’os horrible. Je l’entends encore dans ma tête, grommela Alyson qui essayait de l’oublier en chantonnant une chanson dans sa tête.

– Euh, vous essayez de nous faire croire que vous êtes des acteurs ? questionna Angel. Vous pensez que c’est le moment ? On a un acolyte d’ œil crevé  qui est venu s’en prendre à toi  Buffy, et tu avais l’air aussi apeuré qu’un bébé chat !

– En parlant d’œil crevé, il est où le tien ? remarqua Faith.

– C’est ce qu’on essaie de vous dire, répondit le garçon qui se sentait visé, nous ne sommes pas d’ici ! Je m’appelle Nicolas, je suis acteur et le rôle que je joue en ce moment est celui d’Alexandre Harris. Et cela ne fait que quelques épisodes que Caleb lui a crevé l’œil. Mais en dehors du travail, je vais très bien ! Mes yeux ont 10 sur 10 !

– Ça pourrait être de l’amnésie, insista Dawn. Ça fait au moins sept ans qu’il a perdu son œil !

– Hein ? C’est impossible, nous sommes en train de clôturer le dernier double épisode ! intervint Anthony. Et il est génial ! Enfin, je vous dis ça, sans spoiler !

 

Après plusieurs heures à discuter, ils conclurent à un échange entre deux mondes différents : un avec de la magie et une Buffy tueuse, l’autre dénué de magie où le Scooby Gang n’existe que dans une série télévisée avec un fort audimat !

– Par conséquent vous êtes les acteurs qui jouent nos rôles, enfin ceux de l’équipe, répéta Angel qui essayait de comprendre. Donc Sarah vous jouez Buffy, Nicolas c’est Alex, Anthony c’est Giles et James c’est Spike. C’est ça ?

Ils hochèrent la tête en signe d’approbation.

– Ouah ! C’est trop cool ! Une série comme Arrow ou Smallville. Je suis dedans et le monde va connaître la moindre de mes répliques, s’enthousiasma Andrew.

Tous lui jetèrent un regard sévère. Le faux Scooby reconnaissait bien là l’Andrew du Buffyverse créé par Joss Whedon. Univers qu’ils connaissaient bien, ce qui ne les perturba pas trop. Mais d’être tombés dans ce monde avec de la magie cela leur était un peu plus compliqué ainsi que l’idée étant qu’ils jouaient un scénario d’une histoire vraie dans un monde parallèle. Ce qui les rassurait c’est qu’à la fin, les gentils gagnent toujours, enfin sauf des fois. Mais là, ils essayaient de ne pas trop penser à cette option. Il y avait sept ans d’histoire de différence entre la fin de la série et ce monde, qu’ils ne connaissaient pas. Ils essayaient de faire avec.

– Comment retourne-t-on chez nous ? demanda Sarah.

    – Dawn, il faut que tu essaies de retrouver leur monde avec tes pouvoirs, indiqua Andrew.  Angel, Faith, renseignez-vous sur qui sont ces Hommes-rats, qui est cet « œil crevé », et de quoi parlait-il quand il a dit « Œil crevé s’est trompé » ? Moi, je vais faire d’autres recherches.

– Andrew observateur ! Qui l’eut cru, rigola Nicolas.

– Giles n’est pas là, mais je pense que s’il avait été là, c’est lui qui aurait eu cette réplique, affirma Anthony.

Andrew essaya de ne pas se sentir vexé d’entendre cela.

La jeune maman s’approcha de la personne qui ressemblait à celui qui faisait battre son cœur, la faisait sourire et lui disait quoi faire dans les moments difficiles. Il lui manquait, elle aimerait qu’il soit là pour lui dire quoi dire à son double.

– Je vais essayer de retrouver votre monde avec les ondes que vous dégagez. Mais si vous n’êtes pas mon Alex, vous ne pourrez pas réparer ma porte ? demanda Dawn en pensant à son menuisier.

Elle essayait de détendre l’atmosphère car elle n’était pas rassurée, elle avait déjà visité quelques mondes avec Alex, mais il doit y en avoir des milliers. Comment retrouver une aiguille dans une botte de foin ? La vraie Willow aurait pu l’aider grâce à sa magie mais elle n’était pas là. Elle souriait aux inconnus tout en cachant sa crainte.

 

Chapitre IV

Le cauchemar de Giles.

Buffy était exténuée. Elle venait de finir de tuer Caleb. Enfin, de faire semblant. Plusieurs prises de combat étaient nécessaires, où elle faisait semblant de se battre pour montrer son visage. Les vrais combats étaient joués par une cascadeuse nommée Mélissa Barker. Elle avait vraiment une superbe technique, Buffy se reconnaissait dans chacune de ses prises et techniques. L’actrice ne devait pas frapper, ce qui était peut-être mieux car elle sentait sa force de tueuse en elle, et elle aurait pu blesser quelqu’un. Ensuite, elle dut jouer une scène où elle embrassait un certain David, alias Angel. Il n’embrassait pas du tout comme celui de son monde. Elle dut refaire la prise plusieurs fois car cela la perturbait. Elle n’arrivait pas à être sincère, cela l’ennuyait d’embrasser un inconnu. Et en plus l’acteur avait fait exprès de manger une gousse d’ail ! Ce qui la chagrinait le plus, c’est que Spike avait dû voir cette scène plusieurs fois car il y a 7 ans il était déjà présent, caché à les regarder. Depuis, leur rupture un an plus tôt, elle n’avait pas embrassé d’autre garçon et n’avait jamais parlé de ce moment avec Angel avec le peroxydé. Chaque scène filmée correspondait exactement à ce qu’elle avait vécu sept ans plus tôt. Tout était identique, dans les moindres répliques et décors. La seule chose qui changeait était que c’était filmé avec maquillage, cascadeurs et montages.

Buffy en parla à Giles dans sa caravane. Après plusieurs recherches dans les livres qu’il trouva un peu partout sur les différents plateaux, il en tira une conclusion.

– C’est du faux ! Les livres sont remplis de pages de démons qu’on a déjà combattus juste avant la période de cette épisode. En regardant le guide des épisodes, cela correspond aux démons qu’ils ont « affrontés » dans la série. Et comme ce qui nous arrive se passera seulement que dans six ou sept ans, ils n’ont pas encore écrit l’épisode de notre histoire. Et par conséquent, la solution pour qu’on rentre chez nous à partir d’un monde sans magie, non plus. Parfois, dans plusieurs livres, il n’y a que des pages vierges, cela pour faire croire aux spectateurs, que Giles possède beaucoup de livres sur le surnaturel.

– C’est quand même vrai que vous en avez plein, affirma Alex. Un vrai collectionneur !

– Oh oui, se rappela Giles flatté. Mais moi, ils sont remplis pour de vrai !

– En parlant avec Lyari, celle qui joue Kennedy, la série se termine juste après qu’on affronte la force. Donc, les scénaristes ne feront jamais ce fameux épisode, intervint Willow. De plus, j’ai une scène avec Kennedy où je l’embrasse, enfin l’actrice. Je ne pourrai pas le faire, et même si c’était la vraie tueuse, je ne ressens plus rien pour elle !

La sorcière paniqua, ce flash-back était difficile pour elle. Elle ne se voyait pas embrasser une inconnue qui ressemblait à son ex, qu’elle n’aimait plus.

– Parle pour toi, l’interrompit Spike, moi, il a fallu que je regarde Buffy embrasser ce David/Angel. Et encore ce n’était pas qu’un seul baiser, ils ont dû refaire la prise plusieurs fois ! Ça devait leur plaire !

Buffy savait qu’il allait être jaloux, même si tous les deux étaient d’accord pour cette rupture.

– Je suis désolée, fit elle. Il faut interroger ce Joss Whedon. Il doit en savoir plus qu’il n’en dit pour créer tout cela.

– Je crois l’avoir vu dans un bureau, ajouta Alex. C’est l’homme qui nous a hurlé dessus à l’infirmerie.

Le groupe le trouva au fameux endroit, bien décidé à rentrer chez eux. L’homme était en train de visionner les prises de la journée, seul.

– Ah ! Salut ! Vous n’êtes pas rentrés chez vous ? On a une sacrée journée demain. La scène de la dispute entre Spike et Buffy à cause du baiser d’Angel. J’ai hâte !

– T’inquiète pas, ça va être facile. Je sens déjà la colère, répondit Spike.

La tueuse le fusilla du regard. Joss, lui, était content que son acteur soit si impliqué dans son travail.

– Mais comment as-tu eu cette idée ? demanda Buffy.

Le réalisateur parut surpris.

– Bah, tu sais bien qu’il fallait que je conclue l’histoire Buffy/Angel avant de clore la série.

– Non, pas ça, s’énerva Giles. L’idée de cette série, de l’héroïne et ces démons ???

Joss trouva cette question encore plus surprenante.

– Enfin, vous ne vous souvenez pas ? J’en avais assez de voir dans tous les films d’horreur que les blondes soient poursuivies par le méchant et qu’elles se fassent tuer. Alors j’ai créé Buffy, pour leur botter le cul. Et montrer un exemple aux filles qui regardent pour les inspirer, pour montrer qu’une femme peut être aussi forte qu’un homme.

L’intéressée était ravie d’entendre cela, que son exemple puisse servir à d’autres. Après, ça lui faisait bizarre de penser que c’était un homme qui l’avait mise au monde, dans cette dimension du moins. Elle voulut lui poser d’autres questions quand un portail magique de couleur rouge s’ouvrit. Il était assez grand pour faire passer un homme.

– Et ça, vous l’avez créé aussi ? demanda t-elle.

Ce dernier, était pétrifié. C’était impossible, impossible ! Il en avait déjà vu après montage dans la série Angel, mais pas sans avoir passé quelques heures d’effets spéciaux sur ordinateur avant. A moins que ça soit une blague à la Houdini pour les derniers jours de tournage. Cette dernière possibilité lui redonna sa couleur de peau normale. Même quand une créature sortit du vortex, celle-ci ressemblait à la fois à un homme, à la fois à un rat.

– Mon équipe de maquilleurs et d’effets spéciaux a vraiment fait des progrès, se réjouit le réalisateur en cherchant ce qui projetait l’illusion.

Le Scooby Gang n’était pas de cet avis. La tueuse porta un coup en premier dans la bête. Celle-ci recula, puis se reprit en envoyant un poing dans le nez de la jeune femme. Elle répliqua un grand coup de pied dans les jambes de l’Homme-rat. Spike se transforma en vampire pour l’aider. Le réalisateur se paralysa, là, c’était vraiment impossible, il fallait plusieurs heures de maquillage pour ce résultat. Il ne savait plus trop si sa théorie de la blague pouvait encore tenir. Il se pinçait le bras pour voir s’il rêvait, mais non.

Le monstre arrivait à esquiver les coups des deux attaquants. La blonde, se demanda comment prendre l’avantage pour pouvoir le terrasser, puis elle lui fit un croche-pattes qui le déstabilisa assez longtemps pour que le vampire lui prenne les deux mains griffues pour les mettre dans le dos.

– Ah tueuse ! C’est bien toi ! Je t’ai cherchée partout. Mon maître ne voulait que t’enlever tes pouvoirs !

– Ils sont bien là, dit-elle en lui donnant un coup dans la tête. Qui es-tu ? Pour qui travailles-tu ?

– « Œil crevé » aura sa vengeance, répondit-il en se dégageant de l’étreinte de Spike.

Il fonça droit sur le réalisateur qui prit peur. Willow intervint en lui jetant une boule magique qui l’occit. Une odeur de viande grillée se fit sentir.

– Oups, dit-elle. Je voulais juste le paralyser, pas faire un barbecue. Mes pouvoirs ne fonctionnent vraiment pas bien dans ce monde. D’ailleurs, je pensais vraiment que cela ne fonctionnerait pas !

Le réalisateur fut relevé par Giles, pétrifié en regardant l’Homme-rat qui disparut comme par magie. Il marcha sur l’endroit où était la créature pour vérifier que ça n’était pas un effet d’optique. Non, alors il toucha le visage du vampire. C’était froid, mais cela ressemblait bien à une peau et pas à du latex comme pour les masques qu’il utilisait pour sa série. Pendant qu’il lui touchait encore le visage, Spike le changea en celui d’homme. Le réalisateur sentit le changement sous ses doigts, aucun trucage ne pouvait faire ça !

– Comment c’est possible ? interrogea-t-il.

Il savait que ce n’était pas un canular. Cela semblait tellement réel, magique et effrayant à la fois.

– Vous pouvez toucher les seins d’une des filles pour vérifier si c’est des vrais aussi, suggéra Spike énervé qu’on le tripote de la sorte.

– Excusez-moi, dit Joss en retirant sa main. Que s’est-il passé ?

Finalement, le Scooby Gang ne pourra pas avoir d’info, ni du rat géant, ni de Joss qui avait l’air complètement perdu et répétait sans cesse « c’est impossible  » !

– On va faire les présentations, décida Alex pour le détendre. Voici Buffy, Willow, Spike, Giles et moi c’est Alex. Nous venons d’un autre monde. Nous ne savons pas ce que nous faisons ici, sauf peut-être la créature que Willow vient de tuer. Nous croyions, vu que vous avez crée une série qui raconte notre vie dans le moindre détail, que vous étiez coupable. Mais vu votre expression et votre incompréhension de ce qui vient de se passer, ça ne semble pas être le cas. Et la magie ne fonctionne pas ici ou moins bien, vu que Willow s’est trompée de sortilège sans le vouloir. Pour résumer, nous n’avons aucune piste donc nous sommes coincés ici.

– Je commence à avoir faim de sang, savez-vous où en trouver ? demanda Spike.

Le créateur de la série, avait dû mal à croire que ses personnages étaient réels, que leur vie coïncidait parfaitement à ce qu’ils avaient écrit lui et les autres scénaristes. Il avait remarqué que les acteurs tenaient parfaitement leurs rôles, même en dehors de la caméra. Et Alex gardait son cache œil en permanence alors que Nicolas l’enlevait dès qu’il le pouvait. Il ne savait pas où trouver du sang pour le vampire, vu que le sang qu’il créait était à base de sirop. Mais il ne pensait pas que c’était ses personnages qui jouaient leur propre rôle. Il eut du mal à poser sa question.

– Où sont mes acteurs ?

– Nous ne savons pas, répondit Giles. Selon l’Homme-rat, son maître ne voulait qu’enlever les pouvoirs de la tueuse, il y a forcément eu une erreur qui fait que nous sommes là. Par conséquent, nous pouvons supposer que vos acteurs sont dans notre monde sans pouvoir.

Joss était inquiet pour ses amis.

– Mais si ce que vous me dites est vrai, et que votre monde ressemble trait pour trait à ce que j’ai créé, alors mes amis sont en danger ! Ils n’ont aucun pouvoir pour se défendre contre tous les démons.

– Ne vous inquiétez pas, ils seront protégés par Faith, Dawn et Angel. Il y a aussi une armée de tueuses maintenant, rassura la rousse.

Joss regarda l’Anglais nettoyer ses lunettes, si naturellement et les remettre sur son nez, contrarié en se tournant vers la vraie tueuse.

– Buffy, es-tu sûre que c’était une souris dans ton rêve ? Il n’était peut-être pas si anodin finalement.

– Oui, répondit-elle sur la défensive. Puis ça ne vous a pas interpellé plus que moi. OK c’est un rat au lieu d’une souris géante, je n’ai jamais été douée en sciences et vie. Mais ça ne change pas grand chose. Et puis si cet « œil crevé » veut sa revanche, ça veut dire que je l’ai déjà affronté. A mon souvenir, je n’ai jamais eu de rat ou de souris comme adversaire. Ni d’œil crevé. À part le vampire Kakistos, mais c’était Faith qu’il voulait. En plus, comment il nous a trouvés ?

– Dans un monde sans magie, ça va être dur de faire des recherches. Surtout que cet Homme-rat n’a pas laissé la porte ouverte, protesta Spike.

– AAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE, hurla Alex en tombant à la renverse.

– Qu’est-ce que tu as ? questionna Buffy.

Il avait la main sur son cache-œil, se tordant de douleur. Le menuisier ne pouvait pas supporter la douleur. Le calvaire dura environ une minute, tout le monde se sentait impuissant. Puis tout à coup, l’horrible douleur disparut comme elle était venue. Alex eut une drôle d’impression, il lui fallait en avoir le cœur net. Alors, il souleva son cache-œil. C’était un peu flou, mais son cœur se pinça quand il réalisa qu’il voyait. Il toucha pour vérifier. Son œil était réapparu comme par magie.

– Impossible ! S’exclama le Scooby Gang en voyant cela.

– Un œil qui pousse dans un monde sans magie, c’est bizarre ! constata Willow.

– Ne te réjouis surtout pas pour moi, grogna Alex.

– Ce n’est pas ce que je veux dire !

– Au moins, on peut éliminer Alex. Ça ne peut pas être lui « œil crevé » se moqua Spike.

 

Chapitre V

De l’autre côté.

 Dawn alla chercher des compresses pour l’œil de Nicolas. Il hurlait de douleur à cause de la perte de son œil inexpliquée.

    – Mon dieu ! C’est horrible ce qui se passe ! Qu’est-ce qui lui arrive ? questionna Sarah. Il prend la blessure de son personnage ?

– Je ne sais pas. Il faut qu’on appelle Andrew, dit Dawn en essayant de le soigner tant bien que mal.

– Il faudrait peut-être l’emmener à l’hôpital, dit James regardant les pansements pleins de sang.

Quelle mauvaise idée de regarder ça ! Normalement, cela lui faisait tourner de l’œil, mais cette fois-ci il arrivait à se contrôler. Peut-être pour ne pas faire paniquer les autres, pensa James. Il s’en voulait déjà d’avoir salopé la moquette de Dawn. Finalement non, ça n’allait pas, sa tête tourna et il tomba. Un gros vacarme avertit ses amis.

– Hey ! cria Anthony, tout en giflant James pour essayer  de le réveiller. Si tu m’entends…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase car ce dernier se releva, ce qui rassura tout le monde. Mais James attrapa son coéquipier et commença à le mordre. L’Anglais réussit à le repousser, effrayé.

– Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris, je je …

 – Ton visage !! hurla Sarah effrayée..

Il le toucha et horrifié, il reconnut le masque que l’on mettait quatre heures à lui maquiller quand son alter ego en avait besoin. Il essayait de l’enlever avec sa main, mais c’était bien sa peau à lui qu’il sentait et elle était froide. Il se concentra sur lui-même, et découvrit avec horreur qu’il était froid et n’avait plus de pouls.

-Oh ! Mon dieu ! Je suis mort. Je suis un vampire !

 

Son cœur battait, c’était une sensation agréable, ainsi que de sentir la chaleur circuler dans son sang. Humain, il était redevenu humain ! Spike était heureux.

– Je suis vivant, souriait-il.

– Quoi, s’étonna Buffy.

Il lui prit la main et lui fit tâter son pouls. Elle le sentit ainsi que la chaleur de sa main, étonnée et ravie pour lui.

– La prophétie Sanshu est vraie ! Plus besoin que vous alliez me chercher une pinte de sang !

En réalité, cette prophétie est dédiée à l’autre vampire avec une âme, mais les deux compères s’étaient quand même disputé l’honneur de l’avoir. Il est écrit que le vampire ayant commis des méfaits, tueries et autres choses maléfiques, ayant retrouvé son âme puis combattu pour le bien auprès des puissances supérieures, connaîtrait le Sanshu : la mort après avoir vécu une vie de mortel !

L’observateur comprit ce qui se passait et décida de couper court à une fausse joie.

– Je ne crois pas. Tu n’as rien fait ces derniers temps pour le mériter.

– Non, c’est vrai que participer à la grande bataille n’est pas un exploit en soi !

– C’est vrai. Je ne voulais pas t’offenser. Angel y a participé aussi. Mais je pense que ce sont les règles de ce monde qui nous changent. Comme Alex et son œil qui est revenu. Les filles, pas de changement pour vous ?

Elles se regardèrent et hochèrent la tête négativement.

– Sûr ? Maintint l’observateur.

Willow essayait de se concentrer et de percevoir sa magie. Tout à l’heure, elle sentait sa magie comme enfermée à jamais en elle, malgré sa tentative infructueuse d’un sort de paralysie sur l’homme-rat. Là, elle ressentait un vide.

– Rien, fit effrayée Willow. Je ne la sens plus. Je suis redevenue normale, c’est encore pire que de ne pas la maîtriser. Et toi, Buffy ?

Joss connaissant ses aptitudes, lui tendit une barre de fer qui était à côté de lui. Elle essaya de la plier de toutes ses forces, mais en vain. Même pas un petit doigt.

– Je crois que « œil crevé » a réussi à enlever mes pouvoirs. Il devait y avoir un compte à rebours pour que ça ne marche pas tout de suite. Ou il doit être très mauvais magicien, normal avec qu’un œil.

– Hey ! cria Alex.

– Bon ça va, te plains pas t’as retrouvé le tien ! railla Buffy.

– Ah, oui c’est vrai, c’est l’habitude ! Désolé. Il faut absolument qu’on retourne chez nous.

– Comment ? s’énerva Spike. L’intello l’a dit, il n’y a rien de magique dans ce monde. Et si je retourne là-bas, je redeviendrai un monstre et toi, tu reperdras ton œil. Reprendre c’est voler !

Il claqua la porte. Buffy le laissa seul, elle ne pourrait qu’empirer les choses, elle savait ce que redevenir vivant signifiait. Sauf que lui le désirait de tout son cœur, c’était comme un cadeau empoissonné.

– Mr Whedon, vous êtes sûr qu’il n’y a rien de magique, de surnaturel dans cette dimension ? renchérit Giles.

– Oui, enfin je le croyais jusqu’à aujourd’hui. Y a bien des boutiques de magie dans la ville, mais c’est des tours de passe-passe pour le cirque. Après c’est vous qui le dites qu’elle n’existe pas, donc il faut que vous vous fiez à votre instinct.

– À y réfléchir, la magie s’exprime peut-être différemment dans ce monde, dit Willow, bien décidée à retrouver ses pouvoirs. Vous avez créé des choses comme des séries, des films, des livres ou des poèmes. Rien que ça, ça fait rêver. J’imagine que plein de gens doivent s’identifier à Buffy, à moi ou encore à Giles. C’est quelque chose qui apporte un peu de magie à une vie ordinaire et ça doit être ça la vraie magie de ce monde. Nous avons aussi ça dans notre monde, mais elle s’exprime de deux manières différentes par la culture et par la magie liées aux sorts ou aux démons. Nous allons quand même visiter la boutique.

– Vous avez la magie de Noël chez vous ? demanda Alex

– Oui bien sûr. OK pour la balade, mais ça serait sympa que vous soyez là demain matin pour le tournage. Pour faire un peu de magie télévisée, insinua Joss.

 

Le lendemain matin était dur, ça piquait car ils s’étaient couchés tard. Le Scooby Gang n’avait trouvé que des boutiques de magie pour gonfler des ballons ou jouer aux cartes. Ils avaient croisé quelques fans sur le chemin et signèrent quelques autographes en espérant avoir bien orthographié le nom des acteurs. Alex lui, avait remédié au problème et signait juste Alex. Mais il n’y avait aucune boutique de magie avec des vrais enchantements.

Ils avaient dormi dans les caravanes et en sortirent discrètement. Chaque membre de la troupe passa donc au maquillage et à l’essayage de vêtements, ils répétèrent leur scène. En passant aux toilettes, Alex réussit à se perdre dans le dédale des pièces et plateaux. Il arriva sur une scène de tournage qui se déroula avec Andrew et Anya. Son Anya, non pas la sienne, cela lui pinça le cœur.

C’était les acteurs qui tournaient une scène où les deux compères s’amusaient à faire la course dans des fauteuils roulants, et c’était vraiment drôle. L’ancien amant, réalisa combien son ex démon avait réussi à s’intégrer chez les humains et à s’amuser lors de ses derniers moments sur terre. Il les trouva si proches, si Andrew n’avait pas fait son coming out, il aurait été un peu jaloux. Un peu, car de toute façon son cœur appartenait désormais à une autre, la femme de sa vie : Dawn. Alex eut tout à coup envie de savoir, il regarda le script situé près d’un réalisateur. Et regarda la page qui l’intéressait, celle de la mort d’Anya. Puis le reposa, et alla prendre l’air il fallait qu’il évacue le mensonge d’Andrew. Il n’aurait pas dû savoir. La version d’Andrew était nettement meilleure, moins douloureuse.

 

   Chapitre VI

Les Hommes-rats.

Faith et Angel ont suivi une odeur nauséabonde, comme celle que l’Homme-rat avait sur lui, grâce à l’odorat super développé du vampire. Ils arrivèrent près des égouts, un Homme-rat gardait l’entrée. Angel se trompait rarement quand il suffisait de suivre une piste chaude, sauf des fois où c’était un piège. Ils sortirent leurs armes de leurs cachettes, une épée pour chacun bien aiguisée avant d’y aller.  A deux contre un, c’était facile : un arrive par derrière et l’autre par devant.

– Hey !  Mec ! Elle est où ma caisse ? imita Angel même s’il n’avait jamais vu le film.

Le rat pointa son épée pour se battre, mais Faith sortit de sa cachette et lui coupa la tête. Celle-ci roula sur le sol.

– Un de moins, fit-elle.

– Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas travaillé ensemble.

– On l’a fait A, il y a une semaine, avec la grande bataille.

– Oui. Je voulais parler de toi et moi comme en Angleterre.

Il n’y avait pas si longtemps, tous les deux avaient travaillé main dans la main pour trouver le moyen de ressusciter Giles. Envoûté, Angel devenu Crépuscule et l’avait tué. Quand il avait repris ses esprits, le grand ténébreux devint catatonique et Faith s’en occupa. Il avait voulu réparer son erreur ce qui l’avait sorti de sa déprime et avec Faith, ils avaient réussi en ressuscitant un mini Giles !

– Ah ! C’est vrai. Mais il s’est passé plein de choses et toi tu as eu une méga coéquipière pour t’aider, bafouilla-t-elle en se disant qu’elle venait de faire une gaffe. Excuse-moi, je ne voulais pas.

C’était bien elle, toujours à faire une gaffe. Angel avait l’air moins déprimé quand il sortait faire un tour, mais dès qu’on lui reparlait d’Illyria, il se mettait à ruminer. Quelle imbécile, se maudit-elle.

– Ce n’est pas grave. On entre ?

– Reçu cinq sur cinq, essaya de détendre la brune.

Ouf , il n’est pas reparti dans sa dépression pensa-t-elle.

Dans les égouts, cela ressemblait à un labyrinthe, et Angel ne connaissait pas bien celui-là. Ils s’arrêtèrent à une intersection pour réfléchir. Soudain ils entendirent des bruits qui les menèrent au nid. Plutôt facile leur défense pensa Angel qui remarqua qu’il n’y avait pas beaucoup de sécurité jusque-là. Discrètement, ils jetèrent un coup d’œil, c’était une grande pièce tant par la hauteur que par la largeur. Ça grouillait de nuisibles géants presque tous armés, seuls certains s’occupaient des victuailles. Sur les murs, il y avait des rebords ou d’autres rats étaient postés. La plupart regardait au centre où se situait un autel. Leur chef, pensa Angel. Contrairement à tous les autres, il était habillé d’une toge avec la queue qui dépassait. D’autres possédaient aussi une toge, cela devait être une sorte de grade. C’était là le seul point commun, car ils purent distinguer de la peau humaine, les mains étaient aussi munies de doigts humains. Les lieux étaient éclairés par des milliers de bougies, il était difficile de voir de loin même pour un vampire, ils ne voyaient pas son visage seulement une cicatrice effrayante au niveau de l’œil. Son habit cachait ce qui se passait, mais des bébés rats dépassaient de là, c’était une Femme-rat qui avait enfanté des bébés rats !

– Je sens une odeur qui n’est pas des nôtres, hurla la mère rate.

L’armée de bipèdes inspira fort et sentit l’odeur d’intrus et se retourna vers la tueuse et le vampire, et rapidement ils coururent dans leur direction ! D’autres sautèrent pour se retrouver au sol, puis rejoindre l’armée .

– Faut pas rester là Faith !

L’un d’eux attrapa la brune, cette dernière se défendit en lui plongeant sa lame dans le corps. Elle voyait l’armée se déplacer à toute vitesse, elle leur lança le cadavre pour les ralentir et courut de plus belle. Quelques minutes plus tard, ils remarquèrent qu’ils n’étaient plus suivis.

– Vraiment, leur sécurité laisse vraiment à désirer, remarqua une deuxième fois le vampire.

C’était bizarre, mais d’un côté il préférait, car il ne voyait pas comment leur échapper. Ils reprirent leurs souffle. La sortie était devant eux, ils avaient hâte de respirer de l’air frais.

– Tu peux répéter ce que tu viens de dire A ? grimaça Faith.

Dehors, les Hommes-rats les attendaient en nombre, ils devaient connaître un passage secret pour les avoir doublés. Ils étaient encerclés, car derrière, d’autres présences hostiles se faisaient sentir. Alors comme la meilleure défense est l’attaque, la tueuse frappa la première en tuant celui qui se trouvait le plus proche d’elle sur la droite. Angel, prit par la gauche. Des centaines de rats contre eux deux, il était presque impossible de gagner. Mais les Hommes-rats étaient moins entraînés qu’un vampire de deux siècles et une tueuse de plus de dix ans d’expériences. Les lames sifflaient et les rongeurs tombaient, Angel et Faith se battaient avec une épée dans chaque main. Il leur fallut une bonne trentaine de minutes pour se débarrasser de cette horde de rats.

– OK, je leur donne sept sur dix, pour la sécurité.

Ils prirent la fuite, avant qu’une deuxième patrouille ne les suive. Arrivés au QG des tueuses, ils racontèrent ce qu’ils avaient vu. De son côté, Andrew n’avait rien trouvé sur ces créatures, mais ordonna aux tueuses de faire quelques courses. Et grâce à la description de la mère rate, il commença des recherches dans des livres qu’il n’avait pas lus avant. Cela l’intriguait encore plus de savoir qu’il y avait une femme donnant la vie aux rats.

 

 

Chapitre VII 

 La fin des temps, bis !

 

-Eloigne cette boule de feu de moi ! cria James qui cherchait un endroit à l’ombre par    peur de finir en poussière.

– Je ne sais pas comment j’ai fait ça ! paniqua Alyson qui tenait dans sa main de jolies flammes apparues comme par magie.

Celles-ci furent éteintes par Anthony qui l’entoura d’un tissu humide.

– Je ne me sens pas bien, j’ai plein de sensations nouvelles que je n’arrive pas à contrôler, dit elle. J’ai failli faire disparaître James avec mes boules de feu. Je ne sais pas comment j’ai fait ça ! Comment c’est possible !

– Je crois qu’il faut vite partir d’ici, réfléchit Sarah. Nous sommes en train de devenir les personnages qu’on incarne à la télévision. Nicolas devient Alex, Alyson se transforme en sorcière, James en vampire. Donc moi en tueuse ?

Cela ne la réjouissait pas du tout de devoir patrouiller la nuit et tuer des vampires, car elle ne savait vraiment pas comment faire ! Elle avait aussi surtout hâte de changer de rôle, jouer dans des films et séries avec des registres tout à fait différents ! Mais elle n’avait jamais voulu devenir un de ses personnages à vie, sinon à quoi cela sert d’être actrice ?

– Si je dois devenir un observateur sexy, il n’y a pas trop de changement. Je suis déjà Anglais et plutôt intelligent, affirma l’acteur quinquagénaire.

– Je ne sens pas trop l’accent anglais quand je parle, dit James. Mais pitié je ne veux pas recevoir de pieu dans le cœur de la part de Sarah, ni brûler aux rayons du soleil !

La porte s’ouvrit. C’était Faith et Angel qui venaient raconter leur péripéties, même s’ils n’en n’avaient pas appris beaucoup plus sur qui était derrière tout ça. Le faux Scooby échangea sur les mutations qui venaient de se passer en eux.

– Bon Wi…, euh Alyson, bafouilla Angel. Il va falloir que tu ailles au centre d’émancipation des femmes. Là-bas, il y a quelques sorcières qui pourront t’aider à canaliser tes pouvoirs. Nicolas désolé pour ton œil. James, je ne pense pas que tu aies perdu ton âme, car Spike l’a. Si tu as faim tu trouveras du sang dans le frigo.

– Je crois que je vais me contenter d’un steak bien saignant, fit l’acteur plein de dégoût.

– Si tu veux, tu verras, ça ne cale pas.

James se demandait, s’il pouvait tomber dans les pommes en étant vampire, à la vue du sang. Parce que cela lui poserait un gros problème de survie.

 

Voilà plusieurs jours que le Scooby gang étaient sur le tournage. Ils s’y étaient habitués, à tous ces changements de décors, aux personnes qui leur remettaient une mèche de cheveux ou le maquillage à chaque prise. Joss venait les briffer pour les aider à jouer leur rôle d’acteur. Un lien de confiance s’était créé. Mais ils n’avaient trouvé aucune piste pour leurs problèmes. Buffy espérait que le reste de l’équipe dans sa dimension cherchait aussi. Giles faisait des recherches sur les rats, mais tout ce qu’il avait appris, c’était que les rats en Orient étaient symbole d’intelligence, d’ambition ou même de chance. Ça de la chance, il allait leur en falloir pour sortir d’un monde sans magie, et pourtant ils étaient là à se prendre pour des acteurs.

Willow, continuait ses recherches dans le bureau du créateur de la série, qui avait accepté de les aider. Joss essayait de cacher ce secret, ce qui était frustrant pour lui. Il aurait adoré en parler à tout le monde, après tout, ça n’est pas tous les jours qu’on rencontre les personnages que l’on a créés. Buffy alla le voir durant sa pause. Il était en train de revoir le script.

– Ça va ? La caravane est assez confortable pour dormir la nuit ?

– Oui c’est parfait. Je voulais te demander quelque chose pour tenter de rentrer chez nous !

– Giles n’a rien trouvé ? Tu peux me demander ce que tu veux, je ne peux rien refuser à ma tueuse préférée ! Disait son créateur.

– Euh. Oui, répondit-elle embarrassée. Je voudrais que tu écrives quelque chose, comme quoi on rentre dans notre monde. Vu que tout ce que tu as écrit, s’est passé dans notre monde.

Il s’exécuta, après avoir écrit sur une feuille de brouillon, il la tendit à la jeune femme qui la lut ravie de ce retour chez elle. Tous les deux attendirent dans le bureau plusieurs minutes.

– Ça n’a pas l’air de fonctionner, s’inquiéta-t-elle.

– Je suis désolé, j’aurais aimé que ça fonctionne. Tu vas avoir une scène à jouer avec Spike, ça va aller ?

– Oh mince, j’ai oublié, il va falloir que j’y aille, cria-t-elle en se dirigeant vers le plateau sous les yeux amusés de Joss.

Elle était telle qu’il l’avait écrit.

 

Willow venait de finir la scène où la sorcière donne tous les pouvoirs aux potentielles grâce à la faux de la tueuse. Elle était ravie d’être appréciée comme personnage préféré de la série, surtout avec son orientation sexuelle et après avoir presque détruit le monde ! Ne trouvant rien sur le retour chez eux, elle décida de faire sa curieuse pour voir comment elle était perçue par les fans sur internet. Alex la rejoignit à ce moment-là.

– Tu fais quoi ? Dit-il en regardant la photo de l’actrice en petite culotte blanche adossé à un casier d’école.

– Euh, c’est pas ça que je cherchais, dit-elle en se dépêchant de changer de fenêtre et précisa bien Willow Rosenberg dans son moteur de recherche.

Tous les deux étaient un peu gênés. L’ambiance changea quand elle tomba sur des photos d’elle et Tara. Enfin, des deux actrices qui jouaient leur rôle. Les deux actrices se regardaient complices, elle jouaient l’amour à la perfection. C’était si réel. Des larmes coulèrent le long des joues de Willow, la jeune femme ne pouvait cacher ses sentiments.

Voyant cela, Alex ferma l’ordinateur et la prit dans ses bras.

– Je suis désolé, dit-il. Et encore, tu n’as pas vu de photos du groupe de rock de l’acteur qui joue Giles.

– Je suis tombée dessus, rigola Willow. Chacun sa vie, mais c’est vrai que ces acteurs nous ressemblent tellement et pourtant ils sont si différents, mais quand ils entendent « action » ils arrivent à être nous. C’est si déroutant.

– Oui, ça m’est difficile de croiser Emma sans penser à Anya, mais dés qu’elle parle c’est tout à fait différent.

– Ça va pour toi ? s’inquiéta-t-elle.

– Je gère. Je suis content que Anya soit dans la série, c’est comme si on lui rendait hommage, précisa Alex.

– Oui à toutes ces personnes qui sont mortes tragiquement, soupira l’ancienne amante.

 

Le vampire savait que cette scène allait être difficile pour lui et la tueuse. Rien qu’en lisant le script, ses sentiments pour elle remontaient. D’ailleurs, il n’était jamais bien loin, son amour. Il ne pensait pas pouvoir les cacher bien longtemps. Il savait qu’un vampire immortel ne pouvait rien offrir à une mortelle amoureuse, d’où leur rupture commune. Mais maintenant que son cœur battait, un espoir était là. Mais Buffy pensait-elle comme lui ???

– En position, fit l’un des réalisateurs.

Spike se mit à l’endroit exact où il avait brûlé six sept ans plus tôt. Il se trouvait dans la grotte de la bouche de l’enfer. Buffy n’était pas loin, attendant de tourner la scène. Ils devaient imaginer être entourés d’anciens vampires. Il la trouva magnifique, son cœur battait la chamade. Une agréable sensation, qu’il n’avait pas sentie depuis plus de deux siècles environ. Elle aussi, elle avait l’air effrayé ou était-elle déjà dans son propre rôle, se demanda-t-il.

– Action !

– Je la sens Buffy, récita le vampire.

– Quoi ?

– Mon âme, elle est vraiment là. Quelle sensation étrange.

Spike devait faire semblant d’entendre le bruit de la destruction de la bouche de l’enfer et de s’inquiéter pour la tueuse, cela sera rajouté lors du montage.

-Rejoins les autres ! cria-t-il.

Spike, grâce à l’amulette que lui avait donnée Angel, détruira les Tuork-Hans. Puis devra se sacrifier pour le monde. Mais ils savaient tous les deux que cette scène, ils l’avaient déjà vécue pour de vrai. L’ancien vampire s’en souvenait encore, parfois, il sentait encore sa peau brûler.

– Non, tu peux encore…bafouillait Buffy, qui devait jouer l’inquiétude pour Spike.

– Tu les as repoussés, c’est à moi de faire le ménage maintenant.

– Buffy ! Dépêche ! hurla Eliza qui jouait Faith.

– Vas-y mon cœur. J’ai l’impression que ce fichu Lycée va être fermé pour de bon. (Elle hésita). Il faut que je le fasse.

Buffy lui prit la main, il sentait la paume de sa main. Son cœur s’emporta encore plus. Il attendait qu’elle lui dise. Même si elle jouait la comédie. Il avait envie de l’entendre, ces mots lui manquaient !

– Je t’aime.

Son cœur explosa de joie. Sa jolie voix résonna comme une douce mélodie. Cela faisait si  longtemps que la tueuse ne lui avait pas dit. Cela résonnait différemment en lui depuis qu’il était humain. C’était beaucoup plus puissant, après tout, avant, il devait aimer comme un mort. Il continua de la regarder, qu’est-ce qu’il devait dire déjà ? Non, pas ça, il ne pouvait pas dire ça, enfin cette phrase valait le coup il y a sept ans quand il devait se sacrifier pour le monde. Mais maintenant, de l’eau était passée sous les ponts, il avait eu une aventure sérieuse de trois ans avec elle. Et cette scène n’était qu’une comédie, alors…

– Je t’aime aussi, répondit-il en l’embrassant.

L’ancien vampire était si heureux et en plus, son amour lui rendait son baiser. Il la sentait frémir pendant qu’il caressait ses mains, qu’il la serrait contre lui.

Bouche bée, les réalisateurs ne savaient que faire. Ils regardèrent leur script et Joss décida de couper court à ce qui ressemblait à une improvisation. Mais Alex avait raconté au réalisateur que tous les deux avaient eu une histoire sérieuse!

– Coupez ! cria Joss. On la refait, mais sans le baiser, comme dans le script !

Les deux amants se séparèrent. Spike lui sourit en lui lançant un regard plein de promesses. Buffy, le regardait hébétée. Elle savait ce que cette phrase, ce sourire et ce regard signifiaient pour lui. Elle avait eu tant de mal à oublier ses sentiments, elle courut se réfugier. Il la suivit ne voulant pas en rester là.

– Hey ! Qu’est-ce qui se passe ?

– Tu le sais bien, tu étais là !! C’est une erreur !

– Je n’en suis pas sûr, mon sucre d’orge, tu étais heureuse.

– Non Spike ! Cette scène vient de réveiller des sentiments que j’ai eu dû mal à enfouir.

– Moi aussi, mais ils sont là ! Tu ne peux pas les nier ! Je t’aime encore, Buffy, comme un fou, dit-il en l’embrassant.

Elle le repoussa.

– Tout est différent maintenant ! Je suis humain !

– Non ! C’est l’acteur dont tu as pris la place qui l’est. Toi, quand nous rentrerons, tu seras toujours un vampire avec une âme. Et ça ne changera rien à notre problème !

Il le prit mal, déçu, mais elle avait raison. Malgré leur tentative d’être un couple normal, ils avaient échoué.

– OK. Quand nous rentrerons, je partirai. Je ne peux plus être près de toi. Pas après ce cadeau d’humanité. Allez, il faut en finir avec cette maudite scène.

Il partit vexé rejoindre le plateau pendant qu’elle le regardait. Si seulement cette situation n’était pas éphémère, elle se serait jetée dedans corps et âme. Elle pleura en essayant de ne plus y penser. Elle sécha vite ses larmes avant d’arriver sur le plateau.

 

1897

Chapitre VIII 

 Rose.

 

Alex et Joss discutaient de tout et de rien. Une certaine symbiose était née entre les deux. Le réalisateur se voyait en lui plus jeune, vu qu’il s’était inspiré de lui à l’ époque du lycée. Joss était ébahi de les voir si réels, ses personnages étaient vivants, il se sentait comme Gepetto !

– Alors, vous travaillez sur quoi, à part sur nous ? ne put s’empêcher de demander Alex.

– Là, je finis l’histoire de la tueuse du futur : Fray.

– Oh ! Nous venons de la rencontrer, elle est cool.

– A croire, que je n’invente rien, que je ne copie que votre histoire. Ou alors que vous n’existez pas et que vous êtes seulement le fruit de mon imagination.

– Non, s’imposa l’observateur. Nous sommes bien réels, nous suivons notre propre destin. Et vous, vous créez tout ça grâce à votre propre imagination. Il y a peut-être un autre monde, où seuls les hommes sont des tueurs, et que ce serait Alex, par exemple. Mais je pense qu’on a tous notre libre arbitre.

– Oui, je les déboîterai les méchants, acquiesça t-il. Euh, attends, il faudra que j’embrasse Angel ?

Cela rassura le réalisateur d’être maître de son destin.

 

Le tournage était fini, Buffy s’était pris un temps de sieste dans sa caravane. Elle voulait oublier ce qui s’était passé. Le baiser de Spike était encore tout chaud sur ses lèvres. Cette sensation, la perturba, elle pleura. Elle avait réussi à l’oublier, enfin elle le croyait. Elle s’était pourtant entraînée pendant un an ! La jeune femme pensait que lorsqu’ils avaient travaillé ensemble durant la grande bataille, tout se passait bien. Elle devait se mentir à elle-même. La belle sécha ses larmes et se concentra pour l’oublier, faire le vide pour s’endormir.

Dans son rêve, elle se voyait, chez Alex et Dawn qui paniquaient, car les copains se transformaient en vampire ou en sorcière. Elle voyait Willow lancer des boules de feu que Spike essayait d’éviter sous les yeux effrayés de Buffy. Elle se réveilla en sursaut, quand elle réalisa que ça n’était pas elle, ni ses amis, mais les acteurs qui étaient en possession de leurs pouvoirs : une sorte de transfert inter-monde !

La rêveuse arriva dans la salle où se trouvait son mentor riant avec Joss et Alex.

– Je viens d’avoir une prémonition. Je crois savoir que nos pouvoirs ont été transférés à nos doubles ! Ils sont chez Alex et Dawn.

– Oh ! fit Giles. Mais du coup, il te reste au moins un pouvoir prémonitoire.

– Oui, enfin, je pense plutôt qu’on m’a envoyé cette vision. Il faut faire vite, le double de Willow n’arrive pas à contrôler ses pouvoirs.

L’Anglais réfléchit en enlevant ses lunettes.

– Qui t’aurait envoyé ça ? Il faut que tu te concentres sur cette communication pour donner notre position afin de rentrer chez nous.

Buffy ne savait pas si elle allait réussir, puis là elle n’avait plus sommeil. Depuis qu’elle était tueuse, ses prémonitions n’arrivaient qu’à ces moments-là. Elle essaiera quand même.

– C’est vrai que Willow a failli détruire le monde ? demanda le réalisateur pour être sûr que chaque épisode était identique à ce qu’ils vivaient dans leur monde.

 

Andrew et les tueuses remplissaient les balles de grande dose de mort aux rats. C’était les courses qu’elles avaient faites : mort aux rats, tapettes à rats… Elles avaient demandé à certaines sorcières de jeter un sort sur ces pièges pour en faire des géants et invisibles seulement pour les rats humains. Ils voulaient faire un assaut et atteindre la mère des rats, et leurs munitions commençaient à être efficaces.

Faith et Angel se préparaient aussi, cachant des armes dans leurs poches ou accrochées à leurs jambes.

 

Dans une autre pièce, Alyson était assise en tailleur, mains sur les genoux, yeux fermés. Elle méditait sur son centre de convergence où se situait son nouveau pouvoir. Elle était aidée par une jeune sorcière d’une vingtaine d’années appelée Rose, arrivée ici depuis seulement quelques jours. Elle avait la peau pâle, des cheveux courts teints en multicolore et une petite mèche qui dépassait au niveau du cou colorée en rouge orange, des yeux verts et une beauté éclatante. Un charme qui n’était pas donné à tout le monde, malgré sa cicatrice au dessus de la lèvre supérieure : elle pouvait mettre tous les hommes à ses pieds ! Rose s’était portée volontaire pour canaliser les pouvoirs naissants de l’actrice. Elle lui avait concocté un bouquet d’huiles essentielles apaisantes suivi d’une tisane calmante à la camomille au goût délicieux. L’odeur remplissait la pièce, la sorcière lui demanda de se concentrer sur sa respiration. De sentir chaque bouffée d’air faire le chemin pour remplir ses poumons et à l’inverse l’expirer lentement. Plusieurs inspirations et expirations liées à une odeur de bon goût aidèrent l’actrice à s’apaiser et se concentrer. Elle put écouter son moi intérieur et trouver le pouvoir qui lui causait des soucis. Elle arriva à le percevoir, maintenant qu’elle écoutait son corps. Cette puissance ne lui appartenait pas, et la magie le savait ! Malgré cela, il fallait que les deux coopèrent ! Alyson devait accepter ce changement et la magie devait accepter ce nouveau réceptacle qui n’était pas le sien. L’actrice était émerveillée et effrayée de cette puissance qui jaillissait en elle et qui ne demandait qu’à sortir. Elle réalisait le pouvoir que Willow possédait. Elle se rappelait avoir tourné la mort de l’amour de Willow, l’ascension de Dark Willow et qu’Alex l’avait sauvée ! Elle essaya d’en faire abstraction, après tout ce n’était pas son histoire, elle n’avait que joué un rôle. Il fallait qu’elle se concentre pour apprivoiser la magie, sa magie maintenant.

Tout autour d’eux, le faux Scooby Gang était là et regardait la scène tout en bénéficiant aussi des effets bienfaisants du parfum. Ils préféraient être entourés d’une armée de tueuses plutôt que d’être seuls chez Dawn.

Puis, une porte s’ouvrit au milieu de nulle part. Ils clignèrent des yeux pour être sûrs, car ils avaient oublié qu’ils étaient dans un monde de magie. Une armée d’Homme-rats entra. Ils étaient effrayants, les poils hirsutes, les incisives coupantes. Certains donnaient plus la chair de poule que d’autres, car ils avaient les yeux albinos et les poils blancs ! Ce qui déclencha des cris de la part du faux Scooby Gang. Leurs hurlements étaient tellement stridents que cela alerta l’armée de femmes. Les premières tueuses eurent le temps de viser quelques rats avec leurs balles remplies de poison, ce qui en terrassa quelques-uns. Ensuite, aucune ne put faire un pas, ni bouger un membre. 

Angel et Faith qui avaient rejoint la bataille s’immobilisèrent aussi, aucun ne parvint à se défaire de cette emprise malgré leurs efforts. Seuls les rats géants pouvaient se déplacer à leur guise. La Femme-rat entra, toujours avec son profil d’habitants prêts à sortir de cet énorme ventre. Elle repoussa ses longs cheveux qui la gênaient. Cette fois-ci, ils pouvaient distinguer son œil mal cicatrisé et le visage connu de tous : Amy Madison. Amy la sorcière ! La dernière fois qu’Angel l’avait affrontée c’était à Magic Town il y avait trois ans. La magie lui avait redonné sa forme de rongeur pour la seconde fois de sa vie, ce qui débarrassa Magic Town de cette fêlée. Celle-ci, avait dû trouver un moyen de reprendre forme humaine, du moins qu’à moitié vue la longue queue sans poil qui dépassait de sa toge. Angel pensa : «  C’est par la magie qu’elle a pu retrouver forme humaine, et aussi nous immobiliser ». Amy passa un à un devant ses ennemis avec un sourire horrible, arriva devant celle qu’elle pensait être Willow, et elle lui cracha dessus.

– Qu’on les emmène.

Ses sous-fifres s’exécutèrent et prirent Alyson, Sarah, James, Anthony, Alex et Angel. Tous ceux dont elle voulait se venger, les autres lui importaient peu.

Chapitre IX 

Amy Madison.

 

Cela faisait seulement trois heures que Buffy méditait. Essayant d’envoyer un message à celui ou celle qui l’avait contactée. Celui-ci ne devait pas être au bout du fil. Ou elle ne savait pas y faire sans magie, quoique, elle n’avait jamais réussi à imposer un rêve prémonitoire à quelqu’un ni à en recevoir quand elle le voulait.

    Le tournage était fini, l’équipe de tournage fêtait ça ainsi que ses amis. Elle décida de les rejoindre, après tout elle y avait participé ces derniers jours, et même qu’on y racontait son histoire !

– Hey ! James ! Interpella un costumier. Il faut que tu me redonnes ton cache-poussière, nous en aurons besoin pour le tournage de la série Angel.

Il lui grogna dessus, fâché. Encore ce gars avec son grand front de malheur, même dans un autre monde il lui pourrissait la vie et il avait sa propre série, pensa-t-il en levant le coude pour avaler un tord boyaux. Le type décida de revenir plus tard en voyant sa mauvaise humeur pour reprendre le manteau, quand il aura dit adieu à son personnage cela sera mieux. Spike continua de boire, après tout c’était la fête.

– Qu’est-ce qu’il a ? demanda Willow à Buffy qui regardait la scène.

– Il m’en veut. Je viens de lui briser le cœur une nouvelle fois.

– Mais vous avez rompu d’un commun accord, et pour de bonnes raisons !

– Oui. Mais le fait qu’il soit devenu humain, lui a fait ressortir ses sentiments envers moi. Revivre ces moments pour la série aussi. Surtout celui où je lui dis que je l’aime. Ça lui a donné l’espoir qu’on pouvait régler nos problèmes. Sauf que quand nous rentrerons, il redeviendra un vampire immortel avec une âme, répondit-elle avec les larmes qui lui coulaient le long des joues. Et je ne veux pas me jeter corps et âme dans une relation éphémère. Si ce rêve pouvait durer encore, ça serait différent.

Willow la serra dans ses bras. Elle se rappelait pourquoi le couple avait rompu et comprit la fausse joie de l’éphémère humain.

– Pour tous les deux, ça doit être éprouvant. Je vous comprends. Je suis tombée sur des photos de moi.  Enfin les actrices qui jouent Willow et Tara. Ça avait l’air tellement vrai, et elle lui ressemble tellement ! Heureusement qu’Alex était là, car sinon j’aurais cherché à en voir plus.

Elles s’étreignirent encore. Décidément, revenir sept ans en arrière n’était pas facile à vivre. Il fallait qu’ils quittent ce monde au plus vite.

– Vous aussi, vous êtes tristes que la série finisse, rigola Giles

– Dans un sens, non, on va devenir des comics, cool hein ? s’extasia Alex.

Il l’avait appris de la bouche du réalisateur et cela réjouissait le geek qui sommeillait en lui. Il se faisait une hâte de l’annoncer à Andrew.

Les filles sourirent.

– Tu sais c’est quoi ton problème ? questionna l’ancien vampire de toute évidence ivre en se tournant vers la blonde.

Il tomba lourdement sur le sol, endormi, ne pouvant clamer ses arguments contre elle. Il n’avait plus la même résistance à l’alcool en tant qu’humain, et il avait bu comme s’il était toujours vampire !

Buffy était malheureuse pour lui, une équipe de soin du studio s’occupait de lui. Cela la déprima. Quand elle n’était pas bien, elle aimait se goinfrer de chocolat. Coup de bol, il y en avait plein sur la table ! Il avait l’air vraiment délicieux ! Elle se servit une forêt noire, mais Faith, non, Eliza, la lui enleva des mains, avant qu’elle puisse la manger.

– Mais ça va pas, pourquoi t’as pris mon gâteau au chocolat !

– Bah, t’es pas allergique Sarah ? T’as bu combien de verres ?

La jeune femme comprit que cette brune voulait lui sauver la vie. Il fallait qu’elle trouve une solution pour gérer son erreur.

– Oh mais si, je suis allergique, je me mettais dans le rôle de Buffy qui pouvait en manger !

– J’comprends, moi aussi Faith va me manquer, mais pas au point de manger des noix de macadamia !

Buffy rigola faussement, comment pouvait-on être allergique au chocolat. Vivement qu’elle quitte ce monde pour qu’elle puisse en manger sans aucune restriction ! Oh, du caramel, elle regarda Eliza pendant qu’elle en prenait un morceau. Celle-ci la laissa faire, Buffy en conclut que Sarah, son alter égo, pouvait en manger ! Ouf !

 

Le lieu sombre et nauséabond grouillait d’homme-rats. Les kidnappés étaient entassés près du trône d’Amy, mains liées. Son armée grossissait dès qu’elle mettait bas. Son ventre s’ouvrit en deux et en sortaient de petites tentacules qui ressemblaient à des intestins vivants pouvant s’articuler à sa guise. L’extrémité de ces horribles anguilles gluantes étaient de petites mains noires. Elles prenaient les ratons et les sortaient de leur nid douillet. Une portée de quinze bébés sourds et aveugles, dénués de poil qui essayaient de se trémousser tant bien que mal. Les kidnappés étaient écœurés en voyant cette femme donner une vie hybride qui, grâce à une incantation passa de petits lardons roses à de grands bipèdes : ils prenaient une forme adulte géante. Les plus anciens, leur donnèrent leurs armes et ils prirent place dans la garde d’Amy. Le ventre de la matriarche recommençait à grossir, elle voulait une énorme armée !

– Je ne maîtrise qu’à moitié mes pouvoirs, mais la reproduction de mes soldats, je sais le faire ! se complimenta Amy.

– Qu’est-ce que tu veux, Amy ? demanda Angel qui se demandait pourquoi elle réessayait de s’en prendre à eux malgré tous ses échecs.

– J’étais là pendant la grande bataille, sous mon ancienne forme. Je voulais voir votre mort mais ce fut le contraire. Vous avez encore gagné ! Mais lorsque vous avez enfermé les démons dans la porte de l’enfer, cela n’a pas réveillé que les pouvoirs d’lllyria mais aussi les miens. J’ai pu reprendre forme humaine, enfin à moitié. Elle regarda sa queue et fit la moue puis toucha son ventre qui avait encore doublé de volume. Mais pour voir le verre à moitié plein, cela m’a permis d’avoir une grande armée.

Elle s’approchait d’Angel, celui-ci cherchait un moyen de s’enfuir.

– Tss tsss tsss. Tu n’y arriveras pas. J’ai rêvé de ce jour, depuis que toi et ta prêtresse de Magic town m’avez retransformée en rate. Il y avait une différence par rapport à être un rat de compagnie dans une cage, nourrit tous les jours par une rouquine ! Je me suis retrouvée seule dans la rue, sans aucun pouvoir, à essayer de survivre avec des miettes, chassée par les hommes et autres animaux. Lorsque j’ai trouvé une famille de rats, ils m’ont mordue, dominée, griffée, violée et j’ai perdu un œil. Jusqu’à ce que je comprenne leur hiérarchie et que j’acquière assez de force pour en tuer quelques-uns. J’ai pu accéder au sommet et devenir le rat dominant. Le jour de la grande bataille m’a libérée comme cela a libéré Illyria de sa coquille. J’ai pu reprendre une partie de ma forme humaine et avec, qu’une seule partie de mes pouvoirs. Ensuite, je n’ai pu que penser à ma vengeance : vous retrouver et vous détruire tous ! C’est ce qui va se passer, en commençant par toi !

Elle regarda la tueuse avec un regard rempli de haine accumulée depuis des années, elle jeta le même regard à son ancienne amie sorcière. Cette Willow, qui s’était mise à la magie après elle et qui la dépassa en quelque temps. Elle la jalousait, elle la détestait. Elle la détestait d’avoir enlever la peau de son chéri. Elle détestait Angel, parce qu’à cause de lui la fiole des restes de Warren s’était brisée.

Elle leva la main vers sa troupe. Un Homme-rat comprit le signal et s’approcha d’elle, une épée à la main, pour la tuer. Sarah eut un réflexe, elle cassa son lien avec une incroyable force qu’elle ne connaissait pas. Elle bondit d’un coup pour se mettre debout au plus vite et pouvoir se défendre à son aise. Elle intercepta l’arme que le rat avait commencé à brandir sur Willow et d’un revers net et rapide elle le décapita. Jamais elle n’aurait réussi cela, si les pouvoirs de Buffy n’étaient pas en elle à ce moment. Elle esquissa un sourire, elle était la tueuse.

– Toi ! Comment as-tu pu ? grogna Amy.

La sorcière l’attrapa par le cou et la jeta contre le mur et elle atterrit sur le sol. Cela l’assomma.

– Je t’avais enlevé tes pouvoirs, et pourtant tu as…

Elle humait l’air, elle avait bien senti l’odeur mais n’y avait pas porté attention pensant que ça n’était qu’un parfum lié à la pièce où elle les avait trouvés, au milieu d’encens et d’huiles essentielles. Mais là, elle fit le lien et comprit que son pouvoir magique avait encore dysfonctionné pour n’amener qu’une pâle copie de la tueuse. Non, pas qu’une, elle se concentra et sentit que c’était le cas de presque tous les membres du groupe. Sa formule ne devait pas être la bonne, ce qui n’avait enlevé aucun pouvoir à ses ennemis, mais à la place, avait ramené des clones. Elle avait donné à deux de ses plus grands soldats rats, les pleins pouvoirs, pour ramener ses ennemis. Mais ceux-ci n’étant pas revenus, elle était allée les chercher.

– OK, vous êtes identiques complètement. D’où venez vous ? De quel monde ? demanda-t-elle en regardant le faux Scooby.

– J’avoue qu’on est un peu perdu. Buffy ne t’a pas tuée ? demanda Anthony.

Parfois les acteurs ne se souvenaient pas de tous les épisodes et de tous les personnages, mais les autres comprirent la question d’Anthony.

– Non, Willow l’a toujours chez elle dans une cage, chercha Nicolas !

– Rooh n’importe quoi ! Willow, a redonné forme humaine à Amy. Mais, elle était jalouse de l’intello, donc elles ne sont plus amies ! C’est tout ! Y avait l’épisode à la télé la semaine dernière, confirma James. Faut suivre un peu !

– Mais vous avez regardé les reportages la semaine dernière sur les changements climatiques ? interrogea Anthony

– Oh oui ! s’enthousiasma Alyson. C’était vraiment intéressant !

– Assez, hurla Amy lasse de les entendre.

– Ramenez-nous chez nous, nous ne sommes pas ceux que vous croyez, pleura Nicolas.

Amy ne comprenait pas un traître mot de ce à quoi ils faisaient référence, mais elle reconnaissait un brin son histoire. Peu importe d’où ils venaient, elle les tuerait, ainsi que ceux de leur monde.

 

CHAPITRE X

La bagarre.

 

Sarah était toujours dans les pommes et rêvait d’elle. Non pas d’elle, mais de celle qui lui ressemblait, mais elle était différente. Elle dégageait une certaine aura, une force de vie que personne ne pouvait écraser. Elle la reconnut : La vraie tueuse ! Celle qu’elle incarnait depuis plusieurs années ! Celle-ci lui parlait, lui demandait de l’aide pour rentrer dans son monde. L’actrice se rappela avoir joué plusieurs scènes où son alter ego avait des visions, des prémonitions. Sarah pensa qu’elle en vivait une. Elle ne savait pas comment faire pour l’aider et lui demanda. Sa seule réponse était « demande à Alyson » !

Elle se réveilla un peu sonnée de son atterrissage sur le mur. Sarah se souvenait d’avoir rêvé de la vrai tueuse. Un vrai rêve prémonitoire. Elle se demanda comment Alyson pouvait l’aider, elle qui était aussi perdue que les autres dans ce monde. La sorcière Amy, n’avait pas vu son réveil, trop occupée à discuter avec ses amis qui espéraient que ce monstre les ramène chez eux. Comment s’approcher d’eux sans se faire repérer ? Il fallait qu’elle raconte à Alyson sa discussion avec cette fameuse Buffy.

A côté d’elle un Homme-rat la vit et essaya de l’éliminer. Elle lui envoya un coup de pied derrière les genoux, ce qui eut comme effet immédiat de le mettre à terre. Puis en une fraction de seconde, elle évita le coup d’épée qui venait s’abattre sur elle. Sarah lui donna un uppercut et en profita pour récupérer l’épée de cet hybride, toujours au sol et le coupa en deux. Un dégoût la parcourut, c’était la deuxième fois qu’elle tuait un monstre et ça n’était pas joli à voir ! Mais elle n’avait pas le choix ! Le bruit qu’elle avait fait durant le combat, invita ses congénères à la fête. Tous la regardaient énervés, prêts à venger leur frère ! J’espère que ce nouvel instinct de tueuse fonctionne à plein régime, pensa-t-elle, car cette fois-ci il faudra en tuer plusieurs à la suite !

 

Buffy avait réussi à discuter avec son alter ego. Elle avait mis du temps à la contacter, mais ils pourront bientôt sortir de ce pétrin. Enfin, c’est ce qu’elle espérait, car il faut que Sarah ne croit pas que ce soit un simple rêve. Peut-être qu’elle aurait dû lui dire que c’était un rêve prémonitoire, car elle avait peur que ses efforts soient vains. Elle continua sa méditation, il fallait qu’elle reste disponible en cas de besoin.

 

Sarah fut rejointe par James et Angel, dont elle avait coupé les liens. Le combat fut plus facile, elle était ravie d’avoir des coéquipiers qui surveillent ses arrières. James en vampire se débrouillait comme s’il avait fait ça toute sa vie. Il adorait ça : sa force était décuplée et il n’avait pas besoin de cascadeurs pour faire toutes les scènes à risque. En étant vampire il ne risquait presque rien, enfin il évitait quand-même les objets pointus en bois. Par contre, il adorait décapiter ces sales rongeurs dont il avait obtenu une épée. Angel, plus agile dans le combat grâce à son expérience, affrontait plusieurs rats à la fois, ce qui soulageait Sarah qui se sentait un peu dépassée. Tout ça, c’était nouveau pour elle.

Amy rigolait, car malgré les pertes occasionnées dans son camp, elle retrouvait toujours de nouveaux soldats fraîchement nés. Alyson essaya timidement de l’atteindre avec une boule d’énergie, l’adversaire l’évita. Cela mit Amy en colère.

– Toi, je te déteste ! Tu es aussi puissante dans tous les mondes ? Je vais te détruire, détruire toutes les personnes que tu aimes dans tous les mondes. Plus de Buffy, plus de Willow, plus d’Angel pour m’empêcher de devenir la sorcière la plus puissante et ce, dans chaque monde !

La blonde arrivée par derrière, lui donna un coup dans le dos.

– Erreur, moi c’est Sarah ! Et elle c’est Aly ! imita Buffy moqueuse !

– Qu’importe ! Je vous détruirai tous, vous ! Vos familles et vo…

Elle fut interrompue par une boule d’énergie qui la projeta loin. Sarah se retourna et vit sa collègue de travail entourée d’une aura magique. Elle comprit enfin le message de la tueuse, Alyson possèdait maintenant de grands pouvoirs qui pouvaient les ramener chez eux. Et depuis peu, elle avait l’air de réussir à les contrôler, assez pour mettre Amy dans les bras de Morphée.  Sarah profita de ce moment pour se rapprocher d’elle.

– Il faut que tu te serves de tes pouvoirs pour faire rentrer tout le monde dans leurs monde respectifs !

Sarah fut projetée par un Homme-rat, elle avait oublié ses adversaires, quand l’un d’eux s’approcha d’elle pour la tuer, Nicolas l’assomma avec une grosse pierre trouvée par terre. Il lui tendit la main pour l’aider à se relever et ensemble retrouvèrent leur petite sorcière qui lançait ses boules aux rats qui essayaient de les encercler.

– Ouvre un portail, ramène la vraie tueuse pour nous aider à sortir de ce pétrin, lui conseilla Sarah.

– Je ne sais pas comment faire, je viens de comprendre tout juste comment maîtriser mes boules de feu.

– Si le vrai Giles était là, il te dirait que tu en es capable, intervint Anthony. Après tout, c’est à toi qu’on a confié la tâche de redonner tous leurs pouvoirs aux potentielles tueuses.

En disant cela, il se sentait l’âme d’un mentor.

– Oui, mais je ne joue que son rôle, répondit l’actrice rousse qui se rappelait la scène lue dans le script.

– C’est toi qui as ces pouvoirs en ce moment, de vrais pouvoirs ! Et tu arrives assez à les maîtriser pour occire des rats géants !

L’Anglais avait raison, elle n’était plus elle, tout à l’heure elle avait senti son immense pouvoir : il fallait qu’elle se fasse confiance et à sa magie aussi. Elle se concentra, comme Rose le lui avait appris, elle pensa à son monde, il y en avait tant. Mais elle retrouva la trace d’un chamboulement, seuls deux mondes avaient une brèche. Ce monde-là lui parlait, elle le connaissait, elle y avait grandi. Ceux-là possédaient des personnes usurpatrices, malgré eux. Il lui fallait alors trouver la tueuse et son groupe et les ramener. C’était facile, la tueuse essayait déjà de lui envoyer un message qu’elle captait, assise en méditation près de ses amis et Joss. Elle décida de la ramener avec ses amis, en essayant d’exclure son employeur. Une poussée d’énergie la parcourut et elle réussit à les ramener après deux échecs. Cela prit quelques minutes et la vida de toute son énergie, elle tomba dans les bras d’Anthony qui la rattrapa et lui sourit. Il avait parfaitement rempli son rôle d’observateur, rassurant et protecteur, on y croyait.

 

Le Scooby Gang se sentit aspiré par une immense force contre laquelle il ne pouvait rien. Ils se demandaient où ils étaient. Le décor avait complètement changé, deux secondes avant ils étaient dans le bureau de Joss en train de regarder Buffy méditer. Quelques secondes plus tard, le Scooby Gang  arrivait dans une grotte sombre remplie d’une troupe d’Homme-rats en plein combat. En face, une troupe de vrais hommes qui leur rendaient les coups. Et là, ils se virent eux juste en face, presque que comme dans un miroir. Ils étaient en train de se battre, essayant de sauver leur vie face à ces rats géants. Le même que dans le bureau de Joss ! Horreur, toute une armée de rats ! Cela leur faisait dresser l’échine.

Ils décidèrent de leur prêter main forte, chacun alla rejoindre son double. Sauf Spike, toujours endormi sur le sol, empestant l’alcool. Willow se reconnut et courut vers son double qui était toujours à terre dans les bras de l’homme qui ressemblait fortement à Giles. Elle comprit que c’était grâce à elle qu’ils étaient de retour. Elle lui prit la main.

– Salut moi. Merci ! Toi seule pouvais nous aider, je vais reprendre mes pouvoirs si cela ne te dérange pas !

Elle ferma les yeux et commença à puiser le si peu d’énergie qui restait. Pour éviter que son double soit à sec, elle lui redonna un peu de sa force vitale. Elle fut interrompue par plusieurs tentacules qui finissaient par des mains. Ses petites mains répugnantes s’enroulèrent contre elle et la serrèrent fort.

– Te voilà toi ! La grande Willow Rosenberg ! J’ai l’impression que tu as tout perdu ! Tous tes pouvoirs ! Je ne te les laisserai pas les récupérer. C’est moi qui vais devenir la sorcière la plus puissante de ce monde ! Adieu Mlle Rosenberg !

En disant cela, elle resserra l’étreinte ce qui empêcha la petite rouquine de respirer. Willow observa son assaillante, elle se demanda pourquoi elle ne s’en était pas débarrassé avant. Buffy, voyant cela, essaya de projeter une épée dans leur direction, mais celle-ci retomba un mètre avant Amy. La tueuse n’avait pas encore récupéré toute sa force ni sa concentration pour viser droit. La sorcière ayant entendu le bruit déploya une autre de ses tentacules pour venir l’étrangler. Buffy essaya de se dégager mais en vain. Sarah avec son épée fendit la tentacule, ce qui libéra la tueuse et la femme-rate sorcière hurla, la douleur était si forte qu’elle lâcha Willow. Avec de la magie, elle essaya de soigner son moignon. Les Buffys s’attaquèrent à elle, profitant qu’elle soit affaiblie. Willow retrouva son souffle et se dépêcha de rejoindre l’actrice qui lui ressemblait tant. Elle tenta de recouvrer ses forces. Comme Willow était en pleine forme, la magie se multiplia en elle. Buffy frappait comme une fille sur Amy, elle n’avait pas encore récupéré ses pouvoirs de tueuse alors cela servait juste à la ralentir. Ce qui permettait à son sosie, de l’attaquer. Mais Amy ne se laissait pas faire, les tentacules avaient récupéré des épées et se défendaient corps et âme. Willow décida de leur venir en aide. La puissante sorcière, les yeux noirs, redonna à tous ces hybrides leur formes et taille originelles : de simples rats d’égout inoffensifs. Peureux de ce changement brutal, les rats s’approchèrent de leur cheffe entourée d’épées laissées à terre.

La Femme-rat regarda autour d’elle, effrayée que son armée soit devenue de simples nuisibles capables d’être écrasés par des tapettes à rats. Les deux Scooby Gangs les avaient rejoints pour encercler Amy, n’ayant plus d’autres assaillants à s’occuper.

– Je ne gagnerai donc jamais ?

– Pas tant que nous serons là, affirma Buffy !

Celle-ci montra fièrement son équipe, ainsi que les acteurs qui leur ressemblaient. Alex qui avait toujours son œil alla la voir :

– Tu sais, si tu es intéressée, je peux t’envoyer des marques de cache-œil, parce que là, voir ton œil crevé c’est vraiment pas joli !

En guise de réponse, elle grogna et Alex recula de surprise.

 

– Qu’est-ce qu’on fait d’elle ? demanda Angel. En Irlande, nous lui avions redonné sa forme de rat mais elle s’en est servi pour conquérir le monde chaque soir.

– Nous pouvons l’emmener à notre travail. Nous trouverons bien une prison adaptée pour elle, insista Faith.

– Tu as raison, affirma Buffy. Mais il faudra lui enlever ses pouvoirs, je ne veux pas qu’elle s’échappe. Willow tu l’as déjà fait, donc à toi l’honneur.

Elle faisait référence à il y a deux ans, quand Willow enlevait les pouvoirs à de jeunes sorcières pour les protéger du gouvernement. La sorcière acquiesça avec un magnifique sourire, cette fois-ci, elle n’avait aucun remords à le faire.

– Nous arrivons pour vous sauver ! intervint Andrew qui venait d’entrer dans la pièce.

Il était accompagné de centaines de tueuses armées jusqu’aux dents. Ils avaient mis longtemps à trouver le repère d’Amy. Quand il remarqua qu’il voyait double, il comprit qu’il arrivait encore trop tard. Puis, il tomba dans les pommes en voyant un tout petit rat qui faisait sa toilette sur ses pieds.

 

Chapitre XI

Celle qui n’avait d’idée de dessin.

 

Quelques heures plus tard, tout le Scooby Gang de ce monde avait soit retrouvé sa force, perdu un œil ou récupéré sa magie. Alors que les deux Scoobys se reposaient, Buffy revenait de la branche surnaturelle de la police. Ils lui avaient donné quelques jours de repos supplémentaires pour avoir attrapé l’ancienne sorcière Amy sur ses jours normalement liés à la paresse pour Buffy. Pouvoirs retrouvés elle rejoignit son double, elle avait hâte de parler à cette personne qui l’incarnait si bien à la télé.

– Je suis ravie de faire ta connaissance. Pas si facile de jouer mon rôle. Je le sais, on a eu du mal à faire semblant d’être vous. Et toutes ces caméras qui me filmaient, oh la la, je ne suis pas du tout faite pour ça !

– Moi aussi je suis ravie de te connaître, répondit Sarah. C’est un honneur. Je n’aurais jamais cru te rencontrer et d’ailleurs que tu existais. Et tous ces démons et cette magie ! Tu es quelqu’un de fort et j’étais ravie de t’incarner pendant sept ans ! Et même dans ce monde, avoir ce pouvoir et s’en servir pour faire le bien, c’était impressionnant tout ce que j’ai pu accomplir. Me battre avec ces Hommes-rats comme si c’était naturel. Ce monde a de la chance de t’avoir ! Je suis contente d‘avoir donné une héroïne à mon monde. Même si ça n’est que fictif ! Je pense que cela a inspiré beaucoup de filles.

– Oui, pas de repos pour les braves ! Quoiqu’on m’a donné quelques jours de congés à la police !

– Oui, Dawn m’a raconté ce qui t’est arrivé depuis le dernier épisode de la série. Que de chemin ! Maintenant, tu n’es plus seule, profites de ces vacances !

– Tant qu’une folle n’essaie pas de se venger !

Toutes deux sourirent, elles étaient si différentes mais se ressemblaient pourtant. Elle regardait la troupe d’acteurs qui leur ressemblait tellement à elle et ses amis. Alex avait retrouvé son œil borgne et Nicolas son 10 sur 10 de vision, ils partageait ensemble un café et présentait sa fille à l’acteur. La fille était émerveillée de croire qu’elle avait deux papas. Dawn était heureuse de retrouver son conjoint et avait l’impression que la famille s’était agrandie.

– Bon, j’ai prévenu le service de dératisation que les égouts sont anormalement remplis de rats. Ils passeront demain les exterminer, soupira Giles.

L’observateur n’aimait pas sacrifier les animaux. Mais Amy avait mis au monde un millier de rats, et c’était trop pour la ville de San Francisco. Normalement, il faut seulement deux rats par habitant !

– Oh, on pourrait les envoyer en Inde, il les vénèrent là-bas, proposa Anthony !

Les Anglais se sourirent, heureux d’être sur la même longueur d’ondes.

– On sait ce qui s’est passé ? Pourquoi, on est allé dans un autre monde ou pourquoi Alex retrouva son œil ou pourquoi Nicolas le perdit ? demanda Buffy.

– Euh non. La seule explication c’est la non-maîtrise de la magie d’Amy.

– Mais réparé par une qui maîtrise tout cela, affirma la rouquine.

 

Spike qu’ils avaient emmené endormi dans sa chambre pour finir de cuver, arriva dans le salon en ne remarquant pas qu’il y avait de la compagnie, ni le changement de monde.

– Oh ma tête !

– C’est lui le fameux Spike que j’interprète, fit surpris James qui avait retrouvé son humanité. Il est nettement moins impressionnant que je le croyais !

– Hey ! Je t’arrache la tête si tu redis ça !

Quand Spike regarda celui à qui il avait répondu, voir son double lui fit comprendre qu’il était rentré dans son monde. Donc qu’il était mort pour la deuxième fois ! Il s’assit sur le canapé, déprimé de ne plus sentir son cœur. Mais aussi car plusieurs rêves à l’intérieur de lui venaient de se briser.

– Willow, il va falloir que tu les ramènes chez eux. Il m’est insupportable d’avoir deux Spike ici, s’énervait Angel. Même si l’autre n’est qu’un acteur.

Cela amusa James de voir que la guerre entre les deux vampires existait belle et bien. Willow avait passé des heures à discuter avec son interprète qui avait retrouvé ses forces. Elle avait l’impression d’avoir une sœur jumelle et c’était agréable pour une fille unique. Surtout que cette fois-ci son double n’était pas une vampire aux mœurs douteuses ! Elles avaient tant à se dire ! Dommage qu’il faille se séparer.

– Tu sais, c’est sympa de rencontrer la vraie Willow, ça me rappelle l’épisode où j’ai joué son double vampire. C’était sympa à jouer, tu l’as rencontrée ? Demanda Alyson à Willow.

– Oui, j’ai vécu cette histoire. J’espère qu’elle ne fait pas trop de dégâts, parce qu’on l’a renvoyée dans son monde .

– Je ne pense pas ! Si tout ressemble à la série. Elle a été tuée en arrivant !

    – Oh non ! Willow fut triste d’apprendre cette nouvelle, et elle se tourna vers Dawn. Dawn, il va falloir que tu m’aides. Je te donne les coordonnés et toi tu ouvres le portail !

 

Chapitre XII

La prophétie Sanshu.

 

Quand les deux amies se rejoignirent, il y eut un éclair lumineux qui éclaira toute la salle de séjour. Ça n’était pas leur œuvre, mais celle de quelqu’un d’autre. Deux personnes apparurent, leur peau était recouverte de paillettes grises dorées de haut en bas. Un habit les protégeait tout de même. Buffy et Sarah se mirent en position de défense.

– Non, fit Angel. Ce sont les puissances supérieures !

– Wouahh ! fit Nicholas. C’est vrai, je me rappelle d’eux dans la série Angel. Mais vous mourez à je ne sais plus quelle saison.

Les puissances les regardaient avec un air blasé.

– Oui, pauvre mortel. Mais les puissances supérieures peuvent réapparaître sous la forme désirée. Et nous prenons toujours la même forme ici. Nous sommes venues voir le héros Angel.

– Je suis là.

– Nous venons d’avoir eu vent de ta participation à la grande bataille. La prophétie Sanshu va donc devoir se réaliser.

Tout le monde contenait sa joie, Angel allait redevenir humain. C’était formidable ! Dès que Wesley avait raconté à Angel cette prophétie sur le fait que le vampire avec une âme allait redevenir humain après avoir joué un rôle dans la dernière bataille, il en avait rêvé. Mais depuis de l’eau avait coulé sous les ponts. Déjà deux fois, il avait pu goûter aux joies de l’humanité. Une fois grâce au sang du Mohra, la dernière fois quand Wolfram & hart l’avait puni en les défiant ainsi que l’Aiguille Noire.

– Je la refuse !

– Comment, Tu es sûr ? Elle ne te sera proposée qu’une seule fois !

Il était plus que sûr, les deux fois, il y avait eu complication. Il n’avait pas pu protéger facilement les gens qu’il aimait. Quand il était égoïstement redevenu humain, la guerre n’était pas finie. Puis cela aurait été différent si son cœur avait été animé par une mortelle pensa-t-il en regardant Buffy tout aussi étonnée que les autres.

– J’en suis sûr, je préfère attendre ma bien-aimée. D’ailleurs, si vous pouvez faire quelque chose à son sujet.

Oui son cœur appartenait à une autre, une immortelle tout comme lui.

– Tu veux parler de l’ancien ? Nous avons besoin encore de lui, pour contenir les démons. Si tu ne veux pas de cette offre, nous n’avons plus rien à faire ici !

Ils commencèrent à s’évaporer quand ils furent interrompus.

– Hey ! Attendez !

Les puissances supérieures regardaient cet humain qui osait les interpeller.

– Je crois savoir qu’il n’était pas le seul vampire avec une âme durant cette grande bataille, lâcha James.

Il connaissait si bien son personnage, qu’il ne pouvait pas ne pas intervenir. Il avait aussi eut le droit à l’histoire de cette bataille, résumée par Andrew.

– Lui aussi s’est conduit comme un héros, il mérite aussi de redevenir humain !

Les deux êtres se regardaient, cela n’était pas prévu. Ils devaient de toute façon rendre l’humanité à un vampire. Si le premier la refusait, pourquoi pas un autre ?

– Nous sommes d’accord. Nous gardons Angel comme champion et Spike peut redevenir humain s’il le désire. Attention ! Cela est irréversible.

Le vampire intéressé ne savait même pas ce qui se passait. Il commençait à peine à comprendre que tout le monde le regardait. Buffy s’approcha du canapé et prit le temps de lui expliquer la décision qui venait d’être prise.

Il se leva d’un bon, tout en souriant à l’homme qui lui ressemblait.

– Alors qu’est-ce qu’on attend ?

– Bien ! firent les puissances en posant leurs mains sur le vampire.

Un éclair parcourut son corps, suivi d’une chaleur qui apparut dans son cœur, redevenu alors métronome de chair et de sang. Il reconnaissait les sensations qu’il avait eues dans l’autre monde, mais cette fois-ci, ça sera ni repris ni échangé ! Ça sera pour toujours, enfin, du moins jusqu’à sa mort de mortel. Il était heureux !

Les puissances attendirent quelque chose. Spike les remercia, mais pourtant elles ne bougèrent pas. Angel, qui se souvenait leur donna un livre que Spike affectionnait. Elles repartirent sans un mot.

– Merci, décrocha le vampire à son alter ego humain. Je te paie un verre ?

– Bon, Willow et Dawn, je vois deux Spike humains devant moi ! s’agaçait Angel.

– Oh pauvre petit ! T’es jaloux, finalement tu te dis que tu n’as pas fait le bon choix ? se moqua Spike.

La sorcière sourit, elle pensait que c’était vraiment une super fin. Les deux Scooby se dirent au revoir, tous un peu tristes.

    – Attendez ! cria Andrew en donnant un dossier à Sarah. Voilà donnez ça au réalisateur. J’ai écrit plein d’histoires sur des nouveaux super héros, dont un appelé Andrew. Personne ne veut les publier dans ce monde, alors je vais tenter ma chance dans votre monde. Il y a là aussi une lettre pour mon interprète et si vous pouviez m’envoyer les autographes des autres acteurs aussi qui jouent dans Buffy, ça serait super.

– OK, sourit l’actrice blonde.

– Puis je veux bien aussi des figurines !

– Bon, on ne va pas s’attarder, interrompit Anthony qui voyait que la liste allait s’allonger rapidement.

Et grâce à Dawn et Willow ils retrouvèrent leur place.

     – Ils vont me manquer. Pour une fois que je n’ai pas un double maléfique, intervint Willow.

 

Chapitre XIII
Qui n’existe pas pour ne pas porter la poisse au Scooby Gang.

 

 

 

Chapitre XIV
Pêche et crème.

 

Tout le monde était rentré chez lui. Dawn et Alex avaient enfin réussi à coucher leur fille qui était trop excitée de revoir son père et ils étaient ravis de se retrouver tous les deux. Angel broyait du noir dans sa chambre, et Spike qui avait retrouvé son humanité n’avait aucune envie de passer sa première nuit de cette manière. Il voulait la fêter, la savourer comme une première gorgée de bière.
– Tu crois que c’est idéal ce que tu fais là ? demanda son compagnon de fortune.
– Rooh, tu veux pourrir l’ambiance ? poursuivit Spike le joyeux.
– Tu es humain, tu crois que tu pourras protéger le monde ?
– Je n’ai pas envie de le faire, y’ a toi pour ça ! Puis on a gagné, je te rappelle !
– Pourtant Illyria a eu une vision de toi dans le futur.
– Au risque de te décevoir, cette vision datait d’avant la grande bataille. Toi retourne bouder ! Moi je vais faire ce que j’ai de mieux à faire : vivre !

Spike, frappa à une porte. Il avait la peur au ventre, c’était un sentiment et une sensation bizarre pour lui, mais tellement d’enthousiasme lui parvenait aussi. La tueuse lui ouvrit. Il la regarda comme la première fois, c’était un cadeau pour ses rétines toute neuves.
– Salut. Tu vas bien tueuse ? J’ai vu de la lumière et je me suis dit que comme je suis redevenu humain…
Il ne savait pas quoi dire pour finir sa phrase, tous les deux se regardaient, la flamme de leur amour pouvait enfin se rallumer. Elle l’embrassa, ses lèvres étaient chaudes ce à quoi elle n’était pas habituée, ce qui rendit le baiser plus magique encore. Et elle l’invita dans sa couche pour lui confirmer ses désirs de redevenir un couple. Ils firent l’amour et c’était nouveau pour elle de sentir la chaleur de l’ancien vampire. Ça leur faisait à tous les deux de nouvelles sensations qui renforcèrent leur amour. Ils dormirent ensemble l’un contre l’autre, main dans la main.
– Je t’aime Spike, dit Buffy.
– Je t’aime aussi Buffy. Tu peux m’appeler William. Spike n’est plus.
Elle lui sourit.
– Ok. Mais ne m’appelle plus « la tueuse » alors !
Ils riaient tous les deux et s’embrassèrent. William se mit à rêver et se dit qu’il ne trouverait jamais un meilleur moment que celui-là.
– Tu te souviens d’avant notre rupture ? Quand je suis allé rendre visite à la tombe de ma mère en Angleterre, enfin celle que j’avais empruntée à quelqu’un pour y mettre ses cendres.
En disant cela, il se leva nu comme un ver ce qui ne la dérangea pas. Il chercha dans son manteau à la recherche de ce qu’il y avait laissé depuis plus d’un an.
– J’avais caché quelque chose près de cette tombe. Ma mère avait toujours attendu pour me le donner quand le moment aurait été propice. Mais bon, elle n’a jamais pu. Un de ses souvenirs qu’elle chérissait de mon père avant qu’il décède.
Il tenait dans sa main une petite boîte qu’il ouvrit pour en sortir une bague.
Buffy s’assit au bord du lit. William à genoux, lui faisait sa demande.
– Voilà, contre toute attente. Me revoilà humain. Je vais pouvoir vieillir à tes côtés, me promener avec toi en plein jour. Je vais pouvoir te donner ce que je ne pouvais pas avant : un bébé. Même plein si tu veux. Nous serons heureux.
En disant cela, il avait la lueur dans ses yeux et Buffy connaissait ce regard amoureux. En revanche, le fait qu’il rougisse jusqu’aux oreilles était tout nouveau pour elle. Cela la fit encore plus frémir. Elle l’embrassa, ses lèvres étaient chaudes, c’était tout ce qu’elle désirait : un homme à aimer avec des enfants. Elle se sentait comme Monica Geller ! Elle qui avait 30 ans en 2011, parfois elle se désespérait de sa situation amoureuse. Mais le célibat c’était fini pour elle.
– Épouse-moi ! Fais de moi un homme heureux et un père !
Elle sourit toute émoustillée.
– Oui, William. Je veux bien être Madame Pratt !
Spike sentit le bonheur lui parcourir le cœur, la joie immense qu’il ressentait lui donnait envie de danser, de crier, il l’embrassa fougueusement. Ils se serrèrent dans les bras l’un de l’autre, fiancés, ils s’endormirent l’un contre l’autre. La chaleur de l’homme permit à Buffy de se sentir si bien dans ses bras tout chauds. Ça lui manquait une bouillotte humaine qui lui réchauffe ses pieds glacés, mais elle venait enfin de la trouver !

Réveillé, il regarda sa future femme amoureusement. Il n’avait pas de mot pour décrire ce qu’il ressentait, mais son cœur lui avait fourni ces informations-là et c’était fort, très fort. Il s’habilla et écrivit un mot à sa compagne ne voulant pas la réveiller et lui demandant de la rejoindre sur la colline pour le lever du soleil. Il était en avance d’une heure, mais il avait hâte, trop habitué à dormir de jour, il fallait qu’il bouge.

Buffy se réveilla trente minutes, plus tard. Elle avait mis son réveil pour son footing matinal mais c’était encore un de ses rêves de tueuse qui la réveilla. Un souvenir d’une tueuse moine du passé, amoureuse d’un homme qui la tua d’un baiser. Elle n’avait pas vu l’homme, juste que l’asiatique voulait s’enfuir avec son bien-aimé et que lorsqu’elle voulut l’embrasser, juste avant qu’elle pose ses lèvres sur les siennes, il lui enleva la vie en lui aspirant son âme. Elle était en sueur, elle avait eu l’impression que c’était à elle que le faux amant avait aspiré la vie par la bouche. Elle en parlerait à Giles.
En voyant le lit vide, elle crut avoir rêvé et que Spike n’était qu’encore qu’un vampire. Mais quand elle vit la bague et le mot de son futur époux, elle sourit et se dépêcha de le rejoindre. Arrivée au rez-de-chaussée, elle croisa Dawn.
– Salut Buffy ! Je ne t’ai pas réveillée j’espère. Il a fallu que je rendorme ma petite fille qui a fait des cauchemars !
– Ne t’inquiète pas. C’est l’heure du footing et je vais rejoindre William à la colline.
En disant cela, elle ramassa sa mèche de cheveux avec sa main, Dawn ne put s’empêcher de remarquer.
– Buffy ! C’est vrai ! C’est ce que je crois à ton doigt ? William c’est Spike ?
– Oui. Il a demandé ma main hier et j’ai accepté. Je suis si heureuse, j’ai trouvé enfin quelqu’un à aimer qui n’est pas un vampire ou un monstre.
– Techniquement, il l’était.
– Hey, je ne te dis rien à toi, la clef ! Mais c’est qu’on va pouvoir vivre une vie normale.
– Oui la fameuse vie normale qui vous avait fait rompre il y a un peu plus d’un an !
Elle marquait un point, sauf que tout venait récemment de changer.
– Oui, il peut m’emmener à la plage et attraper des coups de soleil, ce qu’il ne pouvait pas faire il y a un peu plus d’un an ! Avant, nos seules sorties étaient la chasse aux démons.
– Oui. Je te comprends. Je sais que tu rêves de cette vie normale, depuis le jour où on t’a annoncé que tu étais une tueuse. Je suis heureuse pour toi, pour vous deux.
– S’il te plaît, ne le dis pas aux autres. Je voudrais l’annoncer avec William tout à l’heure.
Elle acquiesça et Buffy partit le rejoindre.

Tous les matins, elle traînait sa silhouette sur ce chemin. Elle courut si vite, comme si elle avait des ailes dans le dos. Plus vite qu’à l’habitude pour rejoindre son amour, la bague au doigt qu’elle frottait pour s’assurer de sa présence. Il faisait encore noir, les rues étaient vides, quelques chats rodaient. Mais en courant ce matin, la colline brillait de rouge et d’un bleu gyrophare, le rouge était du sang répandu sur le sol. Difficile de savoir d’où il venait. Son cœur se serra en n’apercevant pas l’homme qui lui avait donné rendez-vous. Elle s’approcha de l’ambulance et d’une voiture de police. Tremblante, elle interrogea le policier.
– Qu’est-ce qui s’est passé ?
Il lui jeta un de ces regards interrogateurs, un de ceux qui demandent ce que fait une jeune fille toute seule, à cette heure-ci !
– Un jeune rebelle vient de prendre une balle. Un jeune dealer a tiré sur lui. Il est tombé sur une pierre au niveau de la tête. Il est entre la vie et la mort. C’est ce qui s’appelle être au mauvais endroit, au mauvais moment.
Buffy s’efforça de ne pas s’effondrer lorsque son cœur se serra, il venait tout juste de retrouver un corps mortel. Un corps si fragile.
– C’est mon fiancé, je peux le rejoindre dans l’ambulance, demanda la jeune fille larmes aux yeux.
Le policier la laissa passer en soulevant la banderole de crime. Elle s’assit dans l’ambulance et prit la main anormalement froide de William. Les ambulanciers tentaient de le garder en vie avant d’arriver aux urgences. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à quel point elle avait été égoïste de rompre, elle aurait dû profiter de tant de moments avec Spike, et ne pas ne pas attendre qu’une prophétie Sanshu le rendre humain, fragile. C’était ça avoir une vie normale, pensa-t-elle. Elle essayait de retenir ses larmes, elle ne voulait pas les montrer devant les travailleurs qui essayaient de le ranimer.
Dehors le soleil se levait laissant des traces rouges dans le ciel.

Episode II

 

Le Drakis

Chapitre I

Le Drakis.

 

Le soleil illumina la scène, ce qui faisait ressortir chaque détail du meurtre sanglant que Buffy devait analyser. La brigade surnaturelle avait été appelée sur les lieux dès que les policiers avaient eu l’adresse des faits : la boutique magique de San Francisco. Certes, elle n’était pas aussi chaleureuse que celle que Giles tenait, plutôt sombre, mal rangée, mais bien réputée. Les étiquettes sur les bocaux ne correspondaient pas à ce qu’il y avait dedans. Tous les livres étaient rangés dans un ordre que seul le maître des lieux devait connaître. Les araignées avaient élu domicile depuis longtemps. À moins qu’elles aussi soient à vendre pour un sort quelconque, pensa Buffy. Mais le cadavre, qui se situait juste devant la caisse, devait être aussi vieux que cette boutique, vu les cheveux blancs du propriétaire qui devait peut-être être un peu Alzheimer, ce qui expliquait le désordre. Le commerçant était allongé sur le sol, ses yeux écarquillés exprimaient la peur, sa mâchoire figée par la rigidité de la mort, laissait exprimer une douleur éternelle.

– Je n’ai trouvé qu’un seul cadavre, dit la jeune recrue.

Buffy faisait équipe avec un nouveau appelé Tom, débarqué de New York. Elle devait le former à ce qui était surnaturel. Un jeune homme de taille moyenne, fraîchement sorti du ventre de sa mère. Ses yeux vert-bleu fixaient la pièce tels ceux d’un chat perçant l’obscurité. Il s’était porté volontaire pour cette formation sur le terrain avec une tueuse. La police de San Francisco avait préféré séparer Faith et Buffy pour créer deux équipes différentes. Les brigades surnaturelles étant encore peu nombreuses, il fallait les multiplier au plus vite. La police pouvait toujours compter sur les observateurs et leurs armées de tueuses. Il était toujours important d’avoir quelqu’un sous la main capable de faire face aux créatures démoniaques. De plus, depuis que le monde savait pour les démons, les sorciers et le surnaturel, le nombre d’affaires non élucidées avait diminué. Et chaque policier avait au moins une formation d’une journée sur les démons les plus classiques : vampire, loup-garou…Cela aidait grandement les policiers de savoir ce qu’il fallait faire et ne pas se mélanger les pinceaux avec les rumeurs qu’on pouvait trouver dans les livres ou les films, qui ne collaient pas du tout avec la réalité de ce monde. Puis le nouveau conseil des observateurs était ravi : ils gagnaient un peu d’argent en faisant les formations.

– Il a été poignardé en plein dans le cœur, rien de magique là-dedans. Une épée ou un petit poignard aurait pu faire ça, répondit Buffy en observant le macchabée.

– Du coup, on passe le relais à la crim’ ???

– Non, on cherche ce qui a été dérobé. Savoir ce qui manque et si c’est dangereux. Un meurtre dans une boutique de magie n’est jamais anodin. Au boulot !

– Vous êtes sûre ? On en a pour des heures !

Buffy acquiesça avec un joli sourire.

   – La personne qui a fait ça, n’est pas venue juste pour le tuer. Elle a dû forcément dérober un objet. Il faut savoir lequel !

Tous deux se mirent à explorer les lieux mais Tom ne savait pas trop quoi chercher car pour lui chaque livre, chaque objet était bizarre et pouvait être dangereux ! Puis l’état de la boutique n’aidait pas à savoir s’il y avait eu vol ! Par conséquent, un inventaire méticuleux avait été mis en place où chaque objet était étiqueté, listé et rangé dans des boîtes.

 

Julian avait cherché ce livre depuis des années. Il avait fait plusieurs pays car son ancien propriétaire voyageait beaucoup, mais en vain. Sa patience fut récompensée quand il apprit que ce défunt l’avait légué au vendeur de magie du coin. C’était un livre très rare dont, à sa connaissance, il n’y avait qu’un seul exemplaire. De plus, c’était le seul livre qui pouvait l’aider à exécuter son plan. Sa joie fut de courte durée quand il l’ouvrit et remarqua que le livre était codé. Il devait donc retourner sur le lieu du crime. Il envoya valser sa table qui se brisa en atterrissant. Il avait de plus en plus de mal à contenir sa colère en vieillissant, cela n’était pas bon pour lui. Julian respira, il ne fallait pas qu’il s’emporte. Lorsqu’il se sentirait mieux, il irait chercher son bien. Pour se calmer il chantonna.

 

Buffy avait fini sa journée. N’ayant trouvé aucun indice sur ce qui avait été dérobé, elle donna congé à son équipier jusqu’au le lendemain matin. Elle décida de se rendre au lieu où elle passait presque toutes ses soirées depuis deux mois avec son sac de plat chaud à emporter. Elle ouvrit la porte de la chambre sachant qu’elle n’y trouverait aucun personnel car c’était l’heure des transmissions et elle préférait. Depuis le coma de son fiancé et bien que la plaie fut résorbée, il n’y avait pas eu tellement de changement. Seulement une attente interminable pour qu’il se passe quelque chose : un doigt qui bouge ou qu’il se réveille complètement. Une lumière tamisée éclairait doucement Spike, lunettes d’oxygène sur le nez, il semblait reposer dans un sommeil apaisé. Elle lui caressa les cheveux fraîchement coupés par la coiffeuse de l’hôpital. La professionnelle lui avait laissé sa couleur naturelle : châtain. Buffy le trouvait charmant, plus sérieux. Trop sérieux, mais cela devait être dû au fait qu’il ne parlait plus pour dire une bêtise. Elle mangea et lui raconta sa journée en espérant qu’il l’entendait. Elle lui fit un baiser sur le front et sans s’en rendre compte elle s’assoupit près de son futur mari.

Tous les deux dormaient profondément quand une silhouette blanche s’approcha très doucement pour éteindre la lumière.

« Oh non, c’est pas vrai ! Ils ont éteint ! » pensait t-il. L’homme était dans le noir et n’avait aucune envie de dormir. Il était enfermé dans cette pièce sombre depuis plusieurs jours, il ne savait pas depuis combien de temps, mais cela lui semblait une éternité. Ce qui le rassurait, c’était qu’il ne mourait pas de faim ni de soif et il ne savait pas pourquoi. Par contre, il n’avait rien contre l’envie d’un bon verre de vin avec un bon steak bien saignant.

 

Avec tous ces bruits de sonnettes, Buffy se réveilla en sursaut, regarda le beau au bois dormant puis se rafraîchit dans la salle de bain. L’eau froide sur son visage l’aidait à se réveiller. Il était assez tôt mais les patients sonnaient tellement qu’il fallait qu’elle parte car cela l’empêchait de se rendormir. Elle se dirigea vers la boutique, plus vite l’enquête serait terminée, plus vite elle pourrait passer à autre chose. La nuit fraîche lui semblait agréable, l’air frais du matin était préférable aux odeurs de l’hôpital. Il lui fut difficile de trouver un café à l’heure où la ville dormait encore. Elle s’approcha du magasin qu’elle trouva bizarrement allumé de si bonne heure et surtout pour une scène de crime. Elle entra, et y trouva un homme blond cheveux court en brosse, mâchoire carrée, d’une cinquantaine d’années qui portait agréablement le costard. Il était en train de fouiner dans les boîtes de preuves que Tom avait emballées. Buffy se racla la gorge et l’homme la vit. Julian lui lança un regard bleu intense, plutôt charmeur.

– On ne vous a jamais appris, qu’il ne fallait pas passer les banderoles jaunes, questionna Buffy.

Il sourit de plus belle, tout en mettant un objet dans l’une de ses poches.

– Je suis désolé, je ne voulais pas vous faire peur. Oh, je ne me suis pas présenté ! Je suis l’assistant de Mr Pardin. Et je ne peux pas laisser toutes ces choses magiques à la portée de tous !

L’homme dit cela en montrant la partie interdite au public. Il prit un livre qui était aussi sur l’étagère près de l’objet en question. Il se déplaça avec une délicatesse et une certaine grâce vers elle, toujours en souriant.

– Je suis désolée, je ne me suis pas présentée non plus. Mlle Summers, session surnaturelle. Et je n’ai vu dans aucun document que Mr Pardin avait un assistant. Donc, il va falloir qu’on règle ce problème.

Le sourire de l’inconnu s’effaça,  puis il regarda la porte d’entrée bloquée par Buffy.

– Oui, Mlle Summers. Pour le régler, il faudrait que vous me laissiez passer, s’il vous plaît, un gentleman tel que moi ne frappe pas les femmes.

– Ah. Et moi, une femme de ma classe, je peux frapper les hommes !

Les deux regards s’affrontèrent un moment. Elle frappa la première et contrairement à ce qu’il avait dit, l’homme frappa fort sur elle. Buffy encaissa durement le coup donné à l’épaule, ce qui la ralentit pour esquiver la prise de l’homme. Il la serra fort contre lui, ce qui l’étouffa. Il la posa à terre et pendant que tout devenait flou autour d’elle, elle entendit le gentleman murmurer « ou plutôt j’ai toujours eu du mal à les tuer ».

 

CHAPITRE II

William Pratt VS William le sanguinaire.

 

Buffy se réveilla dans une chambre d’hôpital, elle pensa qu’elle avait rêvé en voyant Spike tout à côté d’elle. Mais quand elle vit qu’on l’avait mise dans un lit médicalisé elle jeta un œil sur sa tenue. Deux indices lui indiquèrent que non. Le premier était la chemise de l’hôpital qui ne lui allait pas au teint, et le second, l’énorme douleur qu’elle avait à son épaule. Elle n’eut pas le temps de commencer à descendre du lit que quelqu’un sortit de la salle de bain, c’était Willlow.

– Hey salut  Buffy. Ça va ?

– Ça fait longtemps que je suis ici ?

– A part le fait que tu y passes toutes tes soirées ? Non, que deux heures. Je viens d’arriver, Dawn m’a appelée car elle avait rendez-vous pour un vaccin pour sa fille. C’est ton coéquipier qui t’a trouvée. Vu que le personnel soignant te connaît, ils ont décidé de te mettre avec ton fiancé, ils sont sympas.

Le docteur entra et leur sourit.

– Je suis ravi que vous alliez mieux Mlle Summers, heureusement que votre équipier a réagi à temps. Cela vous arrive souvent ce genre d’évanouissement ? questionna-t-il en l’auscultant.

– Non, enfin, on m’a attaquée. Mais là, l’assaillant était plus fort que moi et m’a assoupie.

L’homme en blanc, ne s’attendait pas à cette réponse.

– Et cela n’a pas de rapport avec le fait que vous n’avez plus vos règles ???

– Bah je les ai eues la semaine dernière. De quoi vous voulez parler ? s’étonna-t-elle.

– OK, il va falloir confirmer tout cela.  Mais la prise de sang a révélé un taux de HGB élevé ce qui signifie que vous êtes enceinte. Je pensais que cela était en lien avec l’évanouissement . Vous êtes peut-être victime d’une grossesse cachée, au vu des événements avec votre fiancé. Quoiqu’il en soit, vous allez avoir une échographie de datation dans une heure pour être sûr. Garder la vessie pleine d’ici là.

Le docteur partit laissant les deux jeunes filles bouche bée.

– Félicitations Buffy, dit Willow pour couper ce silence infini. Mais si je compte bien, ça fait trois mois qu’il y a un être en toi. Enfin, je ne voulais pas dire ça (Willow essayait de rattraper sa bourde), enfin qu’il y a un bébé quoi ! Sauf si tu as trompé Spike.

Buffy réalisa ce qui se passait. Son amour était passé de statut de vampire à humain, d’humain à fiancé, de fiancé à comateux et pour finir de comateux à père. Cela en moins de 24 heures. Le soir de son Sanshu était vraiment un soir qui avait changé toute leur vie.

– Non, mais j’espère tellement qu’il va se réveiller. Et si c’est vrai ce que le médecin a dit, avant ses 18 ans.

Elle disait cela avec une tristesse dans la voix en touchant son ventre.

 

« Hey ho , je vous entends ! Sortez-moi de là. Je commence à en avoir assez de rester ici à ne rien faire » criait–il pour se faire entendre. Il avait beau dire n’importe quoi, cela ne servait à rien. « Hey la Rouquine, ça ne sert à rien d’être une foutue sorcière si tu n’entends pas les petites voix qui te parlent !» réessayait-il. Il n’avait pas compris la conversation, mais il avait reconnu sa voix.

– Excuse-moi, mais arrête de crier, elles ne t’entendront pas !

– Qui a dit ça ? questionna l’Anglais en regardant partout autour de lui.

C’était vaste, il n’y avait aucun endroit où se cacher dans cette pénombre ! Pourtant une ombre apparut et se matérialisa.

– Tu es dans les limbes. Personne ne peut t’entendre, tu peux les entendre ou bien voir s’il fait jour grâce à la lumière qui passe à travers tes paupières. Mais c’est tout !

Il observa l’homme qui était devant lui, c’était son portrait craché, mais plus jeune de quelques siècles, bien avant que Drusilla ne fasse de lui un monstre. C’était lui en jeune et naïf William, le fils à maman. Il portait le même costume que le soir de sa mort, il remonta ses lunettes qui ne faisaient que tomber cela détonnait avec les cheveux peroxydés et le look punk de Spike. A part les costumes, ils ressemblaient à des frères du même âge. La naïveté de William se lisait sur son visage alors que Spike avait mûri grâce à ses anciennes années vampiriques.

– Comment ça ? Tu es ma version vintage ? Qu’est-ce que je fais ici ?

– Appelle-moi comme tu veux ! Conscience, frère… Tu ne te rappelles pas ce que tu fais là ? Ni du coup de feu pendant ta promenade,ni du coup sur ta tête lorsque tu es tombé ?

Quand son jumeau dit cela, Spike se remémora la scène du soir où il avait donné rendez-vous à Buffy sur la colline pour son premier lever de soleil. Il lui était impossible de dormir suite à l’étreinte charnelle qu’il avait échangée avec sa fiancée. Il se souvenait d’être arrivé au lieu convenu mais ensuite plus rien. Il se souvenait du noir et du froid qui parcouraient son corps.

– OK, mais ça n’explique pas pourquoi je suis là. Je suis mort ?

– Ton coup à la tête t’a offert une entrée dans les limbes, c’est à dire que tu es dans le coma.

– Comment je fais pour sortir de là ?

– Personne ne le sait, enfin si, déjà ne vas pas vers la lumière, se moqua son double.

Il ne ria pas et chercha un endroit pour s’enfuir, il lui semblait l’avoir déjà fait. Mais tout était flou dans sa tête.

 

Buffy et Willow étaient sidérées d’avoir vu cette chose vivante à travers la tueuse. Le médecin avait bien prédit un parasite avec un cœur à l’intérieur d’elle. Giles était arrivé dans la chambre en compagnie de Tom qui s’arrêta de discuter quand ils les virent arriver.

– Madame, j’étais si inquiet pour vous!

– Je vous arrête tout de suite, je ne me suis pas évanouie par ce que vous croyez mais je me suis battue. Et j’ai perdu.

Giles enleva ses lunettes :

– Comment ça ?

La jeune femme, se dit qu’il n’était peut-être pas au courant de ce qui se passait avec son corps, elle préféra le lui cacher.

– À la boutique de magie, il y avait un homme, plutôt charmant si on les aime âgés.

– Vous vous êtes battue avec un client ? demanda Tom

– Non cela s’est passé avant l’ouverture de la boutique, d’ailleurs qui est fermée pour meurtre. Il a pris quelque chose, une sorte d’artefact et un livre.

– Donc, ça n’était pas un démon ? demanda Tom.

– Non, mais j’ai l’impression qu’il était déjà venu là et qu’il avait oublié quelque chose.

– C’était un sorcier alors ?

– Non, juste un simple homme qui savait se battre avec une force presque surhumaine.

– Je suis désolé, dit le bleu. C’est juste que je ne pensais pas qu’une tueuse pouvait se faire battre si facilement par un simple mortel.

Buffy le regarda méchamment, se leva pour partir s’habiller aux toilettes et revint.

– Bon Giles, je vais faire un autoportrait de cet homme pour ma brigade. C’est peut-être lui qui a tué le proprio. Avec Tom, nous allons voir quel artefact il a pris. C’était un objet noir et brillant en forme de triangle. Et le livre avait ce symbole sur la première page. Willow renseigne-toi chez tes amis. Je ne pense pas qu’il soit seul, il doit travailler pour quelqu’un et ça doit être lui la force démoniaque. On se rappelle s’il y a du nouveau ?

Tom la suivit.

– Mais ça ne devrait pas être le boulot de la police, non ?

– Parfois oui, mais la police ne possède pas autant d’informations qu’un observateur. Il est parfois bon d’engager des consultants. Par contre, la police peut relever des empreintes que l’homme a laissées à la boutique.

– Mais comment savoir ce qu’il a touché, c’est un vrai capharnaüm cet endroit, demande Tom.

– Je l’ai vu toucher à deux trois trucs dans les inventaires. A part toi, personne n’avait touché à ça, cela ne devrait pas être dur de trouver quelques empreintes de l’homme mystère !

– Il était habillé en vert alors ? demanda Tom.

Buffy ne répondit pas et l’envoya chercher.

 

Willow arriva à son centre d’émancipation des femmes, c’était bientôt la fermeture, mais elle savait que ce lieu n’était jamais réellement fermé. En journée, il était ouvert pour le public et le soir ouvert aux sorcières ou aux femmes dans le besoin qui avaient envie de parler ou de se réfugier. Willow ouvrit ses sens et sentit toute la magie que la plupart de ces femmes renfermait en elles, qui attendait le moment propice pour s’exprimer. Une odeur aussi la marqua, des encens qui lui faisaient se sentir apaisée. Il n’y avait qu’une sorcière pour proposer un tel cocktail et elle décida de se rendre dans sa salle de méditation.

Cette salle était nouvelle, elle coïncida avec l’arrivée d’une nouvelle appelée Rose, celle qui avait aidé sa jumelle actrice à contrôler ses pouvoirs. Willow l’aimait beaucoup, mais elle ne savait pas si cela était réciproque. L’intéressée faisait méditer un groupe de femmes de tous horizons confondus : tueuses venues travailler leur don de voyance, sorcières canalisant leur énergie ou femmes battues venant oublier. La sorcière attendit que cela finisse pour s’adresser à celle qui lui faisait frémir les oreilles. Son cœur battait très fort quand celle-ci s’approcha d’elle.

– Hey, Salut Willow, ça va ?

Willow avala sa salive, au contact de ce magnifique visage et son sourire ravageur, qui malgré cette cicatrise, étaient à tomber. Ses cheveux couleur arc-en-ciel avaient laissé place à une teinture bleutée représentant la galaxie et Willow adorait !

– Oui, dis donc, il y a du monde !

Elle l’écarta de la foule car Rose ne voulait pas déranger son groupe. 

– Oui, j’ai beaucoup de succès depuis mon arrivée et le fait d’avoir aidé ton groupe avec ton double, ça m’a rendue encore plus populaire !

– Encore merci de nous avoir aidés. Je n’avais jamais eu l’occasion de le faire. J’aimerais en apprendre un peu plus sur la culture de ta tribu.

– De rien. Oh tu sais, c’est comme toutes les tribus de sorcières. Sauf que j’y ai grandi, et que notre tribu utilise surtout les simples, les huiles essentielles et les potions magiques. On est un peu sages-femmes, médecins ce qui nous a mises sur le bûcher facilement.

-Oh, mais vous n’utilisez jamais votre pouvoir intérieur ? Par exemple, pour faire voler un crayon ?

– Non, cela est interdit. Seuls quelques sages y ont droit. Tu avais quelque chose à me dire ? Parce qu’il faut que je retourne à mon poste ?

Willow se sentit gênée, puis se souvint de sa raison d’être ici.

– Nous sommes à la recherche d’un homme assez fort qui aurait volé un talisman et un livre dans la boutique de magie.

– Tu penses que je peux aider ?

– Je ne sais pas, mais quand tu auras le temps. Buffy te montrera un portrait robot.

Elles se lancèrent un sourire puis se quittèrent.

 

« …Mais j’aime trop pour que je die. Qui j’ose aimer. Et je veux mourir pour ma mie. Sans la nommer » répétait solennellement le jeune William. Spike était las de l’entendre, ça faisait le  dixième poème d’amour qu’il répétait, et encore quand il se trompait, il le recommençait au début. Le peroxydé qui ignorait que dans le vrai monde il avait perdu sa couleur se leva.

– Allez, j’en ai assez.  Bon sang ! Je ne vais pas t’écouter répéter ces vieux poèmes…

– Quoi, tu n’aimes plus Alfred de Musset ? C’était ton poète préféré à l’époque pourtant ! Sinon j’ai « Et pourtant, je sens toujours dans son parfum qui fait surgir dans mon esprit de troublantes images »

Spike exténué de s’entendre décida de dégourdir ses jambes.

– Nos poèmes aussi, tu ne les aimes plus ? Où tu vas ??

– Je vais me promener il doit y avoir une sortie quelque part.

Il enchaîna quelques pas en direction de l’endroit où pourrait se trouver une issue, du moins il l’espérait. Et cela lui permettait de s’éloigner de son double. Il ne vit pas le coup qui le propulsa à terre. En s’essuyant la bouche de sang, Spike regarda le crieur de rue.

– C’est impossible que je te laisse passer mon vieux. J’aurais dû mourir il y a bien longtemps dans les bras de Cécily plutôt que de cette Buffy.

– T’as oublié ? Elle n’a jamais voulu de nous !

– Tu ne t’es pas battu pour elle, mais pour cette blonde, tu as tout fait, même récupérer ton âme ! cracha t-il.

En disant cela, le jeune William s’abattit sur son futur lui, qui lui rendit la monnaie de sa pièce d’un coup de pied dans les reins.

– De toute façon, tu as dû voir qu’elle est devenue un démon vengeur. Ce n’est pas pour nous ce genre de vie ! Merci de me dire que le chemin est par là, en déduisit Spike du comportement de son geôlier.

Il avança plus rapidement, pressé de revoir la lumière du jour, mais les ténèbres qui étaient lourdes de présence, ne le guidaient pas. William envoya valdinguer son homonyme un mètre plus loin.

– Tu restes avec moi, ça fait deux mois qu’on a ce combat, tu ne vas pas le gagner maintenant ! J’ai toujours voulu me venger de ce petit vampire prétentieux qui m’a volé ma vie. Je t’ai, tu vas souffrir !

Spike n’avait aucun souvenir de ces combats, cet endroit le faisait tourner en rond, parfois c’était flou. Il n’avait pas eu cette conversation et ce combat plusieurs fois ? Si c’était le cas, il était ravi d’oublier, il n’avait pas envie de redevenir fou.

– Tu as des regrets William ? Mais j’ai amélioré notre vie, on est mieux ainsi ! clama Spike.

– Tu as tué notre mère, deux fois ! se plaignit le jeune William

William se rua sur Spike prenant l’avantage de la désorientation de son adversaire par rapport aux limbes qui l’embrouillaient.

  – Elle allait mourir de toute façon ! hurla Spike en assommant son acolyte. Et d’une manière beaucoup plus désagréable

 

Chapitre III :

Petite Joyce.

 

Buffy décida de rentrer chez elle. Du moins, chez sa sœur. Il fallait qu’elle sorte de sa routine. De toute façon, atterrir à l’hôpital dans la même chambre que son conjoint, ça compte pour une visite, non ? Elle pensait cela, pour se déculpabiliser de n’être pas au chevet de son futur mari comme tous les soirs.

Elle était ravie de revoir Alex et Dawn, ces derniers étaient dans le salon, ils avaient l’air inquiet.

– Où est Joyce ? Il s’est passé quelque chose de grave ?

– Elle dort, tout va bien. Du moins, en partie, répondit Alex. Mais elle n’a pas apprécié le vaccin tout à l’heure.

Buffy se sentit rassurée que sa nièce réagisse normalement.

– Oui, les pleurs d’enfant c’est normal. Mais faire disparaître l’aiguille dans un mini portail juste après la piqûre, ça, ça l’est moins. Heureusement, ce n’est pas le médecin qu’elle a envoyé au travers d’un portail, répliqua Dawn.

– Ah oui, euh, du coup votre fille a des pouvoirs ??? A un an et demi ?

– Moi j’ai toujours été une clef, mais humaine que depuis peu. Joyce a hérité d’une partie de moi, de mon ADN. Sauf qu’elle est humaine depuis toujours et dévoile des pouvoirs de clef. C’est effrayant car je ne connais aucune maman pour me dire comment l’empêcher de faire disparaître ses légumes lorsqu’on la force à en manger.

– Où la nounou ou un copain qui lui tire les couettes, renchérit Alex. Elle n’aura qu’à les envoyer dans un autre monde !

La blonde venait de comprendre leurs têtes de six pieds de long en arrivant.

– Bah, je ne sais pas quoi dire. Et Giles ?

– Il se renseigne. Mais je crois que vous avez un autre problème de criminalité dans une boutique magique. Giles a eu de la chance d’avoir le Scooby gang avec lui, il ne lui est jamais rien arrivé quand il était le propriétaire ! ria Alex.

– Et toi ? Ton nouveau coéquipier m’a dit que tu as eu un malaise.

Buffy ne se sentait pas de raconter la nouvelle, elle aurait aimé en parler avec le géniteur d’abord.

– Ça va, le méchant a été parfait dans le rôle et je me suis juste évanouie.

– Fais gaffe, s’il travaille pour un démon ou autre, le big boss doit être plus fort.

Elle sourit en guise de réponse.

 

Willow avait récupéré le fax de l’autoportrait et le dessin de l’artefact volé. Un objet en forme de triangle noir. Elle le compara avec la base du centre puis alla les afficher dans le bureau de Giles.  En chemin, elle croisa Rose et en profita pour lui glisser un mot.

– Coucou, alors ton cours a fini tard hier soir ?

– Oh oui, mais nous avons fini par une très belle communion d’ancrage. C’est très enrichissant !

Willow ne pouvait si peu s’empêcher de sourire en la regardant, qu’elle en avait oublié de lui montrer les affiches. Elles discutèrent pendant une quinzaine de minutes et vaquèrent à leurs affaires. La sorcière était tellement distraite qu’elle ne remarqua pas le collier en forme de triangle vert qui ornait le cou de Rose.

 

   Assis dans un bar de démons, sirotant un bon Malbec, Julian était en compagnie d’un vieil homme qui psalmodiait. Il tenait l’artefact dans ses mains. Julian attendait qu’il finisse, pensif. Il se voyait à l’âge de ses 26 ans, amoureux d’une femme plus vieille de dix ans nommée Anne. Tous les deux étaient allongés dans l’herbe. Elle était mince, avec de longs cheveux légèrement ondulés blonds tenus par un élastique qui faisaient ressortir ses yeux bleus. Il avait eu le coup de foudre pour elle, dès qu’il l’avait vue, il avait su. Il l’avait épousée et ce jour-là, tout était parfait. Elle venait de lui annoncer sa grossesse, il l’embrassa. Julian était un homme comblé, il avait une famille. Il chantonna une comptine devant son ventre, Anne l’accompagna, leur voix se mélangèrent, ils aimaient la chanter ensemble. Ils la répétèrent plusieurs fois, c’était sa mère qui lui avait chantée et il voulait la transmettre à sa famille.

 

Ses souvenirs le rendaient à la fois triste et heureux, mais il faisait tout pour ne pas les oublier. Même si cela le faisait souffrir, il n’oubliait pas l’amour de sa vie !

Dix minutes plus tard, il sortit de ses rêves et le vieillard lui rendit son bien.

– Voilà, j’ai réussi à trouver votre objet, mais il va falloir me payer.

Le gentleman s’exécuta et attendit la réponse de l’homme.

 

Spike était toujours en duel avec sa prétendue conscience, une partie de lui qui préférait le William d’autrefois.

– Tu n’aimes pas les vieux poèmes, lâcha le double en lui donnant un coup de pied. Que dis-tu de celui-ci « Mon cœur débordant de tendres bouffées ardentes, inspirées par votre beauté aveuglante… » Mais attends, il manque la fin. Mais oui, c‘est vrai : c’est le soir où tu m’as laissé mourir pour ce vampire !

Spike redoubla d’efforts pour esquiver le dernier coup et l’attrapa par le cou pour l’étrangler.

– Tu vois, je pense que finalement à les entendre, la poésie, ça n’était pas mon truc. J’étais un bien meilleur vampire ! J’ai hanté l’Europe, j’ai aimé, j’ai battu des tueuses, j’en aime une, j’ai récupéré mon âme, ma vie. Et je ne veux surtout pas redevenir le foutu humain que j’étais avant, un lâche fils à maman ! Même si je l’adore toujours.

L’homme au cou tordu disparut de sa vue. Il continua son chemin et au bout de vingt minutes, une lumière apparut. Il ne savait pas quoi faire, tout le monde savait qu’il ne fallait pas la suivre, et même sa soi-disant conscience le lui avait déconseillé. Et si c’était un piège s’interrogea le jeune homme ? Il n’avait vraiment pas envie de rebrousser chemin, surtout qu’il ne savait pas vraiment où aller. Il tenta le coup.

« Allez, on ne vit qu’une seule fois. » il ferma les yeux et avança vers la lumière.

 

Ses yeux s’ouvrirent, les murs étaient blancs. Une jeune femme le regardait, un ange pensa-t-il ? Il n’aurait pas dû traverser cette foutue lumière. Ses yeux mirent un certain temps à s’adapter, sa tête était embrouillée, mais il la reconnut. Il lui sourit, il était si heureux de voir Buffy. Il voyait des larmes couler le long de ses joues et elle l’embrassa.

– Je ne suis pas mort, hein ? Comment tu vas ? demanda-t-il le cœur palpitant. 

– Heureuse, j’ai cru que tu ne te réveillerais jamais. Tu as été dans le coma pendant à peu près trois mois.

– Oh le coup de feu. C’était qui ?

– Un jeune dealer, ils l’ont mis en taule depuis. Tu as mal quelque part ?

Spike réfléchit, il se redressa, sa tête tourna un peu dû au fait d’être allongé depuis tout ce temps dans le lit.

– J’ai faim dit-il en se levant.

Buffy le rattrapa car il faillit tomber, ses jambes n’étant plus habituées à le porter et la chute de tension orthostatique ne l’aida pas. Elle appela le praticien qui vint l’examiner et déclara que tout allait bien. Le médecin expliqua qu’un premier lever ne se faisait pas seul, sans assistance médicale. Mais le jeune homme avait l’air si pressé qu’un kiné vint l’aider à faire ses premiers pas.

 

Rose finissait de ranger les coussins après sa séance de méditation. Il lui restait encore la vaisselle des infusions qu’elles avaient bues à finir quand une porte s’ouvrit. C’était un homme d’une cinquantaine d’années, charmant qui venait lui parler.

– Bonsoir, je cherche ma femme. Elle m’a dit que je pourrais la chercher ici.

– Bonsoir, ça fait depuis plus de dix minutes qu’il n’y a plus personne ici..

Il s’approcha d’elle en regardant son cou.

– C’est bizarre, elle vient de m’envoyer un texto en me disant que c’était ici. Quel joli collier vous avez !

– Oui, il m’a été transmis…

Julian n’eut pas la patience de l’écouter, il le lui arracha et commença à partir tranquillement avec une certaine grâce. Quand la femme s’en rendit compte, elle essaya de lui reprendre tant bien que mal. Il la repoussa et recommença à prendre la fuite quand elle le rattrapa par la manche.

– Rendez-moi ça ! Cela appartient à ma famille de sorcières depuis des générations, dit-elle en lui envoyant quelques coups de poings sur les épaules.

Cela ne lui faisait aucun mal, mais les poings de la jeune femme se tordaient de douleur après s’être cognés à cette peau dure.

– Je déteste les sorcières, répondit-il méchamment.

Elle essayait tant bien que mal de reprendre son bien mais le gentleman lui asséna un violent coup de couteau dans le ventre. Il avait perdu sa patience, il n’avait pas pu faire autrement, il était désolé. Puis, il ouvrit rapidement la porte de la salle pour repartir. De l’autre côté, il se cogna contre une personne, il était si pressé qu’il ne fit pas attention. Le caillou glissa à ses pieds, il reconnut la femme qui le ramassa.

– C’est pour ça que j’entends des cris depuis tout à l’heure ! Une simple pierre ? se plaignit Buffy.

Le charismatique quinquagénaire se pencha pour la récupérer mais la tueuse décida de se servir du bout tranchant pour se défendre. Elle eut raison de l’homme qui l’avait terrassée la dernière fois. Du moins, en partie. Son costume s’était déchiré au niveau de son ventre laissant apparaître une peau faite d’écailles argentées très dures, dont une qui avait été arrachée par la pierre verte. L’homme hurla, la douleur était insupportable et il décida de s’enfuir. Willow qui était dans la pièce à côté arriva près de Buffy.

– C’est lui l’homme de l’autoportrait ?

– Willow occupe-toi de Rose, je lui cours après.

Elle lui montra la femme allongée sur le sol qui se tenait le ventre tentant d’arrêter l’hémorragie. Willow alla l’aider tout en essayant d’appeler les secours. Quand elle releva les yeux, la tueuse n’était plus là.

 

La piste de sang menait vers la ruelle, l’homme était assis sur le sol, souffrant et un SDF voyant cela s’approcha de lui pour lui venir en aide. Julian ne pouvant plus supporter la douleur l’attrapa et lui aspira sa vie par la bouche. Cela permit à la plaie de se résorber et de réparer l’écaille. L’homme était soulagé et à la fois mécontent, il souleva la chemise et regarda avec dégoût ses abdominaux. Buffy ne pouvait s’empêcher de regarder cette peau à moitié faite d’écailles et l’autre partie, à moitié humaine. Elle vit deux autres écailles apparaître à une rapidité surprenante, remplaçant une partie de la peau humaine restante de son adversaire. Cela fut de courte durée, et fit hurler de douleur le gentleman.

– Quoi, cela ne vous plaît pas cette nouvelle peau ? invectiva Buffy. Vous savez, il y a une dermatologue en bas de la rue, elle pourrait vous arranger ça !

L’homme ne l’avait pas vue et lui lança le macchabée SDF ce qui la renversa au sol et permit au blond de s’enfuir. Buffy retira le mort et n’eut pas le temps de rattraper le fuyard. Elle appela une brigade pour nettoyer tout cela et retourna voir si Willow avait reçu de l’aide.

 

L’ambulance venait de partir quand elle arriva et décida d’aller voir Giles qui devait être deux salles plus loin. Le nez dans les bouquins, il n’avait rien entendu de tout cela, il cherchait deux choses en même temps : l’une pour résoudre cette histoire d’artefact, l’autre pour résoudre le problème de la fille de Dawn et Alex. Il jonglait entre les deux selon les inspirations qu’il avait, lorsqu’il n’avait plus d’idée de recherche sur un thème, une autre idée arrivait sur le second. Quand Buffy entra, il sursauta.

– La prochaine fois, frappe s’il te plaît.

Elle tenait un bout de tissu avec du sang, qui de loin lui semblait être de la peau et quand il s’approcha il vit que c’était une sorte d’écaille argentée métallique.

– C’est quoi ?

– Je viens d’enlever un bout de cette peau à notre tueur de la boutique avec ce qu’il essayait de voler à Rose, dit-elle en montrant la pierre verte.

– Mais, tu m’avais dit que c’était un homme ? Pas un démon ?

– Oui, mais avec une drôle de peau, mi-homme, mi-écaille dure. Et je l’ai vu aspirer la vie d’un homme, ce qui répara d’une traite la plaie que je lui avais faite, mais il n’était pas content que d’autres poussent à d’autres endroits. Du moins, ça avait l’air vraiment douloureux.

Giles étonné décida d’analyser tout cela au microscope que Willow avait laissé. Il constata que cette écaille était encore vivante mais toute jeune parmi cet échantillon se trouvait un bout de peau humaine. Il observa de plus près et vit que les cellules d’écailles étaient doucement en train d’essayer de la coloniser.

– Il est en train de devenir un démon, ça se propage sur sa peau humaine. Donc, on serait en présence d’un hybride.

– OK, mais cette sorte de baiser avec le SDF, lui a fait repousser sa peau de poisson à une vitesse folle. Il n’avait pas l’air content de ce résultat, ça ne l’a pas soulagé de sa douleur, ça avait l’air encore plus douloureux. 

– Ce genre de baiser, il y a les momies qui les pratiquent comme celle qu’ Alex a rencontrée.

– Non, c’était pas le même baiser. Pas besoin de contact, il faut juste être à moins de dix centimètres de la bouche de l’autre personne. Un peu comme Kathy, mon ancienne colocataire de fac, fan de Céline Dion, qui avait essayé de me piquer mon âme sur le Campus.

En écoutant la tueuse parler, il regarda dans un autre livre.

– Je me souviens, la nuit où Spike a eu cet accident. C’est pourquoi, j’ai oublié de vous en parler. J’ai eu une vision d’une tueuse, moine tibétaine. Elle était amoureuse d’un homme. Elle a voulu l’embrasser et il lui a pris la vie à la place, juste avant que leurs deux lèvres ne se touchent.

Il enleva ses lunettes.

– Tu sais à quelle période cela se passait ?

– Je ne sais pas. Les moines ont toujours l’air d’être au Moyen Âge. Mais elle était jeune, elle n’aurait pas dû mourir par amour. Surtout que celui-ci ne méritait pas son amour !

Elle quitta la pièce, cela la chamboulait. Humain ou pas, elle avait envie de faire payer à ce salopard ce qu’il avait fait, à cette jeune fille puis à Rose !

Giles changea ses recherches, pour se concentrer sur ce qui restait de journaux des observateurs en prenant en compte le moine observateur. Cela réduisit ses investigations.

 

Chapitre IV :

Flash-back.

 

Plusieurs mois après avoir retrouvé son chez soi !

 

Depuis la perte officielle de sa femme et de son enfant, Julian n’avait plus de but. Il aurait aimé la revoir, la serrer dans ses bras et humer l’odeur de sa peau. Puis faire connaissance avec sa progéniture qui devait avoir plus ou moins 27 ans maintenant. Parfois, il se rendait responsable de leur mort ! S’il avait été présent, s’il avait refusé la course pour son beau-père ! Il les aurait protégés ! Quel idiot d’avoir cru que son beau père l’avait enfin accepté !

Comme plus rien ne l’attendait, il avait décidé de marcher au gré du vent sans but. Il avait réussi à voguer sur un bateau pour accoster en France. Il avait repris ensuite sa marche qui l’éloignait de son foyer. Cela faisait plusieurs mois, il avait les pieds endoloris car ses chaussures n’étaient plus bonnes à rien. Sa nourriture n’était que plantes sauvages et eaux croupies. Il tomba de fatigue et de faim devant ce lieu posé au milieu de nulle part. Il fut recueilli, soigné, logé et nourri et apprécié par les moines asiatiques.

Cela faisait dix mois qu’il était arrivé dans ce temple. Il effectuait plusieurs corvées d’entretien et d’intendance pour les habitants. Parfois, il assistait aux séances de Yoga et de combats entre les moines. Il avait appris plein de techniques, cela le stimulait et lui faisait oublier la douleur de son passé même s’il ne pourrait jamais l’oublier.

D’ordinaire, aucune femme n’était présente sur le lieu, sauf une. A ses premiers jours, il avait entendu dire qu’elle avait un destin à accomplir et qu’elle devait s’endurcir puis apprendre des techniques de combat. Elle ne devait parler à aucun homme et suivre les entraînements de combat et de yoga durement. Julian avait déjà combattu contre elle et elle l’avait terrassé. Ce qui le gênait le plus était la jeunesse de la fille, elle avait à peine 16 ans ! Comment ces moines pouvaient l’enfermer ainsi sous prétexte qu’elle était élue. Julian ne posa pas de question, il continua de méditer et suivre les enseignements des moines. Parfois, il sentait des regards sur lui, on l’observait ! Mais il se dit qu’il n’était qu’une jeune recrue et qu’ils devaient surveiller s’il respectait les règles de ce culte.

Une nuit, il fut réveillé par la jeune-fille qui se tenait devant lui. Avec des gestes, l’Anglais lui fit comprendre de partir. La jeune femme parlait avec un accent himalayen, elle se fit comprendre en Anglais. « Pars avec moi. Tu es différent des autres. Pars mon amour. Personne n’en saura rien ! ». Il essaya de la faire partir de sa chambre, lui faire comprendre que c’était impossible, qu’il aimait toujours passionnément sa femme, mais la jeune femme essaya de l’embrasser. Il était contre ce baiser et voulut l’en empêcher, mais elle avait à peine tendu ses lèvres, qu’une autre chose se produisit à la place. Il sentit la vie de la jeune fille s’échapper d’elle et passer par sa bouche et se loger à l’intérieur de lui. Son souffle, il l’avait aspiré. C’était l’âme de la jeune guerrière. Cela la tua, il l’avait tuée. Il était horrifié et ne savait pas du tout ce qui s’était passé. Quelque chose changea en lui. La douleur était si insupportable qu’il s’évanouit. Quand il se réveilla, il était au milieu du temple, couvert de sang. Du sang de ses camarades moines et toujours cette perception que quelque chose avait changé en lui. Il vomit. Des brides de mémoire lui revinrent, son sabre à la main, il tuait ses congénères et surtout ce faux baiser. En larmes il alla vérifier si c’était vrai, et la trouva étendue sur le sol de sa chambre. Il l’a pris dans les bras, et la pleura. Son destin n’était pas de mourir ainsi. Que s’était-il passé ? Il n’arrivait pas à croire qu’il avait fait ça. Il n’avait jamais voulu être un tueur.

 

De nos jours.

Allongé dans son bain de glaçons, le souvenir de cette jeune fille le hantait. Ce « baiser » était l’apparition de ses premières plaques et du démon qui naissait en lui. Il faisait tout pour ralentir sa progression en diminuant la création des cellules par le froid. Il ne pouvait pas rester longtemps dans la glace à cause de son humanité, alors il se leva puis s’observa dans le miroir. Il lui restait moins d’une moitié de peau humaine sur lui. Le baiser avec le SDF, avait accéléré le processus de nouvelles plaques. Le démon, en lui, insistait pour recommencer mais Julian luttait. Si seulement la jeune femme au centre d’émancipation n’avait pas dit qu’elle faisait partie d’une famille de sorcières ! Sa haine pour ces magiciennes le mettait dans tous ses états. Il lui était impossible de se contrôler, il avait permis au monstre de la poignarder à défaut d’un baiser. Son atler ego aimait tuer, dès que Julian n’arrivait pas à gérer ses émotions, il prenait le contrôle en tuant et volant des âmes. Il évitait le plus possible les humains et les bains de foule. Mais un homme lui avait parlé du livre. Ce livre qui lui  permettrait de sauver l’humain en lui. Si seulement personne ne s’était mis en travers de son chemin dans sa quête des pierres, il n’y aurait ni mort ni blessé. Il n’avait pu empêcher la mort du propriétaire du magasin, le démon avait pris le contrôle de son corps voulant lui prendre son âme. Julian résista et préféra le tuer avant que le démon réussisse à se nourrir . En faisant cela, il avait empêché le monstre de se développer. D’ailleurs, il fallait qu’il se renseigne sur cette femme blonde qui l’avait blessé, cette policière.

 

– Salut, fit Buffy. Comment va t-elle ?

Willow tenait la main de Rose toujours en sommeil.

– Elle va bien, le couteau n’a touché aucun organe important. Mais je m’en veux, la dernière fois qu’on s‘est parlé j’avais l’autoportrait dans la main et j’ai complètement oublié de le lui montrer. Elle aurait pu y rester. Et je n’aurais jamais su si elle et moi, ça aurait été possible. D’ailleurs c’est parce qu’elle me fait tourner la tête que je ne lui ai pas montré le dessin.

Buffy la serra dans ses bras pendant que Willow pleurait. Elle s’apprêtait à lui parler quand un homme déboula, tenant des roses roses à la main.

– Ce sont ses préférées, dit-il en les regardant, étonné qu’elles soient là. Vous devez être ses collègues du centre ? Je suis André, son fiancé.

– Enchantée, firent en chœur Buffy et Willow qui essuyait ses larmes.

Buffy jeta un coup d’œil à son amie pour voir si elle réagissait bien. Willow préféra aller dehors ravaler sa tristesse : Rose était hétéro, fiancée et ne serait jamais à elle. Arrivée dans le couloir, elle y croisa Spike.

– Spike, mais tu es debout ?

– Oui, nous avons préféré voir comment allait ton amie avant de t’annoncer la nouvelle. Ça fait depuis hier que je suis réveillé, et le docteur m’a autorisé à sortir.

L’ancien vampire faisait les cent pas sous les yeux mouillés de la rouquine, il trouvait cela vraiment trop long d’attendre.

– Elle sort bientôt Buffy ? disait-il énervé.

– Elle vient d’arriver, tu peux patienter. Oh, et tu vas garder tes cheveux châtains ?

– Ne m’en parle pas, répondit-il frustré. On va se prendre un café ? J’en ai un peu marre d’attendre.

Willow l’accompagna, mais elle trouvait qu’il se mettait dans tous ses états pour bien peu. Cette couleur de cheveux lui allait si bien pourtant !

 

Buffy regarda André déposer ses lèvres sur le front de Rose.

– J’ai quelques questions à te poser. Que sais-tu sur le collier qu’elle portait ?

– La pierre triangulaire ? C’est un objet sacré pour mon peuple, Elle a été transmise de sorcière en sorcière. Il y a longtemps, elle appartenait à l’une des plus sages des nôtres,

– Et elle sert à quoi ?

– À rien, pourquoi ? C’est juste un symbole.

– Ce rien, a failli tuer Rose. L’homme qui lui a arraché a failli la tuer !

– Oh, désolé, mais je croyais que ses bijoux ont juste été enlevés pour l’opération ! Non je ne sais rien d’autre, il faudrait qu’on regarde dans les livres qui relatent notre histoire. Mais les hommes n’y ont pas accès.

– OK, tu me trouves une solution et tu me les rapportes au centre dans 30 minutes et on se rejoint là bas.

Ils s’exécutèrent.

 

Spike, Willow et Buffy arrivèrent devant la porte d’entrée du centre. Il y faisait sombre.

– Il faudra remplacer les néons, les filles, ils sont cramés. Si vous cherchez un concierge, je pourrais me faire employer chez vous ? disait-il très enthousiaste !

Il cherchait du travail, vu qu’il avait été viré du poste de consultant de la police à cause de son coma.

– Calme ta joie ! Tu t’y connais un peu ou beaucoup en électricité ? demanda Willow.

– Hey, j’ai besoin d’argent ! J’ai un mariage à financer moi !

– Et aussi trois mois d’hôpital.

Spike ne répondit pas.

Dans le noir Willow aperçut un homme blond avec une barre métallique dans la main. Buffy leva les poings

– Où est ma pierre ? lança-t-il. Je ne te veux pas de mal, donne-moi seulement la pierre.

– Généralement, quand on est gentil, on ne porte pas d’arme sur soi, répliqua la tueuse.

– Et à Rose non plus, tu ne lui voulais pas de mal en la poignardant, cria Willow.

Elle évinça la barre d’un coup de main, et Buffy alla rejoindre son adversaire pour lui donner une bonne correction, mais celui-ci lui fit un croche-pied. Énervé Julian lui serra le cou.

– Où est-elle s’il te plaît ? demanda-t-il en cherchant dans ses poches.

– Tu as raison, en étant poli je vais te la donner.

Cette réponse l’énerva encore plus, il voulait seulement la pierre ! C’était pourtant si simple de lui donner ce qu’il voulait. Pourquoi, il fallait qu’ils compliquent tout ! Julian n’avait pas vu qu’il était trop près de sa bouche. Le démon en profita pour commencer à aspirer la vie de Buffy. Spike intervint en écartant l’homme. Julian réalisa son erreur et regarda son sauveur, la lumière de la lune l’éclairait. Il avait l’impression de le connaître.

– Dégage tes sales pattes de ma femme ! menaça l’amoureux.

– Tu es le vampire, William le Sanguinaire ? Désolé, répondit-il en partant.

Le fiancé était ravi que sa réputation de vampire le précède. Buffy sourit, ravie qu’il soit intervenu, elle n’avait pas envie de finir comme la tueuse du Tibet. Elle avait senti son âme commencer à se décoller et c’était désagréable. Mais elle savait bien que ça n’était pas Spike qui l’avait effrayé. Quelque chose d’autre a dû l’interrompre, mais quoi ?

– Bon je peux faire vigile à la place de concierge ? demanda Spike encore plus enthousiaste que tout à l’heure. Ça va Amour ?

– Ça ne sera pas nécessaire, il y a assez de tueuses et sorcières qui traînent dans les parages, répondit Willow.

Le visage de Spike se décomposa, il passait d’une joie intense à une immense frustration. Il passa devant elles à grands pas sans leur ouvrir la porte.

 

Giles était ravi de les voir arriver car il avait de nouveaux indices même si Spike faisait un boucan rien que pour s’asseoir.

– J’ai trouvé quelque chose dans un journal d’observateur.

– Ne vous inquiétez pas, nous avons trouvé comment le faire fuir : Spike. Plus besoin de faire des recherches.

Il enleva ses lunettes, étonné, et les filles lui racontèrent. Giles comprit alors que c’était une farce.

– Quoi qu’il en soit, j’ai là un document d’un moine observateur tibétain. Sympa ta couleur Spike.

Celui-ci grogna

– Moine et observateur c’est possible ça ? interrogea Buffy ne faisant pas attention à son fiancé.

– Sa fille était une potentielle et il décida de devenir observateur en l’apprenant. Vous avez d’autres moqueries Mlle Summers ? (Il la regarda puis continua). Il retira sa fille du monde et il la forma aux arts martiaux. Un jour, il accueillit un anglais qui avait perdu sa famille. Il le forma :

 

Il y a plus de deux siècles :

«  Je rentrais d’un périple de ravitaillement avec deux buffles, il me fallait de l’aide pour rentrer toutes ces denrées dans les réserves. Personne ne m’avait accueilli, alors je suis allé les chercher. Ce que j’ai vu m’a presque mis à terre, tous mes amis étaient morts, gisant sur le sol accompagnés d’une odeur épouvantable qui avait remplacé l’air frais de la montagne. En mon absence, il y’ avait eu un combat qui les avait tous tués, sauf un : l’Anglais. Il pleurait ma fille qui se tenait dans ses bras, il avait dû tout voir.

– Que s’est-il passé ?

L’homme releva la tête, tout décomposé.

– J’ai eu une absence, mais ma mémoire me revient petit à petit. Je me vois en train de les tuer à l’épée, ou aspirer leur vie, répondit-il voix tremblante et larmes aux yeux. Je ne voulais pas, je vous jure !

Ce jour là, j’avais regretté de l’avoir fait entrer dans ma vie. Je ne pouvais laisser le meurtrier de ma fille continuer à respirer.  Avec mon sabre j’avais essayé de le scinder en deux. Il n’a pas essayé de se défendre. Mais la lame se brisa. L’homme comprit ce que j’avais fait et parut horrifié de ne pas mourir. Il ne pouvait pas supporter ce qu’il avait fait. Il se tordit de douleur, je me suis dit que j’avais réussi tout de même à le blesser

– Qu’est-ce qui m’arrive ? dit-il en soulevant sa chemise.

Des plaques argentées en forme d’écailles étaient en train d’apparaître sur sa peau. Cela devait vraiment lui faire mal, car il en était tombé évanoui.

Comme il m’était impossible de l’occire, j’ai préféré l’observer et l’étudier, dans le but de connaître ses faiblesses. Ainsi, j’espérais pouvoir, un jour venger la mort de ma fille et de mes amis.

J’avais mis en place une barrière magique, pour me protéger et aussi empêcher le démon d’aspirer d’autres âmes, du moins pour un temps.

En le questionnant sur son passé, il m’a raconté son histoire :

D’après lui, tout a commencé il y a 26 ans. À cette époque, il ne connaissait pas l’existence de la magie et ne croyait pas aux démons, lutins et autres sorcières. Sa famille ne semblait pas avoir de lien avec les démons ou tout autre côté obscur.

Il était marié à Anne et allait bientôt être père. Cependant il n’était pas vraiment apprécié par son beau-père qui les hébergeait.

Avant la naissance de son enfant et dans le but de s’attirer les faveurs de son logeur, il accepta de faire une course importante pour ce dernier, à trois jours de marche à travers la forêt.

Il était en chemin, quand il se blessa grièvement au pied droit, dans un piège à ours, sûrement posé là par un chasseur. Fort heureusement, une sorcière était là pour l’aider à s’en sortir. Il a été  accueilli dans sa communauté et  chez elle et soigné un mois durant.

Sa guérison faite, il était sur le départ. Cependant, la sorcière avait succombé à ses charmes et n’entendait pas le laisser partir. Mais cet homme marié était fidèle et bien qu’il fût reconnaissant, il était impatient de retrouver sa bien-aimée.

Par égoïsme et jalousie, elle le retenait près d’elle, dans une prison magique dans l’attente qu’il tombe amoureux d’elle. Elle avait essayé toute sorte de potions : de la benoîte pour animer le désir amoureux, elle se frotta avec du jus de verveine et toucha Julian pour l’emmouracher, ou elle implora Diane déesse de l’amour. Chaque soir, elle écrivait cinq fois son nom dans son cahier. Mais en vain, Julian n’avait d’yeux que pour sa famille ! Son amour avait été toujours plus fort que la magie ! 26 ans sont passés et elle mourut, brisant le sort de la prison qui le libéra. Il avait passé la moitié de sa vie en cage. Il se dépêcha de rejoindre sa famille après avoir pris soin de ne pas être vu par la communauté de sorcières. Après trois jours de marche, son cœur se brisa quand il arriva à son domicile. Une autre famille avait pris sa place, une passante lui apprit la mort de sa bien-aimée et de son enfant. Et le voilà, quelques mois plus tard entrant dans le monastère. Cependant, une phrase que la sorcière lui avait dite le hantait « Si tu n’es pas à moi, tu ne seras à personne ». Nous pensions donc qu’elle lui avait jeté un sort et que le baiser de ma fille a activé le monstre piégé en lui. Sa réelle activation était donc quand ma fille essaya de l’embrasser.

J’observais l’évolution des plaques, elles avaient du mal à se répandre tant qu’il ne prenait pas de vie . Mais l’homme souffrait. Il sentait le démon en lui qui exigeait d’aspirer des vies, de se laisser aller, ce qui finirait la transformation plus rapidement. Tous les deux, nous faisions tout pour ralentir sa progression en empêchant ce baiser. En lui faisant des bains de glace cela ralentissait la fabrication de nouvelles cellules et atténuait sa douleur. J’ai essayé différents sorts pour le libérer de la bête, dont un exorcisme à base de férule fétide avec les graines les plus puantes possibles. Ce dernier était très puissant et aurait dû le libérer, mais le démon l’était plus. Aucun sortilège ou potion ne marcha et je ne trouvais aucune trace du démon qui l’habitait dans les livres. Je m’attachais à l’homme qui avait tué ma fille, il n’avait pas demandé à devenir ce monstre. Avec la magie je faisais en sorte qu’il puisse se mouvoir dans le temple à son gré tout en restant dans sa prison. Une prison mobile où le démon ne pouvait voler aucune âme.

Un jour, je tombais gravement malade, il fit venir le médecin pour m’examiner. Ma faiblesse avait ouvert la prison magique et le démon aspira la vie du docteur, ce qui fit évoluer la progression des plaques. Rien ne laissait voir la différence entre l’homme et le monstre, seule la lueur des yeux sans âme permettait de le distinguer ce qui demandait trop d’effort pour s’en rendre compte. J’ai réussi à reprendre ma magie avant qu’il ne me tue et à l’enfermer. Nous décidâmes de faire un voyage, au plus haut des montagnes, pour ralentir les plaques et sa douleur. Je n’ai pas mis l’Anglais au courant de ma manigance. Comme je vieillissais, je savais que ma mort allait le libérer, et je ne pouvais laisser faire ça. Lui ne vieillissait plus, il gardait sa cinquantaine d’années, le démon devait le conserver. Un ami m’avait envoyé un pigeon pour m’avertir d’une prochaine avalanche, j’ai eu l’idée de l’ensevelir dedans. J’espère que cela le ralentira. J’ai envoyé une lettre aux observateurs pour les prévenir de ce qui se cache dans ces montagnes. Si vous trouvez mes notes, je dois être mort, essayez de sauver l’homme du monstre, trouvez un remède. Et vengez ma fille, tuez le démon ! »

 

– Hey bah, il a dû se libérer de sa prison de glace comme la reine des neiges, se moqua Buffy.

– Je pense à un observateur, une personne qui passait par là ou le réchauffement climatique malheureusement, compléta Giles. J’attends les documents du fiancé de Rose, j’espère que cela m’aidera. En attendant, j’ai pris une bonne bouteille de vin pour ce soir et vous ?

Il faisait allusion au repas avec Dawn, pour parler du problème de leur fille.

 

Chapitre V

La quête des pierres.

 

Alex jouait avec sa fille aux Lego, elle avait commencé à apprendre à parler, à balbutier et sinon ils échangeaient en langue des signes. Dawn avait tout préparé pour le repas. La bouteille de Giles tombait à pic.

– Bon, il faudrait trouver un sort qui l’empêcherait d’utiliser ses pouvoirs avant ses 18 ans. Willow, tu as ça en stock ???

– Je ne sais pas, je n’ai jamais jeté de sort sur un enfant, mais je peux essayer, dit-elle en s’approchant de la petite fille.

Elle s’exécuta en espérant que ça allait marcher.

– Bon, il n’ y a aucun moyen de vérifier par contre, s’inquiéta la grande sorcière.

Dawn alla coucher sa fille. Elle était rassurée que Joyce ne puisse pas envoyer son lit dans un autre monde lors d’un moment de colère ou juste parce qu’elle ne voulait pas dormir. Les jeunes parents espéraient que le sort avait fait son effet car cela les inquiétait beaucoup d’avoir chez eux une clef incontrôlable.

Plus tard, tous s’amusèrent dans le salon. Cela faisait longtemps, depuis le coma de Spike, qu’ils ne s’étaient pas réunis. Giles servit le vin, mais au bout d’une heure ils ouvrirent une autre bouteille et Spike voulut se resservir.

– Chéri, tu viens de sortir de l’hôpital, il faudrait que t’y ailles doucement.

– Roh ça va ! J’ai dormi pendant deux mois, il faut bien que je rattrape le temps perdu !

– Je parlais pour ta nouvelle humanité, elle n’est plus habituée à boire.

– Elle a raison appuya Giles. Et surtout, que d’après les écrits, William Pratt ne traînait pas tant dans les bars.

– Les écrits ? Non mais, lâchez-moi un peu ! Je sais comment être humain ! J’ai pas tout oublié non plus, et je buvais avant ma transformation. Bon OK, de temps en temps avec mère le dimanche soir. Mais là, je suis un humain tout neuf, et boire ça me plaît.

– Spike le fils à maman, qui l’eut cru, répliqua Alex.

Le sang de Spike ne fit qu’un tour et il sauta sur Alex pour le démolir. Alex réussit à répondre et Buffy vint les séparer. Spike était nettement moins fort qu’avant et se laissa maîtriser de peur que sa fiancée ne lui casse un bras.

– Faut te calmer, il va falloir te trouver quelque chose pour te détendre, dit Alex.

Buffy enleva le verre de vin de son fiancé et le prit à part pour lui parler. L’air était frais et doux à la fois, la nuit montrait ses plus belles étoiles qui donnaient un air de romantisme à cette scène. Puisqu’il avait l’air de s’être calmé, Buffy caressa le visage de Spike. Le couple s’embrassa, et ils se serrèrent fort dans les bras l’un de l’autre.. Buffy écoutait chaque respiration, chaque battement de cœur que l’ancien vampire émettait. Elle adorait ce bruit, et cette nouvelle odeur qu’il dégageait, c’était nouveau pour tous les deux.

– J’aurais pas dû le frapper et je m’en excuse.

– Tu m’as tellement manqué, dit-elle.

– Je suis désolé, je voulais juste un lever de soleil avec toi. Mon premier depuis que je suis redevenu humain et j’ai finalement fini à l’hosto. On essaie de se le programmer demain entre tous tes monstres et ton travail ? proposa-t-il tout émoustillé par cette idée.

– Évite de te faire canarder cette fois-ci ! Il s’est passé tellement de chose depuis ce soir-là, quelque chose d’inattendu que je n’attendais pas tout de suite. Nous en avions parlé juste avant, mais, succinctement.

Le fiancé lui lança un regard interrogateur, il ne voyait pas de quoi elle voulait parler.

– Je me suis retrouvée à l’hôpital suite à ce combat avec cet homme que tu as vu hier, et les médecins m’ont annoncé une grossesse, dit-elle inquiète de sa réaction. C’est toi le père.

Le visage de Spike s’illumina et il la serra dans ses bras.

– Je vais devenir Papa, mais c’est génial !!!! Rooh j’ai plein de choses à lui apprendre ! Je serai un bon père tu verras.

Il fit tournoyer Buffy, tellement heureux qu’il voulait le crier, le clamer, le slamer sur tous les toits.

Buffy était ravie qu’il soit si heureux, elle aussi l’était. Mais elle le trouvait un poil, trop heureux, c’était disproportionné. Elle lui demanda de se calmer quand il voulut la faire tournoyer une troisième fois.

Ils allèrent annoncer la bonne nouvelle aux autres. Ce qui rajouta une raison de plus de traîner entre amis, sous l’œil bleu perçant de Julian qui les regardait à l’autre bout de la rue. La fête dura une heure de plus, jusqu’au moment où ils décidèrent  de rentrer.

 

C’était sa première nuit en tant qu’humain. Enfin, il ne comptait pas celles passées dans un lourd sommeil. Buffy dormait depuis deux bonnes heures. Même si son corps le réclamait, il n’arrivait pas à dormir. Il avait d’abord apprécié sentir sa fiancée dans ses bras, parcourir son corps, effleurer cent fois son visage et humer son parfum. Ensuite, il se concentra pour se laisser aller aux bras de Morphée, mais celle-ci ne vint pas à lui. Il se posa tout un tas de questions sur sa paternité : sera-t-il un bon père ? Saura-t-il changer une couche ? ….

Les aiguilles tournèrent normalement, mais Spike avait l’impression qu’elles étaient au ralenti, alors il changea les piles pour être sûr. Cela ne changea rien, le temps était toujours aussi long. Il essaya de faire le vide dans sa tête et de ne penser à rien. Cela fonctionnait plutôt bien. Mais il fut vite dérangé par deux bruits incessants auxquels il ne pouvait rien faire pour les réduire au silence. Le premier était le battement de son cœur, et le second les bruits de sa respiration. Il les avait appréciés, mais c’était une plaie pour s’endormir. Deux cents ans sans vivre avec cette mécanique indispensable à la vie. Il était beaucoup plus aisé pour un vampire de s’endormir, puis même si le démon ne dormait pas, il restait en forme. Pour Spike c’était différent, il était humain maintenant et dormir faisait partie de ses nouveaux besoins vitaux. Après une seule heure de sommeil Spike fut réveillé par sa tendre. Ce dernier était tellement bougon que la belle partit courir seule car elle ne le supporta pas.

 

Buffy en nage rentra dans la salle de bain pour se doucher. Elle savait que Dawn et Alex étaient partis avec Joyce, alors elle était ravie de retrouver son fiancé, en espérant qu’il était de meilleure humeur. Puis au pire, elle connaissait une manière de l’égayer. La porte était entrouverte, la pièce était déjà pleine d’une buée suffocante. La blonde aéra. Buffy fut horriblement surprise de trouver son tendre nu, recroquevillé sur lui-même, près de la douche. Il était trempé, et l’eau coulait encore à fort débit . Elle n’essaya pas  de risquer de mettre sa main sous l’eau, elle sentait sa chaleur . Celle-ci devait être brûlante. Elle ferma juste les robinets.

– Qu’est-ce qui s’est passé ?

L’homme releva la tête, la peau écarlate.

– J’ai oublié.

– Qu’est-ce que tu as oublié ?

– J’ai oublié que je n’étais plus un vampire. Que je ne peux plus prendre de douche brûlante ou glacée sans en subir les conséquences. Je suis fragile maintenant.

Elle ne dit rien. Elle l’emmena se passer de la crème anti-brûlures. La tueuse se remémora sa résurrection, les moments difficiles qu’elle avait vécus et Spike qui l’avait soutenue dans la reprise de sa vie. Il fallait qu’elle inverse les rôles, elle l’aiderait. Pour lui et son futur bébé.

 

Il avait déjà deux artefacts de pierre : la blanche donnée par son libérateur et celle de la boutique magique. La tueuse en avait une et il savait où trouver la dernière. Ce qui paraissait périlleux. Elle était gardée par une horde de démons, et à lui seul, il n’en viendrait pas à bout. Peut-être, il ne savait pas quelle force la bête en lui avait. Mais ce qui l’inquiétait c’est que lorsqu’il se battait, la bête le guidait dans ses combats et cela finissait parfois par déraper. Même si c’était des démons qu’il devait affronter, est-ce qu’il pouvait absorber leur vie ? Devait-il prendre ce risque de laisser la bête réussir son terrible dessein ? La tueuse pouvait-elle l’aider ? Et pourquoi d’ailleurs ? Il l’avait observée, elle et ses amis. Une sorcière l’accompagnait, cela ne le réjouissait pas. Il avait fait un tour au jardin partagé et avait cueilli une plante à l’odeur forte : La rue. Il la mit dans sa poche (là où on met les mouchoirs) pour se protéger des sorcières.

 Il s’allongea dans son lit, fatigué, ses rêves étaient peuplés du souvenir de sa femme, il l’aimait toujours, cela le berça.

 

Quelques jours après s’être échappé.

Il venait de retrouver le chemin de chez lui. Plusieurs jours de marche, plusieurs années d’emprisonnement qui n’aidaient pas à marcher vite. Ses muscles avaient fondu. Il ne put s’empêcher de sourire en frappant à la porte en songeant aux personnes qu’il verrait de l’autre côté. Il s’était toujours demandé a quoi ressemblerait son enfant. Une fille ? Un garçon ? Yeux bleus ? Marrons ? Grands ou petits ? Sa femme aurait-elle tenu sa promesse de l’attendre ou s’était-elle remariée forcée par son père ? Il avait hâte de savoir, hâte de les serrer dans ses bras, de les embrasser.

Il ne comprit pas quand ce fut un homme d’une quarantaine d’années qui lui ouvrit pourtant Anne et lui s’étaient toujours promis qu’ils resteraient fidèles quoiqu’il arrive. Il posa tout de même la question, au cas où c’aurait été un malentendu.

– Bonjour, excusez-moi. Anne n’est pas là, avec un enfant d’une vingtaine d’années ?

L’homme fronça les sourcils, puis eut une illumination.

– Vous parlez des personnes qui habitaient là avant, nous venons d’acheter il y a deux mois. Cette maison était à l’abandon. Je ne sais rien d’autre. Partez maintenant.

Julian fut étonné de sa réponse, que s’était-il passé pour que d’autres personnes aient pris sa maison. Déprimé, il s’assit sur la première marche, il ne savait pas du tout où chercher. Il y avait bien la maison de sa belle-famille, mais même s’ils l’avaient laissé épouser leur fille unique, ils ne l’avaient jamais apprécié. Cette absence ne devait pas l’aider à se faire plus apprécier.

– Ils ont disparu, dit une voix de femme.

– Quoi ? questionna-t-il en se retournant.

– William et sa mère, ils ont disparu. Nous ne savons pas où ils sont. Nous les avons cherchés, mais la police a conclu à un meurtre car il y avait comme une scène de bagarre à l’intérieur.

La femme qui disait cela, était très belle, elle portait une jolie robe et elle était accompagnée de deux magnifiques enfants. Cette version qu’il entendait n’était pas meilleure, mais cependant un mot avait attiré son attention.

– Son fils William ? Vous le connaissiez ?

– Oui. Un homme charmant mais un peu naïf, mais bon. C’est dommage ce qui lui est arrivé. Je dois vous laisser, mon mari n’aime pas que je parle à d’autres hommes, répondit-elle effrayée en entendant sa voix.

Un prénom magnifique pensa-t-il : William.

 

Les empreintes de doigts trouvées dans la boutique, n’avaient donné aucun résultat. Par contre, Buffy et Tom avaient eu une piste pour une correspondance par rapport au portrait robot que Buffy avait placardé au poste de police. Un homme correspondant à la description et qui aimait traîner dans un bar de démons et celui-ci allait avoir une visite.

C’était un coin plutôt sale, la poussière traînait sur le sol depuis plusieurs jours. L’odeur du lieu, était un mélange de sueur, de cigarettes et de différents démons. Il fallait mieux rester loin de certains pour ne pas avoir les reflux, rajoutez à ça l’odeur de l’alcool et vous saurez pourquoi Tom était mal à l’aise. A part les habitués du coin, une panoplie incroyable de démons, la policière ne trouva pas son méchant. Le barman, les regardait du coin de l’œil, il n’aimait pas voir de brigade policière, ça nuisait à sa clientèle, surtout quand celle-ci était composée des ennemis de l’ancienne tueuse. Buffy décida donc de lui poser des questions.

– Un bon verre d’information bien fraîche, Garçon (le barman soupira). Vous reconnaissez cet homme ? demanda-t-elle en montrant l’avis de recherche.

– Mmm plutôt beau gosse, mais je les préfère très jeune. Et avec des chromosomes XX 

– Et donc, cela veut dire que vous l’avez vu ?

– Ici, c’est avec ou sans alcool, point. Rien d’autre. Si vous ne consommez rien, partez, dit le démon avec une voix féroce.

Tom qui était assez impressionnable face à ce démon s’apprêta à consommer un lait-fraise, mais Buffy le devança.

– Bon, tu sais qui je suis. Ma réputation de botteuse de fesses. Donc si tu veux que je te ruine ton bar, dis-le moi. Il y a peut-être des clients qui ne sont pas en règle ici, dont celle sur les papiers.

– Je la crois, dit un homme derrière son dos, dis-lui ce qu’elle veut. Mais la violence dans mes bars n’est toujours pas tolérée !

Buffy se retourna pour reconnaître la personne qui avait dit cela, et tomba nez-à-nez avec Willy, son ancien indic de Sunnydale. Il n’avait pas changé, enfin, peut-être un peu de cheveux perdus, mais il restait fidèle à lui même.

– Wow, mais que fais-tu là ?

– J’ai dû déménager, puis les affaires ont repris. Je gère ce bar-là, et un autre de l’autre côté de la ville. Depuis que la magie a fait surface et que les démons font moins peur aux gens du coin, j’ai pu me payer une belle vie et ça sans problème ! Allez, dis-lui, dit-il en regardant son employé.

Le barman hésita, perdre quelques clients ou son job, il fit le bon choix.

– Bon, c’est un nouveau dans l’coin. Il ne vient pas souvent ici, juste lorsqu’ il a besoin de prendre contact pour sa collection de pierres avec d’autres démons. Je vois pas pourquoi tu cherches cet humain, il a l’air fragile.

– Cet humain n’en a que l’apparence il est recherché pour avoir tué deux personnes ! Alors dis-moi autre chose, ou je te jure que je m’énerve.

– Un verre de lait-fraise, paniqua le bleu.

Il servit le policier. Se racla la gorge et lui indiqua un lieu pour trouver des démons mercenaires.

– Pourquoi, il en a besoin ?

– Je ne sais pas. Il voulait éliminer un problème.

Tom paya le verre pendant que Buffy saluait son ancien indic.

 

Chapitre VI

Cry me a river.

 

Au début de la nuit, ils se rendirent au hangar indiqué. Sur place, une vingtaine de nouveaux et anciens vampires écoutait un homme. Celui, que la nouvelle troupe de policiers cherchait. Il se cachèrent derrière un caisson.

– Il va falloir appeler des tueuses, il y a des nouveaux vampires .

– Comment ça, on est bien assez de deux. Puis c’est quoi un nouveau vampire ?

– Quand j’ai détruit le germe magique, il n’y avait plus de magie. Willow a réussi à en remettre dans ce monde. Mais les règles ont changé. Les vampires sont devenus plus forts et ils peuvent se changer en chauve-souris, en panthère ou en fumée pendant la nuit et vivre au soleil le jour.

– Comme Dracula ?

– Dracula ne vit pas de jour. Mais, oui, parce que les vampires ont écrit leurs propres règles en se fiant à ce qu’ils connaissaient des vampires à travers le cinéma. Ils sont plus forts que les anciens vampires. Mais ne t’inquiète pas, avec mon équipe, on a fixé les règles dans le livre de magie. Mais tu n’étais pas allé suivre une formation pour savoir tout cela ?

Tom ne répondit pas, et lança un regard à sa supérieure pour lui dire qu’il fallait écouter ce que disait leur filature.

 

– Que fais-tu là humain ? demanda un nouveau vampire orné d’ailes de chauve-souris.

– On m’a dit que vous étiez les meilleurs mercenaires du coin, et j’ai besoin de plusieurs gars sur une mission. Je ne suis pas assez fort pour tout faire en même temps ! Sinon, je n’aurais pas besoin de vous !

– Pourquoi, nous aiderions un blanc-bec dans ton genre ? Nous avons déjà un chef féroce, pas besoin d’un humain.

– Ah cette fameuse vampire Harmony, mignonne, assez bête ? questionna Julian qui l’avait vue à la télé.

– Non. Quelqu’un de plus vieux, de plus puissant et qui nous autorise à boire le sang de qui on veut, et tuer ! dit-il en se léchant les babines.

Le vampire, disait cela en s’approchant du blond. Celui-ci, voyant qu’il n’avait aucune autorité sur cette troupe malpolie, perdit patience et laissa le monstre l’embrasser ce qui transforma son adversaire en cendre. Il s’attendait à avoir mal, et voir apparaître d’autres plaques et à perdre une partie de son humanité. Mais rien n’arriva. Il en conclut que seule la vie d’un autre humain permettait au démon de se propager en lui. Les autres vampires qui pensaient avoir affaire à un simple humain, décidèrent de lui obéir. Ils avaient peur de l’homme qui avait réussi à abattre un nouveau vampire aussi facilement.

– Que voulez-vous de nous ? demanda le moins effrayé par le pouvoir de l’homme.

Une autre voix se fit entendre, cette fois-ci toute douce.

– Que vous vous sépariez et tout de suite, sinon vous avez le droit de garder le sil…

Elle n’eut pas le temps de finir qu’elle reçut un coup d’un nouveau vampire. Le combat engagé, Tom paniqua, il ne savait que faire. Il s’approcha de l’homme qu’il recherchait.

– Arrêtez-vous, mettez les mains en l’air.

Ce dernier se retourna et lui donna un conseil amical.

– Pars petit, vite, répondit-il en marchant vers la sortie à l’opposé de Tom.

Tom tira sur lui, et fut étonné que la balle rebondisse sur lui comme l’homme d’acier.

– Pars vite ! cria l’homme qui essayait de se contrôler.

Il suffisait juste d’une petite contrariété pour que Julian panique de peur de laisser échapper la bête. Le plan était si simple, monter une équipe pour récupérer la pierre, mais non, il fallait qu’elle vienne tout gâcher. Mais il n’arrivait jamais à se contrôler, la bête l’effrayait ! Il savait ce qu’elle pouvait faire à ses semblables, et rien que le fait d’y penser, pouvait faire monter sa tension. La bête s’empara du jeune policier et l’étreignit de son baiser mortel. La bête faisait exprès de redonner le contrôle à Julian ensuite, pour lui montrer le meurtre effroyable qu’il venait de faire. Et le faire souffrir avec cette nouvelle peau qui apparaissait. Grâce à cela, il espérait faire accepter sa destinée à Julian pour qu’il laisse le monstre en lui prendre le total contrôle et achever rapidement la transformation. Tom tomba les yeux sans vie, pendant que Julian sentait de nouvelles plaques se créer.

Un vampire mit à terre la tueuse. Buffy ne se sentait pas en forme, elle avait l’impression d’avoir ses réflexes diminués. Le vampire s’apprêta à lui donner le coup de grâce.

– Laisse-la, cria Julian douloureusement. Viens plutôt m’aider.

Le vampire s’arrêta avec regret, sa frustration n’était rien par rapport à l’envie de rester en vie. Il avait vu le blond prendre la vie d’un vampire et celle du policier. Il l’aida à se lever par peur de représailles.

 

Quand Buffy reprit connaissance, elle avait une grosse douleur dans le ventre. Elle regarda autour d’elle, et vit son coéquipier à terre. Elle était triste, son chef l’avait obligée à le prendre avec elle, mais elle n’aurait pas dû. Il n’était pas taillé pour ce poste.

Quelques moments plus tard, Spike et elle étaient à l’hôpital, la douleur au ventre était vraiment insupportable. Mais l’annonce du docteur quelques minutes plus tard, le fut beaucoup plus. Le bébé était perdu, et cette douleur leur resterait à vie. Ils se serrèrent dans les bras pour se consoler mais rien n’y faisait. La douleur était toujours là, pas celle de son ventre. Mais la projection qu’ils avaient faite ensemble de cet enfant, l’attente de sentir les premiers coups de pied et tout ce qui s’en suit. Buffy pleura et Spike essaya de la consoler, cachant sa profonde tristesse. Être papa avait toujours été un de ses rêves d’humain, il venait de tomber à l’eau. Son cœur était lourd, si Buffy n’avait pas été là, il aurait envoyé tout balader ! Il ne savait plus comment faire pour calmer ses émotions et celles-ci étaient vraiment douloureuses. Il se retenait devant sa femme, mais dès que les visites ne seraient plus autorisées, il hurlerait.

 

Dawn et Alex venaient de finir de se balader avec leur petite fille. C’était agréable de prendre l’air dans ce parc. Sur le chemin du retour, ils croisèrent une bande de vampires. Ils ne s’en inquiétèrent pas grâce à cette politique de la vampire Harmony qui prônait la non-tuerie d’humain et de boire le sang seulement avec le consentement de l’homme. Mais ceux-là se rapprochèrent trop.

– Il est dangereux de se balader comme ça dans les bois, dit l’un d’eux.

– Laisse-nous passer, cria Alex.

– Tu n’as pas compris, nous avons envie de croquer un ti bébé, le sang est pur, si frais

– Tu fais quoi du consentement ? commença à s’inquiéter Alex.

– C’est pour les faibles. Notre maître nous a redonné les anciennes règles des vampires, boire et tuer. C’est simple non ?

– Cours Dawn, cria-t-il en s’exécutant.

Sa fille dans l’écharpe de portage, elle courut le plus vite possible. Mais un vampire lui barra la route, les crocs devant. Elle essaya un coup de pied mais pas pratique de bien faire avec Joyce. Le vampire rit et prit Dawn dans ses bras. Une lumière éblouissante les interrompit, quand ce fut fini, les vampires avaient disparu. Le couple vérifia une dernière fois et ils entendirent leur fille rigoler. Avec ses petites mains, elle montra où étaient les malfrats et signa partis « a i » disait-elle en appuyant. Les amoureux réalisèrent que le sort de Willow n’avait pas marché.

– C’est toi qui as fait ça ? demanda Dawn.

Joyce recommença son manège toute fière.

– Je pense que oui. Il va falloir qu’on revoie ça avec notre sorcière bien-aimée. Merci Joyce, mais il ne faut plus le refaire, enfin, seulement avec les méchants.

 

Buffy était affaiblie mentalement et physiquement. Elle était étendue en larmes dans son lit d’hôpital ne pensant qu’à son bébé. Le médecin avait décidé de la mettre sous surveillance à cause d’un risque hémorragique dû au curetage.

Willow et Giles entrèrent.

– Comment tu vas ? demanda la jeune sorcière.

– Oh. J’ai connu mieux. Perdre un bébé n’est pas simple, répondit-elle en essayant de retenir ses larmes.

Mais quand Willow l’enlaça, elle craqua. Giles vint en renfort.

– Et comment va Spike ? demanda l’Anglais.

– Je ne sais pas. J’ai du mal à le comprendre en ce moment. Il change d’humeur presque toutes les secondes. Pour le bébé, il m’a réconfortée puis il est allé fumer et je ne l’ai plus vu. Qu’est-ce qui lui arrive ?

– Il n’était encore hier qu’un vampire, répondit l’observateur.

– Mais il avait son âme, répliqua Willow.

– Exact. Mais dans un corps mort. Est-ce qu’on ressent la même chose quand on est immortel ? Qu’on ne meurt jamais ? Aucun besoin de dormir, aucune émotion ne vient perturber le vampire. Spike, malgré cela a toujours éprouvé des sentiments à ton égard, il a récupéré son âme et son humanité. Mais maintenant, va-t-il réussir à vivre avec ses besoins ? Contrôler ses humeurs comme on l’apprend à un enfant. Quelle est sa place en tant qu’humain ? Peut-il reprendre ses rêves là où il les avait laissés avant sa transformation ?

Buffy serra la gorge. Cela allait être plus compliqué que d’aider un aveugle à recouvrer la vue. Mais pour le moment, elle ne pensait qu’à son bébé qu’elle ne verrait jamais.

 

Chapitre VII

L’humain.

 

Buffy n’était vraiment pas à l’aise aux côtés de la famille de Tom. L’enterrement était vraiment éprouvant, elle n’avait pas l’impression d’être à sa place ici. Elle se sentait responsable de sa mort et aussi de celle de son enfant. Mais pour ce dernier, elle ne voulait pas en parler à son chef. D’autres policiers étaient là, et elle avait l’impression que tous les regards étaient braqués sur elle. Son chef, l’accosta, l’homme avait un visage en lame de couteau, cheveux bruns et courts, yeux noirs et perçants. Il avait l’air assez en colère.

– Mlle Summers, je veux ce rapport dès demain à la première heure. Puis, vous me trouvez le salopard qui a fait ça rapidement, je veux que la famille de ce jeune flic soit vengée. Trouvez-vous un coéquipier pour régler ça !

– Sauf votre respect, Mr Curtil, je ne veux plus de coéquipier. Je préfère régler ça seule, ou avec mes consultants.

– Vous voulez parler de vos amis et votre famille ?

– Et d’une légion de tueuses menée par un grand observateur !

– Ok, mais chopez-moi ce salopard !

Il partit encore plus bougon qu’à son habitude, personne ne devrait tuer un flic. Elle était d’accord sur le fait de retrouver ce mi-démon, mi-homme. Mais quelque chose la chiffonnait, quelque chose qui lui revenait. Pendant qu’elle avait été dans les vapes, juste avant, elle avait entendu l’homme donner l’ordre de l’épargner. Il avait fait de même lors de leur première rencontre à la boutique.

 Mais pourquoi ? Est-ce encore parce que dans les films, le méchant veut toujours affronter l’héroïne ? Ou bien, l’histoire que Giles leur avait lue sur l’homme qui ne pouvait embrasser sans tuer était vraie ? Une dualité entre l’homme et la bête enfouie en lui. Du coup, l’homme était-il bon ?

 

Buffy se rendit au centre voir son mentor.

    – Vous n’avez rien trouvé sur le démon qui hante cet homme ? demanda-t-elle à son observateur. Et cette quête de pierres ? A qui profite-t-elle ? Au démon ou à l’homme ? Est-ce que les deux ont le même but ? Et comment fait-on pour savoir à qui on a affaire ?

– C’est beaucoup de questions, dit-il. J’ai reçu un coup de fil très intéressant d’Angel, il a trouvé un journal d’un jeune observateur qui l’aurait libéré d’un glacier.

– Ah, et donc ? A cause de lui, on se retrouve avec un démon de plus.

– Je pense que Wesley avait une raison de le faire, mais je ne sais pas laquelle.

– Wesley ? Mais il est mort pour sauver Los Angeles de l’enfer, de Wolfram & Hart et d’Illyria ? rectifia Spike

– Oui, mais le journal, il l’a écrit après avoir quitté Sunnydale, et vous savez qu’à l’époque il n’était pas le meilleur des observateurs. Puis le copain de Rose n’arrive pas à mettre la main sur les documents qui devraient nous intéresser.

– En gros, on patauge.

– Ce qu’on sait c ‘est qu’il prépare quelque chose avec les vampires, mais quoi ? Ceux qu’il a engagés quand il, ou la bête, a tué Tom. Puis les vampires ont parlé d’un nouveau maître qui prône le fait de boire et tuer. Ce qui pourrait ruiner le nouvel équilibre entre vampires et humains. Il faut se renseigner avant que cette rumeur ne se propage comme la peste.

– Je vais envoyer des tueuses à sa recherche. Puis Willow, pourrais-tu nous trouver où est l’homme par un sort de localisation ?

Elle était absorbée par ses pensées, elles convergeaient toutes vers sa douce Rose qui était réveillée à l’hôpital. Mais, elle ne voulait pas l’embêter, elle devait être mieux avec son fiancé.

– Euh oui, je vais me mettre au travail s’exécuta la rouquine.

 

Quelques heures plus tard, Buffy avait réuni une dizaine de tueuses armées jusqu’aux dents, menées par Jordan, ainsi que Giles, Spike et Willow devant l’entrée d’une grotte. Willow avait pu la localiser grâce à l’objet que l’homme convoitait : la pierre que Buffy lui avait volée. Son aura était restée dessus.

En pleine forme, Willow transplana ce petit monde non loin de leur cible. Ils arrivèrent non loin de Julian et son équipe de mercenaires vampires.

Ils observèrent le chef, l’homme blond et ses vampires de deux générations réunies entrèrent dans la grotte, eux aussi armés de ce qu’ils avaient trouvé par terre : grands bouts de bois, barres de métal, bouts de verre tranchant, etc. Julian tenait dans sa main ce tout petit poignard que Willow avait reconnu. C’était l’arme avec laquelle il avait poignardé Rose, ce qui l’emplit de colère. Mais Giles posa sa main sur elle, il avait compris son envie de se venger.

– N’oublie pas ce que tu dois faire, ne te trompe pas d’objectif, lui dit-il avec un regard apaisant.

Willow sourit à son mentor magique, elle valait mieux que ça. De plus, elle savait maîtriser les deux côtés de sa personnalité depuis son périple dans un autre monde.  Donc, il ne fallait pas qu’elle replonge.

Buffy s’était disputée avec Spike car elle ne voulait pas qu’il participe à ce combat, mais c’était peine perdue, il l’avait forcée. Il voulait se venger de cet homme qui lui avait fait perdre son enfant. En cachette, elle avait demandé aux tueuses de le surveiller pendant le combat.

 

Quand ils arrivèrent dans le lieu, l’équipe du blond se battait contre d’autres vampires, Buffy essayait de savoir quel était le but de tout ceci. Elle ne voyait que des vampires et l’un d’eux l’attrapa par derrière, il fut tué par une autre jeune tueuse et toutes deux affrontèrent l’assaut de ces vampires aux anciennes mœurs. Les vampires gagnants s’en donnaient à cœur joie de boire le sang des tueuses, c’était un breuvage délicat même si de nos jours, il avait perdu de sa rareté. Les tueuses et l’équipe de Buffy avancèrent vers le fond, il restait quelques vampires, le gentleman et un démon poilu inconnu qui s’affrontèrent. Buffy donna l’ordre d’attendre avant d’intervenir, elle voulait savoir pourquoi ils étaient là. Ils avaient encerclé le démon et le gentleman.

Julian concentré sur son but, ne remarqua pas la bataille qui se déroulait derrière lui. Il était fier d’avoir choisi une équipe de vampires mercenaires qui lui avait permis d’arriver devant la créature qu’il voulait voir. C’était un démon vert avec des cornes bleues. Il n’était pas très puissant, mais entouré de son armée il avait réussi à créer un vrai empire du vol. Derrière lui, se trouvait son magot dont l’objet que l’Anglais convoitait. Avec le couteau qui avait servi contre Rose il s’apprêtait à se battre contre le démon vert qui arrivait vers lui en courant. Mais Julian changea d’avis, et avec une certaine habilité, il lança son couteau fétiche en plein cœur de son adversaire. Débarrassé du seul obstacle qui lui restait, il chercha son précieux : une autre pierre. Elle était identique aux autres, exceptée sa couleur bleue. Il sourit en regardant son bien, qui disparut de sa main. Il regarda par terre en croyant l’avoir fait tomber, mais non, il regarda sur le côté et aperçut le combat entre les tueuses et ses acolytes. Il n’en avait plus besoin, elles pouvaient les réduire en cendre. Son regard s’attarda sur une rouquine qui tenait dans sa main l’objet qu’il désirait.

– Tu pourrais me le rendre, s’il te plaît ? J’en ai besoin.

En guise de réponse, elle lui sourit, et il se retrouva dans une pièce totalement différente de là où il se situait quelques secondes plus tôt. Il essaya ensuite de sortir, mais une force invisible le retenait. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs, décidément il avait la cote avec les sorcières. Il passa une bonne heure à tâter le moindre recoin pour voir s’il pouvait sortir. Mais en vain. Il s’assit, passa les mains dans ses cheveux et chantonna de vieux poèmes qu’il avait écrits pour Anne lors de sa première incarcération. 

 

Buffy donna congés aux autres tueuses et à Jordan devant le centre d’émancipation, et rentra dans la pièce où ils avaient capturé le mi-démon. Celui-ci s’était tranquillement installé sur un fauteuil, attendant que la sorcière vienne, mais il ne s’attendait pas à la troupe de la tueuse.

– C’est ça que tu cherches ???

Buffy le taquinait en lui montrant les deux pierres qu’elle avait en sa possession.

– Il va falloir que tu nous dises à quoi elles servent. Puis on a d’autres questions ? Qui es-tu ? Qui veut ces pierres, l’homme ou le démon qui est en toi ? A qui je parle, au démon ou à l’homme ?

Il répondit par un sourire charmeur, il regarda Spike en dévisageant chaque ligne de son visage. Ce dernier avait triste mine et sentait l’alcool.

– Cela fait beaucoup de réponses à donner ! Déjà c’est l’homme qui vous parle. Le démon sort quand je n’arrive plus à le contenir et généralement seulement pour tuer pour se nourrir. Ensuite, il n’est pas encore assez puissant et parfois j’arrive à revenir, pour constater l’horreur que j’ai créée.

Le Scooby Gang pouvait observer dans le ton de sa voix et de ses yeux, de la peur.

– Donc ces pierres, elles servent à quoi ? demanda Willow. A créer la pierre philosophale de Harry Potter, ou celle de full métal alchimiste ?

Il ne comprit pas les références, mais rétorqua avec colère.

– Tu ne le sais pas ? Pourtant tu es une sorcière ! C’est une personne comme toi qui m’a fait devenir un monstre !

– Mais toutes les sorcières ne se ressemblent pas. Et cela, ne justifiait pas de poignarder Rose !

Il dut réfléchir à l’allusion, puis comprit.

– Je suis navré, je voulais juste la pierre. Sa phrase m’a énervé et normalement, je suis capable de ne pas en tenir compte. Mais cette bête est si puissante et a failli sortir. J’ai préféré la poignarder à un endroit stratégique plutôt qu’elle subisse mon, non, SON baiser mortel. Si on peut appeler ça comme ça. Je n’ai pas pu faire mieux sur le moment.

Willow admit que c’était un meilleur choix même si elle lui en voulait tout de même.

– Le rassemblement des 4 pierres devrait me permettre de me séparer de la bête, et ensuite, rejoindre ma bien-aimée dans l’au-delà. Enfin, si elle y est vraiment, dit-il tristement en regardant Spike. Tu sais ce qu’elle est devenue ?

Tout le monde regarda dans la direction que les yeux de l’homme montraient.

– Tu le connais, demanda Buffy ?

– Non, répondit l’ancien vampire. Mais je suis gêné par tous les regards insistants dans ma direction depuis le début. Pour information, je suis fiancé avec cette superbe bombe.

Il s’approcha de sa future épouse en disant cela.

– Je le sais, j’ai reconnu la bague qu’elle a au doigt.

– Comment ça ? s’inquiéta Spike.

– Ok. Je vois que tu ne sais pas qui je suis. Ta mère a dû préférer ne rien te dire à mon sujet, elle a dû croire que je vous avais abandonnés malgré notre promesse.

– Attends, tu ne vas pas nous sortir une réplique à la Star Wars, se moqua Buffy.

Le blond, ne comprit pas la référence mais continua.

– Je suis Julian Pratt, je suis ton père ! Et je ne t’ai pas abandonné, c’est une longue histoire avec une sorcière qui nous a séparés !

La tête de Spike tourna. Ce n’était pas possible, sa mère lui avait toujours dit qu’il était mort. Il ne savait pas s’il devait être heureux ou en colère, lui qui enfant l’avait tellement attendu, mais ça le déboussola. Toute son enfance venait de changer. Il voulait le tuer pour venger son enfant et maintenant il se retrouvait avec un père perdu.

 Buffy, elle, regrettait d’avoir écouté les références geeks d’Andrew et elle s’inquiéta pour son futur époux dont ces derniers jours avaient déjà mis les nerfs à vif.

– Est-ce qu’elle est devenue comme toi ? Une vampire redevenue humaine ? questionna le mari plein d’espoir. J’ai vu dans les journaux que tu avais retrouvé ton âme, puis ensuite ton humanité, mais ils ne parlent pas d’Anne.

Cette question, Spike aurait préféré s’en passer, surtout que son assassin c’était lui. Il n’en était pas forcément fier, même si elle était très malade. Alors révéler cette bombe à son père n’était pas vraiment le meilleur moyen de recréer des liens.

Personne ne parla, ils attendaient tous que quelqu’un brise ce silence. Avant qu’ils ne puissent aller plus loin Rose et son fiancé entrèrent perturbant la réunion de famille.

 

Willow fut heureuse de la voir en si bonne forme, même si elle était un peu plus blanche que d’habitude. Ils apportaient les livres de leur tribu qui mentionnaient des pierres

– Nous avons trouvé ce que nous cherchions.

Giles ravi, lisait déjà les journaux intimes d’une certaine Viviane….

– Cette sorcière Viviane était très connue dans notre tribu, une sorte de sage, qu’on vénère depuis des générations. C’est son collier, que cet homme m’a pris (elle montra l’homme derrière la prison magique) et qu’on se transmet de génération en génération, remarqua Rose. 

Elle prit le livre des mains du vieil observateur. Elle connaissait par cœur ce livre, elle avait joué enfant à être cette grande sorcière. Rose montra un croquis d’un homme qui ressemblait fortement à Julian. Mais en grandissant, elle avait oublié ce portrait mais gardé son admiration pour cette femme. C’était son idole, elle s’était toujours efforcée de suivre ses principes.

– Elle avait soigné un homme blessé dans la forêt durant plusieurs mois. Elle en fut éprise, mais n’eut jamais de retour. Elle le laissa partir pleine de chagrin, c’est à partir de là qu’elle est devenue la plus grande sorcière et la plus sage de notre tribu. Cette histoire est connue, cela nous apprend à savoir aimer et ne rien attendre en retour. Respecter le choix de l’autre. Ne pas utiliser la magie à des fins personnelles ou pour influencer quelqu’un.

Les pages du journal, s’arrêtaient là. La tristesse de la sorcière se faisait sentir dans les dernières lignes face à l’amour qu’elle attendait en retour.

– Aucune mention des pierres, soupira Giles.

Un rire narquois se fit entendre.

– Votre sorcière était une menteuse, invectiva Julian. Lorsque j’ai voulu partir elle m’enferma dans une pièce avec une protection magique comme celle-ci. Je n’ai pu en sortir qu’à sa mort. Au bout de vingt-sept longues années !

Spike était perturbé par ces révélations, cela pouvait-il expliquer l’absence de son père ? La douleur de sa mère quand enfant, il lui posait des questions sur son géniteur, auxquelles elle s’empressait de ne pas répondre en changeant de sujet.                                                                                                       

– Il y en a un de vous deux qui ment, dit Buffy qui tournait le livre dans tous les sens pour trouver un indice. Cela n’explique pas la présence de votre moitié démon. Vous n’avez rien trouvé d’autre dans vos livres ? demanda-t-elle aux fiancés en jetant le journal sur la table.

Cela fit un courant d’air qui parcourut Willow, elle sentit une essence. Une essence magique qui émanait du livre. Elle décida d’essayer quelque chose.

– Reculez-vous, ordonna-t-elle à ses amis. Elle posa sa main sur le journal et se concentra pour comprendre le livre.

Au bout de quelques minutes, les pages du livre tournèrent tout seules et firent jaillir des images qui défilèrent comme un film relatant l’histoire de l’amour à sens unique avec l’Anglais, ses soins pour guérir sa blessure jusqu’à l’enfermement dans la cage. Puis une partie, sur les origines des démons : Viviane vieillit et sachant sa fin approcher, raconta la vengeance envers l’homme qui ne l’avait jamais aimée.

Viviane avait récupéré 4 pierres triangulaires, qui ouvraient un passage vers un monde d’anciens démons : les Drakis. Des démons à peau d’armure argentée, ivres de guerre et de pouvoir, se nourrissant de l’âme d’humains en la faisant passer par la bouche. Pour faire naître un de ces monstres, cela consistait à inoculer quelques cellules souches contenues dans la pierre dans un humain adulte en âge de procréer. Pour activer le processus de naissance, il fallait un baiser initial qui volerait une première âme. Ensuite la créature commencerait à investir une partie du cerveau de l’humain, puis un autre stade comme la création de la peau d’écailles à la place de celle de l’hôte. L’étape suivante apparaîtrait après que la peau solide arrive, les organes remplaceraient ceux de  l’homme et la bête pourrait enfin surgir, naître complètement. En général, cela ne prenait pas beaucoup de temps, car l’humain ne pouvait pas résister à la bête !

Quand son bien-aimé s’endormit, elle le blessa avec les pierres pour lui inoculer les  gemmes démoniaques. Elle savait qu’à sa mort, le sort de la prison se briserait et que le premier souhait de cet homme serait de retrouver sa femme et son enfant. Au premier essai de baiser, il tuerait sa femme puis ensuite son enfant. L’homme serait remplacé par son démon. Elle aurait enfin sa vengeance.

Le livre arrêta de tourner. Rose était sidérée d’avoir vénéré pendant tant d’années une sorcière, qui se faisait passer au grand jour, pour un modèle de bonté,  alors qu’elle n’était qu’un monstre !

– Je les aurais tués, si je les avais trouvés, dit à mi-voix Julian larmes aux yeux, pétrifié par cette révélation.

La sorcière aurait gagné et il n’aurait pas pu le supporter, il n’aurait pas pu lutter contre le monstre ! Il se serait transformé rapidement ! Lui qui voulait seulement revoir sa famille ! Quand il y repensait, quelle idée d’avoir voulu aider son beau-père, cela n’aurait pas du tout changé le fait que ce dernier ne pouvait pas voir Julian en peinture.

– Je suis désolée, dit Buffy voyant sa peine.

Une porte claqua.

 

Buffy rejoignit Spike qui essayait d’allumer une cigarette mais il passait tout son temps à s’essuyer les yeux.

– Je croyais qu’humain, tu allais arrêter cette mauvaise habitude ?

– Désolé, mais toutes ces révélations me donnent trop mal à la tête pour penser à ma santé. Trop de choses m’arrivent, j’ai toujours voulu être père pour faire mieux que le mien : lui donner un père qui est présent tout au long de sa vie à la place d’un fuyard. En fait, c’est tout le contraire, on l’a empêché de l’être et de nous aimer ma mère et moi. J’ai tué ma mère car je l’ai transformée en monstre, mon père va en devenir un et il va falloir que je le tue.

Il frappa contre la poubelle de toutes ses forces, il était très en colère !

Buffy le serra dans ses bras.

– Je le ferai si besoin, mais on va tout faire pour extirper le monstre de lui. Il a indiqué qu’il cherchait les pierres pour cela d’ailleurs.

– J’ai voulu le tuer pour venger notre enfant Buffy, maintenant c’est impossible !

Spike repoussa Buffy et commença à marcher.

– Où tu vas ?

– Excuse-moi, mais l’enfant en moi, a besoin d’être seul.

Elle regarda sa silhouette fondre dans le noir avec des nuées de fumée partant de sa main décorant la nuit.

Quand elle rejoignit le Scooby Gang, Dawn Alex et Joyce étaient présents. Ils demandèrent à Willow de trouver une solution pour leur fille qui venait d’utiliser ses pouvoirs contre des vampires.

– Je suis désolée, je n’ai pas d’autre idée. Mais, il faut se renseigner sur ces vampires qui chamboulent les nouvelles règles pour imposer les anciennes.

– C’est à dire, demanda Rose ?

– Tuer, engendrer, tuer et semer le chaos, rétorqua Buffy. Il y aurait un nouveau maître qui voudrait détrôner la reine Harmony. J’ai envoyé une partie des tueuses se renseigner et détruire ces vampires avant que la nouvelle règle se fasse connaître d’autres vampires qui voudraient changer de camp. Il faut aussi trouver comment utiliser les pierres pour retirer le démon naissant dans le corps du père de Spike.

– Spike a un père ? J’ai loupé un épisode fut étonné Alex.

Buffy expliqua l’épisode manqué aux derniers arrivants.

– Wow, ah je comprends mieux pourquoi Spike se colore les cheveux. Pas du tout pour faire rebelle, non, non, pour ressembler à son père ! rigolait Alex en contemplant l’homme qui le regardait de la prison.

– Euh, évite de lui parler de ses cheveux, en ce moment, il est très susceptible, insista la Blonde.

 

Chapitre VIII

La famille Pratt.

 

Spike assis au bar de Willy tenait sa bouteille fermement, gémissant entre deux gorgées. Ses émotions humaines, il les ressentait vraiment. Il n’était plus habitué à tant de douleurs. Était-il vraiment comme ça plus jeune avant d’être transformé ? Perdre un enfant, retrouver un père pour un moment éphémère étaient trop intenses. Même si pendant qu’il était vampire, il avait ressenti beaucoup plus d’émotions que ses semblables. Maintenant, il sentait la différence, comme une pointe qui s’enfonçait dans son cœur et qui lui semblait beaucoup plus intense qu’un simple pieu. Lui qui avait parcouru le ciel jusqu’à la lune, il lui semblait qu’il ne pourrait plus jamais l’atteindre.

– Dis donc, je ne t’ai jamais vu comme ça Spike, s’inquiéta Willy. Ça fait plusieurs soirs que je te vois dans cet état-là.

– Mwé, c’est ça être humain, j’avais vraiment oublié, répondit-il le nez collé dans sa bière.

     Willy s’étonna encore de cette réponse lui qui avait reçu tellement de coups de pied de William le sanguinaire, maintenant il se retrouvait face à un agneau.

– C’est à cause d’une femme ? demanda une petite asiatique à côté de lui.

Elle était jeune, cheveux noirs au carré, assez petite, munie d’un sweater bleu. Et Spike se serait demandé ce que faisait une jeune femme à cette heure perdue dans un bar aussi malfamé si ses yeux n’étaient pas mouillés.

– Non, mais pour vous, c’est un homme ?

– Si on peut dire ça comme ça, répondit-elle en se mouchant. C’est plutôt mon père, il vient de me larguer encore une fois. C’est vrai, je sais qu’il n’a jamais été présent, mais je pensais que cette fois-ci ça serait différent.

Y’a parfois des hasards qui sont surprenants pensa Spike avalant une autre gorgée.

– Willy, la même chose pour moi et la dame. (Soupir). Moi je viens de retrouver le mien, je l’ai toujours cru mort depuis des siècles, et là il apparaît comme par magie ! Je lui en ai toujours voulu de nous avoir abandonnés moi et ma mère ! Bon en fait, il avait une très bonne raison ! Mais d’un autre côté, je suis si heureux de le rencontrer, mais malheureusement c’est pour un court moment. Je n’ai pas envie de m’attacher pour souffrir après.

– Ça me fait ça aussi. Je souhaite redevenir une petite fille pour jouer tous les jours avec lui, mais c’est impossible. Alors je souffre de le voir si peu de temps. Je souhaiterais plus.

– Ouais ça serait génial, être réunis tous les trois ensemble, moi gamin, mes parents jeunes. Enfin, ça serait plutôt à cette époque, y’ a les jeux vidéo et la télé. C’est un super souhait çà ! rêvait Spike.

– C’est un beau vœu ça ! s’exclama la femme en buvant de plus belle.

– Oui, un beau souhait. Si seulement ça pouvait être réel.

– C’est possible, ria-t-elle.

Il la regarda interloqué, elle n’était plus du tout triste mais affichait un visage mauvais, puis Spike comprit son manège en regardant son collier. Il n’y avait pas fait attention, quel abruti. Avant de revenir sur ses paroles, sa tête se brouilla.

 

Le journal du jeune observateur dans les mains, Giles pouvait commencer ses recherches.

– Merci, Angel, j’espère qu’on trouvera une solution pour aider Julian, dit Buffy.

– Qui ? demanda-t-il exténué par un long voyage.

Elle lui montra l’homme endormi dans sa prison.

– Vous avez un nouveau dans l’équipe, vous avez raison après mon départ. Enfin, c’est vrai que je ne suis pas indispensable, mais vous avez fait vite, fit Angel qui n’avait pas vu les barreaux invisibles.

Willow lui tapota l’épaule, voyant sa frustration.

– Ça ne fait que 20 jours que tu es parti, ça c’est le père de Spike. Qui est lui aussi infecté par un démon. Il ne peut embrasser quelqu’un sinon, il lui vole son âme ou plutôt, il ne faut pas être trop près de sa bouche, même si je suis lesbienne, du coup je suis concernée aussi.

– Et plus ces « baisers » sont nombreux, plus le monstre prend possession de lui : le Drakis, dont Giles cherche comment se débarrasser.

– Ok, il faudra se dépêcher alors, car il vient de s’échapper, affirma Angel.

Buffy regarda surprise, il avait disparu. Elle n’en revenait pas, sa sorcière préférée avait mis les meilleures protections magiques. Il ne pouvait s’enfuir.

– Attention, il doit être encore dans le coin, et ça doit être sa partie démoniaque qui a dû lui permettre de s’enfuir. Armez-vous !

– Restez deux par deux, ordonna Angel. Protégez-vous la bouche…

 

William se réveillait au doux son de sa mère, la voix chantante.

– « Early one morning, just as the sun was rising. I heard a young maid sing in the valley below…. » Mon petit prince, mon tendre amour, il est temps de se lever pour ta journée spéciale.

Elle n’eut pas besoin de le lui dire deux fois. Le garçon sauta du lit, traversa sa chambre décorée de posters Pokémon et se précipita pour se lever et s’habiller. Quand il eut fini, il rejoignit ses parents au petit déjeuner. Ils étaient en train de parler de tout et de rien côte-à-côte, tous les deux blonds aux yeux bleus ce qui détonnait face aux cheveux bouclés châtains de William. Ils se tenaient main dans la main tendrement.

– Hey ! Will, alors t’es prêt ! Joyeux anniversaire fils ! articula son père ravi.

– Oui merci Papa ! Alors on va où ? demanda le jeune garçon.

– C’est une surprise !

– Enfin Julian chéri, on peut lui dire, ça fait longtemps qu’il attend, répliqua sa femme.

– Ok. Nous allons passer la journée à la fête foraine ! Pique-niquer et ensuite on regardera un film ce soir au drive-car.

– Chouette ! C’est trop génial, on part tout de suite ?!

– Il faut manger mon chéri pour être en forme, indiqua sa mère. Tu as eu des réponses à tes invitations ?

William baissa ses yeux bleus, gêné.

– Non. Personne ne veut être mon ami et tous se sont moqués de moi car ils ont dit que ce genre de carte si bien écrite, c’était les mauviettes qui écrivent comme ça.

– Ne t’inquiète pas chéri, même Van Gogh n’a jamais été reconnu de son vivant, argumenta Julian.

Anne savait que son fils était doué pour l’écriture, ce qui l’attristait le plus, c’était que les enfants étaient durs avec lui, et qu’il n’avait pas d’amis.

– Ils ne savent pas ce qu’ils manquent, rassura son père. Aller, ne traînons pas.

Tous les trois partirent main dans la main. William ne pouvait pas rêver mieux qu’une journée en compagnie des personnes qu’il aimait le plus.

 

– Bon, j’ai refait mes calculs, et je ne vois pas comment il a pu s’échapper de ma barrière magique, confirma Willow.

– Mais avec mes plantes, j’ai senti des interférences à l’endroit où il dormait. Quelqu’un a utilisé la magie pour le faire sortir, dit Rose.

– Il a un complice ? Julian ne nous a jamais parlé de ça, s’interrogea Buffy.

– Tu le considères comme un gentil, parce qu’il est habité par un démon ? Mais qui te dit qu’il n’est pas mauvais ? questionna Angel.

Buffy lui retourna la question du regard, Angel se sentit gêné par sa réflexion.

–  Le démon veut prendre sa place, il lutte contre, parfois il échoue et le démon sort. Mais je ne pense pas que le père de Spike soit mauvais.

– Il a tué plein de gens, pourquoi il n’a pas mis fin à sa vie ? insista-t-il. Tu sais j’ai connu un démon hybride, finalement l’humain en lui n’était pas si bon.

Buffy insista avec un regard noir.

– Parce qu’il ne le peut pas, répondit Giles. Le livre de Rose mentionne que le seul moyen de se séparer du Drakis est de fusionner les 4 pierres grâce à une formule qui se trouve dans un livre, ce qui extirpera les deux entités.

– Ok, bah, on le trouve où ce livre, demanda Alex ? Vous devriez le savoir, vous, l’ancien bibliothécaire.

– Je ne sais pas, de plus il nous manque des pierres.

– Attends, la première fois que je l’ai rencontré à la boutique de magie, il volait un livre et l’artefact. Du coup, faut qu’on le retrouve et on aura la solution, répliqua la jeune fille.

– Raah Buffy, ça s’entend que tu n’as pas fini tes études. Les maths c’est important ! Il manque toujours une pierre, se moqua Alex.

– C’est chouette ça, dès qu’il sera guéri tu pourras le présenter à ton père avant le mariage, s’enthousiasma Willow.

La future mariée fronça les sourcils.

– Je n’ai même pas présenté Spike à mon père, alors lui présenter mon futur beau-père. De plus, je ne sais même pas si je l’invite, enfin le mien de père.

– Je pense que tu peux t’en passer, il ne nous a pas invitées au sien, et n’a jamais rencontré la petite Joyce, coupa Dawn pleine de colère tout en pouponnant.

– Quoiqu’il en soit, il faut le retrouver avant que le Drakis finisse sa métamorphose, recadra Giles

Ils s’exécutèrent.

 

Il se réveilla au milieu de nulle part, il se demandait ce qu’il faisait là. Où était l’homme qui refusait de céder à ses supplications pour finir sa métamorphose. Mais il réalisa qu’il n’en avait plus besoin, qu’il était enfin adulte et libre. Une présence féminine arriva près de lui, il avait faim d’âme alors il l’attaqua. Elle riposta.

– Tu devrais avoir honte, sans moi, tu serais encore enfermé dans le corps du veuf pleurnichard, railla la démone vengeresse.

N’ayant pas de bouche, il parla par télépathie, une voix rauque s’insinua dans la tête de la jeune fille.

« Que veux-tu en échange ? »

– Sème la panique, tue ce monde, reproduis-toi, fais apparaître les tiens et aide-moi à me venger de ceux qui m’ont tout pris !

Si le démon pouvait sourire, il l’aurait fait volontiers, il acquiesça d’un signe de tête. Après tout, détruire était l’essence-même de son être.

 

Il serrait sa femme contre lui tout en regardant leur fils marcher d’un pas joyeux devant eux.

– Tu m’as manqué Anne, chuchota-t-il à son oreille.

–  Mais on s’est vu toute la journée !

–  Je sais mais depuis ce matin j’ai l’impression qu’on a été séparé pendant plusieurs années. Un vrai cauchemar. Mais vous êtes là maintenant, toi et William.

– Ça n’était qu’un cauchemar, on est là mon amour. On s’est promis qu’on resterait toujours ensemble !

– Il semblait si réel. Par contre, j’aimerais rêver de notre futur enfant. Pourquoi pas une petite fille ?  William pourrait choisir le prénom.

– Oh oui ! On sera heureux ! dit-elle en l’embrassant.

Elle regarda dans ses yeux l’amour qu’il avait pour elle. Jamais elle ne sera la femme de cette comptine.

 

Les étincelles dans les yeux, William ne voulait pas que finisse cette journée. Un an qu’il attendait ce moment, tous les ans c’était magique. Pourtant ils allaient en direction de la voiture, la nuit tombait.

– Quel film on va voir Papa ? demanda-t-il.

Julian sourit, des questions il en avait eu toute la journée, mais il ne voulait pas y répondre pour garder la surprise intacte.

– Moi, j’aimerais un film sur les étoiles, répondit une voix douce derrière eux.

Tous les trois se retournèrent et observèrent la femme. Habillée de noir, cheveux longs et la peau pâle, elle dansait alors qu’il n’y avait pas de musique. Aucun d’eux ne la connaissait, mais chez les Pratt, on était poli. Il fallait donc répondre.

– Je crois qu’il faut juste s’allonger dans l’herbe pour cela, répondit Julian.

– Le mieux c’est après avoir tué une vingtaine de personnes et ensuite faire l’amour dans l’herbe devant la grande ourse. Pas vrai Spike ? susurrait-elle en regardant le jeune garçon.

Un malaise s’insinua.

– Je crois qu’on va vous laisser, dit-il en éloignant sa femme et son fils de la dame.

Ils pressèrent le pas. William avait peur il se serrait contre son père qui cherchait les clefs de la voiture. Quand Julian releva la tête, l’inconnue était tout près de sa femme et son visage était changé. Il n’eut pas le temps d’éloigner sa femme que le vampire la mordit. Il voulut l’extirper, mais le vampire était trop fort.

– Anne, non !

– Fuyez mes amours, dit sa femme difficilement.

Il s’empressa de mettre son fils dans la voiture et roula à toute allure, larmes aux yeux de laisser sa femme.

Drusilla les regarda partir souriante, elle savait qu’elle allait les revoir. Une petite voix le lui soufflait. D’autres vampires la rejoignirent anciens comme nouveaux. Ils étaient à ses ordres.

– Il faut les suivre, maîtresse ???

– Non, allez à la fête, faites ce que vous avez à faire pour faire régner la terreur et montrer qui sont les vrais vampires !

Puis à l’aide de ses ongles tranchants, elle s’ouvrit les veines de son poignet pour faire boire son sang à sa nouvelle recrue. Elle voulait une famille complète. Dommage, il manquera les grands-parents !

 

Buffy fut bipée par son chef, il y avait une urgence au centre-ville.

– Je crois qu’on a retrouvé notre démon, un homme recouvert d’écailles aspire la vie des clients au centre commercial.

Rose écarquilla les yeux.

– C’est fini pour Julian. Il a muté, on ne peut revenir en arrière, dit-elle.

– Ok, j’emmène une des pierres, cela l’a déjà blessé une fois. Avec une certaine force je pourrais peut-être le tuer.

– Rose, Willow, vous allez m’aider à localiser les autres, ordonna Giles.

– Mais on ne peut plus rien faire pour le père de Spike ? s’inquiéta Willow.

– Euh …Si jamais il infecte un autre humain, il faut être prévoyant.

Arme à la main, Alex et Buffy partirent détruire le Drakis.

 

Des dizaines de corps sans vie jonchaient le sol du grand supermarché. Les flics bloquaient l’entrée pour que personne ne rentre. Mr Curtil s’approcha de la tueuse.

– Il est là le démon qui a tué votre partenaire, je veux que vous nous en débarrassiez !

Elle avança suivie d’Alex et de son chef.  Elle trouva le Drakis en face d’elle, il attrapa une femme et l’approcha de sa bouche inexistante. Cette dernière apparut puis s’ouvrit laissant passer l’âme de la jeune femme. Il la posa inerte sous les yeux effrayés des spectateurs qui n’osaient pas bouger. Ravi, il se tourna vers la tueuse « Je vais avoir l’honneur de te tuer, mon hôte me l’interdisait. Mais il n’est plus là pour m’en empêcher » entendit la tueuse dans sa tête. Buffy frappa la première mais elle fut vite envoyée valser car il était trop fort pour elle. Elle essaya de frapper, mais aucun coup ne déstabilisa la bête et ses écailles jouaient un rôle protecteur comme une armure. Quand Buffy fut envoyée au sol, Alex essaya l’arme qu’Andrew lui avait prêtée, cela envoya de l’électricité au Drakis. Mais aucun effet ne se fit ressentir. « Vous ne pouvez rien contre moi, je suis immortel ! Ma peau est solide comme de la pierre ! Mais je serais ravi de prendre ton âme tueuse ! »

– Encore le fameux discours du méchant avant la défaite ! s’esclaffa-t-elle.

Elle retourna se battre, mais rien n’y fit, même un coup de sa faux qui généralement coupait si bien, ne faisait effet. Le démon l’envoya valser encore une fois, et Buffy avait du mal à se redresser.  Mr Curtil et Alex l’aidèrent à se relever et filèrent à l’Anglaise, pendant que le Drakis décimait les derniers clients du magasin. Avant de tomber dans les pommes, la tueuse aperçut une femme qui riait en regardant la scène macabre.

Le chef de la police ordonna aux policiers de ne laisser personne entrer et de garder un périmètre de sécurité, mais surtout de reculer dès que le démon arriverait.

 

Willow, Giles et Rose avaient découvert où étaient cachées les dernières pierres. Ils se retrouvèrent dans un immeuble, devant une porte où ils pouvaient lire :

– Famille Pratt ! Il a oublié de nous donner d’autres informations celui-là ! cracha Willow.

– On rentre armé, Willow sort tes armes, ordonna l’Anglais.  Et Rose, euh …

– J’ai une potion défensive, ne vous inquiétez pas !

Willow fit apparaître des boules énergétiques dans sa main et Giles ouvrit la porte, tel un voleur habitué à crocheter les serrures. L’ancien délinquant sourit, n’ayant pas perdu la main. Ils entrèrent dans un joli appartement sombre, les intrus allumèrent la lumière. Sur les murs, plusieurs photos de famille étaient présentes. Ils reconnaissaient Julian accompagné d’une femme et d’un jeune enfant.

– Il a dû refaire sa vie, Spike a un demi-frère et une belle-mère, remarqua Willow agacée par ce qu’elle venait de voir.

Giles fut ému par le spectacle qui s’offrait à lui .

– Il doit y avoir un autre Drakis dans les parages, confirma l’observateur en montrant du doigt Julian tenant dans ses bras un enfant, endormis tous les deux, sur le canapé, fatigués d’avoir pleuré.

Rose sourit en voyant l’image et avança en butant dans un jouet musical. Cela les extirpa des bras chauds de Morphée et tous deux furent apeurés par les inconnus qui se trouvaient devant eux, dans leur salon.

– Qui êtes-vous ? Vous n’avez rien à faire ici, hurla le père qui protégeait son fils derrière lui.

– Mais enfin, vous ne vous rappelez pas qu’on se connaît. C’est moi Giles, un ami de votre fils Spike.

– Vous faites erreur, mon fils s’appelle William.

Willow observa le garçon aux cheveux châtains qui tentait de regarder entre le bras et le torse de Julian. Elle avait l’air de reconnaître cet air malicieux. Elle s’était trompée, il n’avait pas refait sa vie, ce qui fut logique vu que c’était impossible pour lui d’embrasser mais… 

– Par la déesse ! Vous avez fait un vœu ? demanda Willow.

– Quoi ? Comment ça ? A part celui qui ferait que vous nous laissiez tranquille ? Ma femme vient de se faire tuer par une vampire folle qui appelait aussi William Spike et maintenant, vous êtes là.

– Tuer, vous dites ??? Elle avait l’air de reconnaître votre fils ??? demanda Willow en dévisageant le garçon

– Peut-être, pas le temps de lui demander.

– Dites donc Giles, si le nouveau vampire qu’on cherche était de l’ancienne école, Drusilla ? interrogea la rouquine perspicace. Et si ce petit garçon, qu’on voit juste là, n’était autre que notre cher ancien vampire peroxydé ayant fait un vœu ?

Comme à son habitude, il lui fallait enlever ses lunettes pour les nettoyer en cas de stress imminent et il lâcha son fameux « oh ».

– Oh quoi, fit Rose ?

– Mais de quoi vous parlez, s’inquiéta Julian.

L’observateur et la grande sorcière s’expliquèrent.

 

   Chapitre IX

La vampire Folle.

 

Quelques heures plus tard, Alex, Mr Curtil et Buffy décidèrent de rejoindre le Scooby-gang au centre pour parler de ce qu’ils avaient vu. Dans le couloir, bizarrement, ils trouvèrent des jouets d’enfants par terre, des voitures, des figurines Pokémon et de super-héros.

– Ils ont pris le temps de traîner au magasin pour enfants, ma parole ? se moqua Alex .

– C’est eux que vous voulez engager comme consultants Summers ? Je doute du résultat, railla Mr Curtil.

– Non, je vous assure, ils sont très sérieux, vous avez lu mes rapports sur l‘arrestation d’Amy la sorcière ! Ils m’ont beaucoup aidée !

Buffy ouvrit la porte qui menait au bureau de Giles en espérant avoir de bonnes explications. Elle fut accueillie par un enfant d’à peine dix ans, qui lui sourit et alla se serrer contre elle.

– C’est toi que je vais épouser ??? Wow, j’pouvais pas rêver mieux. J’te ferai plein d’enfants, maman aurait été fière !

Buffy écarquilla les yeux, c’était qui ce petit merdeux qui sortait de nulle part ?

– Il va me falloir de meilleures explications ! J’avais entendu dire qu’un de vos coéquipiers était un enfant mais pas que c’était votre futur mari, s’impatienta le chef.

Il dégaina son arme sur l’homme qui se tenait derrière l’enfant et qui ressemblait énormément au portrait-robot.

– Woh !! Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre, dit-il en levant les mains. Laissez ces gens vous expliquer de quoi il retourne et baissez cette arme avant qu’un accident n’arrive, essaya de se défendre Julian.

Buffy avait réussi à se libérer de l’étreinte du garçon, elle était assez énervée.

– J’attends vos explications, Giles, Willow, Rose ???? s’impatienta Buffy.

– Je pense que Spike, alias le garçon que tu vois là, a dû rencontrer un démon vengeur et faire un vœu, comme de passer du bon temps avec sa mère et son père par exemple. Donc, le Drakis a dû être libéré de Julian et Julian du démon par la même occasion expliqua Giles.

Buffy regarda le garçon de plus près, il était tellement jeune qu’elle ne le reconnaissait pas. Mais dans ses yeux brillait une âme qu’elle connaissait.

– Ça n’est pas possible, on a tué Dhoffryn. Et ensuite, si c’est un vœu qui change la réalité, on ne devrait pas pouvoir se souvenir de Spike ou de Julian. Non ?

– Certes, mais il reste des démons vengeurs un peu partout qui n’ont pas encore été retrouvés. Ils doivent être moins puissants sans leur maître pour changer toute une alternative. Ce qui fait qu’on se souvient d’eux mais pas les personnes concernées, fit Giles.

– Attends, le Drakis se souvenait avoir été enfermé dans le père de Spike ! Et le combat était quand-même éprouvant, une vraie armoire à glace ! Il va falloir trouver comment le vaincre. Lorsqu’on battait en retraite, il y avait une femme qui observait la scène et riait. C’est peut-être elle le démon vengeur qu’on cherche.

– C’est tout Spike ça, toujours à parler aux filles, riait Alex.

– Spike, c’est trop cool comme nom. J’adore, les copains vont être verts !

– William, c’est très bien, c’est le nom qu’on a choisi avec ta mère, appuya son père.

– Mais papa ! Les copains disent que c’est un prénom de chochotte, un écrivain !

– Justement, ça te va bien, mon petit poète. Suis ta voie, ne t’occupe pas des autres.

– Bon sur ce, on va se mettre à chercher le Drakis et la démone avec Rose, dit Willow.

– Et pour la vampire qui a tué ma femme ?

Buffy interrogea Julian du regard.

– Oui, il se trouve que la fameuse cheffe des vampires tueurs n’est nulle autre que Drusilla. Elle a dû reconnaître Spike. Et ce soir, aux informations, on diffusait la tuerie d’une fête foraine par ses soins. Il va falloir l’arrêter aussi avant que cela ne se répande trop. Angel est allé voir ça, expliqua Willow.

 

Il avait réussi à passer le balisage des agents de police. Des carnages comme celui-ci, des traces de sang partout, cela faisait bien longtemps qu’il n’en avait pas vus. Angel sentait chaque odeur dans sa tête et arrivait à savoir si le sang appartenait à de jeunes personnes ou pas. Avec horreur, il constatait qu’il y avait trop d’enfants tués avec leurs parents. Il cherchait un coin où Drusilla aurait pu se cacher.

– La lune m’a dit que tu allais venir, fit une voix féminine derrière lui.

– Alors Dru, toujours à essayer de créer un club de vampires depuis ton échec avec Archaeus.

– Tu es dur avec moi, mais je crois toujours en la réunion d’une famille. Je vais avoir un enfant, je le mettrai au monde bientôt.

– Je t’empêcherai de faire un massacre, dit Angel.

– Tu arrives trop tard. Si tu avais entendu ces cris, c’était merveilleux, gloussa-t-elle. Les vampires ont besoin de se rappeler qui ils sont, tu devrais en faire de même.

Les combats entre vampires sont toujours impressionnants, surtout quand ils sont expérimentés comme ces deux-là. Les coups défilèrent à la vitesse de la musique. Chacun riposta du mieux qu’il put, parfois en attaquant au plus vite. La vitesse était la clef, réfléchir vite et toujours être attentif pour éviter les coups. C’est ce qui manqua à Angel quand Drusilla l’assomma. Elle aurait pu le tuer là, mais c’était trop facile. Elle voulait le faire souffrir, et espérait toujours le voir rentrer dans son rang en lui ôtant son âme pour récupérer Angelus. Et puis un petit garçon l’attendait, elle fila pour ne pas être en retard, laissant Angel à terre.

 

Rose et Willow mettaient en place le sort de localisation du démon. Une poudre chacune dans la main, elles soufflèrent dessus pour qu’elle retombe sur une carte révélant ainsi la présence de démons. Puis Willow, prit le relais car Rose ne voulait pas enfreindre la loi de sa tribu. La rouquine pouvait le faire seule. Il était loin le temps où elle avait besoin d’être deux pour ce sort. Sous les yeux de ses amis, Willow essaya de discerner la présence du démon en se concentrant sur les poussières présentes sur la carte.

– Ne suffirait-il pas d’aller au supermarché ? Il doit y être encore !

– Non, il a échappé aux forces de l’ordre sur place, confirma le policier.

« Pour réapparaître ici ! » Tous dans leur tête entendirent la voix caverneuse. Ils se retournèrent pour voir le Drakis en train d’étrangler Julian. Cet homme le rebutait, il avait passé trop de siècles enfermé dans son corps, il lui fallait le tuer.

Buffy voulut intervenir, mais une fumée apparut près de son bras, Julian et William disparurent.

Cela ne l’empêcha pas de lui décocher un coup de poing, pendant que le démon cherchait où était sa proie. Cela ne le déstabilisa qu’une seconde et il changea de proie : Buffy. Angel arriva et se mêla aussitôt à la bataille, mais il fut attrapé par le Drakis qui essaya de lui prendre son âme. C’est alors qu’une étincelle évacua le vampire. Willow et Giles bombardaient le démon de bombes magiques

 

Julian se trouvait devant le centre des femmes serrant son fils dans les bras. Il avait mal au cou à cause de la strangulation. Son cœur se serra quand il aperçut la femme de sa vie prendre forme à partir de fumée comme le faisait Dracula dans les films qu’ils avaient vus en famille. Enfin, elle lui ressemblait car à sa connaissance elle n’avait pas cet affreux visage ridé muni de longues canines.

– Mes amours, nous allons être réunis pour toujours, sourit Anne, en attrapant le petit William.

Elle voulait lui donner le baiser de l’éternité, William effrayé ne pouvait pas bouger et serra fort sa figurine Pikachu.

– Chérie, ce n’est pas toi ça ! Lâche-le et laisse-le partir ! Essaya-t-il de la convaincre en pleurant

Drusilla lui reprit William de force.

– On avait un accord ! Tu prenais le père et moi le fils.

Julian attrapa son fils et essaya de l’emmener plus loin mais fut empêché par une forme de vampire chauve-souris.

– Tu m’appartiens, Anne ! Mes sbires peuvent te découper quand j’en ai envie. Alors garde ton mari et je reprends mon enfant.

 

Le Scooby Gang courait pour échapper au Drakis. Il était trop puissant et avait failli prendre la vie de Giles. Mais Buffy ne voulait pas fuir.

– Willow, tu n’aurais pas un moyen d’annuler ce vœu ??? Et ensuite on réglera le problème avec la responsable.

La sorcière, à qui on avait jadis fait la proposition de devenir une démone vengeresse, n’avait aucune idée de comment faire.

– Je ne sais pas quel vœu a été prononcé, et surtout par qui : Spike où son père ? C’est vrai qu’ils avaient l’air sous le choc de se retrouver l’un l’autre.

– Il n’y a pas une odeur dans l’air, quelque chose ? essaya d’aider Alex.

– Une brèche, j’en ai sentie une juste avant la disparition de Julian de la prison. Mais je n’ai pas fait le lien, affirma Rose. On peut essayer de la briser. Willow, connecte-toi à moi !

Elle lui tendit les mains, Willow était tellement ravie qu’elle faillit en oublier la raison. Elle essaya de trouver la brèche dans les souvenirs de la païenne. Quand elles se furent connectées, Willow se sentit sur un nuage, tout était limpide et elle se fit un chemin très rapidement : jusqu’au vœu de Spike !

Buffy et Angel retardèrent le Drakis qui les avait rejoints. Ils ne savaient pas combien de temps ils pourraient tenir.

 

La vampire changea son visage en humaine, pour amadouer son époux, elle redevint Anne. Le cœur de Julian tenta de ne pas se briser de voir qu’il avait réellement perdu sa femme.

– Chéri, laisse-toi faire, insista Anne. Nous pourrons nous aimer à loisirs. Plus de contraintes, nous serons éternels !

– Pas comme ça, répondit son époux. Tu n’es plus vraiment elle. Tu n’es pas celle que j’ai épousée, je vois un monstre maintenant !

– Tu n’as jamais voulu devenir un vampire ? questionna-t-elle.

Impatiente, Anne n’attendit pas sa réponse. Elle l’attrapa pour le mordre mais il réussit à se libérer de son étreinte

Drusila chantait une chanson pour préparer l’enfant à sa future vie « C’est le baiser, le baiser des vampires, un seul baiser vous fera défaillir et vous voilà sens dessus-dessous ».

 

– Bon, il nous faut un sort pour briser ce sortilège, réclama Willow à Rose.

– Tu proposes quoi ? Inventer les sortilèges, ce n’est pas mon truc.

– Ok je m’y colle, on reste centré sur la brèche. « Briser ce sort, qu’il ne reste qu’un souhait, pas une réalité ».

Willow avait réussi et s’en réjouissait car briser un vœu était impossible. Serait-il possible que la mort de Dhoffryn ait affaibli ce vœu ?

 

Julian se dépêcha d’extirper son fils des bras de la chanteuse. Mais, il se mit à dos deux vampires.

– Tu as oublié notre promesse de rester ensemble ! Tu me déçois mon époux.

Elle alla pour l’attaquer mais il lui enfonça un bout de bois qu’il venait de trouver par terre. Sous les yeux de son fils, il s’effondra, n’en revenant pas de voir sa femme partir en cendre de sa propre main. Il ramassa quelques cendres. Julian et William s’étreignirent de chagrin d’avoir perdu la femme de leur vie pour la deuxième fois.

Willow et Rose avaient réussi leur sort. William n’était plus un enfant quand il pleurait dans les bras de son père qui disparut quelques secondes après.

 

Buffy envoya un grand coup de pelle dans le Drakis qui se changea en Julian.

– Oups, désolée.

– Ce n’est pas grave, répondit-il désorienté. Par contre, mon fils est seul face à une bande de vampire à l’entrée du centre.

– On y va. Vraiment je suis désolée, je sais que ce n’est pas une manière de traiter son beau-père,  mais il va falloir que je vous enferme.

L’homme acquiesça et Willow l’emmena vers sa prison magique pendant qu’Alex riait de ce qu’il venait d’entendre.

 

– Drusilla, ça faisait un bail dis donc. Depuis la fois où…

-…tu as refusé mon offre de rendre fou Angel à Los Angeles, pour une tueuse.

– Si longtemps que ça ? Tu veux transformer les petits garçons maintenant ?

– J’hésitais entre jouer avec toi à la poupée ou attendre ton adolescence pour jouer. Mais je voulais surtout goûter ton sang si jeune.

Spike regarda son armée derrière elle, des nouveaux vampires chauve-souris et d’anciens vampires tout simples. En vampire, il aurait pu se faire un combat sympa, là c’était plutôt risqué vu sa nouvelle forme.

– T’as une armée plutôt mixte, dis. C’est bien de ne pas faire de discrimination.

– Rejoins-moi et montre-leur qui était William le sanglant, quelle tuerie on faisait ensemble.

– J’ai déjà donné, Amour. Je laisse ça à d’autres.

– Je crois qu’il préfère un massacre entre tueuse et vampires, railla Buffy qui se tenait avec sa troupe derrière lui.

Le Scooby Gang n’était, certes, pas nombreux, mais avait un avantage : de puissants sorciers à ses côtés. Willow embrasa de feu une partie des vampires, les simples brûlèrent vite mais les nouveaux vampires eux couraient dans tous les sens tentant d’arrêter cette torture. Cette diversion permit à une Drusilla effrayée de prendre la fuite tout en promettant de revenir en force pour récupérer ses deux vampires.

– Tu vas bien ? demanda Buffy à son fiancé.

– Oui, Amour. Pas mécontent de retrouver ma vraie taille et mes vrais souvenirs.

– Le mariage aurait dû être annulé, moi avec un enfant !  Qu’aurait dit le maire !

– Ça ne l’aurait peut-être pas dérangé ! Où est mon père ?

 

Julian n’arrivait pas à enlever ce moment de sa tête, même si ça n’était pas réel. Il revoyait sans cesse sa femme devenir poussière à cause de lui. Aurait-il pu faire autrement quand la vie de son fils était menacée ? S’il avait réagi plus vite au parking de la fête foraine, peut-être qu’elle aurait été en vie. Il fouilla ses poches, elles étaient vides, il n’avait plus les cendres pour se recueillir.

– Salut. Elle est confortable cette cage ?

Tiré de sa rêverie, il sourit.

– Un vrai 3 étoiles. Voilà, le canapé et … la visite s’arrête ici. Comment tu vas, fils ? Enfin, si je peux t’appeler comme ça.

– Je te remercie de m’avoir tiré des griffes de Dru. Je suis presque sûr qu’elle n’aurait pas attendu mon adolescence pour me transformer.

– Je ne sais pas si tu te souviens de tout, mais je suis désolé de ne pas avoir pu protéger ta mère, et aussi de l’avoir réduite en cendres.

– Oh ça c’est pas grave ! C’est de famille j’ai l’impression ! C’est la première chose que j’ai faite en tant que vampire. On a ça en commun.

Sous son regard interrogateur, Spike lui expliqua douloureusement comment il avait transformé sa mère atteinte de la tuberculose, et l’avait ensuite tuée en voyant le monstre qu’elle était devenue.

Julian avait sa réponse, celle qu’il s’était toujours posé depuis tant d’années. Il ne reverrait jamais sa femme, sa vraie femme, pas celle d’un vœu finissant par être tuée de ses propres mains. Mais il avait son fils, et mieux que ce qu’il avait imaginé : il avait survécu à cette malédiction vampirique même s’il avait tué sa femme. Il essaya d’enlever cette dernière pensée de sa mémoire et de se concentrer sur l’homme qu’il était devenu : quelqu’un de bien !

– J’ai tous les souvenirs de ce vœu, qui paraissaient si vrais, de toi et de ta mère. Est-ce que tu ressemblais vraiment à ça jeune ? demanda un père qui n’avait pu être présent au foyer.

– Hormis que c’était à une autre époque et que tu n’étais pas là. Oui, j’étais comme ça et en plein complexe d’œdipe jusqu’à ma mort. Et toi, tu te comportais pareil avec Maman que dans ces faux souvenirs ?

– Oui on était aussi heureux, peut-être juste un peu moins car tu n’étais pas là. Mais j’aime à croire que ça aurait pu se passer comme ça, à une autre époque et dans d’autres circonstances. Et sans cette histoire de vampires horrible…

Spike essayait d’imaginer cette vision magnifique qui le fit sourire.

– En parlant de souvenir, tu peux avoir ceux du démon ?

– Si je peux éviter je le ferais volontiers, il n’a semé que carnage et destruction. Pourquoi ? dit-il l’air crispé.

– D’après ma fiancée, il était accompagné d’une jeune femme asiatique qui serait à l’origine de cette petite échappée du Drakis hors de toi, et qui nous a fait vivre cela.

Le paternel réfléchit, cela s’embrouillait un peu. Il avait deux siècles de souvenirs, les siens, celui du Drakis et ces 30 ans de fausse mémoire due au vœu. Et encore, il avait passé une bonne partie de son existence en stase, enfermé dans la glace.

– Oui je m’en souviens, enfin, j’ai ses souvenirs…euh…attends…Je crois qu’elle s’appelle Yasgnaul. Quelque chose comme ça, c’est elle la fille au vœu ?

– Ok merci, dit-il en s’éloignant.

– Attends ! Tu ne veux pas rester un peu… pour…discuter ?

– Je regrette, mais…c’est beaucoup trop tôt…

Julian regarda William s’éloigner, avec une pointe de regret. Il décida de se remémorer les souvenirs du vœu. Cela le rendait heureux.

Chapitre X

Yasgnaul.

 

Grâce au nom fourni par Julian l’équipe fouillait de plus belle dans les livres ayant pour thème les démons vengeurs. Mais Yasgnaul n’apparaissait dans aucun d’entre eux. Alex commençait à perdre patience surtout qu’il était tombé plusieurs fois sur les pages parlant de son ex. Les informations étaient vieilles et ne mentionnaient pas sa participation pas de sa participation au bien aux côtés du  Scooby gang.

– Giles vos livres ne sont pas à jour !

– Désolé Alex mais le nouveau conseil a privilégié l’édition d’ouvrages de vulgarisation à l’intention des nouvelles forces de police et du grand public.

– Je peux ré-écrire dessus, je rajoute le fantôme d’Anya et le démon vengeur Jonathan, rit Alex.

– Non, n’écris pas dessus avec tes mains pleines de doigts. Les livres sont sacrés et…

Giles s’interrompit, Alex n’était pas si idiot que ça. Une idée venait de germer dans l’esprit de l’ancien bibliothécaire il se rappela qu’ il y a quatre ans, Andrew avait eu la mauvaise idée de ressusciter son vieil ami grâce au sculpteur. Comme son meurtrier l’avait encore trahi, Jonathan s’était vengé de ce dernier grâce à l’aide de d’Hoffrynn qui en avait fait un démon vengeur.

– Dis Jonathan est toujours dans le coin ?

– Je crois, répondit Alex.

– Va chercher Buffy et Spike, on va l’interroger.

 

Pendant que les membres de l’équipe menaient leurs recherches, Spike et Buffy s’étaient isolés dans la salle de yoga de Rose. Buffy avait l’air contrarié.

– Ça ne va pas amour ? demanda Spike. C’est ce Drakis qui t’inquiète, tu es couverte de bleus.

Buffy regarda les marques qu’elle portait sur ses bras comme si elle les découvrait tout à coup.

– Oh ça c’est la routine, tu es bien placé pour le savoir, répondit-elle d’un air blasé, tentant ainsi d’éviter une discussion entre eux qu’elle pressentait pourtant inéluctable.

– Buffy… je vois bien que quelque chose te tracasse, tu sais que tu peux me parler, je serai toujours là pour toi, insista-t-il

– Ah oui, parlons-en ! C’est parce que je compte pour toi que tu es allé t’épancher sur l’épaule d’une démone vengeresse et que tu as fait ce vœu stupide ? explosa la tueuse.

Spike était sur le point de répliquer sur le même ton, lorsqu’il vit les yeux brillants de larmes de Buffy. Il tendit la main vers sa joue sans toutefois oser la toucher et la laissa retomber le long de son corps.

– Je sais, j’ai complètement merdé, soupira-t-il, et je ne peux même pas dire que je suis désolé parce que, vois-tu, même si ces souvenirs sont faux, ils m’ont laissé entrevoir ce qui aurait pu être et…

Il s’interrompit hésitant pour reprendre : – laisse tomber, on a plus important à gérer en ce moment.

La colère de Buffy était tombée, elle le regarda droit dans les yeux, et y lu tellement de détresse qu’elle demanda doucement :

– Spike… c’est toi et c’est moi, c’est nous…

    – Justement, c’était nous, le bébé, c’est nous. Et je n’ai même pas été fichu d’être à tes côtés dans cette épreuve, je…, lâcha l’ex vampire mais Buffy le coupa

– Spike tu étais là, à l’hôpital, tu étais près de moi.

– Mais je me suis enfui. Je ne me reconnais plus Buffy. Je suis envahi par tous ses sentiments humains et je ne parviens plus à gérer, c’est trop d’un seul coup… et ce bébé, ce cadeau que je ne pouvais espérer, qui nous est donné puis enlevé…

Il n’avait pu en dire davantage et avait baissé la tête, fixant le sol, mais avant qu’il ne détourne le regard, Buffy avait remarqué une larme qui perlait au coin de son œil. Elle lui prit la main. A ce moment précis, elle sentait combien ils étaient proches et partageaient la même douleur.

– Je t’aime William, dit-elle doucement.

Il releva la tête et avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, elle caressa tendrement sa joue et déposa un doux baiser sur ses lèvres. Spike la serra contre lui et lui rendit avec fougue son baiser.

Il passa ses mains sur ses seins et ils continuèrent à s’embrasser. Buffy tremblait, elle commença à lui enlever son t-shirt noir.

– Hey on a une piste, hurla Alex dans le couloir en les interrompant. Vous venez !

Ils se donnèrent un dernier baiser et se séparèrent avec frustration de ne pas pouvoir finir ce qui avait été commencé.

 

– Alors Jonathan, tu ne t’es vengé d’aucune personne dernièrement ? questionna Willow.

Ce dernier avait l’habitude d’être questionné par la rouquine mais il n’avait pas l’habitude d’avoir toute l’équipe derrière elle.

– Non, je sais que si je le fais je suis expulsé de ce monde, répondit-il stressé.

– Mais tu ne connaîtrais pas un démon vengeur qui le ferait et qui répondrait au nom de Yasgnaul ?

Jonathan hésita à répondre et Willow le sentit. Elle n’avait pas de lampe pour l’éclairer comme à l’époque alors elle décida de l’éblouir avec un petit tour de passe-passe.

– Euh, c’est que, bafouilla-t-il. Je ne la connais pas, mais les copains en ont parlé, il disait qu’elle se planque aux anciens bureaux d’Arashmasharr.

– Bien oui, où chercher un démon vengeur ? Dans la dimension infernale d’Arashmasharr, pardi ! clama Buffy. C’est pas parce qu’on tue le maître que l’élève ne reste pas squatter là-bas ! Allez, on prend les armes et on se rend là-bas.

 

Spike venait de trouver l’arme parfaite pour affronter celle qui s’était servie de lui et de sa faiblesse. Buffy le vit et lui enleva l’arme des mains.

– Qu’est-ce que tu fous ?

– Tu restes là, tu es trop impliqué dans cette histoire.

– Dis plutôt que tu veux me protéger !

– Si tu l’dis. Tu restes là et profites en pour tenir compagnie à ton père, dit-elle en partant dans le couloir rejoindre les autres.

Il la suivit avec l’arme qu’il avait récupérée. Elle lui jeta un regard noir.

– Désolé amour. J’ai toujours préféré la bagarre aux discussions embarrassantes. Je viens et je serai beaucoup plus utile qu’Alex, affirma l’ancien vampire qui ne savait vraiment pas par où commencer avec Julian.

– Je vois que tu te sers de moi pour imposer ta présence alors je ne vais pas relever cette remarque blessante, répliqua le menuisier.

Buffy serra la gorge, il avait raison. Il était bien plus expérimenté que son meilleur ami. Sauf qu’Alex avait toujours eu une certaine chance. Et William, elle savait qu’il avait été tué par Drusilla. Spike était-il redevenu William où le guerrier qu’elle connaissait ? Buffy avait le cœur noué par une peur affreuse. Elle ne dit rien et le laissa venir avec cette peur dans le ventre.

 

Le Scooby Gang s’était rendu à la dimension où logeait d’Hoffryn. Accompagnée par ses acolytes, la tueuse avançait prudemment dans les anciens bureaux blancs du démon. Il était vraiment pratique d’avoir une sœur capable d’ouvrir un portail où bon lui semblait.

Willow était une boule de nerfs aux aguets et étonnée de voir tous ces ordinateurs dernier cri laissés à l’abandon. Elle en ramènerait bien un. Giles était prêt à intervenir au moindre signe suspect. Dawn et Alex restaient derrière pour ouvrir un portail quand il le faudrait. Angel et Rose étaient restés sur terre pour surveiller Julian et l’éventuelle réapparition de son hôte démoniaque.

– C’est moi que vous cherchez ? ricana Yasgnaul en apparaissant dans une fumée noire.

– Qu’est-ce que tu nous veux ? questionna Buffy.

– Enfin, comme tous les soirs, Minus, conquérir le monde ! Enfin, plutôt sa destruction, en commençant par les personnes qui ont éliminé mon père ! La seule famille qui me restait !

– C’est dingue ce que les pères prennent une fâcheuse importance ces derniers temps ! Encore un peu et c’est le mien qui va débarquer sans crier gare.

– Quoi ? Non euh, j’avais prévu ça depuis longtemps ! Mais tu sais, il me fallait le bon vœu. Il faut être patient dans ce métier et quelle fut ma joie de libérer un Drakis ! Une créature si rare sur la planète terre ! Alors qu’elle a hanté tant de mondes dans d’autres dimensions ! Et en plus livré par ton chéri… Mais il a fallu que tes sorcières trouvent la faille…

– Je les ai aidées aussi, pointa Alex.

– Euh…si tu veux, répondit Yasgnaul doutant de sa capacité à le faire. Mais bon, je vais devoir finir le travail. Au moins, tu as eu de bons souvenirs fictifs de ton père avant de mourir, ricana-t-elle. Moi je n’ai pas pu connaître mon père, vous me l’avez arraché avant que je puisse le rencontrer. Quand j’ai enfin trouvé ce lieu, les démons qui s’enfuyaient m’ont dit que vous veniez de le tuer. Ensuite j’ai dû en torturer deux ou trois pour qu’ils m’expliquent comment fonctionnent mes pouvoirs. Ils m’ont dit qu’il faillait me spécialiser dans la vengeance de chagrin d’amour ou les mondes sans crevette. Moi, je déteste les règles alors je prends tous les vœux que je trouve à exaucer. Quand j’vous aurai tués, j’prendrai la place de mon père. Je trouverai tous les anciens démons qui se cachent à cause de vos lois, je rouvrirai la porte où vous avez enfermé tous les démons. Ça sera l’enfer sur terre !

Elle regarda le blond et lança dans sa direction un jet de flammes bleues et tranchantes. Buffy réussit à l’intercepter avec sa faux. Mais à peine eut-elle fini que d’autres fusaient de toute part. Elle ne pouvait protéger tout le monde.

– Willow, à toi de jouer ! cria-t-elle à son amie qui aussitôt décida de créer une boule de protection autour d’eux

– Oh, c’est comme ça que vous avez eu mon père ? C’est petit de se cacher derrière une sorcière ! acheva la démone.

– Attends, on a fait comment déjà ? questionna Buffy.

– Ah je sais, Anya a fait croire que j’étais mort et Buffy a fait le vœu de se venger, répondit Alex. Puis Buffy l’a décapité.

– Il s’est fait avoir à son propre jeu, pas futé l’ancien ! se moqua Spike.

Elle essaya de jeter un sort vers Spike énervée par sa remarque sur son père. Ayant conservé ses réflexes de vampire aguerri aux combats, il l’évita en se baissant au bon moment.

– Un jeu d’enfant, se moqua-t-il même s’il ressentait une douleur dans les jambes.

Il avait dû se claquer un muscle, il faudrait qu’il s’échauffe la prochaine fois.

– Bon bah puisque je ne peux pas vous attaquer, je vais me venger sur la famille, dit-elle en disparaissant de la même manière qu’elle était arrivée.

– C’est ça, lâche ! Va voir tes frères et sœurs et laisse-nous tranquille ! plaisanta Alex.

– Euh, Alex, je crois qu’elle a dit qu’elle est seule au monde ! corrigea Giles.

– Alors elle va rendre visite à qui ? remarqua Alex.

– Demi-portion, ramène-nous vite dans la cellule de mon père, cria Spike inquiet pour Julian.

 

Les éclairs fusaient sur son corps, la vengeresse se déchaînait sur Julian. Cela ne lui faisait pas vraiment mal car le démon en lui le protégeait, mais ça n’était pas forcément agréable. Elle s’arrêta, car tout méchant qui se respecte doit forcément expliquer ses motivations.

– J’espère que les souvenirs créés par le vœu de ton fils vous ont plu, surtout à ce cher William. Quand je t’aurai tué il saura enfin ce que cela fait de perdre un proche.

Entendre qu’elle voulait faire souffrir la seule personne qui lui restait sur terre ne lui faisait pas plaisir. Ça l’énervait même, il fallait le protéger. Pour une fois, Julian ne se fit pas prier et se laissa aller…

– Après je m’attaquerai à sa femme et à tous ses amis.

Il ne voulait pas se contrôler, il voulait protéger son unique enfant. La seule personne qu’il avait toujours aimée sans le connaître. Après tout, ce n’était pas le vol d’une âme de démon qui allait libérer éternellement la bête, il ne s’était rien passé quand il avait tué les vampires. Il les avait juste tués en aspirant le démon en eux. Il s’approcha de Yasgnaul qui riait à gorge déployée. Elle n’eut pas le temps d’empêcher le Drakis, sous l’apparence d’un simple homme, de lui voler son essence vitale. Le Drakis se souvint du vœu que la démone n’avait pas réussi à maintenir pour son plus beau plaisir. Elle ne lui était plus d’aucune utilité, excepté que sa mort pouvait servir ses desseins.

 

Spike et son Scooby gang, euh celui de Buffy, arrivèrent trop tard. Le corps de Yasgnaul gisait à côté de Julian qui se battait contre le changement de ses cellules en écailles dures comme de la roche. Julian avait mal calculé son coup, il croyait la fille entièrement démon. Il s’était trompé, le Drakis avait omis de le lui dire.

Spike ouvrit la chemise de son père pour voir la progression rapide des écailles et les cris de l’homme étaient de plus en plus insoutenables. Son corps était presque tout recouvert de la peau démoniaque. Il ne fallait surtout pas qu’il atteigne le deuxième stade : celui de la mutation d’organes !

– Comment c’est possible ? Il peut prendre l’âme d’un démon ? demanda Alex.

– Un démon n’a pas d’âme. Je l’ai vu aspirer le démon d’un vampire. Mais ça n’a provoqué aucune transformation. Ça a juste tué son adversaire, appuya Buffy.

– Alors il ne devrait pas évoluer, cria Spike apeuré !

– Sauf si, elle n’était qu’à moitié démone, argumenta Rose qui se tenait de l’autre côté de la prison. Ce qui expliquerait pourquoi son vœu était si facile à briser. Car il faut devenir un vrai démon entier pour être un bon démon vengeur.

Tous la regardèrent et Julian en profita pour s’approcher de la tête de son fils, sous la douleur,  Julian ne contrôlait rien, le Drakis commença à prendre l’âme de l’ancien vampire. Il ne pouvait pas s’en détacher, Spike l’avait déjà senti une fois, son âme était en train de se décoller. Il allait mourir tué par son père.

Chapitre XI

L’appartement de Julian.

 

Buffy se précipita et s’interposa. Elle intervint à temps pour garder son fiancé en vie en les séparant avec la faux pour stopper le processus.

– Ça va Spike ?

– Un peu mal à la poitrine, j’ai senti quelque chose qui commençait à s’échapper de mon cœur. Mais ça aurait pu être pire, répondit-il douloureusement.

Buffy l’aida à se relever.

– Il faut sortir de là, dit la tueuse en donnant un coup de pied à ce qui ressemblait à Julian.

Tout le monde sortit de la prison, Angel avait tout vu mais ne pouvait rien faire à cause de la barrière impénétrable que Willow avait mise en place.

– Désolé, je n’avais pas la clef magique, déclara Angel en regardant Willow s’exécuter.

Spike s’assit, exténué, la douleur ne l’aidait pas.

– Va falloir le libérer de ce démon au plus vite, haletait-il.

– On n’a rien trouvé dans son appartement. A part la distorsion due au vœu. D‘ailleurs il était à qui ce vœu ? demanda Giles.

– A moi ! Mais ça ne résout pas le problème, fit-il énervé.

Il passa la main sur son torse, c’était douloureux une âme qui commence à se décoller. Il avait l’impression qu’elle voulait encore partir

– Mais peut-être que c’est revenu à la normale chez lui ? questionna Willow. La pierre doit être là-bas du coup.

– Qu’est-ce qu’on attend ? On y va, emmenez les pierres, ordonna Spike.

Ils s’activèrent.

– Depuis quand c’est lui qui commande ? s’indigna Angel.

– Jaloux, riait Spike. Quand ton père réapparaîtra dans ta vie, promis, tu pourras commander. Mais vu l’intérêt qu’il te portait, ça n’en vaudrait pas le coup !

Angel se retint de lui en coller une. Il avait touché un point sensible, Spike le savait et il ne fallait pas qu’Angel rentre dans son jeu. Ce qui amuserait le nouvel humain et le vampire ne voulait pas lui faire ce plaisir.

– Attendez, il faudrait peut-être emmener, Mr Pratt ! dit Rose. Parce qu’ il sera peut-être trop tard pour le libérer si on s’amuse à perdre du temps à faire des allers retours.

– Mais c’est super dangereux. Il peut s’en prendre à nous ! clama Willow.

– Sauf si on a une superbe sorcière qui peut fabriquer une sorte de bulle portative ! Comme avait fait le moine observateur… suggéra Rose.

– Ok, mais c’est pas moi qui le porte ! répondit Willow en regardant l’homme assommé par la douleur.

Tous se tournèrent vers Spike.

– Quoi ? Vous pensez que je vais le faire ?

– C’est ton père, non ? se moqua Angel ravi de lui renvoyer la balle.

– Depuis 3 minutes 50 ! Ça ne compte pas, puis je ne suis plus un vampire super costaud avec une force surhumaine ! Il faut que je me préserve, donc merci Angel de te proposer. Surtout ne t’approche pas trop de sa bouche, tu pourrais perdre ton âme.

Il marquait un point, il aurait mieux fait de se taire !

 

Arrivés dans le repaire de Julian, Angel le posa dans son canapé, toujours évanoui. Les plaques progressaient encore et avaient recouvert presque toutes les parties de son corps, son visage était encore visible, mais son cou était déjà envahi d’écailles. Le Scooby cherchait dans les moindres recoins la pierre manquante. Ceux qui étaient déjà venus reconnaissaient l’endroit, mais celui-ci avait changé. Il n’était plus plein de vie, plus aucune photo de famille n’était accrochée aux murs, aucun jouet ou dessin ne traînait partout. Cela, ressemblait plus à un appartement vide, à l’abandon.

– C’est déprimant ici ! On dirait l’appart d’Angel ! affirma Spike se moquant de son côté minimaliste !

– Moi au moins, je ne lis pas que des romans à l’eau de rose !

Buffy passa entre les deux pour les séparer. Cette guerre durera-t-elle toujours, même après le mariage ?

Les murs étaient en briques orangées foncées, les fenêtres ornées de barres métalliques aux formes recourbées. Dans le salon, seul trônait un petit meuble en bois, puis de l’autre côté, un petit tonneau contenant un parapluie noir et un sabre asiatique, souvenir de sa période sur ce continent. Puis il y avait le canapé où se tordait de douleur Julian. Spike s’arrêta devant des illustrations posées sur le meuble, de vieux dessins qu’il n’avait jamais vus. Ces deux parents, ensemble, heureux, main dans la main, bien avant sa naissance. L’artiste peintre avait réussi à reproduire le bonheur qui émanait du couple. Il soupira et s’efforça de se concentrer sur ce qu’il cherchait. A côté, il vit quelques articles découpés parlant de Spike.

 

Rose posa les pierres qu’ils avaient sur la table près du mur où seuls un bol asiatique avec baguettes étaient prêts pour le prochain repas. Ils n’avaient rien trouvé sur le journal de Wesley pour savoir comment séparer les deux entités, juste une référence à un manuel et aux pierres. Rose s’en voulait que son peuple, son idole soit responsable de ce qui arrivait à cet homme. Elle voulait tout faire pour l’aider à reprendre une vie normale, malgré la désapprobation de son conjoint qui avait peur de la retrouver blessée.

– Regardez ce que j’ai trouvé dans la table de chevet dans la chambre.

Buffy qui tenait la pierre manquante et le livre les posa à côté de ses sœurs. Giles prit le livre. Celui-ci était marron orné d’or et un dessin de dragon entourait une pierre bleue, une de celles qui se trouvaient sur la table. Il consulta le livre pour trouver comment procéder, mais les seules choses qu’ il trouva fut un langage complexe qui lui était inconnu.

– Pas étonnant que Wesley n’en parle pas ! C’est incompréhensible !

Rose qui tournait les pages décida de prendre la main de Willow, celle-ci rougit, et prit les pierres. Ça y est, toutes les deux, elles sentaient, le livre leur parlait. Les sorcières pouvaient tout comprendre du livre, la naissance des Drakis à partir d’un hôte, la manière de se nourrir, leur enfermement dans une autre dimension, et le moyen de séparer l’homme du démon. Cette dernière page lue, les sorcières s’activèrent pour mettre tout en place. Elles réunirent les pierres dans le bon ordre : la verte à côté de la rouge, ensuite la blanche puis la bleue.

Ensuite Rose laissa Willow lancer le sort. Suite au rituel chanté par Willow, les pierres se jumelèrent pour n’en former qu’une. Elle était magnifique et scintillait, les pierres réagirent et devinrent une entité à part entière. Elle l’approcha de Julian, en continuant de réciter le cantique et lorsque la pierre fut tout près, un cri horrible jaillît. Spike se remémora le retour de son âme tout aussi douloureux. Au moins prendre une vie en tant que vampire était beaucoup moins douloureux que lorsque l’hôte de son père le faisait. Quand tout sera fini, il pourra prendre le temps de connaître cet homme, pour de vrai, sans de fausses images dues à un vœu stupide qu’il avait fait. Il s’imaginait déjà passer du temps avec son père. Il prit Buffy dans ses bras.

– Amour, je peux le mettre sur la liste des invités ?

– Bien sûr !

Le cri était de plus en plus perçant, il y eut une forme qui apparut en partant de Julian. Les filles se dirent que c’était le processus de purification et que le démon s’en allait. Sauf que la forme devenait solide. La créature ressemblait à un homme écaillé sans bouche. Willow avait extirpé le démon pour le matérialiser et non le détruire ! Le Drakis avait les mêmes traits que Julian, il s’était modelé à partir du corps qu’il connaissait. Julian n’avait plus d’écailles sauf les cicatrices qui restaient sur sa peau.

– Je ne comprends pas, on a fait tout ce qu’il fallait et dans le bon ordre, se plaignit Willow.

Le démon ravi de prendre forme, prit part à la conversation. « Savez-vous que ce livre a été écrit par les miens ? Un piège pour les hôtes qui ne veulent pas accomplir le dessein de naissance d’un Drakis par la voie naturelle. C’est une des raisons pour lesquelles je ne t’ai jamais empêché d’accomplir ta quête » pensa-t-il en regardant son ancien compagnon de cellule. « Bien sûr, cette manière contient quelques contraintes, je ne pourrai pas me reproduire tout de suite vu qu’il a fallu que je récupère plusieurs cellules souches dans les pierres pour me matérialiser. Celles qui me servent à infecter un hôte pour ensuite me reproduire ». Julian qui avait entendu cette voix horrible dans sa tête, ne put s’empêcher de s’en vouloir. Il n’avait jamais pensé à un leurre, des larmes lui coulaient sur la joue. L’observateur aurait dû le laisser coincé dans sa montagne plutôt que d’essayer de l’aider.

Le Drakis prit la grosse pierre violette, s’approcha de Julian. Spike qui regardait la scène, courut pour le rejoindre

– Laisse-le !  le pressa-t-il.

Le Drakis avait déjà soulevé sans difficulté, d’une main, l’homme avec qui il avait partagé sa pré-naissance. Il prit l’arme blanche que Julian avait sur lui. « Tu m’as dégoûté de te manger, je n’ai jamais pu te supporter ! Je vais faire souffrir ton fils et ses amis en guise de vengeance ! » Spike courait toujours suivi de Buffy. Cela lui paraissait un temps interminable, pourtant la pièce était petite. Quand il prit son père évanoui dans ses bras, du sang coulait de la bouche de son paternel. Le Drakis l’avait poignardé !

– Willow !!!! cria-t-il désespérément en appuyant sur la plaie.

Une sorcière avec beaucoup de pouvoirs arrivait à guérir les blessés, mais le corps de Julian inconscient ne répondait pas à ses stimuli tellement il était faible. Elle fit la dernière chose qu’elle pouvait : l’envoyer, lui et son fils, aux urgences par téléportation.

Il ne restait que le Scooby gang hébété et le démon qui prit le livre. « On se reverra tueuse, regardez la souffrance que je vais causer grâce à vous ». Et le Drakis disparut, lui aussi téléporté, avec la pierre unique.

– Willow, Rose ! Qu’est-ce qui s’est passé bon sang ! hurla Buffy dépitée.

– On s’est tous fait berner. Les Drakis avaient déjà prévu une solution aux résistants au baiser voleur d’âmes pour naître ! Et on a foncé dedans tête baissée.

– Y a-t-il eu au moins un truc de vrai dans ce livre, questionna Giles.

– Oui, il fallait bien 4 pierres et dans un sens, il a libéré l’humain. Mais aussi le Drakis, ça il ne l’avait pas précisé.

– Donc, on a aucune info fiable et aucune idée de comment l’éliminer ! s’inquiéta Buffy.

– On va chercher, pour le moment il va falloir que tu préviennes ton chef de ce qui se trame. Je pense qu’il doit se rappeler de la manière dont cela s’est passé avec le Drakis lors du vœu de Spike, commenta Willow.

 – Oui, il va être ravi de l’apprendre, je sens que je vais pointer au chômage.

 – Et ça n’inquiète personne qu’il ait pris la pierre dans laquelle se trouvent des cellules souches ?

   – Il a dit en avoir utilisées beaucoup pour se matérialiser, renchérit Giles. Combien il en reste dedans ? En tous cas, il faut l’empêcher de se reproduire sinon ça va être une hécatombe ! s’inquiéta Giles en enlevant ses lunettes et se passant la main sur son front.

 

Chapitre XII

La vision.

 

Buffy avait prévenu Mr Curtil. Énervé, il l’avait envoyée bouler en lui disant de réparer les dégâts. Et qu’il la voulait en poste au plus vite, enfin quand ils sauraient où se situe la bête. En attendant, elle était partie rejoindre son fiancé qui se trouvait dans le couloir de l’hôpital, totalement effondré. Trois heures à attendre et aucune nouvelle. Elle n’aimait pas le voir dans cet état-là, stressé et prêt à péter un câble à tout moment. Il fallait qu’elle le désamorce, alors elle le serra dans ses bras. Il se produisit une chose qu’il n’avait jamais faite depuis l’annonce de la perte de son enfant. Depuis qu’elle le connaissait, elle l’avait toujours vu noyer ses chagrins dans l’alcool, jamais elle ne l’avait vu pleurer et encore moins en tant qu’être humain. Lorsqu’elle vit ses larmes inonder son visage, Buffy tomba encore plus amoureuse. Le chirurgien arriva les interrompant.

– Voilà, nous avons pu stopper l’hémorragie et suturer les plaies internes et externes, il va s’en sortir mais il est très faible. Les analyses ont montré un taux de plaquettes anormalement bas. Ses globules blancs également. Nous pensons qu’il était malade depuis un moment déjà. Comme si quelque chose infiltrait sa moelle… La moelle c’est ce qui fabrique les cellules nécessaires au sang et l’immunité. Avait-il une maladie du sang ? Un cancer ?

– Cette dernière était un démon qui habitait en lui et qui vient de s’en échapper, puis pour le remercier, il lui a offert la jolie cicatrise que vous venez d’opérer ! ironisa Spike.

Le chirurgien se tut, il ne connaissait rien à ce nouveau domaine scientifique depuis que l’existence des démons et vampires avait été révélée au grand public. Il lui faudrait quelques années de formation en plus pour comprendre comment fonctionnaient tous ces démons. Mais c’était plausible.

– Et sa peau toute couverte de cicatrices en forme de petits losanges, c’est une œuvre du démon ? (Ils acquiescèrent d’un signe de tête). Il lui faudra beaucoup de repos.

Spike l’observait derrière la vitre, il n’aimait pas la vision de son géniteur dans cet état, allongé,   endormi, intubé avec une sonde d’oxygène qui le maintenait en vie. Depuis qu’il le connaissait, ses visions réelles de cet homme étaient soit celle d’un prisonnier soit celle d’un homme affaibli et souffrant. Et pourtant, l’enfant en lui avait attendu si longtemps pour le rencontrer, même s’il n’en avait jamais parlé à sa mère. Il avait compris que chaque question à son sujet rendait triste Anne. Alors, il avait tout fait pour la rendre heureuse en étant un fils aimant et attentionné, et il avait réussi : elle était heureuse, du moins le paraissait-elle en sa présence.

Buffy avait reçu un appel de son chef, il avait trouvé le Drakis et la voulait au premier rang.  Elle laissa son amour seul, même si cela lui brisait le cœur de l’abandonner dans de telles circonstances, rappelant à Buffy le moment où sa propre mère était hospitalisée, où elle ne pouvait rien faire qu’attendre. Mais il fallait qu’elle batte ce monstre pour lui, pour sa future famille. Elle passa un coup de fil à Willow et Rose pour apprendre qu’elles n’avaient rien trouvé dans les archives de son clan. La tueuse récupéra sa meilleure arme : la faux des tueuses. Bien sûr, il lui était interdit de l’utiliser dans ses fonctions officielles à la brigade surnaturelle, mais au point où elle en était, elle s’en moquait. Au pire, elle écoperait d’un blâme, un de plus. 

 

Encore un carnage fait par le Drakis, elle ne regarda pas les corps sans vie joncher le sol pour rester concentrée sur son objectif. Elle le trouva en train de drainer des âmes, il semblait plus grand et ses écailles étaient éclatantes !

– Hé bah, ça te fait un sacré poil ! Enfin, de sacrées écailles. C’est toi la boule à facettes de discothèque ?  dit Buffy avec une ironie entendue.

« Ce n’est plus un vœu, je suis beaucoup plus fort que dans tes souvenirs ! Cette faux ne me fera aucun mal !» entendit la tueuse dans sa tête.

– C’est ce qu’on va voir !

Le son que produisait la faux contre le Drakis était métallique et résonnait autour d’eux contre les murs. En effet, il avait l’air beaucoup plus fort que dans le vœu. Mais Buffy faisait tournoyer sa faux qui atterrissait à chaque fois sur une partie différente du corps du monstre. Elle cherchait la faille, tout démon a une faille, elle la trouverait. Mais emportée par l’élan, la faux lui échappa et atterrit plus loin, quand le démon esquiva son dernier coup. Elle courut aussi vite que possible pour la rattraper, se sentant nue sans elle. Le Drakis l’empoigna, il était heureux de pourvoir prendre l’âme d’un être si légendaire dans ce monde. Il espérait que ce serait plus extraordinaire qu’avec la jeune moine, non encore activée. Mais cela lui avait donné un avant-goût. Il fut interrompu par une boule de feu. La fille en profita pour s’échapper et récupérer son arme. Elle regarda en direction de son sauveur ! Willow était là, les yeux noirs de sortie, ça faisait toujours peur à son amie de la voir comme ça, mais la sorcière avait mûri et savait se contrôler. Elle psalmodia une incantation et l’envoya vers le démon qui courut brusquement vers elle pour l’attaquer. Le résultat ne se fit pas attendre, il fut paralysé sur place.

– C’est un sort de paralysie. Ça me prend pas mal d’énergie, je pense tenir au moins une ou deux heures, mais pas plus. Cela nous laissera le temps de trouver un moyen de s’en débarrasser.

Buffy sourit regardant le monstre figé  comme de la pierre.

– Tu crois qu’ils en voudraient au musée ?

 

Au QG, toute la troupe était réunie pour faire un brainstorming.

Rose proposa de la paralysie en alternant de sorcière en sorcière, Buffy de l’empailler, Alex de le transformer en statue qui servirait à la fête foraine.

Giles soupira. Parfois, il se sentait las de travailler avec des jeunes adultes, mais il savait que derrière ces blagues, ils avaient tous besoin de se détendre. L’Anglais, pour cela, s’était fait une tasse de thé qu’il avait partagé avec l’Irlandais Angel. Giles réfléchit, il lui semblait avoir vu plusieurs choses dans le cristal, mais cela s’était passé trop vite, il n’avait pas eu le temps de les distinguer.

– Et pourquoi pas l’envoyer dans un autre monde ? proposa Dawn.

– Quel monde proposes-tu ? Qui aura la charge de ce monstre à notre place ? questionna Giles tiré de sa rêverie.

– Euh y a celui où on a envoyé tous les anciens.

– C’est trop dangereux de rouvrir la brèche, on ne sait pas si Illyria s’est débarrassée de tout le monde, s’inquiéta Angel.

Et pourtant, il était le premier à vouloir l’ouvrir pour récupérer sa bien-aimée, il était patient, il avait l’éternité devant lui, ainsi que l’ancien.

Il ne voulait pas tenter le diable.

– Bah peut-être qu’on pourrait lancer une expédition pour vérifier !

– Non, même si j’aimerais beaucoup la revoir, il faut attendre encore, intervint Angel tristement.

Illyria lui manquait de plus en plus, il ne savait pas s’il devait l’oublier ou continuer de l’attendre. Après tout ils ne s’étaient rien promis !

– Bon quelqu’un a une autre idée ? (…). Non, moi j’en ai une, continuer les recherches ! Vite.

Giles se précipita vers d’autres livres, qu’il n’avait pas feuilletés.

Willow s’efforçait de participer aux recherches dans les manuels, mais il lui fallait éviter tout effort physique pour économiser ses forces. Elle aurait bien aimé faire comme Buffy, s’assoupir et baver sur le livre de Giles, mais cela aurait été trop dangereux. Car elle avait peur de ne plus contrôler le sort, et aussi que Giles lui reproche d’avoir abîmé un de ses précieux ouvrages. Ils n’avaient pas plus de piste qu’avant, juste une lueur d’espoir qu’ils auraient zappé un passage ou quelque chose qui se trouvait sous leurs yeux depuis le début. Mr Curtil, avait placé un périmètre de sécurité autour du démon et devait les prévenir si la bête se réveillait. Ce qui leur laissait du temps, Buffy y avait placé un tour de garde de deux tueuses en plus.

 

Buffy voyait Anne qui tenait Spike dans ses bras, elle semblait si douce, si maternelle. Elle n’avait jamais rencontré la mère de son fiancé, et voyait tout l’amour qu’elle lui portait. Tout à coup, elle se retrouva observant le jeune Spike bébé dans le cocon familial, entouré de ses deux parents attentifs et aimants. Elle remarqua qu’ils ne pouvaient pas la voir.

– C’est un faux souvenir, faisant partie du vœu de William. Mais je l’aime beaucoup, je préfère cette image plutôt que celles que le Drakis me partage.

C’était Julian assis à côté d’elle s’émerveillant aussi de la scène. Il avait vraiment l’impression d’avoir fait partie de sa vie grâce à ses faux souvenirs, il pouvait contempler sa femme et voir grandir son fils. Il ne voulait pas oublier.

– Bientôt vous pourrez créer de vrais moments ensemble, il faut que vous guérissiez d’abord.

Il lui sourit, Buffy comprit de quel côté de la famille Spike tirait tout son charme. Puis elle s’interrogea.

– Vous avez les souvenirs du Drakis ? Pourtant il n’est plus connecté à vous ?

Il se racla la gorge, perplexe.

– En ce moment, non, mais il m’a laissé sa mémoire en héritage. Pendant qu’il essayait d’envahir chaque partie de mon être, la mémoire de ses ancêtres se créait aussi en moi dans une partie de mon cerveau. D’ailleurs j’ai très mal à cet endroit de la tête.

Il se massa le crane pour essayer d’estomper la douleur qui y résidait.

– Vous avez quoi comme souvenir ?

Il regarda son jeune fils dans les bras de sa femme, puis se résigna à changer d’endroit.

– Je vais te montrer.

Le décor changea, il se retrouvait tout en haut sur une montagne froide, enneigée, donnant sur une plaine tout aussi blanche. Vêtue d’un simple T-shirt, Buffy n’avait pas froid.

– Regarde en bas, c’est leur monde. Un parmi tant d’autres qu’ils ont menés à leur perte.

Il y avait des milliers de Drakis qui vivaient là, qui s’activaient au milieu de grandes maisons en bois. Ils n’étaient pas seuls, ils avaient pour esclaves des humains et s’en servaient pour créer leurs habitations. Buffy était horrifiée, elle entendait les coups de fouet résonner de sa place et lorsqu’un esclave ne donnait pas satisfaction ou montrait des signes de faiblesses : ils lui prenaient son âme.

– Voilà, ce qui arrive quand ils conquièrent une planète.

Buffy regarda de plus près. Ils n’y avaient aucun enfant Drakis, seulement des adultes. Elle distinguait les magnifiques écailles dont les couleurs pouvaient varier pour chaque être. En observant plus attentivement, elle remarqua une dispute entre deux Drakis. L’un, voyant qu’un esclave n’était pas rentable, voulut se nourrir de son âme, mais l’autre l’interrompit en crachant un jet de flammes.

– Comment a-t-il pu faire ça ? s’inquiéta Buffy.

Julian chercha dans les souvenirs des Drakis.

– C’est un Drakis femelle. Ce sont des hybrides, leurs ancêtres sont des dragons, d’où ce nom de Drakis, les femelles sont les plus fortes ayant gardé leur faculté de cracher du feu en plus du vol d’âmes. Elles possèdent aussi de petites ailes.

La blonde n’arrivait pas à se débarrasser du Drakis de Julian et si les femelles étaient beaucoup plus fortes, comment allait-elle faire ?

– Si vous avez accès à sa mémoire et même les souvenirs de ses ancêtres, savez-vous comment l’exterminer ?

– Il ne m’a jamais laissé l’accès à cette info, fit-il ennuyé. Parce que je l’aurais fait depuis longtemps sinon.

Le décor changea, il était revenu auprès de sa famille. Julian ne voulait pas en voir davantage.

– Il n’est plus là pour vous en empêcher. Cherchez un peu plus, s’il vous plaît. Je suis sûre que vous pouvez nous aider ! insista la tueuse.

Le stress du père se ressentait, le décor changeait en fonction des souvenirs, qu’ils soient réels ou tirés du vœu, ils étaient tous affreux : le moment où il tua sa femme vampire, le moment où il aspira l’âme de la tueuse asiatique et les autres meurtres commis par son hôte démoniaque.

Il ferma les yeux espérant ne plus les voir. Buffy comprit son désarroi.

– Je ne peux pas, je suis désolé. Je ne vois que carnage… c’est trop dur… je suis désolé… c’est au-dessus de mes forces …Je suis bien ici, avec ma famille, enfin.

Le décor revint au pouponnage. Julian se regardait tenant dans ses bras son fils qui gazouillait, il sourit à cette image de bonheur. Buffy essaya de trouver les mots pour le convaincre mais se retrouva face à Alex qui la secouait. Elle se rendit compte qu’elle venait de faire un rêve prémonitoire, rêve qu’elle aurait tant aimé prolonger.

– Il faut aller à l’hôpital voir Julian, j’ai l’impression que son subconscient, qui contient la mémoire du Drakis, peut nous aider à l’exterminer !

Tous la regardèrent avec étonnement.

    – J’ai eu un rêve prémonitoire !

Buffy leur expliqua le rêve qu’elle avait fait dans les souvenirs de Julian, le monde des Drakis et la différence homme et femme.

Giles comprit enfin ce qu’il avait vu dans le cristal : des milliers de fœtus ressemblant à des milliers de dragons.

   – S’il inocule un fœtus dans un corps de femme alors il sera beaucoup plus difficile de les exterminer dit Giles en buvant sa tasse de thé froid.

 

Chapitre XIII

L’aide de Rose.

 

L’infirmière et l’aide-soignante venaient de sortir de sa chambre. Elles avaient passé une heure à soigner sa plaie au ventre, à passer de la pommade grasse sur sa peau abîmée par les cicatrices laissées par les écailles. Et par-dessus tout, elles avaient tenu à lui parler, lui poser des questions. Julian n’avait plus l’habitude de cette sociabilité, lui qui avait passé son temps à fuir ses semblables pour éviter les désagréments.

Il était fatigué, même si ce matin il avait reçu 2 culots de sang pour faire remonter ses globules rouges, le Drakis ne protégeait plus son organisme. Cette dernière pensée le fit sourire, il était enfin libéré. Il avait récupéré son corps, même s’il était différent, c’était le sien.

Il se sentait encore enfermé dans cette pièce, mais il avait entendu les soignants dire qu’il allait pouvoir recevoir de la visite cet après-midi. Alors il l’attendait. Quand il vit sa tignasse châtaine entrer dans la pièce, son cœur s’accéléra de joie. Son fils était venu le voir avec sa fiancée ! Il déchanta vite quand il vit qu’ils n’étaient pas venus seuls : ils avaient emmené les sorcières ! Il serra les dents.

 

Tout le monde le salua. Buffy fit un large sourire à son beau-père. Julian essaya de faire abstraction de ce qui le gênait et dit à la fiancée :

– Tu étais dans mon rêve, tu paraissais si réelle.

– Bien c’est pour ça que je suis venue.

Il regarda son fils étonné, il ne comprenait pas comment elle pouvait savoir pour le rêve.

– C’est un truc de tueuse, les rêves prémonitoires, précisa Spike.

– Vous venez de me voir dans votre rêve, et j’étais bien présente. Je me souviens de tout ce que vous m’avez montré. Mais, je voudrais savoir plus de choses sur les Drakis. Et je sais que ce monstre vous a laissé des souvenirs. Il va falloir les exploiter à fond.

Le malade fit la moue car il comprit ce qu’elle voulait.

– Je ne sais pas faire ce que tu me demandes, j’en suis incapable. Et je refuse d’en savoir plus sur cette créature, j’aimerais oublier qu’elle a fait partie de moi et ce qu’elle m’a fait faire!

Spike décida d’intervenir, il voyait de quoi il parlait.

– Je comprends ta colère, je suis passé par là. J’ai fait des choses horribles en tant que vampire et je l’ai battu. J’ai vaincu la créature maléfique en moi ! Mais il a fallu que je me batte pour ça, je sais que tu peux le faire ! On a le même sang !

Julian était heureux d’avoir entendu ces mots prononcés dans sa bouche, heureux de voir son fils si sûr de lui.

– Ok, mais je ne sais pas comment m’y prendre, acquiesça-t-il encore hésitant.

– Oh ne vous inquiétez pas pour ça, nous avons une superbe sorcière pour vous aider à explorer les méandres de votre cerveau, précisa Willow.

– Tu as les pieds qui enflent ma belle, riait Buffy. Et tu dois te préserver pour paralyser tu sais qui.

– Elle ne parlait pas d’elle, murmura Spike en lui donnant un coup de coude. Elle parle de Rose, et sa méditation.

– Je ne vais pas pouvoir. J’ai changé d’avis, balbutia Julian refusant de confier son esprit à une disciple de celle qui lui avait inoculé le Drakis.

– Comment ça ? fit Buffy interloquée.

– Je ne peux pas faire confiance à une sorcière.

Julian était hanté par le souvenir de celle qui lui avait voler sa vie, sa femme et son fils. Celle qui avait fait de lui un monstre. Il en était débarrassé, mais s’allier avec une sorcière de la même tribu que cette mégère, c’était au-dessus de ses forces !

– Je vous comprends, répliqua Rose qui sortit de l’ombre. Une sorcière vous a fait du tort et vous cherchez à les fuir. Moi aussi, elle m’a blessée. C’était mon idole, j’ai appris ses préceptes par cœur, sa bonté est connue dans toute notre tribu. Mais cette sorcière n’a jamais parler de votre kidnapping,    des choses horribles qu’elle vous a fait subir.

Rose s’arrêta, en larmes. Depuis qu’elle connaissait la vérité sur les agissements de son idole, son monde s’était effondré. Elle ne savait plus qui croire, mais elle voulait réparer. Elle reprit tant bien que mal.

– Je peux vous aider, je n’utilise aucune magie, seulement des plantes. C’est la loi de mon peuple. Bien sûr, on est un peu sorcière, mais jeter un sort est interdit chez nous. Au nom de mon peuple, je vous dois des excuses.

Julian réfléchit en regardant son fils. Son William qui était devenu un vampire, qui avait combattu le démon en lui pour récupérer son âme et ensuite devenir humain. Son fils qui s’est entouré de tueuses, sorcières. Si son enfant leur faisait confiance, pourquoi pas lui ? Il inspira, fermant les yeux, il se décida.

– OK.

 

 Rose avait préparé quelques bougies et une infusion de fenouil. Cette boisson donnait à celui qui la boit, un don de claire vision. L’homme la regardait ne sachant que faire, mal à l’aise, les autres quittèrent la pièce pour les laisser tranquilles. Rose expliqua comment elle allait le guider et que s’il le désirait, il pourrait partir à tout moment. Il but, le liquide brûlant réchauffa sa gorge, puis il ferma les yeux, nerveux, mais l’odeur des bougies parfumées l’aida à se calmer et à se recentrer, Rose mit ses mains dans la sienne. Elle lui parla posément, lui demandant de se détendre et le guida.

Rose parlait, lui indiquait où aller, mais comme cela ne donnait rien, elle tricha avec un peu de magie en espérant que Julian ou Willow ne verrait rien.

Ils plongèrent ensemble dans son esprit, il se revoyait prenant plaisir quelques minutes plus tôt avec son fils, dans le faux souvenir du poupon. Rose dut intervenir pour le recentrer sur la recherche. Il se revit en haut de la montagne, observant cette foule en bas et Rose l’invita à se rapprocher du village. La peur l’envahit de se confondre avec tout ce peuple de Drakis autour de lui. Elle lui promit qu’ils ne le verraient pas, comme dans son souvenir précédent avec sa femme et son enfant. Ils descendirent. Il ne savait pas trop où chercher, il entra dans une maison qui avait l’air différente des autres, car plus grande et mieux située. Peut-être une sorte de maison bourgeoise  chez ces monstres, pensa-t-il. Il y avait une fête car il entendait de la musique, il s’approcha, toujours accompagné de son ange gardien. Il s’était trompé, ce n’était pas des chansons festives mais une incantation faite par un humain. Celui-ci était en cellule, il était vieux, grisonnant et sale. Il se retourna vers les invités. « Tu es là » entendit Julian dans sa tête.

Cela le perturba, car Rose lui avait dit que ni monstre ni personne ne le verrait. Il regarda la jeune fille qui semblait n’avoir rien entendu.

« Je t’attendais, je suis le créateur de ces monstres. Je ne voulais pas, mais ils ont pris le dessus » en disant cela, sa toge laissa apparaître sa peau constellée de traces, celles que Julian portait désormais sur sa propre peau : les cicatrices des anciennes écailles.

« Je suis leur premier hôte, depuis ils se sont multipliés. Tu cherches comment le vaincre ? Il n’y a qu’une seule solution, je pense qu’elle ne va pas te plaire. Veux-tu néanmoins l’entendre ? »

Il hésita, mais son fils lui avait demandé, alors il hocha la tête. Quand il eut la réponse, il n’en crut pas ses oreilles et voulut la repousser.

« Tu n’as pas le choix, regarde ce qu’ils ont fait de mon monde ».

Julian ne voulait pas ça, la tête étourdie il demanda à la sorcière de le ramener.

 

C’était encore flou quand il se retrouva dans son lit.

Willow dans le couloir, sentait des vibrations d’une sorcière puissante, ça ne pouvait pas être Rose. Elle était censée aider Julian à éclaircir ses pensées par une simple méditation, puis elle n’avait jamais travaillé son don. Comme cela ne dura que quelques instants, elle en conclut que cela devait être juste une courte visite dans une chambre de l’hôpital. Mais cette puissance était exceptionnelle, elle aurait aimé rencontrer cette personne.

Rose avait ouvert la porte et laissa entrer la troupe. Willow interrogea Rose sur ce qu’elle venait de ressentir, mais celle-ci déjà occupée, n’avait pas pris le temps de localiser la force de cette source.

Julian était entouré de la troupe de la tueuse qui attendait une solution. Il inspira fortement, il ne savait pas quoi leur dire ni ce qu’il allait décider. Les regards étaient à la fois insistants et pleins d’espoir.

– Mais qu’est-ce que vous faites là ? Les visites sont terminées depuis au moins 20 minutes, cria l’aide-soignante qui ramenait le souper. Sortez d’ici et laissez ce pauvre homme se ressourcer.

– Avant qu’on y aille, j’aimerais savoir, demanda Buffy en le regardant droit dans les yeux.

Être sauvé par le gong, ne donne parfois qu’un court répit, pensa Julian Pratt. Il ferma les yeux, il n’était déjà pas apte à entendre la réponse lui-même, alors la transmettre…

– Oh, mais cela peut bien attendre demain ! Allez, il a besoin de repos, revenez demain, insista la soignante en les poussant dehors.

Le Scooby sorti, Spike jeta un dernier regard sur le paternel et s’en alla, main dans la main avec sa bien-aimée.

 

– Rose qu’est-ce qui s’est passé, interpella la tueuse. Vous n’avez rien trouvé ?

– Je ne sais pas, je n’étais pas avec lui, mentit-elle.

– Il faut y retourner, insista Spike.

– Comment ? L’infirmière ne nous laissera pas retourner là-bas, observa Willow. Et le pauvre homme avait vraiment l’air exténué. Ça me fait mal au cœur de le voir dans cet état.

– Sauf si, je me base sur ce que j’ai vu pendant la méditation et j’agrandis les recherches à partir de là, réfléchit Rose.

– Je croyais que tu n’avais rien vu, s’étonna Willow.

– Euh, je crois que j’ai dû apercevoir une bride, bafouilla-t-elle. Je ne sais pas ce que j’ai vu.

Qu’est-ce qui lui avait pris, elle en avait trop dit.

– Ok je vais avec toi ! L’interrompit Spike qui sentait le regard fâché de son amour. Je crois que cela me concerne plus que tout le monde. Je te raconterai tout après.

     – Ok. Le Scooby va se reposer, surtout Willow qui doit contenir un démon, et vous vous faites ce que vous avez à faire. On se tient au courant, ordonna Buffy.

 

Chapitre XIV

Le choix.

 

Julian n’arrivait pas à trouver le sommeil, sa plaie lui faisait mal et il était encore tiraillé par le choix qu’il avait à faire, et les ronflements de son nouveau voisin ne l’aidaient pas. Retrouver un membre de sa famille était un pur bonheur pour lui et il avait tellement envie d’en profiter. Il n’avait qu’à guérir et éviter le Drakis. Puis avec son fils, pourquoi pas faire une sortie ensemble ? Cela serait pas mal pour débuter ! Dans le vœu, William et lui adoraient aller à la pêche ensemble, ils pourraient faire de même ? Mais d’un autre côté, il savait ce qu’allait devenir ce monde si personne n’intervenait. Une tueuse n’y pourrait rien, elle se ferait tuer. Il réfléchit longtemps. La voix de l’homme résonnait toujours dans son esprit, elle tournait en boucle comme un rappel à l’ordre. Que devait-il faire ?

 

Rose avait choisi d’emmener Spike dans sa salle de méditation au centre d’émancipation des femmes. Elle savait que Willow n’était plus là et qu’elle était entourée de non sorciers. Elle pourrait donc se lâcher.

Elle expliqua à Spike comment procéder. L’ancien vampire paraissait agacé, il pianotait sur la table. Elle lui demanda de prendre de grandes inspirations et expirations pour se recentrer.

Puis Rose recommença le rituel, elle était parvenue sans trop de difficultés à retrouver le passage où Julian et elle visitaient le monde des Drakis. Ils étaient entrés dans le souvenir que Rose avait vu avec Julian, ils suivaient le chemin qu’elle avait parcouru, quelques heures plus tôt avec Julian, en suivant à distance les deux voyageurs. Ils arrivèrent devant l’homme prisonnier. Rose revivait la même scène, mais ne voyait rien de plus… Pourtant, l’ancien vampire qui observait son paternel, trouvait qu’il réagissait bizarrement. Il avait toujours eu un don pour sonder les gens. Il vit les cicatrices de l’homme emprisonné : exactement les mêmes que son père aurait toujours sur lui. Il en conclut que lui aussi avait dû être possédé par un Drakis.

– Dis, y’a pas moyen de rembobiner et d’avoir le son digital surround ? demanda Spike.

– Comment ça ? Personne ne parle !

– J’ai comme l’impression qu’il y a de la télépathie dans l’air ! Ils ont été tous les deux infectés par un Drakis. Et on sait, qu’ils sont télépathes. Ils doivent avoir conservé quelques restes, du moment qu’ils ne me volent pas mon âme durement acquise, cela me va !

Rose venait de voir les cicatrices, les mêmes qui apparaissaient sur Julian au niveau de sa main gauche. Elle se concentra alors sur une marche arrière, et tenta de trouver une sorte de fréquence radio pour capter ce qu’ils se disaient. Cela lui demanda beaucoup d’énergie, elle dut recourir à bien plus de magie qu’elle n’en utilisait habituellement. Elle espérait que personne ne se rendrait compte de ses capacités, qui dépassaient la simple préparation de décoctions de plantes médicinales.

 

Julian transpirait, il avait fini par se décider, pour éviter de rouvrir la plaie, il vola le fauteuil roulant de son voisin. Il était difficile de quitter l’hôpital sans se faire voir, et sa blessure limitait considérablement sa mobilité. Mais il était prêt à tout tenter. Il avait pesé le pour et le contre et avait arrêté son choix sur l’option qui lui paraissait la meilleure pour l’humanité.

 

Regarder un film sans avoir le son avait toujours été frustrant pour Spike. Surtout qu’il n’avait jamais pris le temps d’apprendre à lire sur les lèvres, il apprenait un peu l’ASL (Amercian Sign Language) pour la petite Joyce, mais cela ne lui était d’aucune utilité ici. Même à l’époque où il était vampire et avait l’éternité pour tout apprendre, il s’était contenté de la maîtrise du langage démoniaque fyral, car il les avait sous ses ordres, et de quelques brides d’autres langues. Là, son temps était compté depuis qu’il était devenu humain, et ça le frustrait d’autant plus de ne pas avoir profité du jour de la marmotte. Pendant que Rose essayait de répondre à sa demande, il parlait à voix haute pour inventer une conversation tentant désespérément de comprendre l’entretien entre son père et le vieil homme. Puis tout d’un coup, tous deux entendirent l’échange entre Julian et le prisonnier :

« Je t’attendais, je suis le créateur de ces monstres. Je ne voulais pas, mais ils ont pris le dessus. »

La voix semblant venir du plus profond des ténèbres leur glaça le sang

 « Je suis leur premier hôte, depuis ils se sont multipliés. Tu cherches comment le vaincre ? Il n’y a qu’une seule solution, je pense qu’elle ne va pas te plaire. Veux-tu néanmoins l’entendre ? »

Spike vit Julian hocher la tête, il crispa ses mâchoires, appréhendant ce qui allait suivre.

« Le seul moyen de tuer un Drakis est que l’hôte avec qui il a partagé sa mémoire, celui qui l’a hébergé pendant sa transformation, oblige ce même Drakis à lui prendre son âme. C’est toi qui sauveras ton peuple ! »

Julian refusa en secouant la tête.

« Tu n’as pas le choix, regarde ce qu’ils ont fait de mon monde. J’étais le premier a avoir été infecté par les pierres. J’ai trouvé le moyen de m’en débarrasser en l’extirpant pour de bon, mais il a quand même survécu. Je pense que c’est aussi ce qui t’est arrivé ? Il a pris d’autres âmes et dès qu’il a eu assez de force pour se reproduire, il a contaminé mes amis, ma famille, les voisins. Je savais comment l’arrêter, mais j’ai espéré une autre solution. Pourtant sacrifier un homme est facile, tandis que le demander à une population entière pour se débarrasser d’eux, l’est beaucoup moins »

Julian ne voulait pas ça, la tête étourdie, il demanda à la sorcière de le ramener.

Voilà, la partie que Rose n’avait pas eu. Spike essayait de retenir ses larmes. Il comprenait pourquoi son père ne voulait rien dire. L’enfant en lui ne l’aurait pas laissé faire ! Et ne le laissera pas faire.

Il allait prévenir le groupe.

 

Après une dispute sur le fait de laisser mourir ou non Julian pour sauver l’humanité, le Scooby Gang se rendit vite à l’hôpital. Rose préféra décliner l’invitation et alla voir chez elle son fiancé, se disant fatiguée. Arrivés au bâtiment blanc, la sécurité refusa de les laisser entrer jusqu’à ce que Buffy présente sa carte de membre de la brigade surnaturelle, passe-partout.

– Buffy Summers. Multipass ! Je ne me lasserai jamais de faire ça !

Le lit de Julian était vide et son voisin râlait à propos d’un fauteuil. Spike trouva un mot à son intention sur l’adaptable. Il soupira en le prenant.

Willow qui s’était à peine reposée, sentait que ses forces diminuaient.

– Je suis désolée, mais je ne vais pas pouvoir le retenir plus longtemps. Je vais devoir lâcher le sort si je ne veux pas tomber dans les pommes.

– Rose ne peut pas prendre le relais, le temps qu’on trouve une solution pour sauver l’origine de mon ADN ? demanda Spike.

– Non. Ce n’est pas une vraie sorcière. Son peuple utilise beaucoup la méditation ou les potions, mais aucun sort.

– Ouais, sauf quand il faut enfermer un amant récalcitrant, railla Spike.

Buffy s’approcha de son bien-aimé, la tête démoralisée, lisant la lettre d’adieu de son père.

– On trouvera une solution, je te le promets.

– La faux, est-elle assez puissante pour détruire la pierre, demanda Giles ? Car, c’est là qu’il doit stocker les embryons de futurs Drakis.

– Peut-être, vous pensez que ça pourrait marcher ? Le problème c’est que c’est le Drakis qui l’a. Un, il a puisé dans la pierre pour trouver la force de s’incarner et cela lui prendra plus de temps pour se reproduire. Et deux, il a laissé la seule personne qui peut le tuer en vie, dit Spike.

– Il faut essayer, je ne vois pas d’autre solution pour le moment, dit l’observateur en nettoyant ses lunettes. Il faut détruire cette pierre !

– Je suis désolée, il va falloir que je lâche le sort.

– Merci Willow, on se charge du reste ! rassura Buffy qui avertit vite son chef de faire déguerpir ses hommes.

 

Dans son petit village, en campagne de San Francisco, Rose fouilla partout dans les affaires de sa tribu situées dans une maison à l’écart des autres. Elle ne trouva pas ce qu’elle cherchait.

– Tu fais quoi ici ? demanda son fiancé.

C’était une pièce dont l’accès n’était autorisé qu’aux seules sages. Rose y était entrée une fois avec l’une d’entre elles brièvement, elle savait qu’elle l’avait aperçu ce jour-là, le bibelot qu’elle cherchait.

– Je cherche à aider

– En fouillant dans le coin de la magie noire, tu sais bien que c’est interdit et que seule une décision du conseil des sages peut t’autoriser à prendre ce que tu veux ?

– Je sais, mais le temps me manque. Je cherche à réparer ce que notre soi-disant sorcière parfaite a brisé. Elle a détruit une vie, et a toujours prétendu le contraire !

– Ok, elle était amoureuse et sa tête a déraillé, mais tu n’y peux rien ! Tu ne peux rien y changer !

Elle trouva enfin ce qu’elle cherchait et le mit dans sa poche.

– Je ne suis pas d’accord avec ce que tu vas faire, je vais prévenir les anciens !

Elle regarda son amoureux droit dans les yeux et partit. Rose savait que ce qu’elle faisait était juste.

Elle n’avait pas besoin de prendre plus, le reste, elle l’avait toujours eu en elle.

Chapitre XV

Le baiser du Drakis.

 

Le Drakis était là, le sort avait pris fin. Ayant retrouvé toute sa motricité, il se rua sur le premier policier qu’il croisa. Après le coup de fil de leur chef les prévenant de la réanimation du Drakis, le vieil agent n’avait pas eu le temps de s’éloigner assez vite. Or, un Drakis, court très vite surtout quand il est animé par la faim.

– Hey l’affreux !

Le Drakis jeta le cadavre à terre et se tourna vers la voix qu’il haïssait.

« Je croyais t’avoir tué ».

– J’ai bien survécu à notre colocation ! s’approcha Julian une épée à la main. Et ce n’était vraiment pas rose, tu oubliais tout le temps de rabaisser la lunette des toilettes !

« Tu sais bien que ton épée de chez tes moines tibétains ne me tuera pas ».

Julian était nerveux, il savait encaisser les coups, se battre comme on lui avait appris chez les moines, mais comment obliger un démon à lui prendre son âme ? Surtout, que le démon devait savoir que cela le mènerait à sa perte. Il se leva de son fauteuil, il était temps pour lui d’oublier sa douleur pour mener son dernier combat. Il entendit le rire froid du monstre dans sa tête.

 

Le Scooby gang arriva à temps, Julian n’était pas encore mort. Mais les bruits de combat et les chocs de l’épée contre les écailles en acier résonnaient au loin ce qui les précipita.

– Il faut l’empêcher, cria Spike haletant.

– Qu’est-ce que fait Rose de l’autre côté ? demanda Willow. Pourquoi elle n’intervient pas !

– Tu crois quoi ? Elle va lui jeter des fleurs avec sa petite fiole et le Drakis va se transformer en un gentil toutou ? railla Spike en la voyant là-bas.

En effet, la sorcière se trouvait tout près du combat, elle attendait quelque chose mais quoi ? Pourquoi se met-elle en danger se demanda la rouquine inquiète pour elle.

 

Le Drakis connaissait chaque parade que Julian avait apprise dans son monastère. Pendant tout le temps de son apprentissage, le démon était présent et apprenait lui aussi. Le monstre enfermé, avait exploré chaque petit souvenir que son hôte possédait en attendant sa transformation. Julian en était conscient, ce qui rendait sa tâche plus ardue, il lui était difficile d’inventer une nouvelle botte que le démon ne connut pas. Le Drakis avait eu le temps de sonder l’homme, de le connaître dans ses moindres recoins.

« Tu te fatigues pour rien, plus personne ne peux m’arrêter désormais, même pas ton fils et sa tueuse. Quand j’aurai assez de force, je remplirai ma pierre de ma semence. Les fœtus se développeront et ensuite je les infecterai. Une Drakis avec une force de tueuse ? Imagine la puissance ! Je n’aurai pas besoin de ton fils par contre, ta descendance me débecte autant que toi. »

 Il désarma l’humain si facilement, Julian était vaillant, mais pas assez fort pour battre un démon, qui le prit par le cou et ramassa l’épée.

« J’ai assez joué avec toi. Une dernière volonté peut-être ? ».

Julian marmonna quelque chose, le Drakis curieux ne put s’empêcher de se pencher vers lui, oubliant que c’était son créateur. Julian en profita pour s’approcher encore plus, sa bouche tout près de celle du Drakis. A moins d’un centimètre, son appétit ne put s’empêcher d’aspirer l’âme de l’homme. Aux portes de la mort, Julian avait puisé son inspiration dans les souvenirs qui lui étaient si chers : cette séance de cinéma en famille. Le démon qui n’était pas en lui durant ces moments fictifs, ne connaissait pas cette scène. Lorsque la sorcière avait brisé le vœu de la démone, le Drakis avait retrouvé sa prison humaine mais il n’avait pas pris le temps de sonder cette mémoire récente.

 

Rose se rapprocha d’eux rapidement, et construisit une boule de protection autour d’eux trois. Personne ne pouvait pénétrer dans la bulle.

Spike le cœur pincé courait encore plus vite.

Le Drakis avait presque fini de prendre l’âme de Julian, et à la microseconde où il n’avait presque plus d’âme, Rose posa sa main sur l’homme. Elle créa un pont artificiel entre leur corps puis fit une incantation. En l’absence d’âme, cela permettait de continuer de faire fonctionner la pompe et le cerveau normalement. Rose devait juste partager les battements de son propre cœur, son sang se mêlait à celui de Julian pour oxygéner ses cellules. Cela le maintenait en vie, même si sans âme, il ressemblait à un légume. Par cette action, Rose faisait appel à la magie noire et perdait des moments de sa vie pour en donner à celui qu’elle voulait préserver.

Osiris qui ne l’entendait pas de cette oreille, apparut, son visage horrible criait et essayait de passer la protection de Rose mais en vain. Elle espérait juste que le Drakis mourait rapidement, pour passer à la seconde étape de son plan. Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait. Des brides de sa vie passaient à l’homme, elle se sentit vieillir, devenir plus fatiguée.

Le Drakis, n’avait pas voulu faire ça, mais dès qu’une âme était trop près, il ne pouvait s’empêcher de la récupérer. Pourtant il savait qu’il ne fallait jamais prendre l’âme de son créateur, que cela le mènerait à sa perte. Il sentait son cœur se disloquer, et les dernières âmes qu’il avait prises, encore vivantes en lui, tentaient de s’envoler. Rose sortit la boule de Thésulah qu’elle venait de voler, repéra l’âme de Mr Pratt et improvisa le rituel. Le Drakis mourût, il fallait qu’elle se dépêche. Osiris ne voulait pas la laisser faire, il commençait à en avoir assez de ces sorcières qui récupéraient ses morts, il devint plus insistant !

– Ni morts ni vivants, j’appelle les esprits du royaume du milieu. Nici mort nici al flinçtei, te invoc, spirit al trecerii. Reda trupului ce sépara omu de animal, cu ajutorul acestui magic glob de cristal. Quod perditum est, in venietur.

Le Scooby gang était devant la bulle de protection, le Drakis au sol, et il voyait Rose vieillir et reconnaissait le sort de restitution d’âmes. Willow reconnut Osiris, celui qui l’avait empêchée de ramener à la vie sa bien-aimée Tara.

– La mort ne veut pas qu’on lui prenne son mort, il faut l’empêcher d’accéder à Rose, dit Willow jetant un sort à Osiris. Elle est en train de restituer son âme, il ne faut pas qu’Osiris l’en empêche !

Buffy vint à sa rescousse donnant des coups de faux à la tête flottante, mais elles furent toutes les deux projetées en arrière !

-Te implor Doamne, nu ignora accasta rugaminte ! Lasa orbita sa fie vasul crei va transporta sufletul la el ! Este scris, aceasta putere este dreptul poporuil meu de a conduce. Asa sa fie ! Asa sa fie ! Acum !

Julian inspira, un grand souffle venait de lui parcourir le corps, il reprenait son âme, ainsi réanimé le père de Spike reprit doucement conscience. Rose enleva sa main, plus besoin de l’aider à vivre. Elle avait pris au moins une bonne dizaine d’années en quelques minutes. Cela l’avait fatiguée, mais elle ne regretta pas son choix, elle avait le cœur apaisé d’avoir aidé un homme que sa tribu avait fait souffrir sans le savoir. Osiris sourit et les regarda méchamment.

– Vous ne vous en tirerez pas comme ça, d’abord vous ramenez une tueuse à la vie, et toi, tu m’as empêché de prendre cet homme en sacrifiant quelques années de ton existence. Je viendrai donc te prendre plus tôt que prévu. Mais, je ne vous laisserai plus faire, souligna-t-il en disparaissant.

Rose épuisée, mais se sentant en sécurité, enleva le sort de protection.

Buffy approcha du Drakis, le secoua pour voir si par hasard il bougeait encore. Giles récupéra la pierre accrochée à la bête. Buffy comprit où il voulait en venir et la détruisit à coups de faux puis elle s’attaqua à l’armure du Drakis. Cette dernière se brisa et éclata en mille morceaux que Willow intercepta et détruisit magiquement. Plus personne ne pourra infecter d’humain sur cette Terre !

Spike, ravi, aida son père, encore sous le choc, à se relever. Il ne s’attendait pas à retourner dans son corps, les dernières images avant la réincarnation, étaient floues. D’ailleurs c’était toujours flou, ses jambes ne le portaient plus et Spike dut le rattraper. Ses mains se posèrent sur sa plaie, quand il les retira il vit ses doigts maculés de sang. Il se figea un instant puis, les yeux écarquillés comprit que la plaie s’était rouverte. Le combat avec le Drakis avait desserré les points de suture. Il appela à l’aide et ses amis l’aidèrent à rejoindre au plus vite les urgences. La mort était à ses trousses et ne reculerait devant rien pour récupérer son dû.

Buffy soupira, l’histoire du Drakis était finie, elle allait pouvoir passer à autre chose. Willow, elle, s’approcha de Rose affaiblie, elle ne savait pas trop quoi penser.

 

Une semaine plus tard, Willow se rendit au sein de la tribu de Rose située à quelques kilomètres de San Francisco. Il y avait un jardin immense avec des plantes qu’on ne trouvait pas partout : morelle noire, digitale pourpre ainsi que de la queue-de-renard pour rendre invisible (si le dosage est bien fait !)… Bref un vrai magasin de sorcières, vivant et gigantesque, qu’on ne trouve pas à tous les coins de rue. Certaines plantes étaient beaucoup trop dangereuses pour être distribuées dans n’importe quelle boutique de magie ! Toutes les maisons étaient de plain-pied, en bois. On lui avait indiqué la maison de Rose, l’entrée était pleine de cartons. Son cœur battait la chamade.

– Tu déménages, questionna-t-elle.

– C’est pour André, nous avons rompu. Il n’a pas accepté que j’enfreigne les lois. Même si mon peuple a passé l’éponge pour cette fois-ci, lui a du mal à se faire à l’idée de vieillir avec quelqu’un qui a déjà vieilli.

– Pourtant, tu n’as pas vieilli tant que ça. Il va aller où ?

– Il va retourner dans une de nos tribus en Angleterre, là où Julian a été enfermé.

Elle disait cela en souriant, sa cicatrice aux lèvres, lui donnait encore plus de charme. Rose avait bien pris dix ans, elle qui n’avait que vingt ans quelques semaines plus tôt. En fait, cela ne la vieillissait pas vraiment, elle paraissait seulement plus mûre. Rose avait encore une bouille de bébé et maintes fois elle avait dû prouver à des vigiles qu’elle n’avait pas quatorze ans. Son problème était résolu : elle ressemblait maintenant à une femme sûre d’elle. D’ailleurs Willow trouvait que son ex-fiancé était un abruti, laisser passer une beauté pareille ! Elle la trouvait plus attirante encore ! Mais quelque chose la troublait quand même.

– Tu es beaucoup plus puissante que tu ne le laisses croire

– Quoi ? s’étonna Rose.

– C’était toi que j’ai sentie à l’hôpital ? C’était ta puissance, que tu arrives à dissimuler grâce à ta connaissance de la méditation. Et ce que tu as fait il y a une semaine, waouh, il n’y a pas beaucoup de personnes qui arriveraient à gérer trois sorts en même temps : restauration d’âme, barrière de protection et prolongation de vie. Et là, quand je te vois, je ne sens plus rien comme si tu n’avais jamais eu aucun pouvoir ! Pourquoi ? Tu pourrais être une grande sorcière et ton peuple t’en empêche !

Rose avala sa salive. Elle était démasquée !

– Willow, c’est beaucoup plus compliqué que ça !

– Mais par la déesse ! Tu te rends compte à quel point c’est ironique, s’énerva la rouquine ! Tu bosses dans un centre où tu passes ton temps à aider des femmes à obtenir le pouvoir et toi tu inhibes le tien.

Une porte s’ouvrit, une dame d’une cinquantaine d’années entra et questionna Rose.

– C’est une de tes fameux amis qui t’ont fait utiliser tes pouvoirs ?

Rose ne répondit pas, et se contenta de baisser la tête.

– Je vous demande de ne plus fréquenter ma nièce.

Willow ne l’aimait pas et tenta de répondre, mais devant le regard méchant de la mégère, elle s’en alla en jetant un dernier regard à son amie.

 

    Julian ouvrit ses yeux qui essayaient de s’habituer aux murs et à la lumière blanche et son regard se fixa sur un homme aux cheveux peroxydés, il sourit.

  – Tu te les es teints ?

  – Oui, très mauvaise idée, répondit Spike. Quand j’étais vampire je n’avais aucun problème. Là c’est une horreur ça me brûle le cuir chevelu.

  – Cela t’allait bien en châtain, répondit le père qui essaya de s’installer dans une meilleure position.

  La douleur au bas ventre l’en empêcha.

  – Il faut éviter que tu bouges. Je vais t’aider.

  Spike l’adossa en position assise et Julian en profita pour serrer son fils dans ses bras. C’était si agréable de pouvoir enfin sentir quelqu’un qu’il aime dans ses bras sans risquer de le perdre.        Soudain, Julian se rappela, il ne devrait plus être de ce monde.

   – Le Drakis n’est pas mort ? Ça n’a pas marché ?

  – Si, la sorcière aux cheveux galaxie t’as offert dix ans de sa vie pour sauver la tienne et racheter la connerie de son idole, répondit-il en s’échappant de l’étreinte de son paternel.

     – Alors, c’est fini. Je suis enfin libre !

Julian, entendit les ronflements de son voisin, il soupira de ne pas être seul.

     – Enfin, je préférerais avoir une chambre isolée.

    – Pas possible, j’n’ai pas les moyens. Puis niveau paperasse, il faudra refaire ton acte de naissance vu que tu as été déclaré mort depuis des siècles. Ton appartement, celui que tu squattais, a  été récupéré dit Spike en lui rendant le portrait de sa mère.

      Il le saisit et sentit encore ce vide en lui.

      – Elle m’en as voulu d’être parti ?

Spike n’osa pas trop répondre, puis sortit de sa veste une veille enveloppe marquée  « confidentiel » qu’il avait trouvée dans l’appartement. Il avait reconnu le sceau de son grand-père.

– Je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas l’ouvrir depuis toutes ces années, cette mission qui t’as éloigné de ta famille, dit Spike en commençant à ouvrir le papier important.

– Ne l’ouvre pas, je ne veux pas savoir si c’est juste un acte de propriété ou un courrier, hurla Julian qui avait toujours hésité à l’ouvrir.

Le fils n’écouta pas l’interdit et se retrouva avec, entre les mains, plusieurs feuilles jaunies totalement vierges. Il vérifia plusieurs fois devant le visage décomposé de son père.

– Bon sang ! Grand-père ne pouvait vraiment pas te voir ! Enfin on a des feuilles de brouillon pour la petite Joyce !

Julian ne pouvait pas retenir ses larmes, toute sa vie était partie en fumée juste pour des feuilles vierges.

Spike n’eut pas le temps de le faire changer d’idée car une aide-soignante le fit rentrer chez lui. Une chose était sûre, son grand-père avait fait en sorte de séparer ses parents, à son désespoir, il avait toujours senti des mensonges dans sa voix quand il disait apprécier son paternel.

 

Buffy se tenait dans le bureau de son chef, elle ne savait pas pourquoi elle avait été convoquée. Une semaine s’était passée depuis la mort du Drakis. Elle avait repris un rythme normal de travail.

– Mlle Summers, je vous ai fait venir pour discuter de votre nouveau partenaire. Parce que selon votre rapport, vous avez fait appel à divers consultants, et de très nombreux, durant votre dernière enquête, et disons que cela coûte cher.

– Sauf votre respect, grimaça-t-elle. Je ne veux plus de partenaire, plus de policier non formé sur le terrain et encore moins dans le surnaturel. Vous avez envoyé Tom au casse-pipe ! Puis ensuite vous m’en avez voulu !

Mr Curtil baissa la tête, elle avait raison.

– Bon, il va quand même vous falloir un partenaire. Je veux que vous me recrutiez quelqu’un de votre choix : sorcière, lutin, farfadet je m’en fiche, du moment qu’il ne meure pas au bout d’une semaine et que cela vous évite d’avoir à engager trop de consultants ! Choisissez bien !

Elle sourit, elle ne s’attendait pas à ça.

– Et pour le problème des vampires ? Vous avez réussi à enrailler l’hémorragie ? demanda le chef.

Il faisait référence au soulèvement de Drusilla à la fête foraine.

– Les vampires ont commencé à détrôner Harmony et ont rejoint Drusilla, une vielle vampire folle et menaçante, ils ont repris leurs anciennes habitudes démoniaques, il fallait s’y attendre. Les humains commencent à se méfier des vampires mais pas assez car il reste des vampires attachés à la doctrine d’Harmony. Pas suffisamment à mon goût. Toutefois, les tueuses sont en nombre et limitent leur population. Pas facile de savoir si les vampires appartiennent au clan de la gourdasse ou de la folle.

– On ne sait pas ce qui est arrivé aux enfants disparus de la fête foraine ?

– Non, je pense que Drusilla les a emmenés pour les tuer ensuite.

– Je veux votre rapport pour Lundi prochain, vous pouvez disposer.

Finalement, ça ne s’était pas si mal passé que ça ! Mais elle se demandait qui elle allait choisir comme partenaire…

 

Quant-elle rentra dans leur chambre, Spike était en larmes. Cela lui arrivait trop souvent en ce moment, ça et ses sautes d’humeur. Elle le prit sans ses bras et il lui expliqua ce que son grand-père préféré avait fait. Son enfance n’avait pas totalement été heureuse à cause d’une personne qu’il avait toujours adorée même s’il avait toujours su qu’il n’était pas totalement honnête.

Les fiancés ne dirent rien pendant vingt minutes jusqu’à ce qu’il demande.

– C’est moi que tu aimes ?

– Oui, je t’aime Spike.

– Non, je veux dire, moi l’humain naïf avant d’être vampire ? Le vampire sanguinaire ? Le vampire avec une âme ? Ou moi, devenu être humain pour pouvoir vivre à tes côtés mais qui ne sais plus qui il est. Je je, je…

– C’est toi l’humain avec tout ton passé humain ou vampire et ton futur en tant qu’humain que j’aime. Je t’aiderai et d’ailleurs quand tes papiers seront faits on fera une fête pour ton humanité. Puis on pourra se marier. Tu n’es pas obligé d’y aller, ou on pourra y aller à deux mais prends-ca…

Elle lui tendit une carte de visite, celle du pyschologue d’Alex. Ils ne dirent rien pendant vingt minutes puis  ils s’embrassèrent.

 

Epilogue

Un mariage champêtre était organisé par Buffy Summers et William Pratt. Etant donné que Buffy ne gagne qu’un simple salaire de policier depuis peu, que son père Hank ne veut pas participer, que Spike est fauché ainsi que son père, ils ont sauté sur le fait que Rose annulait son mariage pour prendre la date. Bien sûr ils ont fait quelques modifications, mais tout le monde y gagne.

Drusilla avait engagé une horde de nouveaux vampires nouvelle génération, ceux capables de se transformer en chauve-souris et vivre le jour, pour venir troubler l’heureux évènement. Ils arrivèrent devant le porche de la salle des fêtes et croisèrent Rose qui essayait de calmer la petite Joyce. Rose avait réussi à échapper à son village pour venir à ce qui devait être sa fête, pour donner un coup de main. Dawn et Alex, l’avaient engagée pour lui changer les idées et parce que leur fille avait encore des problèmes d’ouverture de portail intempestifs. Il leur fallait une personne calme pour surveiller qu’elle ne fasse pas de vagues, et en plus le courant passait bien avec la petite.

– Vous êtes des invités, demanda-t-elle suspicieuse en voyant le visage déformé du vampire.

– Non, on un message à livrer de la part de l’ex du futur marié.

Rose voulut passer à l’attaque mais avec la petite dans les bras, elle était gênée. Par contre Joyce était impressionnée et avait cessé de pleurer. Elle trouva cela amusant, puis fourbe, elle ouvrit un portail juste sous leurs pieds toujours en riant. Rose la laissa faire, le problème était résolu. Si Rose pouvait passer un jour avec la petite, elle lui apprendrait comment dissimuler ses pouvoirs comme on lui avait appris jeune. Mais ça n’était pas le moment, elle rentra dans la mairie puisque l’attaque avait calmé Joyce, elle avait loupé une bonne partie de la cérémonie, mais il restait son moment préféré !

– Je vous déclare Mari et Femme ! entonna la personne assermentée. Vous pouvez embrasser la mariée !

Spike sourit et enleva le voile qui cachait un peu sa femme. Il découvrit une Buffy plus rayonnante que jamais avec sa robe blanche et ses perles en forme de fleur dans les cheveux et autour du cou ! Leur cœur battait à tout rompre, il n’y avait qu’elle pour le faire fonctionner comme cela. Tous les deux s’embrassèrent tendrement sous les applaudissements du public.

Tout le monde était là, Giles qui avait emmené Buffy jusqu’à l’hôtel, Julian remis de ses blessures, Angel et Clément, Willow, Alex, Dawn, Andrew préposé au film dont les commentaires fusaient, Faith et d’autres tueuses chargées d’intervenir en cas de menace. Les invités étaient divers et variés, des monstres, des humains en passant par des insectes de l’espace ….

« Ils sont magnifiques, n’est-ce pas ? Je n’ai pas vu de couple aussi amoureux. Ça me fait penser à Smaug qui protège son trésor ou à Golum qui défend son précieux corps et âme. L’amour est incroyable ! » commenta Andrew devant sa caméra.

 

Dans un autre monde, elle observait le ciel à partir de sa cachette.

– Encore des vampires qui tombent d’un portail pensa Fred, je croyais qu’Illyria avait demandé de ne jamais rouvrir le portail.

Elles ne pouvaient pas éliminer tous les démons de cette planète pour revenir ensuite si à chaque fois, ils lui en rajoutaient.

Toutes les deux s’étaient cachées pour se reposer. Illyria apparaissait quand c’était son temps de se battre contre les anciens et d’en éliminer. Il lui restait du boulot, mais la nuit elles se cachaient pour se reposer chacune à tour de rôle. Elles avaient hâte de revenir ….

 

Le repas était somptueux. Giles savourait les petits plats. Le traiteur qu’avait choisi Rose, eut raison de son régime. Après tout, c’était la fête. Il se laissa aller. Angel à côté de lui, n’avait presque rien mangé. Vampire, cela ne lui disait rien même si quelques poches de sang étaient disponibles au bar, puis quelque chose le tracassait depuis longtemps. Il osa aborder le sujet avec le sage observateur.

– Et s’ils se trompaient ? Buffy et Spike ?

– Non, ils sont faits l’un pour l’autre.

Angel, prit l’Anglais à part pour que personne ne les entende

– Non, je veux dire. Si cette prophétie Sanshu qui m’était destinée était arrivée trop tôt. Que celle-ci nous enlevait un combattant pour la grande bataille ?

– Euh, il me semble que nous venons de vivre une grande bataille, celle-ci ajoutée à toutes les précédentes, rétorqua Giles.

– Mais sera-t-elle la dernière, les associés principaux peuvent bien revenir sur terre.

– Et tu veux quoi ? intervint Buffy qui avait tout entendu. Tu veux qu’on arrête de vivre en attendant une éventuelle menace. Tu veux que Spike redevienne un vampire au cas où ? Juste sur une intuition ?

– Ce n’est pas une intuition ! C’est une partie du futur qu’Illyria a vu. Elle l’a vu à côté d’une tueuse morte, une faux à la main. Elle ne pense pas qu’il est mauvais à ce moment-là, mais il fait partie de la bataille, il a un rôle à jouer.

– Je ne gâcherai pas ma vie pour cette prévision ! Je ne laisserai pas Spike redevenir vampire.

– Mais en humain, il est faible. Il ne pourra pas te protéger ! rétorqua Angel. Moi quand je suis redevenu humain, on était bien ensemble, mais je ne pouvais pas te protéger alors, pour toi je suis redevenu vampire.

– Quoi ?  Qu’est-ce que tu as dit ? Tu as été humain en ma compagnie ? comprit Buffy hébétée par cette révélation. J’n’ai pas le temps de savoir de quoi tu parles, mais je peux me protéger seule ce que tu as l’air de souvent oublier. Quant à Spike, il est ma force, je serai la sienne. Si cette menace arrive dans 10 ans, un siècle ou mille ans, nous serons prêts, le futur aussi ! Mais je vivrai, j’aimerai, et je vais sur ce pas ouvrir le bal ! Puis cette prophétie t’était destinée et tu l’as refusée une fois de plus. Tu ne peux pas en vouloir à Spike d’en avoir profité…

Buffy partit rejoindre son époux en oubliant ce qu’elle venait d’entendre. Celui-ci griffonnait des poèmes sur la nappe en papier. Il avait oublié que cela lui procurait un bien fou et grâce à cela il se sentait mieux dans sa peau d’humain. Le psychiatre d’Alex le lui avait conseillé. Elle l’emmena lancer le bal, elle dansa, c’était sa soirée et rien ne pourrait la gâcher. Buffy aimait être lovée dans les bras de son mari. Les invités se mêlèrent à eux. Après plusieurs heures d’odeurs de sueur mélangées à l’alcool, les mariés leur proposèrent un gâteau bien cuit…

Après leur nuit de folie, les rêves prirent place. Ceux de Buffy étaient mouvementés, elle n’arrivait pas à oublier ce qu’Angel lui avait dit…

 

EPISODE III

 

Buffy Pratt

Chapitre I

Buffy Pratt.

 

le soleil commençait à se lever, les animaux nocturnes allèrent se cacher et laissèrent place à la rosée fraîche du matin. Un réveil retentit dans le jardin cassant le chant mélodieux des oiseaux. Une main fine l’éteignit puis son corps tout entier tenta de se lever. Elle fut retenue par des mains d’homme aux ongles noirs qui vint se rapprocher d’elle.

– Spike ! Il faut que j’y aille. Mon chef m’attend !

Elle sentait la respiration de son mari dans son cou. Il souriait quand il descendit ses mains le long des hanches de sa femme.

– Ne t’inquiète pas ! J’ai avancé ton réveil d’une demi-heure et je sais comment les rentabiliser !

Buffy comprenait pourquoi ses paupières ne voulaient pas se lever. Sous les baisers insistants, elle ne résista pas et se laissa envahir par la vague de chaleur qui parcourait son corps.

C’était des jeunes mariés, aucune occasion n’était perdue pour ce plaisir

 

Le jeune homme aux cheveux bruns se coupa, il n’était pas encore redevenu habile dans l’art du rasage. Après sa toilette et avoir dévoré des Weetabix devant une rediffusion de « Passion », il s’adonna au ménage. Il lui fallut une bonne heure pour venir à bout de cette corvée. La maison à deux étages n’était pas très grande, mais assez pour un jeune couple qui pourrait être envahi d’affaires. S’il avait su qu’il serait devenu humain pour faire le ménage… Une pointe de frustration se fit sentir et il alla chercher un remontant dont il allait profiter en allumant un autre de ses vices sur la terrasse. Assis sur une chaise, les pieds sur la table de jardin avec un bon whisky et une cigarette, il se sentit mieux. Il observa le paysage s’offrant à lui, l’herbe était haute car il n’avait pas effectué cette autre corvée mais tout était différent depuis qu’il était redevenu diurne. La clarté du jour sur ce qui l’entourait lui redonnait une autre perspective, ses rétines s’étaient adaptées au jeu de lumière. Devant lui, la rosée du matin gouttelait encore sur l’herbe et les insectes s’en délectaient. Spike passait son temps à contempler leur manège.

Il était heureux et se porta une autre gorgée. Qu’est-ce que Buffy lui avait demandé déjà ? De se trouver du travail ? Il grimaçait, il ne se voyait pas aux ordres d’un quelconque imbécile qui ne penserait qu’à la croissance. Rien que cette pensée lui fit changer d’humeur et cela l’énerva quand il s’en rendit compte. Il sortit son calepin dont quelques pages étaient déjà noircies d’idées ou de poèmes. Il avait besoin de son ancienne passion pour se sentir mieux. Le psy d’Alex lui en avait parlé l’unique fois où il était allé le voir. Spike n’était resté que dix minutes auprès de ce charlatan et il était parti quand ce dernier lui avait entamé un laïus sur le Complexe d’Œdipe. Sérieusement, comment pouvait-il comparer ses problèmes aux théories de ce macchabée né trois ans après lui ! Sa psychologie pouvait marcher pour les autres humains lambda, mais lui, il avait un passé de vampire. C’était du jamais vu, aucune théorie freudienne, lacanisme ou que sais-je encore ne pourrait l’aider. Mais ses pages et son stylo lui semblaient une meilleure thérapie. Il commença à poser la pointe du bic sur la feuille et y déposa sa prose. Le temps fila dès ce moment, il ne pouvait s’en décrocher, car il avait tant à dire, qu’il oublia de déjeuner. Depuis le mariage, son écriture s’était améliorée et c’était sa fierté. Il aurait pu continuer comme ça plus longtemps mais l’alcool le fit s’assoupir le nez sur les pages.

 

La femme flic arriva de justesse au poste mais elle ne rata pas la distribution de café et de donuts. Elle était l’unique tueuse du département de Police de San Francisco, spécialisé dans les forces surnaturelles car Faith avait créé un autre centre en Angleterre, pays où elle avait une attache immobilière et noué des liens avec les tueuses du coin.

Quant à Buffy, ses collègues l’appréciaient car elle était douée et avoir une personne avec cette force était un atout majeur. Elle s’approchait du bureau de son chef. Depuis sa proposition de lui donner un nouveau coéquipier, à laquelle elle n’avait pas donné suite, Monsieur Curtil ne lui en avait pas reparlé et c’était mieux ainsi. Elle ne s’était pas remise de la mort de Tom et ne se voyait pas le remplacer de sitôt.

Aujourd’hui, c’était jour de paperasse et Buffy était à l’accueil à remplir des dépositions. Parfois, ce poste n’était pas aussi tranquille que cela, notamment quand il fallait refouler de la viande soûle ou se rendre immédiatement sur les lieux d’un drame. Sur le mur, il y avait plusieurs avis de recherche, ceux des enfants disparus lors de la tuerie orchestrée par Drusilla à la fête foraine, ceux de quelques petites frappes sans importance et enfin ceux de vampires qui ne respectaient pas les règles. Ces fameuses règles misent en place par Harmony et que Drusilla voulait faire tomber. Cette information était gardée secrète pour qu’elle ne se diffuse pas, car la population pourrait prendre peur.

Buffy cherchait Drusilla depuis les derniers événements mais ne trouvait rien, l’ancienne amante de son mari se faisait discrète depuis le carnage. La journée passa lentement et quand elle finit, elle se dit qu’elle devrait faire un tour pour sonder l’air et rendre visite aux tueuses, pour voir si elles avaient de nouvelles informations. Elle enfila son manteau. Dans ses poches, se trouvaient un pieu et une fiole d’eau bénite. La policière s’en alla en direction de la porte mais s’arrêta juste devant, troublée quand elle le vit frigorifié et mort de peur. C’était impossible, mais il était là. Elle se dépêcha de le faire rentrer pour le réchauffer et savoir ce qui s’était passé. La tueuse était à la fois soulagée de le voir mais tendue à l’idée d’entendre la répondre à sa question :

– Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

Elle connaissait la réponse pourtant, mais préférait être sûre. Ses lèvres sales et tout froides avaient du mal à articuler les mots, il tentait de se réchauffer dans le plaid qu’elle lui avait mis sur les épaules. Il était encore paralysé par la peur. Voyant qu’il ne dirait rien tout de suite, elle se mit derrière le bureau pour composer le numéro de son chef, celui destiné aux urgences. Elle regarda le mur et décrocha le portrait du petit garçon blond aux yeux bleus. Sur la photo, c’était un garçon plein de vie qui lui souriait. Tout le contraire de celui qui fixait le sol sans rien dire comme désincarné, avec des vêtements dont la puanteur ressemblait à celle des égouts. Elle lui tendit un verre d’eau. Il le saisit et en but à peine une gorgée. Pierre, tel était le prénom écrit sur l’avis, pourra retrouver les bras de ses parents et leur amour dans peu de temps. Pourra-t-il retrouver le sourire de cette photo ? Qu’avait-il vu de si horrible pour être prostré de cette manière ?

 

Willow essayait de lutter contre le sommeil, assise derrière son bureau du CEDF (centre d’émancipation des femmes) afin de choisir la candidature parfaite pour remplacer une personne, qui selon elle, était irremplaçable. Elle avait tenté de se faire un café bien corsé mais cela n’avait pas aidé, elle préférait les infusions. Rose avait démissionné, contrainte par sa famille qui ne voulait pas l’exposer à des personnes pratiquant la magie afin qu’elle ne le fasse pas elle-même. Tous ces curriculums étaient insipides, dénués d’étincelle de vraie sorcière. En attendant qu’elle trouve une remplaçante, Willow assurait elle-même les cours et s’en accommodait. Mais elle n’avait pas le même talent que Rose, le yoga de la magie, elle le puisait en elle, alors que son coup de foudre était beaucoup plus porté sur les éléments naturels que mystiques. Elle lui manquait, mais cette dernière devait l’ignorer. Contrairement à Willow, Rose était hétéro. Depuis que la rouquine avait fait son coming-out, c’était la première fois qu’elle se retrouvait amoureuse du camp opposé. Elle essayait de l’oublier mais c’était plus fort qu’elle, son odeur, son visage, la couleur de ses cheveux qui changeait tout le temps, la hantaient. L’alarme de son téléphone se mit à vibrer afin de l’avertir qu’il était temps qu’elle se prépare pour son rendez-vous. Elle avait fixé un rencard au 3P, à une jeune femme avec qui elle avait échangé quelques mails via un site de rencontres. La rouquine espérait se débarrasser de son béguin en faisant de nouvelles rencontres.

A la boîte branchée du coin, Willow reconnut sa cible grâce au code couleur qu’elles s’étaient mises au poignet : un bracelet orange fluo à la main droite. La femme était mince, cheveux châtains, yeux marrons et répondait au nom de Jade. Elle semblait ignorer le monde des sorciers et passait ses journées le nez dans les livres si bien qu’elle en oubliait de vivre. Elle avait d’ailleurs découvert son homosexualité dans les pages et avait décidé de se lancer dans l’aventure. Les filles papotèrent pendant une heure, Willow n’était pas intéressée mais voyait qu’elle faisait de l’effet. Elles décidèrent d’un commun accord de passer la nuit ensemble sans aucune promesse pour la suite. Main dans la main, elles longèrent la ruelle sombre, entre baisers et excitations. Elles furent interrompues lorsqu’un autre couple aux mêmes envies les bouscula.

– Raah vous ne pouvez pas faire attention où vous vous embrassez, hurla Willow énervée d’avoir été dérangée de la sorte !

Quand elle vit le couple, elle eut un pincement au cœur. Quelle était la probabilité de tomber sur Rose, excepté si le scénariste est fainéant. Rose gênée, ne savait pas quoi dire tandis que le garçon aux cheveux courts essayait encore de l’embrasser ne faisant pas attention à ce qui se passait autour de lui. La sorcière aux cheveux verts l’éloigna difficilement d’elle.

– Désolée pour la bousculade, on ne vous avait pas vus et surtout lui. Je, tu, enfin, tu vas bien ?

L’intéressée lâcha la main de son rencard super-web pensant que son amour n’avait rien vu. Elle bredouilla légèrement un « oui » et lui retourna la question. Rose n’eut pas le temps de répondre car elle fut projetée par une force à l’opposé de Willow. La rouquine accourut rapidement vers elle. Willow et Rose sentaient la magie à plein nez. Les deux prétendants ne comprirent pas ce qui se passaient, et apeurés, ils détalèrent au plus vite.

– Est-ce que ça va ? demanda Willow en s’assurant qu’elle allait bien.

Elle était sous le choc et chercha à savoir d’où cela venait. Une ombre atterrit sur le sol et s’approcha d’elles. Les jeunes femmes regardèrent la femme moulée dans son similicuir, son visage était dissimulé par un masque et elle avait relevé sa capuche. Elle avançait vers elles. Son air menaçant et sa main qui brillait de plus en plus indiquaient aux filles le moment de détaler. La boule toucha Rose qui s’affala, Willow répliqua de même mais cela n’avait aucun effet sur la femme en cuir. Rose avait une plaie dans le dos que Willow soigna et cela énerva son adversaire. Après s’être relevées, elles coururent mais cette fois-ci l’ennemie visa la rouquine. Rose hurla quand elle vit son amie mal en point et tenta de la porter mais elle s’écroula, elle n’était pas assez forte. L’inconnue ricana d’un rire froid et continua d’avancer dans leur direction ce qui fit paniquer la païenne. Willow réussit à murmurer à cette dernière d’utiliser la magie, mais elle n’en fit rien, elle restait immobilisée par la peur. Rose ne savait pas quoi faire et ce que lui demandait la femme allongée à côté d’elle lui était interdit. La femme en cuir était tout près d’elles voulant lancer la dernière balle magique fatale. C’en était fini d’elles, mais Willow prit la main de Rose ainsi que son énergie qu’elle puisa pour les téléporter ailleurs.

La femme en cuir ne savait pas où elles étaient allées, mais elle les retrouverait tôt ou tard.

 

Quant Spike se réveilla, il était allongé dans le jardin. Un gamin le regardait en souriant, mais il lui fit signe de déguerpir. Il se rappela qu’il avait encore abusé d’une trop forte dose d’alcool et qu’il fallait vraiment qu’il trouve la quantité que son organisme d’humain pouvait tolérer. Il rangea ses affaires et remarqua que sa femme n’était pas encore rentrée. Buffy était retenue au travail. OK, il pouvait aller se promener, profiter de l’air de la nuit qu’il connaissait si bien depuis deux siècles. Après vingt minutes de marche, il s’arrêta pour ramasser le courrier de son père. Julian était parti en voyage en Angleterre depuis que Spike lui avait dit qu’il y avait caché les cendres de sa mère dans le cercueil d’un inconnu. Accompagné et logé par Giles, Julian voulait lui acheter une vraie tombe afin d’honorer sa mémoire et Giles en profitait pour revoir ses tantes et gérer quelques affaires. Spike posa les lettres avec les autres et s’assit dans la cuisine. L’appartement de Julian était aussi vide que le précédent. L’homme ne vivait que dans les souvenirs de sa femme et comme il voulait oublier les événements désastreux qui l’avaient conduit à ne pas voir son fils grandir, il prenait comme réels les souvenirs du vœu. Parfois lorsqu’ils étaient ensemble, il le comparait avec le jeune William et Spike devait lui rappeler la dure réalité ce qui fendait le cœur du quinquagénaire. Julian s’était autorisé une plante verte que Spike était venu arroser.

Il n’avait plus de cigarette pour s’en rallumer une, son portefeuille était vide et il regrettait le temps où il pouvait avoir ce qu’il voulait. « Je vais où je veux et je prends ce qui me plaît » avait-il dit à Buffy quand il avait volé de l’épine vinette au magasin de Giles, la bonne époque, se remémora-t-il. Il fouilla dans les étagères de la chambre et trouva un petit billet pour couvrir ses frais. Il considéra que c’était une partie de l’argent de poche qu’il n’avait pas eu. Quand il se retourna, il la vit seule, abandonnée, elle l’intriguait. Comment le paternel avait-il pu partir sans elle ? Voyager avec un tel objet était compliqué, se dit-il. Spike prit le sabre dans sa main, il sentait toute sa puissance. Le sabre brillait, il était d’une facture magnifique, la décoration était d’une finesse délicate. Spike se dépêcha de sortir l’essayer : il trouverait bien quelque chose pour cogner dessus.

 

Le petit Pierre avait passé deux heures en compagnie de Buffy et de son chef. Un psychologue l’avait évalué et avait conclu à un traumatisme important, il sera difficile de retrouver un garçon aux yeux pétillants, mais avec le temps c’était possible. Des cris de joie se firent entendre brisant le calme qui régnait au poste de police en pleine nuit. Les parents du petit garçon étaient venus le chercher. Ils étaient en larmes de le retrouver sain et sauf.

– Merci, madame de l’avoir retrouvé, remercia le père.

– Je n’ai rien fait, dit Buffy. Il est venu tout seul.

– Vous êtes la tueuse. Vous avez trouvé les vampires qui ont fait ça ? Et les autres enfants ?

– Non, malheureusement.

Ces derniers mots, Buffy les regrettait. Elle n’avait pas revu Drusilla depuis le jour où elle voulait engendrer le jeune William. Elle n’entendait plus parler de ces vampires qui désobéissaient aux lois d’Harmony. Après l’épisode du Drakis et de son mariage, Buffy était retournée plusieurs fois à la fête foraine mais n’avait trouvé aucun indice. Seul le meurtre et le kidnapping de ces enfants lui restaient en travers de la gorge. Elle partit mais ne se voyait pas rentrer morose, elle devait faire quelque chose pour régler cette enquête. Les cimetières étaient vides, depuis quelque temps, la faux de Buffy ne se mettait rien sous la dent. Avec le Scooby Gang, ils avaient envoyé une grosse partie des démons dans un autre monde, les démons restant se tenaient à carreau et les vampires respectaient la loi. Il était devenu ennuyeux de patrouiller, mais c’était son métier maintenant et elle avait aussi le droit d’intervenir envers les humains désobéissants, ce qui pimentait sa journée. Elle était aussi reconnue par les passants qui venaient se confier à elle ou la craignaient.

Donc elle se dit qu’elle allait se promener en ville, voir les humains et surveiller les vampires qui se mêlaient au commun des mortels. Les suceurs de sang ne se cachaient plus, certains travaillaient, certains étaient devenus artistes. Les vampires venaient de tous horizons, il y avait ceux qui étaient devenus vampires par choix après un mariage mixte, ceux que Buffy avait passé son temps à chasser et qui s’étaient convertis aux lois d’Harmony (c’était ça ou le pieu), ceux qui faisaient partie de l’équipe de Vicky et pouvaient vivre au soleil et se transformer seulement la nuit  en chauve-souris ou autres (mais ne les comparez pas à Dracula !), ceux qui mendiaient du sang aux humains…

Buffy entendit un bruit métallique qui cognait sur une paroi. Elle s’approcha doucement en brandissant la faux en avant, elle marcha sur une brindille qui résonna beaucoup trop par rapport à sa petite taille. Un sabre se mit à battre le fer contre sa faux. Son ennemi n’était pas fort, elle le sentait dans les coups, mais il savait se battre. Elle regarda son assaillant.

– Spike ! Mais qu’est-ce que tu fais ?

Et il y avait celui qui était redevenu humain après avoir passé deux siècles en tant que vampire à terroriser les gens.

– Aller tueuse chérie, un petit combat cela nous fera du bien ! Et puis t’es pas très discrète, même avec une oreille normale je t’ai entendue.

Elle fit tomber son sabre, elle n’avait pas envie de jouer avec son mari. Elle s’assit sur une tombe triste. Il comprit le message et ramassa son bien pour le ranger dans un coin de son manteau.

– C’est celui de mon père. Il est magnifique. Il fend le vent plus vite que Rahan.

Il regarda sa femme, le temps n’était pas à la plaisanterie, il la serra contre lui ce qui déversa un flot de larmes, Spike lui caressa les cheveux et attendit en maintenant son étreinte. Quand elle eut fini, il essuya ses joues mouillées avec le mouchoir qu’il gardait dans sa poche.

– Mon amour, pourquoi ces larmes ?

Buffy lui raconta la réapparition impromptue de l’enfant.

– Ça aurait pu être mon enfant, je n’ai pas pu le sauver, ni lui ni les autres. On ne sait même pas si d’autres enfants sont en vie.

– Ce n’est pas ta faute. Tu étais déjà occupée avec le Drakis et si je me souviens bien, on avait envoyé Angel, c’est plutôt de sa faute !

Sa jalousie la fit sourire.

– Tu essayes de me remonter le moral de cette manière ?

– Tu as fait ce que tu as pu. On trouvera Dru et on résoudra cette affaire. Ça te dit des ailes de poulet et des beignets aux oignons ? J’ai faim.

– Franchement tu étais plus doué quand tu étais vampire.

– Désolé, c’est l’hypoglycémie.

Buffy avoua que son estomac le réclamait et ils partirent tous les deux en direction du fast-food qui préparait ce met délicat aux yeux du jeune homme.

– N’empêche, les meilleurs étaient au bronze ! jura Buffy.

– Tu déconnes ? C’est ici qu’ils ont un goût de reviens-y !

– Désolée chéri, mais, tu étais encore un vampire à cette époque. Donc ton sens culinaire n’était pas au meilleur de sa forme.

Il sourit, sa femme resplendissait quand elle avait raison.

 

 Chapitre II

Les enfants.

 

Au petit matin, Spike se leva le premier, il n’avait pas assuré pour la réconforter la veille, il voulait donc que sa journée commence le mieux du monde et se rattraper. Grâce à Dawn, il avait appris que Joyce faisait souvent des crêpes à ses filles. Au bout de plusieurs jours d’échec, quand les coquilles d’œufs restaient dans la pâte, ou qu’il n’arrivait pas à avoir la forme escomptée, l’ancien vampire pouvait enfin montrer à sa femme ce qui avait occupé ses temps libres quand elle n’était pas là. Après en avoir préparé une dizaine, il les posa sur un plateau, accompagné d’un jus et du journal. Il réveilla doucement sa belle de tendres baisers.

– Mmmm, tu as encore changé mon réveil ? Je suis pas d’humeur là….

Elle huma l’air et l’odeur délicieuse, qui entrait dans ses narines, lui ouvrit l’appétit. Le mari lui déposa le plateau sur les genoux et Buffy commença à dévorer les crêpes. Quand elle eut fini la cinquième, son œil fut attiré par le gros titre du journal.

 

Un enfant de la tuerie de la fête foraine retrouvé.

Selon des sources sûres, hier soir, contre toute attente, le petit Pierre a retrouvé le chemin de la police. Disparu depuis plusieurs mois à la fête foraine, lieu où un massacre effroyable avait été perpétré, le petit garçon faisait partie de la dizaine d’enfants recherchés depuis ce jour. Pour le moment, l’enfant sous le choc n’a révélé aucune information sur ses ravisseurs. Une enquête est menée, mais l’on suppose qu’il s’agit de vampires hors la loi. Depuis peu, nous connaissons leur existence et aussi celles des tueuses. Mais que font-elles ? Ne devraient-elles pas nous protéger de ce genre d’événements affreux ? D’autant que certaines ont rejoint les forces de police. Les lois de la reine Harmony sont-elles si efficaces ?

Scott Barila.

 

La policière tueuse sentit son cœur se nouer. Comment ce Scott pouvait être au courant de cela alors qu’aucun journaliste n’était présent au poste hier ? Elle avait quitté le commissariat vers 23h et ce matin à 6h, elle tenait l’information qui doutait de l’utilité des tueuses. Combien de vampires, démons, créatures avait-elle tués ? Combien d’apocalypses avait-t-elle évitées pour recevoir ce genre d’insulte ? La jeune femme sauta du lit, elle n’avait plus faim, elle se mit en uniforme, embrassa Spike.

– Merci pour les crêpes, je vais rentrer tard. Tu as commencé à chercher du travail ?

– Euh je…

– Pas l’temps d’écouter tes excuses, j’y vais.

L’homme aux cheveux bruns, sa couleur d’origine, était exaspéré. Il avait loupé son coup, il commença à s’allumer une cigarette quand sa femme (qui avait oublié son badge) le lui interdit. Il rangea ses clopes, frustré : qu’il était bon le temps où il pouvait s’en allumer une dans sa crypte quand il voulait. Il se rendormit, de toute façon son moment préféré était la nuit.

 

Willow se réveilla à côté de Rose encore endormie. La téléportation l’avait fatiguée. Elle soigna ses blessures puis celles de son amie. Cette dernière s’éveilla à son tour.

– Où suis-je ?

– Dans ta chambre, c’est le seul endroit auquel j’ai pensé sous la menace de cette folle. D’ailleurs tu la connaissais ?

– A part que c’est un mauvais cosplay de Catwoman ? Non. Et je ne sais pas non plus ce qu’elle nous voulait. Mais elle connaît la magie et ça fait mal.

– En tout cas c’est clair, elle en voulait à l’une de nous deux. Puis elle a fichu mon rencard par terre, je sens qu’elle va me mettre une mauvaise note sur le site de rencontres. Et le tien a détalé aussi.

Rose fronça les sourcils puis sa mémoire revint.

– Oh pas trop grave, c’est juste un mec que j’ai rencontré hier soir à la boîte. Et franchement, vivre avec quelqu’un qui ne connaît pas la magie cela ne m’intéresse pas.

Willow profita de cette perche pour revenir sur un sujet sensible.

– C’est ça que je ne comprends pas avec toi ! Tu as les pouvoirs qu’il faut et tu refuses de les utiliser !

La jeune femme leva les yeux au ciel.

– On en a déjà parlé Willow, seuls les sages de mon peuple ont ce droit. La semaine dernière, j’en ai fait juste pour fermer la porte de la maison et ma tante m’a fait une leçon pendant une heure.

– Sauf que ta magie aurait pu nous sauver ! Hier cette femme voulait nous tuer, tu n’as rien fait, tu étais tétanisée. Si je n’avais pas réussi à nous transporter, on serait morte car tu n’as pas le droit d’utiliser la magie ? On n’est pas à Poudlard ici, c’est le vrai monde. Sers-toi de ce don !

La femme aux cheveux verts ne dit rien. Quel argument pouvait-elle soulever ? Elles auraient pu mourir si la rouquine avait totalement été dans les vapes.

Énervée par le comportement de la femme qu’elle aimait, l’ancienne sorcière décida de ne pas rester.

Une porte donnant sur le couloir était assez entrouverte pour que des yeux puissent voir l’invitée de Rose partir. La curieuse la referma ensuite, elle était exténuée que sa nièce ne l’écoute pas et fréquente d’autres sorcières qui ne connaissaient pas leurs coutumes. Elle s’approcha d’une table où étaient disposées plusieurs bricoles sans intérêt. Un cadre photo sortait du lot, représentant une femme tenant un bébé dans ses bras, elle leur parla :

« Je ne sais pas quoi faire, elle n’écoute pas ! Il va falloir sévir ! »

 

Buffy s’était dépêchée de finir son rapport sur la réapparition du petit garçon, elle avait plus important à faire. Il lui fallait enquêter au plus vite, qu’elle trouve de nouvelles pistes pour débusquer Drusilla. Le bar de Willy était propice à cela. Astiquant ses verres l’homme presque chauve lui demanda :

– Comment va le petit. C’est affreux ce qu’il lui est arrivé.

– Il est en état de choc, au sein de sa famille. Tu as entendu parler de Drusilla et de ses acolytes ?

– Tu sais depuis que tu as descendu pas mal de démons et créé des milliers de tueuses, ma carrière d’indic touche à sa fin. Les vampires sont tranquilles : ils boivent, ils jouent aux fléchettes, cherchent des compagnons pour vivre ensemble pour l’éternité. La belle vie.

– Ah. C’est vrai que pour avoir des informations, ça va être compliqué. Ça veut dire que j’ai même plus besoin de te cogner ?

– Ah, soupira Willy. Si tu savais comme je m’ennuie. Je me retrouve à gérer des conflits comme savoir qui trompe qui avec quel démon ? Et Spike, comment il va depuis la dernière fois ? Il a toujours ses sautes d’humeur ?

Contrairement à son habitude, Buffy accepta de lui dévoiler une information personnelle et lui répondit :

– De temps en temps, depuis qu’il a repris l’écriture ça lui fait du bien.

– J’ai du mal à l’imaginer la plume à la main. Enfin, j’veux dire il m’a toujours fait peur à l ‘époque où il était avec sa folle. D’ailleurs, tu n’as pas peur que Drusilla veuille le récupérer ?

La jeune mariée prit peur, sa vision de Spike dans le futur lui revenait en mémoire. Dans celle-ci, il était encore si jeune, alors que les voitures volaient au-dessus de sa tête. La jeune femme n’avait pas encore élucidé si Spike avait été projeté dans cet avenir ou si c’était une représentation du futur dans lequel Spike redeviendrait un vampire. Elle rejeta cette idée, idée mise en tête par Angel. Oui c’était ça, il lui avait fait une « Inception », si bien qu’elle avait créé une vision. Spike vieillira avec elle, c’est tout.

– Non, ça va. Il sait toujours se défendre il a même un sabre avec lui, se rassura-t-elle.

Elle ne s’épandit pas plus, surtout pas devant Willy.

La policière prit congé et rendit visite aux tueuses dirigées par Jordan. Après s’être détestées, elles étaient désormais en bons termes. Mais elles non plus n’avaient pas eu vent des agissements de Dru et de sa bande. Le soir tombait, Buffy pataugeait, elle n’avait trouvé aucun indice et cela la rendait nerveuse. Elle se dirigea vers le poste de police, une trentaine de minutes de marche lui permettrait de réfléchir et de se détendre. Avec son uniforme, elle attirait le regard, parfois on la saluait, parfois les gens partaient discrètement. Elle aida une grand-mère à traverser quand des petites mains lui tapotèrent le dos. Elle se retourna, il y avait trois enfants sales au regard terne portant la même odeur que Pierre.

– On s’est enfuit, dit la plus grande.

Elle devait être une pré-adolescente de dix ans, ses cheveux longs en bataille étaient tout abîmés. Les jeunes garçons qui se cachaient derrière elle ne devaient pas avoir plus de sept ans.

 

Au poste, les enfants prirent une douche aux vestiaires et on leur apporta de nouveaux vêtements et de quoi se restaurer. Les gamins étaient d’une maigreur affligeante. Ils mangèrent à peine et les deux petits s’endormirent sur le canapé. Buffy en profita pour parler avec la plus grande qui avait l’air plus loquace.

– Comment tu t’appelles ?

– Mélissa.

Propre, ses cheveux étaient redevenus magnifiques.

– Tu peux me raconter d’où tu viens ?

– Je ne sais pas où c’est. On a réussi à échapper à leur vigilance car ils voulaient nous déplacer. On est arrivé à défaire nos cordes quand ils se disputaient à propos de je ne sais quoi. Les autres enfants n’ont pas eu cette chance, deux enfants qui se sont échappés se sont fait prendre. Ils n’ont pas été assez rapides, ils les ont peut-être tués à l’heure qu’il est.

Elle se recroquevilla sur elle-même, les larmes lui coulaient le long des joues.

– C’était horrible, c’était horrible, c’était horrible…

La jeune fille répéta en boucle cette phrase, traumatisée par ce qu’elle avait vu. Buffy ne savait pas trop si elle avait le droit mais elle l’enlaça pour essayer de la réconforter.

Le chef Curtil lui faisait signe de venir, ce qu’elle fit.

– Nous venons de consulter les registres, leurs parents sont décédés lors du massacre de la fête foraine. On va les transférer au foyer le plus proche, là-bas ils auront de quoi dormir pour cette nuit. Ils pourront penser à autre chose entourés d’enfants de leur âge. Si vous pouvez les prévenir, la voiture part dans une demi-heure.

Buffy le regarda partir en songeant que c’était facile de refiler la sale besogne à ses sous-fifres. Elle tourna plusieurs phrases dans sa tête mais elle ne trouvera aucune formule apaisante pour la perte de leurs parents et elle le savait d’expérience. Elle caressa la joue de la jeune fille qui releva les yeux, ce fut le moment que choisirent les deux garçons réveillés pour les rejoindre. La jeune femme devait enlever le pansement rapidement, elle ne devait pas attendre.

– Je ne sais pas si vous le savez mais, je dois vous informer et j’en suis profondément navrée. (..) Vos parents sont morts le jour où vous avez été kidnappés. Encore désolée.

Les yeux pleins de larmes ils lâchèrent pleurs et cris. Buffy essayait de faire au mieux pour apaiser leur peine, même si elle savait que cela serait compliqué, tout en leur expliquant le transfert. Elle les aida à monter dans le mini van en leur promettant de venir les voir le lendemain. Le cœur serré, elle regarda le véhicule partir. Cette mission était moralement difficile, la mère qu’elle pourrait être, était révoltée par cet événement. Motivée par sa haine contre les agresseurs, Buffy effectua un périmètre de recherche entre le poste de police où le petit Pierre lui était apparu et le groupe de Mélissa. Elle se promit qu’elle trouverait Drusilla et lui ferait payer, sans penser qu’inconsciemment elle protégerait Spike de son ancienne amante.

 

Ce dernier avait passé la majeure partie de la journée à dormir, il n’arrivait pas à choisir son mode de vie : nocturne ou diurne ? Il voulait faire partie des deux mondes, la partie croc en moins. Il était 16h, il lui restait une heure avant que l’agence pour l’emploi ne ferme. L’homme de l’entrée au visage fermé lui avait donné une feuille de renseignements à remplir. Il n’y avait pas beaucoup de questions auxquelles il pouvait répondre. Il écrivit son nom, prénom, à la case expérience, il nota : « ancien vampire et consultant pour la police ». Ses yeux lui faisaient mal, accompagnés d’une grosse migraine les mots devenaient difficiles à lire et à écrire. Pour lui, c’était logique, sa vision redevenait comme avant sa transformation. Il fallait qu’il se retrouve des lunettes, mais les payer avec quoi ? Il finit tant bien que mal de renseigner le formulaire qu’il rendit à l’homme indifférent. Quelques minutes plus tard, il fut appelé dans un bureau où un homme riait en regardant sa feuille.

– Monsieur Pratt, au vu des informations que vous nous avez fournies, il va être difficile de vous aider. Les diplômes que vous avez n’existent plus, vos expériences sont irrecevables exceptée celle pour le poste de consultant qui n’a pas fait long feu. Tout ça n’est pas assez solide, à moins que vous repreniez …mais cela va être difficile pour vous d’obtenir une bourse, et puis, vu votre date de naissance, je ne pense pas que vos parents puissent payer l’école.

Spike écoutait impuissant. Julian vivant ne pouvait pas l’aider non plus. Le gratte-papier en face de lui fouilla dans un tiroir et lui tendit une feuille.

– Je n’ai que ça pour vous.

Regardant la tenue du jeune homme il rajouta :

– Il vous faudra un uniforme plus adapté.

Quand il lut la fiche d’orientation, Spike se sentit comme humilié, il ne pouvait pas accepter et déposa la feuille sur le bureau avant de partir. L’employé ne s’étonna pas de le voir réagir de la sorte, depuis quelque temps il recevait beaucoup de vampires adeptes d’Harmony, tous voulaient travailler aux dons du sang et refusaient les postes qu’il proposait. Certes, c’était le seul vampire redevenu humain qu’il avait vu, mais cet ancien aristocrate ne faisait pas partie de ce monde.

Les tueuses devraient tuer ces vermines volant le travail d’honnêtes gens, ils ont eu leur chance en tant qu’humain, pensa-t-il.

Le jeune homme souffla, adossé contre un mur, il lui avait fallu se retenir pour ne pas coller un pain à cet homme. Comment avait-il pu lui proposer un emploi d’éboueur ? Il ferma les yeux et sentit la fumée toxique entrée dans sa gorge le réchauffer. Il lui restait un peu de monnaie et il décida d’aller les dépenser au bar le plus proche, pour oublier. L’endroit n’était qu’à deux rues de là où il se trouvait et quand il y arriva, il y avait foule. Il dut se faufiler entre quelques viandes soûles et des habitués pour arriver à commander un verre de Whisky. Cela lui brûla la gorge, mais c’est ce qu’il lui fallait. Sa tête se vidait un peu, les soucis d’humain commençaient à s’évanouir, seule Buffy tapissait son cerveau et c’était bien ainsi. Ses oreilles furent attirées par une douce mélodie, lui aussi avait participé à ce genre d’événement avant d’affronter l’Aiguille Noire au côté d’Angel. Il s’inscrivit, quand son tour vint, il avait trouvé de quoi slamer : le poème qu’il avait commencé à écrire à son propre mariage…

Chacun s’est placé ;

La place est un peu fraîche

Chacun s’est déplacé

Et le marié s’infiltre dans la brèche

Si quelqu’un m’avait dit,

Qu’j’mettrai un jour la bague au doigt

J’aurais répondu : « Pardi !

Le vin d’messe ne te réussit pas à toi. »

 

Il continua de clamer sa vie, libérant les mots de plus en plus facilement. Cela racontait le jour le plus beau de sa vie, il pouvait le partager avec des inconnus. Les applaudissements fusèrent et il récupéra son verre gratuit, ce qui n’était pas de refus vu que sa bourse était vide. Ses problèmes s’en allaient, mais il savait qu’il ne devait plus en abuser car son nouveau corps ne le supportait pas, alors il prit congé. William le sanglant ne l’était plus tant, c’était la deuxième fois qu’il avait eu un accueil favorable. À croire que le public avait changé et savait apprécier sa poésie. Cela lui plaisait.

Quand il arriva chez lui, Buffy était plongée dans un fauteuil lisant des dossiers. Ses recherches dehors n’avaient rien donné alors elle lisait le rapport de la fête foraine.

– Salut Amour. Je ne sais pas si le relire une dizaine de fois t’aidera, dit-il en l’embrassant.

– C’est vrai, mais je ne sais plus où chercher.

Buffy lui raconta sa journée et Spike la sienne. Les enfants troublaient la jeune femme beaucoup plus qu’un agent de l’emploi pour Spike, alors il décida de l’aider. Il regarda les dossiers avec elle. Mais ses yeux ne le laissaient pas lire plus de deux pages. Buffy lui posa une lingette chaude sur les paupières et se blottit entre ses bras. Ils s’endormirent ainsi calmant les douleurs du corps et de l’âme.

 

Chapitre III

Les recherches de Willow.

 

Willow s’était levée aux aurores pour faire des recherches dans la bibliothèque de Giles située au centre. Elle avait d’abord regardé dans ses livres réservés aux sorcières, puis aux femmes, mais en vain. La section de son coéquipier était beaucoup plus vaste, les livres provenaient du monde entier et survolaient des milliards de thème. L’anglais avait même, suite à la destruction du QG des observateurs, commencé à réécrire des livres qui avaient été anéantis lors de l’attaque de la Force. Il faisait cela de tête, il ne voulait pas laisser aux générations futures un maigre héritage.

Comment trouver la femme d’hier sans perdre son temps pensa la sorcière ? Elle sourit car elle avait la réponse en elle. Elle ferma les yeux pour se concentrer, elle posa sa question et les livres dont le contenu ne correspondait pas étaient ignorés. Un à un, les bouquins défilaient mentalement dans sa tête. Une demie journée suffit à Willow pour cette lecture magique et le résultat était nul. Que faire d’autre ? Comment savoir si cette femme aux allures menaçantes allait revenir ou pas ? Et surtout attaquait-elle les deux ou seulement l’une d’entre elles ? Et laquelle ? La sorcière était épuisée par toute cette magie et ces questions sans réponse. Rose allait-elle bien ?

Alex entra dans la pièce.

– Ah tu es là. Je te cherchais partout.

– Ah, pourquoi ?

– Oh rien. Depuis le mariage on a été pris pour régler le problème de Joyce avec l’aide de Rose et comme c’est réglé et que j’ai un jour de congé j’en profite pour voir ce que deviennent mes amies.

Willow sourit et l’enlaça puis elle lui raconta tout.

– Woua tu as lu tous ces livres en un après-midi ?

– Non, par sélection. Mais ça n’a rien donné et je ne sais pas où chercher.

Alex se sentait démuni quand lui vint une idée.

– Et tu as été voir dans les livres du clan de Rose ? Après tout cela la concerne peut-être plus que tu ne le crois ?

Willow n’avait pas pensé à ça, mais c’était exactement ce qu’il lui fallait et elle trouvera peut-être plusieurs réponses à ces questions.

– Oh je crois qu’on risque d’enfreindre plusieurs de leurs lois, mais ça te dit de venir cambrioler avec moi ?

Cette idée les amusait et ils se précipitèrent vers le village de Rose.

Le vent rafraîchissait les joues d’Alex qui n’était pas habitué à voler avec Willow, ravie de pouvoir lui montrer la terre vue du ciel. Ils se dirigeaient à une vingtaine de minutes au sud de San Francisco et la sorcière se posa tranquillement derrière un buisson afin de ne pas attirer les passants.

– Ici votre commandant qui vous parle, la température est de 20 degrés, s’amusait Alex endossant le rôle de pilote de ligne 

Son amie lui fit signe de se taire car une femme venait de passer tenant un panier en osier rempli de fleurs séchées. Elle venait d’un champ entouré de maisons. Elles étaient bizarrement toutes orientées face à ce champ.

– OK, on fait comment pour savoir laquelle des maisons c’est ? Elles se ressemblent toutes, en bois sauf qu’elles ne doivent pas être faites de tic et tac ! demanda Alex.

– Je ne sais pas, il doit quand même y avoir un indice. Observe !

Ils longèrent les murs discrètement pour chercher une piste évitant les sorcières qui se promenaient ou travaillaient dans les champs ou à d’autres besognes. Willow remarqua que l’une des maisons avait une orientation légèrement différente. Elle invita Alex à la suivre et quand ils se crurent invisibles aux yeux des villageois, ils entrèrent.

La maison n’était constituée que d’une seule pièce, excepté un escalier qui menait au sous-sol. Des livres, des statues, des pendentifs étaient disposés ici et là, Willow trouva même une boule de Thésulah. Celle qui avait servi à restaurer l’âme de Julian, pensa-t-elle. Il y avait tellement de choses à voir que Willow ne savait par où commencer !

– Oh le marteau de la sorcière ! Incroyable, c’est un manuel qui explique comment reconnaître et tuer les sorcières !

– Et ça te réjouit ?

– Euh non, mais j’en ai entendu parler et maintenant je le vois en vrai. Bien sûr, je ne suis pas d’accord avec ce qu’il contient.

Elle se demandait si elle devait utiliser le même sort que dans l’après-midi mais il y avait tellement de choses incroyables qu’elle voulait prendre le temps de les examiner.

Une porte s’ouvrit rapidement laissant apparaître la tante de Rose affichant un regard courroucé.

– Avec toute l’aura magique que tu dégages tu pensais passer inaperçue auprès de sorcières.

La Tante de Rose était fâchée, cela n’allait pas arranger la popularité de la rouquine qui n’eut pas le temps de riposter qu’elle se retrouva à terre à côté d’Alex.

 

L’odeur du pain au chocolat fraîchement cuit s’étendait jusqu’à la ruelle. Une main aux ongles noirs piochait dans l’un des deux sacs.

– T’en prends qu’un ! s’exclama Buffy.

– Oui, je sais que le reste c’est pour les enfants ! Tu crois qu’ils en sauront plus sur l’endroit où se cache Dru.

– J’espère que oui, soupira-t-elle.

Il lui tendit un croissant.

– C’est le tien. Mais Dru a déjà dû partir. Et ses visions lui sont parfois de bon augure.

– Tu as raison. Ensuite je la tuerai.

Spike, s’arrêta. Il n’avait pas vu ça comme ça.

– Il n’y a pas d’autres solutions ? Une prison de vampire ça n’existe pas ?

– Je suis désolée, je sais qu’elle a compté pour toi, mais elle est vraiment néfaste.

Buffy voyait qu’elle l’avait froissé, il avait les yeux dans le vide. Mais elle devait la tuer pour tous les meurtres qu’elle avait commis et pour éviter qu’elle redevienne son sire. Elle le voyait soupirer, lever les yeux en l’air.

– J’veux le faire, lâcha-t-il

– Tu en es sûr ?

– Oui. J’y avais déjà réfléchi tu sais, quand je t’ai déclaré ma flamme, quand j’étais un vampire sans âme. Je le ferai en tant qu’humain.

Elle réfléchit un moment, puis acquiesça difficilement d’un signe de tête. Ils s’enlacèrent. Mais elle trouverait un moyen pour le protéger.

– Je suis avec toi sur cette enquête, et gratuitement pour ton boss. Je la connais mieux que personne.

– OK, ça marche. Et après la visite au foyer, tous les deux, on va voir un ophtalmo pour tes yeux, répondit-elle.

Ils avancèrent et Spike résistait à sa gourmandise. Dix minutes de marche après, ils étaient devant le bâtiment haut de deux étages dont la porte était grande ouverte.

– Bien, au moins les gosses ne sont pas enfermés et peuvent sortir comme ils veulent, pensa tout haut Spike.

– C’est un foyer, pas une prison. Le but est de les aider, confirma Buffy.

Le couloir était vide, alors ils tournèrent dans le premier salon où Buffy, qui connaissait les lieux, pensait les trouver. La télé était allumée sur un dessin animé des trois petits cochons mais aucun enfant ne regardait. Sur le sol un corps d’adulte gisait, maculé de sang, plusieurs traces de morsures le décoraient. L’odeur de mort était horrible, Spike ne la supportait plus et sortit dehors vomir. Vampire, il avait tué des milliers de personnes, adoré l’odeur et le goût du sang, mais humain c’était impossible.

– Ça va ? dit la jeune femme en lui tendant sa bouteille d’eau qu’il attrapa.

– Comment tu fais pour supporter cette odeur ?

– L’habitude, être une tueuse ne donne pas trop le choix. Je vais inspecter les lieux, voir si un ou plusieurs enfants ne seraient pas cacher quelque part. Puis j’appelle les renforts. Reste là.

Il ne dit rien, il savait d’expérience que les vampires ne laisseraient pas de si bonnes proies en vie, surtout Dru. Il s’enfila un autre croissant pour changer de goût.

Plus Buffy se déplaçait, plus elle voyait l’horreur du massacre à chacun de ses pas. Elle ne trouva que des corps d’adultes dans des positions de mort effrayantes. Tous les meubles étaient sens dessus dessous dû aux combats, aux bousculades, violences qu’il avait dû y avoir. Elle ouvrait chaque placard, fouillait chaque pièce en n’oubliant aucun recoin. Ses sens de tueuse étaient mis aux aguets, elle ne devait rien laisser passer, ne laisser aucun éventuel enfant errer dans une pièce, effrayé et seul. Au bout d’une heure lorsque les renforts eurent aussi fait leur inspection et ne trouvèrent rien, elle craqua. Les vannes étaient ouvertes pour de bon, elle n’avait pas su protéger des enfants à qui elle avait promis qu’elle les reverrait. Contre toute attente, Spike la rejoignit au première étage (un policier lui avait mis un extrait du baume du tigre sous le nez) pour la consoler.

 

Elle appuya sa main contre le sol et l’autre pour toucher son front pâle endolori. Alex était toujours allongé mais il respirait. Tous deux devaient se trouver dans la cave de la maison dont ils avaient forcé l’entrée. Contrairement à l’autre pièce, elle était vide, seule la fraîcheur parcourait le corps de la rouquine. Elle réveilla Alex, surpris de se trouver dans cet endroit inconnu.

– On est où là ?

– La mégère nous a transplanés à la cave.

– Cela aurait été moins douloureux si elle nous avait dit d’emprunter les escaliers qui se trouvent juste là.

La jeune femme observait encore la pièce, elle avait l’impression de la reconnaître, de l’avoir déjà vue quelque part.

– Tu n’as pas l’impression d’avoir déjà vu ce lieu quelque part, demanda-t-elle en ordonnant à son cerveau de réfléchir ? Oh ça me revient ! Dans le livre de Rose quand il a pris vie pour raconter où était enfermé Julian !

Alex s’inquiétait.

– On est en Angleterre ? Ça n’est pas possible, j’dois emmener Joyce au parc aujourd’hui !

– Non pauvre crétin ! Ce n’est qu’une copie de la maison des sages, celle de Viviane est à l’identique. Elle est interdite, car maintenant elle protège des grimoires et autres secrets que seul un sage, dont je fais partie, doit avoir connaissance, répondit la tante qui venait d’entrer dans la pièce.  Donc que veniez-vous voler ?

Willow ne savait pas si elle devait tout dire à cette personne qui lui avait toujours été antipathique.

– On ne volait rien ! On cherchait une information.

– Ne me mentez pas ! Depuis que Rose vous connaît, elle ment, elle fait de la magie ! Vous êtes de très mauvaises influences mademoiselle Rosenberg !

Willow n’aimait pas qu’on lui parle de la sorte, ça lui rappelait trop sa mère.

– Par la déesse. Non, mais vous empêchez une sorcière à haut potentiel de s’exprimer et à cause de cela elle a failli se faire tuer sans réagir hier, hurla-t-elle de colère.

La sage s’immobilisa, son teint devint livide.

– De, de quoi parlez-vous ?

– D’une femme sexy avec des pouvoirs qui les a attaquées, intervint Alex en se souvenant du récit qu’on lui avait fait.

La femme âgée ne dit rien, elle psalmodiait quelques vers puis Alex et Willow furent surpris de voir Rose à côté d’eux, sortie de nulle part.

– Qu’est-ce que je fais là ? Et vous ?

– On a essayé de chercher des informations sur la personne qui nous a attaquées et ta tante nous en empêche, répondit sèchement Willow.

Tous les trois suivirent du regard la dame qui remontait l’escalier.

– Ma tante que faites-vous ? demanda la nièce.

La seule réponse fut : « Vous avez utilisé la magie ».

– Et alors ? railla Alex. Allez, moi j’ai un enfant à aller chercher ! Libérez-nous.

Et il se dirigea vers la sortie lorsque qu’il se cogna contre une force invisible.

– Alex, je t’avais dit qu’on était au même endroit que Julian. Elle nous a enfermés avec une barrière magique.

Sonné, le garçon se releva et questionna :

– Juste parce qu’on a fouillé dans ses papiers et que Rose a utilisé la magie ? Elle ne va pas nous transformer en Drakis ?

– Je te rappelle qu’on a détruit la pierre. Puis pour le reste, elle a l’air fâché, j’espère juste qu’elle ne va pas nous laisser là longtemps, répondit Rose.

– Tu as déjà été enfermée ici ? demanda Willow affligée.

– Oui, petite quand j’utilisais trop la magie. Ici, c’est impossible de l’utiliser alors elle me demandait de me concentrer sur celle qui était à l’intérieur de moi pour l’annuler. J’ai donc appris à la cacher.

– Combien de temps restais-tu là ?

– Un ou deux jours, affirma la fille aux cheveux verts.

– On ne va pas rester ici longtemps ! Faut que vous trouviez un sort pour briser cette barrière ! ordonna Alex.

– Je te le redis, ici on ne peut utiliser aucun sort, aucune magie et le seul moyen de briser le sort est que ma tante meure !

Le menuisier n’essaya même pas de taper contre la barrière magique, résigné il s’assit dans un coin. Il savait à quel point un sort bien fait pouvait être tenace. Willow était hébétée de ce qu’elle venait d’entendre, depuis qu’elle était devenue sorcière elle rêvait que sa famille soit sorcière aussi. Enfin, elle aurait pu partager son don avec sa famille, mais jamais elle n’aurait imaginé ce que Rose avait vécu.

La colère montait en elle, décidément elle n’aimait pas cette mégère ! Elle aurait deux mots à lui dire. Elle essaya quand même de forcer aussi la barrière mais sa magie était annulée.

– Je ne vois pas pourquoi tu t’embêtes ! J’ai essayé des milliers de fois. Il faut juste attendre que ma tante vienne nous chercher ! Ensuite, elle me prendra dans ses bras et me dira de ne pas recommencer.

– Hey ! Grandis un peu, ce que t’as fait ta tante est interdit ! s’offusqua Willow.

– Je sais, mais c’est ma seule famille depuis que mes parents sont… 

Rose se tut, ce souvenir était trop douloureux. La rouquine qui ne connaissait pas ce sentiment d’abandon la prit dans ses bras. Alex se leva, sortit de sa poche un couteau et commença à gratter la roche juste à côté de l’unique lit.

– Tu espères t’évader par-là ? Il doit y avoir plusieurs mètres de roche et tu n’as pas les plans des lieux tatoués sur le corps !

– Les filles, la pièce a été ensorcelée pour que vous ne puissiez pas utiliser votre don. Mais il y a bien un endroit dans la roche qui ne doit pas être touché ? Je creuse le trou, ensuite ce sera à vous de nous sortir de là !

L’herboriste sortit son couteau qu’elle avait toujours sur elle pour aider le jeune homme.

 

A la maison, Buffy était enveloppée dans le plaid à ruminer. Mr Curtil lui avait donné un jour de repos suite à l’horrible découverte qu’elle avait faite. Spike arriva avec deux chocolats chauds, s’installa à côté d’elle et lui caressa les cheveux.

– Ça va Amour ? Tu veux m’en parler ?

Elle avait comme une boule en elle, c’était trop dur de parler mais elle réussit à décrocher quelques mots.

– Je les ai tués, comme mon enfant.

Elle pleura. Spike eut un pincement au cœur d’entendre la deuxième partie de la phrase.

– Non tu as fait ce que tu as pu pour les sauver. Tu n’es en rien responsable de la mort de notre enfant. Je sais que tu as fait tout ce que tu as pu pour les protéger comme tu protèges le monde depuis tes quinze ans. Mais tu n’es pas responsable des actes de cruauté de Drusilla, ni de sa folie meurtrière. Quand tout cela sera fini, on prendra des vacances et je te prouverai que tu seras une mère incroyable !

– Oh Spike, pleura Buffy.

Ils restèrent l’un l’autre enlacés sanglotant jusqu’à ce que la peine s’atténue et que la chaleur des deux corps crée une attirance. Les baisers du jeune marié se faisaient plus nombreux, plus langoureux et les vêtements furent enlevés, laissant place à de nombreux gémissements. Les chocolats devinrent froids, près d’eux.

Buffy remit le plaid sur Spike et le laissa allongé sur le canapé, elle avait envie de sortir faire du jogging. L’air matinal lui ferait du bien, elle courut aussi vite qu’elle put ouvrant grand les yeux dans la nuit. Elle repensa à la dernière phrase que son amour lui avait dite, il avait raison, il ne fallait pas qu’elle se laisse abattre.

Quand il se réveilla, les tasses de chocolat sur la table de chevet avaient disparu et étaient remplacées par deux gobelets de café à emporter à côté d’un sachet de pains au chocolat qui lui mit l’eau à la bouche. Il se redressa pour se laisser tenter, et le poids d’un journal fut laissé tomber volontairement sur la table.

– On s’est fait berner ! Ça n’est pas du tout ce que l’on croyait !

En face de lui, il avait une Buffy toute fraîche, toute pimpante et sûre d’elle.

– Mmm quoi ? questionna l’affamé.

– Regarde le titre du journal.

Ses yeux commençaient tout doucement à se réveiller et il regarda les gros titres :

 

 

Une tuerie au foyer Langtone.

Hier matin, une effroyable découverte a eu lieu au foyer de jeunes. La vingtaine de jeunes qui vivaient là a disparu, seuls, les cadavres des animateurs ont été retrouvés mutilés et mordus par des vampires. Ce sont ces monstres, que nous connaissons depuis peu, que nous avons laissés entrer dans nos vies, car leur gourde de reine blonde leur a dicté de nouvelles lois. Grâce à cela, les tueuses ne font plus leur travail et des meurtres effroyables se perpétuent. Les traces de vampires trouvées sur les corps sont d’ailleurs des plus inquiétantes : les empreintes de dents correspondent à celles de jeunes enfants ! Nos enfants ne sont plus en sécurité, nous en faisons des monstres ! Combien de petits vampires sont sortis de cet endroit ? Les tueuses seront-elles à la hauteur ?

                                                                                                         Scott Barila.

 

Spike se releva bouche bée.

– Voilà donc le plan de Drusilla ! Elle a réussi à ne pas tuer les enfants pour les transformer ! s’inquiéta Spike. Pourtant c’est interdit !

– Pourtant elle voulait transformer le jeune William !

– Euh…pour le premier point avoir des gosses surpuissants qui n’écoutent rien à ses ordres c’est une plaie. C’est aussi un risque de se faire repérer par la tueuse car les gens n’aiment pas qu’on s’attaque aux enfants. Mais Drusilla a dû trouver un moyen pour les commander. Mais imagine, personne ne refuse d’ouvrir à des enfants. Combien de portes ont été ouvertes cette nuit ?

Buffy s’horrifia de ce plan.

– Il faut que j’aille prévenir Monsieur Curtil. Et dans ta phrase, tu as dit « on ».

– Hein ?

– Quand tu as parlé des vampires, tu as employé le pronom « on », continua Buffy.

– Oh, euh, mauvaise habitude.

Après un bref baiser, il partit prendre sa douche, et elle, au poste en lui donnant rendez-vous plus tard. La jeune mariée avait bien entendu « on », elle avait noté qu’il passait beaucoup de temps dehors la nuit et mangeait saignant. Elle essaya de ne plus y penser : ce sont de simples coïncidences, deux siècles d’habitude ne peuvent s’effacer en quelques mois. Spike ne redeviendra pas vampire de lui-même, pensa Buffy, arrête de te faire un sang d’encre.

Le jeune marié sentit les nouveaux shampoings que sa Buffy avait fabriqués. D’un seul coup sa femme s’était mise à fabriquer des shampoings, des parfums et parfois même des jus d’orange. Elle voulait tester des produits plus sains. Très bien, il choisit le shampoing et gel douche à base d’ortie qu’il trouva fort dynamisant. Après sa toilette, il eut envie de passer un coup de fil, peu importait l’heure. Une voix fatiguée répondit et le jeune homme en profita pour déballer tout ce qui lui passait par la tête. Il savait que la personne au bout du fil n’en perdrait pas une miette et qu’il ferait tout pour rattraper le temps perdu. William aimait ces moments, même si parfois Julian l’énervait. Au bout d’une heure, il raccrocha, il devait rejoindre sa femme.

 

Chapitre IV

Le plan de Drusilla.

 

Tous les trois étaient assis dans le lit, assoupis. Ils avaient essayé de se relayer mais leurs bras étaient endoloris et le sommeil bien plus puissant. Le trio avait d’abord pris soin de placer le lit pour cacher leur travail si la mégère revenait. Willow retira légèrement la tête d’Alex qui bavait sur son épaule gauche avec dégoût, mais laissa celle de Rose sur son épaule droite, humant son odeur. L’amoureuse pensait que c’était mal de profiter de ce moment sans qu’elle ne le sache. La rouquine se demandait si un jour elle aurait le courage de lui avouer ses sentiments, mais comme Rose aimait les garçons, il fallait qu’elle garde cet amour à sens unique pour elle. Ou qu’elle l’oublie.

La tante déboula dans la pièce avec deux sachets de viennoiseries dont l’odeur réveilla Alex et, dans l’autre main, elle tenait un thermos d’une infusion réalisée avec les plantes sauvages du jardin.

– Alors les petites marmottes, il faut se réveiller ! Bonjour, dit-elle.

Elle psalmodiait en chuchotant et la victuaille se retrouva sur le sol de l’autre côté de la barrière.

Les filles venaient de se réveiller et comprirent ce qui s’était passé.

– Quoi ? Vous ne venez pas nous libérer ? s’insurgea Willow.

– D’abord, je voudrais que ma nièce me promette de ne plus vous revoir, incluant toute la bande, sourit-elle. Et ensuite je vous libérerai.

Rose se leva.

– Non ! J’n’en ai plus envie. Depuis que vous m’avez adoptée j’ai obéi à vos règles, j’ai arrêté de faire de la magie, je suis restée dans ce camp presque toute ma vie et lorsque je me fais des amis, vous les refusez ! C’est non, cria-t-elle, son corps plein de larmes.

Ce n’était pas ce que la sage voulait entendre, sa mâchoire se crispa, elle respira profondément et repartit comme elle était venue.

– C’n’est pas vrai, elle serait capable de nous laisser pourrir ici ! s’exclama Willow.

– Je suis désolée, c’est ma faute. Si j’avais obéi aux ordres, je ne vous aurais pas rencontrés et vous ne seriez pas là, ici et maintenant, sanglota la jeune sorcière.

– Vivre c’est faire des erreurs en faisant ses propres choix. Tu nous as rencontrés et tu nous as tous aidés ! Sans toi, ma fille aurait envoyé des millions de gens dans différents mondes, rassura Alex.

– Tu as aidé plein de sorcières au centre d’émancipation et Spike peut profiter de son père. Ta tante, n’a pas le droit de te dicter ce genre d’ultimatum…

Rose sourit en essayant d’essuyer ses larmes, il fallait qu’elle prouve à sa tante qu’elle pouvait gérer sa vie. Elle se prit d’un courage, déplaça le lit et continua à creuser sans écouter la douleur dans ses poignets. Elle creusait de plus en plus profond sous les yeux d’Alex et Willow, et de temps en temps Rose essayait de jeter un sort pour voir si cela fonctionnait. A la dixième tentative elle sentit une étincelle et sourit. Elle décida de continuer encore cinq centimètres puis de lancer un sort beaucoup plus puissant. Sa rage et sa tristesse se mêlaient à l’enchantement qui devint trop puissant. Rose voulait faire exploser cette roche pour pouvoir remonter à la surface. Les éboulis commençaient à tomber sur eux, les sorcières lancèrent un sort de protection en se rapprochant pour que cela fasse effet.

 

Dehors, le bruit du tremblement avait alerté tout le village. La communauté sortait de ses habitations ou de ses occupations, impuissante, elle regarda une partie de la bâtisse qui s’écroula sur ses fondations. Tante Béa arriva en trombe, effrayée par la destruction de la maison gardienne. Une autre explosion projeta quelques morceaux de roche laissant apparaître un trou d’où sortirent Alex, Rose et Willow couverts de poussière. Ils tapotèrent leurs vêtements, la foule de badauds leur donna de quoi se nettoyer.

– Comment avez-vous pu utiliser la magie ? demanda la tante.

– On a creusé dans la roche. Puis votre nièce a fait le plus dur du boulot, confirma Alex fier de son idée. On ne vous a jamais dit qu’il était risqué d’enfermer un menuisier et de puissantes sorcières.

Les yeux écarquillés, elle s’approcha de Rose toute souriante.

– Tu ne te rends pas compte de ce que tu as fait. Tu ne dois pas l’utiliser !

– Je l’ai en moi depuis toujours et (elle claqua des doigts et la maison se reconstitua) je suis prête à le refaire autant de fois que je le voudrai. Et je verrai qui je veux !

La tante la secoua en hurlant :

– Arrête ça tout de suite ! Je te l’ordonne !

Elle tomba à terre, non pas pour la supplier, mais parce qu’elle venait de recevoir une boule d’énergie dans le dos.

– Tu l’as attirée par la magie, pleura-t-elle de douleur, enlacée par Rose qui la retenait. Un sage ne peut être remplacé qu’à sa mort.

Tels étaient ses derniers mots. En larmes, la jeune sorcière leva la tête et vit la femme qui l’avait attaquée quelques jours plus tôt dans la ruelle. Willow avait déjà engagé le combat avec son ennemie, et celui-ci se passait dans les airs puisque la rouquine ne voulait pas blesser les villageois. Rose décida de les rejoindre et d’en finir avec cette harpie masquée. D’ailleurs, ce masque lui cachait l’identité de son agresseur, elle voulait savoir contre qui elle se battait, elle décida de lui enlever d’une simple phrase chantée. Mais derrière un masque, il se cache parfois une vérité qu’il vaut mieux ignorer. Tout le monde était sous le choc de cette découverte. Devant eux, se tenait une copie parfaite de Rose, à l’exception qu’elle n’avait pas de bec de lièvre et toute sa jeunesse. La jumelle profita de la surprise pour lancer une boule en direction de son clone. Hébétée, la visée ne réagit pas mais Willow intervint rapidement en décidant de fuir ce combat par une téléportation.

Tous les trois se retrouvèrent chez Alex et Dawn et ce dernier s’en trouva étonné.

– Tu nous as emmenés ici Willow ? Je suis bien content d’être rentré enfin chez moi !

Dawn était ravie de revoir son amant qu’elle enlaça, étreinte suivie d’une dispute car celui-ci n’avait pas tenu ses engagements.

Willow s’approcha de Rose encore sous le choc, les larmes au bord des yeux prêtes à s’écouler.

– Elle a tué ma tante. Et elle voulait me faire pareil. J’ai une jumelle qui veut me tuer et je ne sais même pas pourquoi !

Elle l’enlaça ne sachant comment faire pour répondre à ses questions et effacer sa tristesse.

– On la trouvera et on essaiera de savoir pourquoi ? Tes parents ne t’ont jamais dit que tu avais une jumelle ? questionna Willow.

– Non. J’étais trop jeune. Je ne m’en souviens pas et ma tante ne voulait pas en parler. Je n’ai que la dernière phrase de ma tante : « Un sage ne peut être remplacé qu’à sa mort », cita-t-elle.

– Et tu sais qui lui succédera ?

Rose secoua la tête trop perturbée pour réfléchir à une question de plus et se lova dans les bras de son amie pour avoir un réconfort. Le temps passa et elles s’endormirent sur le canapé. Alex leur apposa un plaid pour qu’elles n’attrapent pas froid. Puis il partit endormir sa petite fille avant de rejoindre les bras de Dawn.

 

Les informations qu’avait révélées Buffy n’enchantaient pas du tout le chef Curtil qui avait donc décidé de mettre le poste en alerte, pieux, eau bénite avaient été distribués à outrance et tous les agents devaient tenir leurs armes au plus proche de leur corps. Mais comment protéger une ville de monstres au visage d’ange ? Pour le moment rien n’avait été divulgué afin de protéger la ville d’une émeute. Un café à la main, il commença le journal du matin dont la une le fit s’étouffer.

 

La ville est en danger.

Sous le sol, se cache une armée qui attend la grande nuit. Ces petits monstres qui se déplacent dans le noir peuvent aller où bon leur semble munis d’une force surhumaine. Il a toujours été difficile aux parents aimants de canaliser un simple enfant en crise, imaginez des enfants vampires sans aucune règle et une force surhumaine. Qui pourrait les tuer ? Les tueuses pourront-elles éliminer des enfants vampires ? La police en sera-t-elle capable ? Habitants de cette ville, prenez garde et ne laissez entrer personne chez vous !

                                                                                            Scott Barila.

 

Mais qui était ce journaliste qui détenait autant d’info et qui risquait une émeute ? Comment ce journal pouvait-il publier cet article ? Finalement, il fallait qu’il mobilise plus d’hommes pour protéger la ville et envoie quelqu’un pour interroger ce M. Barila.

 

– Raah, je déteste ces lunettes, se plaignit Spike lors de leur patrouille dans le cimetière. Elle me donne l’air d’un intello !

– Tu es un intello ! Tu as lu plus de livres que moi ! remarqua Buffy. Si tu continues comme ça tu pourras égaler Giles !

– Hey ! Je suis beaucoup plus sexy et mes ouvrages sont moins barbants que ceux d’un observateur !

– J’t’en prie, la plupart sont des livres à l’eau de rose !

– Rooh, c’n’est pas vrai ! Puis d’abord je me plaignais juste des lunettes, pour me battre avec mon sabre ça va être galère !

– Sauf que sans lunettes, cela serait plus dangereux et tu te planterais la lame dans l’œil ! Puis faudra que tu le rendes aussi.

– Rooh, dans le noir je saurai viser le cœur d’un vampire. Puis je l’aime bien ce sabre, il n’en a pas besoin car il est parti sans.

– Il a pris l’avion, c’est difficile de prendre…

Buffy se tut, elle avait entendu un bruit et tendit le bras pour le signifier à son coéquipier. Dans le noir crépusculaire, près des mausolées du cimetière se trouvait un groupe de vampires entourant une personne. Elle n’avait plus vu le jour depuis longtemps, affûtée de longs ongles écarlates manucurés, portant une robe assortie à ces derniers au corsaire dentelé, des canines pointues et de longs cheveux noirs. Cette femme était celle qu’ils cherchaient. Le couple l’observa plus longuement, Dru donnait des ordres à ses petits monstres. Ils étaient trop nombreux, une bonne cinquantaine. Pourtant, elle n’avait pas vu autant d’avis de recherche concernant des enfants disparus ou en fugue. Elle reconnaissait quelques gamins du foyer dont la jeune fille qui l’avait bernée au poste : Mélissa et ses petits copains. Buffy ne voulait pas s’y risquer, alors elle fit signe à son amour de partir.

Un kilomètre plus loin, ils arrivèrent dans une zone peuplée, des personnes sortaient du travail, d’autres rentraient chez elles ou promenaient leur chien. Cela n’avait rien à voir avec la cohue de la journée mais ils étaient nombreux tout de même. Une terrasse de restaurant mettait ses plats en valeur ce qui donna faim à Spike. Mais il n’eut pas le temps d’inviter sa femme car déferla une foule d’enfants bondissant sur les gorges. Des hurlements les avertirent et les humains qui paniquaient courraient dans tous les sens. Le couple se mit à défendre le plus de personnes possibles. Buffy appela du renfort tout en jetant une fiole d’eau bénite qu’elle avait stockée dans la poche de son jean. Spike sortit son sabre avec plaisir, et s’efforça de couper quelques têtes d’enfants-vampires sous les yeux effrayés des clients regardant ces chérubins devenir poussière.

– Ce sont des vampires. Rentrez chez vous, hurla le chevalier.

Buffy eut en horreur de réussir à tuer quatre enfants, d’enfoncer un pieu dans leur petit cœur, mais les autres avaient poursuivi leur massacre vers l’avant. Elle courut en suivant la piste des cadavres pour retrouver Mélissa qui voulait transformer un chien en vampire. Sentant Buffy s’approcher, elle se cacha, et lui lança le maître du chien qu’elle avait vidé de son sang. La tueuse l’évita et apostropha directement la gamine :

– Tu t’attaques aux animaux maintenant 

– Qu’est-ce que ça peut faire ! J’ai faim, répliqua-t-elle. Au foyer, c’était sympa le repas que tu nous as servi. Enfermés une journée entière avec des repas ambulants livrés par la tueuse, quelle ironie !

– Vous m’avez bien eue, mais je vais vous empêcher de nuire.

– On est des enfants, tout le monde ne résistera pas à notre innocence. Toi même, la grande tueuse, tu n’as pas senti les monstres qui sommeillaient en nous, tu n’as vu que ce qu’on t’a montré.

– Je vais vous arrêter maintenant, répondit la policière en colère.

La tueuse fonça sur elle, lui arracha des mains l’animal à moitié mort que la petite fille essaya de lui récupérer perdant ainsi sa garde, et Buffy lui enfonça un pieu dans le cœur. Elle regarda l’enfant qui la dévisagea avec les yeux du Chat Potté de Shrek. Buffy sentit son cœur se lacérer, c’était une torture de tuer ces petits monstres. Il fallait qu’elle enraye cette épidémie de petits vampires car elle ne supporterait pas de devoir en exterminer jusqu’à la fin de son existence.

 

Au réveil, elle était encore accolée à Willow et grâce à elle, elle avait réussi à s’endormir malgré ses tracas. Rose décida d’aller chercher quelques plantes pour faire une infusion. Le jardin d’Alex et de Dawn était très pauvre en plantes sauvages, elle ne trouva que des fleurs de mimosa. Celui-ci aimait ce terrain ensoleillé et pauvre avec une clôture. La païenne ramassa les fleurs pour faire un yaourt aromatisé et récolta quelques jeunes orties qui repoussaient à l’insu du jardinier pour faire une infusion. Puis elle fit le petit déjeuner avec sa récolte, elle finissait en grillant quelques tartines de pain dont l’odeur réveilla les habitants. Tous se saluèrent et se servirent en la remerciant. La petite Joyce eut droit à un repas adapté à son âge qu’elle renversa plusieurs fois. Willow qui avait passé une belle nuit s’approcha de son béguin et lui demanda :

– Alors qu’est-ce que tu vas faire ?

– J’aimerais appeler le royaume des esprits pour poser des questions à ma mère ou ma tante.

– J’espère que tu te souviens que tu ne dois pas utiliser la magie ?

– Nan tu t’y mets toi aussi ? Je ne m’attendais pas à ça de ta part !

– Par la déesse ! Bien sûr que je serais ravie de te voir l’utiliser ! Mais ta tante a dit que tu avais attiré ta jumelle en faisant de la magie. Et pour le moment on en sait peu… Alors il faut marcher sur des œufs !

– Je, je, je, je l’ai tuée ? Depuis tout ce temps, elle essayait de me protéger ! Oh non ! Sanglota-t-elle en se souvenant.

Elle s’assit, elle ne supportait pas.

– De plus, elle ne t’a pas dit que faire de la magie attirait ce genre d’événements désastreux.

Willow la prit dans ses bras.

– Tu ne savais pas, tu n’es pas responsable ma chérie, elle t’a caché ou ils t’ont caché que tu avais une sœur. On va creuser un peu plus et on y verra plus clair.

Quelques minutes plus tard, elles avaient emprunté la chambre d’amis pour invoquer les esprits ensemble. Willow se servait du sort en allumant de la sauge. Rose regardait, elle bouillait à l’intérieur d’elle de faire de la magie et voulait en savoir plus. Willow récita son cantique :

« Esprit bien aimé et inconnu.

Guide-nous dans notre recherche

Nous te demandons d’entrer en communion

Avec nous ici et maintenant ».

Elle prononça cela plusieurs fois en pensant à la tante de Rose, jusqu’à ce que celle-ci apparaisse tel un fantôme. Transparente, un halo de lumière l’entourait, elle avait l’air apaisé puis s’étonna d’être venue ici. Elle s’adressa à la rousse :

– Toi ? Que fais-je ici ?

Rose sortit de l’ombre pleine de questions qui déferlaient dans sa tête.

– C’est moi qui lui ai demandé de le faire. Pour commencer, je suis désolée d’avoir utilisé la magie et j’aimerais que tu m’en dises plus sur ma sœur jumelle.

– Oh, ma chérie je suis désolée que tu l’apprennes de la sorte. D’ailleurs, j’aurais voulu, pour vous protéger, que vous ne le sachiez jamais mais cela était impossible.

– Pourquoi me le cacher ?

– Tu dois savoir qu’un sage ne peut être remplacé qu’à sa mort ! Ta mère n’avait pas été élue car elle ne savait pas faire de la magie. Ce qui posait problème car ta grand-mère n’arrivait plus à avoir d’autre enfant. Votre grand-mère m’avait confié ses pouvoirs et sa fonction, moi sa propre sœur cadette, mais je suis une sorcière d’une puissance bien moins importante que vous mes petites-filles, car je ne suis que la cadette.

Cependant lorsque ta mère était enceinte, son ventre étincelait car vous aviez le don. A votre naissance, on a eu l’horrible surprise de voir des jumelles. Cela n’était pas arrivé depuis plusieurs millénaires d’avoir deux élues, or il ne peut y en avoir qu’une. L’une de vous deux devra mourir pour que l’autre soit élue. Avec tes parents, nous avons essayé plusieurs sorts pour tenter de briser cette règle, mais en vain.

– Alors, elle essaye de me tuer pour devenir l’élue de notre tribu ?

– C’est plus complexe, vous avez ce gène destructeur en vous qui ne partira que lorsque cette vilaine et inéluctable besogne sera faite.

– Je ne ressens pas ce besoin.

– Tu te trompes. A l’âge de quatre ans, vos parents vous ont retrouvées en duel magique. Vous étiez déjà surdouées à cette époque. Mais en voulant s’interposer, vos parents ont perdu la vie. Avec le clan, on a décidé de vous séparer pour que vous viviez le plus longtemps possible et de vous retirer toute magie. Pour Sandra, ta sœur, cela fut facile, mais toi tu étais plus forte, plus têtue. Il a fallu que je sois sévère avec toi. Sandra a retrouvé son don depuis peu et elle te cherchait. Quand tu as libéré Julian du Drakis, les sorts trop puissants que tu as utilisés ont agi comme un GPS pour elle.

Avec toutes ces informations, Rose ne put s’empêcher de vomir dans la poubelle la plus proche. Tout s’embrouillait dans sa tête, elle, un enfant tueur ? Avec sa jumelle elles avaient tué leurs parents ? Non, c’était un cauchemar, elle se pinça et l’horreur de la vérité lui donna envie de se détester.

 

Le jeune couple avait reçu l’ordre d’aller visiter une maison dont les voisins se plaignaient de l’odeur. C’était la maison du jeune garçon, Pierre, celui qui était arrivé au poste. La propriété était une immense maison à deux étages, avec piscine. La porte fut fracassée, défoncée par une force incroyable.

– Parfois je me dis que j’aurais pu être cambrioleuse à la place de flic, ironisa Buffy.

– Je ne sais pas. La cagoule c’n’est pas très sexy ! répondit Spike. Mais lorsque tu brandis ton badge, hummmmh….

Elle sourit, fière de lui faire de l’effet, puis elle se remit au travail. La maison n’avait plus âme qui vive. Mais quelque chose se passait, elle le sentait grâce à son sixième sens, même son septième sens déconnait. Elle n’arrivait pas à reconnaître des enfants vampires. Elle observa les photos de famille, des parents blonds aux yeux bleus, un fils correspondant au même critère. Elle regarda mieux, puis reconnut le garçon qu’elle avait recueilli au poste.

– Buffy vient voir, l’interpella son aimé.

Il l’emmena près de la porte qui menait à la cave.

– Elle est fermée à clef, je ne suis plus assez fort pour l’ouvrir, s’excusa-t-il.

La blonde s’exécuta pour défoncer la porte qui se brisa en deux, puis évitant les débris, ils descendirent l’escalier et se retrouvèrent dans une cave tout ce qu’il y avait de plus banale. Exceptée une femme blonde âgée attachée à une chaise et bâillonnée qu’ils libérèrent rapidement.

– Vous êtes sa mère, je vous ai vue au poste. Que s’est-il passé ?

– Un monstre, c’est devenu un monstre ! Quand vous l’avez retrouvé, nous étions si contents que nous avons décidé d’inviter toute la famille, amis et cousins chez nous pour une fête de bienvenue. Ils nous attendaient ici avec les banderoles. Ce fut une erreur, arrivé à la maison, il montra son vrai visage après avoir engendré les autres enfants. Les enfants sont partis jouer, se sont endormis et le lendemain tous sont devenus des monstres. Ils ont d’abord tué mon mari pour boire son sang, mon frère a tenté de s’interposer il fut tué de la même manière. J’étais tétanisée, je ne pouvais que regarder ce cauchemar : ils se sont nourris des adultes restants, puis ils sont partis rejoindre leur maîtresse Harmony. Ils m’ont laissée là, mon fils ne voulait pas me tuer et préférait que le temps fasse son œuvre. Ce n’est plus mon fils, c’est un monstre !

– Je suis désolé, mais c’est Drusilla sa maîtresse, Harmony est trop bête pour organiser un coup dans ce genre, informa Spike.

Buffy lui donna un coup de coude pour le faire taire et demanda :

– Combien y a-t-il eu de transformation ?

– On est une grande famille, il y avait onze petits enfants âgés de cinq à dix ans.

– On va vous appeler une ambulance, vous avez l’air fatigué. Avez-vous besoin de quelque chose ?

– Retrouvez cette créature qui a tué ma famille. Faites votre boulot pour une fois ! Vous avez laissé les vampires entrer dans notre vie en permettant à cette Harmony de faire son show télévisé !

Buffy ne dit rien, mais elle avait l’amertume qui remontait dans sa bouche, ce genre de reproche ne passait pas.

Après l’arrivée de l’ambulance et d’une équipe de légistes, le jeune couple quitta les lieux.

Ils prirent l’air afin de se changer les idées mais les questions fusèrent.

– A ton avis, il y a eu combien de transformations d’enfants ?

– Difficile à dire depuis combien de temps Dru prépare ce projet. La fête foraine, c’était il y a un mois et il y a déjà eu pas mal d’enfants enlevés. Mais elle avait peut-être commencé avant en œuvrant dans l’ombre comme lui a appris Angelus : patience. D’autant que ces petits monstres ça se multiplie rapidement comme des chatons.

– Oh Spike, tous ces enfants morts, cela va être impossible. Je ne pourrai pas en pulvériser autant. Hier cela m’a déjà fendu le cœur.

Il la serra dans ses bras.

– Je t’aiderai amour. Il faudra d’ailleurs aller voir tes sœurs et le Scooby Gang à ce sujet. On a besoin de tout le monde.

 

Arrivés chez les Scoobys, ils se racontèrent chacun leurs histoires autour de pizzas plus diététiques les unes que les autres.

– C’est horrible tous ces enfants transformés, se lamentait Willow. On va essayer de patrouiller ce soir. Mais avant, il faut qu’on règle l’histoire de Rose et de sa sœur.

Cette dernière était recroquevillée sur elle-même, perdue dans ses pensées, Willow alla lui tenir la main, ce qui la déconnecta.

– Qu’est-ce que vous avez prévu ? questionna Spike.

– Soit je la tue, soit elle me tue. Je ne trouve pas d’alternative, répondit froidement la jumelle.

– C’est horrible, je suis sûre que vous allez trouver une solution, positiva Buffy.

– Buffy, le seul moyen que tu as trouvé pour me sauver c’est de sauter dans le vide, répliqua Dawn.

Buffy se remémora l’événement, c’était ce qu’il fallait faire et elle le referait si besoin, parfois pour sauver quelqu’un il faut se sacrifier.

– Oh c’est un peu trop, il doit y avoir d’autres solutions quand même, souligna Alex. Cette maison était une copie de celle du sage où Julian était enfermé en Angleterre. Par contre, je ne suis pas sûr qu’il y ait les mêmes livres et les mêmes habitants.

Rose se leva d’un bond, Alex venait de lui donner une idée, et elle se dirigea vers la sorcière la plus puissante qu’elle connaissait.

– Willow, j’irais bien à cet endroit en volant mais je me ferais repérer par ma sœur, alors emmène-moi. On trouvera bien des réponses.

Elle hocha la tête et après quelques embrassades avec ses amis, elles décolèrent dans les bras l’une de l’autre.

Buffy fut contente de constater que le lien entre Willow et Rose se développait, mais elle se demandait s’il irait vraiment dans le sens souhaité par sa meilleure amie Elle espérait qu’elle transmettrait le message du problème Drusilla à son ancien observateur. Elle regarda son meilleur ami Alex et lui demanda :

– Tu as trouvé une solution pour nos deux sorcières préférées, en as-tu une pour nos enfants perdus ?

– Une fée clochette, vu qu’ils sont aux mains de la capitaine folle dingue ? répondit-il du tac au tac. Je n’en ai pas mais, ce soir je patrouille avec vous.

– OK, Dawn, surtout n’ouvre à aucun enfant même s’il te fait le coup du Chat Potté avec les larmes. Je ne voudrais pas qu’il vous arrive malheur à toi et à Joyce, conseilla-t-elle.

– T’inquiète Buffy, j’ai déjà d’une merveilleuse fille à m’occuper. Et la leçon d’avoir invité Harmony quand j’avais treize ans m’a suffi.

Elles se serrèrent dans les bras l’une de l’autre et se donnèrent rendez-vous le soir.

 

Pendant le vol, Willow avait apprécié de tenir Rose dans ses bras. Elle savait qu’il était impossible de faire le trajet jusqu’en Angleterre car elle ne savait pas trop où se rendre. Elle préféra ne pas faire le coup de la panne à Rose et l’avertit de la téléportation qui allait suivre. Cela lui permettait d’économiser ses forces et d’arriver plus vite avant la nuit. Parce qu’elle était déjà venue chez l’Anglais, elle savait exactement où se téléporter. 

– Bah, tu es sûre que c’est là ? s’exclama Rose.

La sorcière sourit, elles étaient juste sur le perron de l’appartement qui appartenait à Faith Lehane, cédé à la mort de Giles. Celui-ci ressuscité l’utilisait toujours mais avait laissé l’héritage à Faith, elle pourrait toujours en avoir besoin plus tard pensait-il. Elles montèrent les petites marches et sonnèrent en dessous de l’écriteau « Rupert Edmond Giles ». Le quinquagénaire surpris de les voir les accueillit à bras ouverts. L’appartement était vaste, composé de deux étages, pour y monter il y avait deux escaliers face à face. Le premier était droit et menait à la chambre d’amis avec une pièce ouverte sur le reste du salon. Giles avait choisi cette chambre lui rappelant sa dernière demeure américaine. L’autre escalier, en colimaçon, menait à l’étage avec deux chambres fermées où parfois Faith venait se reposer.

Le salon avait plusieurs bibliothèques remplies de livres divers et variés dignes d’un observateur. Les livres, il en prenait soin comme à la prunelle de ses yeux. Il pouvait passer des heures à les réorganiser, dépoussiérer ce qui donnait aux manuels comme une odeur agréable de Brandy. Sur les murs, il y avait de vieux portraits de famille, des statues et des objets magiques différents. Autour d’un thé déjà préparé, les sorcières racontèrent leurs mésaventures après s’être assises sur le fauteuil pour Willow et le canapé pour Rose. Plusieurs fois, l’Anglais nettoya ses lunettes durant l’écoute des deux histoires.

– A part le juste des justes, je n’ai jamais entendu parler d’enfants-vampires. Excepté dans le roman d’Anne Rice, mais ce n’est que fiction, commenta l’hôte. Je vous propose de dormir ici puis vous pourrez partir demain matin dans la tribu de Rose.

– Julian n’est pas là ? demanda Willow.

– Oh, si, il est sorti et j’avoue que cela me fait du bien car l’entendre parler sans cesse de William petit est assez énervant.

– C’est vrai, j’ai déjà entendu Spike s’en plaindre, confirma l’intello. Mais à passer toute son existence à vivre prisonnier, ça doit être difficile de se libérer de ça.

Dans leur chambre, les filles s’endormirent facilement. Rose se leva seulement pour aller aux toilettes et quand elle sortit la porte d’entrée s’ouvrit. Un homme blond apparut qui hurla :

– Giles, vous avez laissé votre porte d’entrée entrouverte !

Il se figea quand il aperçut la jeune femme qui avait perdu dix ans de sa vie pour lui. Il l’avait brièvement aperçue au mariage mais il était trop occupé ce jour-là, pour l’accoster.

– C’est toi qui m’as gardé en vie ?

– Oui, j’ai essayé de rembourser la dette que mon peuple te devait.

L’homme s’approcha d’elle rapidement et commença à l’étrangler.

– Tu aurais dû me laisser pour mort. Tu ne m’as pas demandé MON avis ! Les sorcières vous êtes…

Julian ne finit pas sa phrase car il fut assommé par Giles réveillé par les cris.

– Oh ça fait du bien ! Aide-moi à l’emporter dans sa chambre. Elle l’aida même si elle était encore sous le choc.

Giles ferma la porte magiquement afin que le ressuscité ne s’en prenne pas à ses amies. Il offrit un thé à la jeune femme près de la cheminée qui crépitait.

– Je suis désolé, en ce moment il fait plein de cauchemars où il accepte de mourir puis au moment où il est prêt à revoir sa femme une personne l’en empêche. Cette personne c’est toi, il était prêt à mourir le jour où il a affronté le Drakis. Je crois qu’il a attendu ce jour toute sa vie. Il lui faudra du temps comme ce fut le cas pour Buffy quand elle fut ressuscitée 

Rose n’avait pas pensé à ce détail, elle qui voulait bien faire, réparer ce que son peuple avait détruit.

– Mais et Spike ?

– C’est vrai que ce choix est un peu égoïste, mais il est adulte maintenant, il a sa vie et n’a plus vraiment besoin d’un paternel 24h/24 vivant dans de vieux souvenirs. Julian va devoir apprendre à vivre seul avec de nombreux coups de fil ce dont je remercie Spike qui les passe depuis les Etats-Unis. Va te recoucher maintenant, je lui parlerai demain, tu as une longue route à faire.

– Bonne nuit Giles.

– Bonne nuit Rose.

 

Chapitre V

L’annonce de Drusilla.

 

Cela faisait plusieurs heures qu’ils sillonnaient la ville dans la voiture d’Alex à la recherche de ces petits monstres. San Francisco était une grande ville comparée à Sunnydale, c’était parfois dur de trouver ce qu’on cherchait. Un sms de ses coéquipiers flics indiqua à Buffy le lieu où le drame se passait : le stade de la ville. Un match de foot s’y déroulait avec de nombreux supporters à croquer, mais aucun enfant à transformer. Que faisaient les vampires là-bas ?

– Vite au stade, hurla Buffy.

Sur les lieux quelques flics les attendaient, ils ne trouvèrent pas de foule en panique. En observant de plus près ils comprirent : les enfants à la solde de Drusilla avaient encerclé le stade empêchant quiconque de passer. Il se tramait quelque chose à l’intérieur. Ils en liquidèrent quelques-uns discrètement pour passer et rejoindre la foule apeurée. Celle-ci regardait au centre, l’énorme écran au milieu projetait l’événement. Drusilla s’y tenait bouche pleine de sang, le corps d’un arbitre mort à ses pieds, s’apprêtant à prendre le micro :

– Bonjour humains et vampires. Vampires qui se fondent dans la masse car vous avez décidé de vous plier aux lois de cette Harmony par peur de vous faire trucider par les nombreuses tueuses. Vous vous êtes mariés avec des humains, travaillant en tant que pompiers ou ambulanciers, pour la banque du sang. Mais vous n’appartenez pas au monde des humains ! Vous êtes nés que pour une chose : tuer. Tuer, être traqués par les tueuses pour ensuite goûter leur sang qui est exquis… nous sommes plus forts qu’elles ! VAMPIRES ! Nous sommes des meurtriers, nous sommes la mort et nous nous délectons des cris des humains et de leur sang chaud coulant dans leurs veines. Je vous pardonne de suivre cette Harmony, mais celui qui veut rester de son coté, ce soir, mourra. Au contraire si vous participez à ma tuerie, vous serez accueillis dans mon armée contre les tueuses ! Ensuite nous danserons sous la pleine lune.

Elle ricana d’un rire horrible tel le Jocker dans Batman, entrainée par la même folie. Elle s’approcha de la foule, choisit un humain qui la supplia et goûta de son sang avec plaisir.

– VAMPIRES, la fête a commencé ! Choisissez votre camp ! TUEZ ! OU MOUREZ !

Les cris des femmes et hommes se faisaient entendre à cause de cet appel au meurtre. Un mari regarda sa femme apeurée, elle ne savait pas trop si elle devait lui faire confiance après ce discours haineux. Lui avait peur, il avait toujours suivi les règles à la lettre mais parfois il était tenté et résistait contre cela. Pourtant ce soir, une porte s’ouvrait et le rappelait à l’ordre : c’était un vampire assoiffé de sang et de tueries. Il se retourna vers sa femme pour qui il avait accepté de se transformer pour vivre ensemble pour survivre à un cancer.

– Chérie. Je t’ai toujours aimée.

 Elle sourit soulagée, il n’avait pas oublié qu’il était dans son camp.

– Mais j’ai toujours voulu te goûter ! sourit-il en lui montrant son vrai visage.

Elle hurla et tenta de s’échapper, mais les crocs s’enfonçaient dans son cou, la vie s’en allait de son corps. Le vampire était enfin libre !

Tout autour de Buffy, c’était la débandade, aucun humain ne pouvait se fier à ses amis les vampires. Elle en avait occis quelques-uns, mais ils étaient trop nombreux. Depuis combien d’années Harmony avait-elle promis la paix entre humains et vampires ? Il y avait plus de vampires transformés que la normale ! Pourtant le nombre de tueuses avait augmenté mais il n’y avait que quelques vampires qui n’avaient pas écouté les lois, et qui avaient été tués par elles. A cause de la popularité d’Harmony, il était mal vu qu’une tueuse s’en prenne à un vampire sans raison. Les humains étaient séduits par le monde obscur, la jeunesse éternelle et comme ils n’avaient plus de prédateur, ils avaient proliféré.

Elle s’apprêta à tuer un vampire rouquin en costume rose, quand elle s’interrogea :

– Mais tu es Ed Sheerann ?

– Oui !

– Je suis une grande fan de toi !

– Merci, mais ce discours est trop convaincant, dit-il en essayant de la mordre.

– Désolée, lâcha-t-elle en le rendant poussière. Ton manager devra me rembourser mes billets.

 

Alex arriva tant bien que mal à tuer quelques vampires et à aider la foule à s’enfuir. Mais en bas, les enfants vampires les attendaient. Ils durent se mettre à quatre personnes ne serait-ce que pour tuer un petit monstre. Beaucoup de personnes périrent, certains devaient être transformés mais peu de survivants arrivaient à fuir le lieu.

Spike, grâce à son sabre s’amusait fort bien à décapiter ses adversaires et se retrouva au centre du stade. Il l’avait promis à Buffy, cela sera pour ce soir : Drusilla ne sera plus.

– Salut poussin, chuchota-t-il en lui décochant un coup par derrière.

Cependant elle avait reconnu l’odeur de l’humain dont elle avait goûté le sang deux cents ans plus tôt. Depuis longtemps, elle l’avait senti s’approcher. Elle intercepta sa main avec la sienne gantée. Elle lui tordit le bras gauche, un juron sortit de la bouche de William puis elle le jeta au sol. Elle s’approcha de l’humain endolori, reprit le micro et chanta « La tuueuse ! » comme le faisait Spike quand il était avide de la tuer.

 

Buffy entendit le chant épouvantable de la folle, elle daigna regarder légèrement dans sa direction en prenant le temps de transformer un vampire en cendre. Son sang se glaça, son cauchemar prenait vie, Spike était accroupi avec un regard douloureux en tenant son bras gauche.

Drusilla sourit quand elle croisa le regard de son ennemie et attrapa le jeune homme. Elle changea de forme.

Buffy qui était tout en haut des gradins, poussa la foule qui la gênait, sauta par-dessus les personnes pour essayer d’arriver au plus vite.

Mais les crocs de Drusilla étaient déjà plantés dans le cou du jeune humain, l’odeur du sang l’excitait, elle lapa un peu de son sang qui lui rappela tant de souvenirs. Mais elle n’alla pas plus loin, elle lâcha sa proie et un cri strident se fit entendre. Sa bouche fumait, elle saignait, ainsi que le début de sa gorge. Le liquide de l’homme était un poison qui la rendait malade. Elle rappela ses troupes qui la portèrent puis elle s’enfuit en se rinçant la bouche tant bien que mal. Que lui avait-il fait ? se questionna-t-elle.

La tueuse se rapprocha de son aimé, larmes aux yeux en voyant les trous sur la gorge, il souffrait à cause de son bras mais il était en vie se rassura Buffy. Elle le prit dans ses bras, tout près de son cœur.  

Autour d’elle se déroulait une hécatombe, plein de corps dont peu de personnes debout. Ses collègues de travail avaient commencé à chercher les blessés. Plusieurs minutes plus tard, les ambulanciers les avaient récupérés, dont Spike et les avaient menés à l’hôpital le plus proche.

Buffy resta avec Mr Curtil au téléphone pour lui raconter en détail ce qui s’était passé et rentra au poste, ramenée par Alex. Elle commença à rédiger son rapport, plus vite elle finirait, plus vite elle serait au chevet de son mari.

Au bout de deux heures, Buffy avait enfin terminé de remplir toute sa paperasse. Elle allait partir, au moment où elle reçut un appel pour aller chercher Spike.

« Encore des papiers, c’est ma soirée » pensa-t-elle en remplissant le formulaire de sortie. Elle trouva son mari assis sur une chaise, les yeux dans le vague, le visage amoché par la chute que la vampire lui avait fait subir. Le bras gauche dans le plâtre l’empêchait de finir de mettre son manteau. Lorsqu’il la vit, il se leva sans dire un mot et passa devant elle en l’ignorant. « Superbe, il me fait la gueule et je ne sais même pas pourquoi », s’insurgea intérieurement la jeune mariée. L’homme monta dans le taxi sans dire un mot et ce, durant toute la course. La porte d’entrée ouverte Spike passa devant Buffy et entra toujours sans un mot. Il se dirigea vers la cuisine, ouvrit le réfrigérateur, prit les bouteilles de jus fabriqué par Buffy. Il commença à en déboucher une, difficilement de sa mauvaise main, puis versa le contenu dans l’évier. Quand il eut fini, il se dirigea vers la salle de bain et fit de même avec les shampoings et gels douche maison. Buffy qui entendait le tintamarre décida d’entrer.

– Mais qu’est-ce que tu fais ?

– Je jette toutes les petites potions que tu as concoctées avec Rose.

– Elle m’a juste donné les ingrédients. Mais c’est quoi le problème ?

– Tu as mis quoi dedans ?

– Je te l’ai dit, des plantes.

Il continuait de vider les flacons.

– Et c’est quoi l’ingrédient secret, dis ?

– Comment ça ?

– Tu sais celui qui a fait que Dru n’a pas réussi à boire mon sang et est ressortie la bouche en feu ?

Buffy s’assit sur le bord de la baignoire, elle le lui avait caché pour le protéger.

– C’est de l’eau bénite, dit-elle en regardant le sol.

– Quoi ? De l’eau bénite ? Mais je ne suis plus un vampire ! Mais ça n’était pas pour moi, hein. Je pensais bien qu’il y avait un truc quand tu ne me disais rien quand j’partais avec toi patrouiller. J’ai de l’eau bénite dans mon sang ! Pourquoi as-tu fait ça ?

Buffy hésita à le lui dire.

– J’ai fait ça car je t’ai vu dans un futur lointain, très lointain et tu étais toujours aussi jeune.

Il resta perplexe quelques minutes avant de déclarer en colère :

– De l’eau bénite, t’as été trouver ça où ? Tu lui as dit au prêtre que j’étais un vampire avant ? Nan ? Par le sang de l’enfer, enfin ! On ne s’est même pas marié dans une Église pour ne pas avoir affaire à ses bondieuseries et toi, tu, tu.

Spike ne finit pas sa phrase quand il vit une larme coulée sur la joue de Buffy, il s’approcha d’elle, tout gêné. Il ne pouvait pas hurler sur sa femme en pleurs.

– Je ne voulais pas, je suis désolé. Mais ce n’est qu’une vision, elles ne deviennent pas toutes réelles.

– Ça n’est pas la première fois que je l’ai. Celle-ci devient de plus en plus claire à chaque fois. Et Illyria t’a vu en allant dans le futur.

– Pourquoi tu as gardé ça pour toi ? J’te promets que cela n’arrivera pas.

– Je ne sais pas, je l’ai appris au mariage et je ne voulais pas te le dire pour ne pas gâcher notre jour. Puis après, je n’arrivais pas à te le dire alors j’ai agi. Je l’ai fait en secret. J’ai tellement peur de te perdre. D’ailleurs, j’ai bien fait pour ce soir, ça t’a sauvé.

– Pas vraiment. J’étais un peu dans les vapes, c’est vrai, mais cette morsure m’a réveillé et je m’apprêtais à lui décocher ma tête en arrière. Sauf qu’elle a brûlé avant.

– Oh, mais quand j’ai vu Drusilla te mordre, mon cœur a fait une mini crise cardiaque.

Sa voix déraillait, chevrotait.

– Ça n’arrivera pas ! Cette vision je vais la contrecarrer ! D’ailleurs, on a bien changé le futur, on peut le faire encore !

– Tu crois ?

– Bon sang que oui ! Tu es la tueuse, tu en as déjoué des prophéties et autres fins du monde ! Alors juste empêcher un petit vampire de m’engendrer, ça sera du gâteau.

– Ça n’était pas un petit vampire de rien du tout, elle a au moins deux cents ans d’expériences et une certaine attirance pour toi !

– Dru je gère et je t’ai promis sa tête ! Mais, je veux que tu arrêtes l’eau bénite à mon insu. Tu verras on sera vieux ensemble…

– Tu es sûr ?

– Oui. Certain.

Après la dispute il y avait toujours un moment qui finissait dans le lit. Mais il était tard et les deux tourtereaux étaient fatigués sans compter la douleur au bras de Spike qui ne lui donnait pas envie.

 

Le petit déjeuner des Anglais était copieux. Les sorcières ne pouvaient pas résister et goûtèrent à tous les plats que Giles avait achetés dans une boulangerie.

– Ch est délichieux, marmonnait Rose.

Son cou encore marqué par l’altercation de la veille fut remarqué par Willow.

– Qu’est-ce que tu as au cou ?

– Rien, mentit Rose.

Giles décida d’intervenir.

– Vous avez combien de temps de route ?

– Oh, à vol d’oiseau, je dirais une bonne heure… Je pourrais me téléporter mais je ne sais pas trop où c’est. C’est plus simple en volant et la campagne anglaise de jour vue du ciel va être magnifique !

– Je sens que je vais me sentir comme Ron et Harry dans la voiture cherchant Poudlard. Euh, sauf qu’à la place d’une voiture, ça sera une belle fille dans mes bras, essaya de se rattraper Rose en voyant les gros yeux de la rouquine.

Giles les salua sur le perron, resta plusieurs minutes à contempler le ciel les regardant devenir de plus en plus petites. Il se dirigea vers la chambre de Julian, leva le sort et ouvrit la porte. Ce dernier n’avait pas bougé d’un poil, seuls ses yeux étaient ouverts. L’observateur s’assit sur le bord du lit.

– Comment te sens tu ?

L’homme se releva sur le bord du lit avec ce mal de crâne pénible.

– Honteux, horrible, monstrueux.

– Ton acte est impardonnable, il va falloir que tu te rattrapes. En commençant par enterrer cette haine contre les sorcières, d’ailleurs je suis un peu sorcier moi-même et je me sens insulté lorsque tu les haïs. L’histoire du Drakis est finie, vis, ne reste plus enfermé toute la journée en attendant un coup de fil de Spike. Le seul moment où tu sors est pour déposer des fleurs sur la tombe de ta femme.

Le silence fut pesant. Julian ne voulait vivre qu’auprès de son fils, mais quand il le regardait il ne voyait que son échec de ne pas l’avoir élevé, contrairement au William du vœu. Il n’avait plus le but de trouver les pierres et de se débarrasser du Drakis. Son fils ne lui consacrait pas assez de temps, les cauchemars étaient trop envahissants. Vivre, mais pour faire quoi ? Lui qui appartenait à une autre époque ? Et il ne se voyait pas se remettre en couple pour finir ses jours, il n’en aimerait qu’une à jamais.

– Je vais avoir besoin de ton savoir pour écrire un livre sur les Drakis.

– Quoi ?

– Je suis observateur, mon boulot a été de former une tueuse et de la guider à l’aide de divers ouvrages sur les démons pour les affronter. A ce jour, il n’y a aucun livre sur les Drakis, excepté celui écrit par ce peuple pour berner les personnes infectées.

– Mais maintenant, c’est fini, on l’a éliminé !

– Le tien oui, mais ceux qui sont dans d’autres mondes pourraient un jour débarquer ici et il faudra savoir comment s’en débarrasser, le livre nous aidera.

– Allez on a du ménage à faire, ordonna Giles pour ne pas le laisser dans ses pensées.

Ensuite les Anglais allèrent rejoindre Andrew.

 

 

Chapitre VI

La décision de Mr Curtil.

 

Buffy était tout juste réveillée et repensait à la nuit au stade. Tous ces vampires qui avaient changé de camp si rapidement sans que Drusilla argumente longuement lui donnaient la chair de poule. Depuis qu’elle était tueuse, elle avait appris que le démon à l’intérieur de l’homme changeait sa personnalité : le démon dominait ! Il n’y avait qu’un vampire qui avait dominé son démon jusqu’à réclamer son âme et maintenant il était humain. Pourtant une vampire avait fait croire que la cohabitation était possible ridiculisant au passage les tueuses. Ces dernières, pour pouvoir être appréciées de l’opinion publique devaient respecter les règles : ne tuer que les vampires qui ne respectaient pas les lois d’Harmony. Mais hier soir, le vent avait tourné, d’abord la vampire folle avait enfreint une de ces lois en transformant des enfants en vampires. Ensuite, elle avait retourné tous les vampires, qui attendaient que leur vraie nature soit révélée, contre les humains qui les hébergeaient. Buffy s’était fait berner, il y avait désormais plus de vampires que lorsqu’elle était la tueuse, l’unique. Certes, avec sa bande, elle avait renvoyé anciens et gros démons en enfer, mais tous les vampires avaient eu le droit de rester, et hier tous ces morts c’était de sa faute, se reprochait-elle.

– Ça va Amour ? demanda le blessé.

– Déboussolée par ce qui s’est passé hier soir, mais il faut que je trouve une solution vite.

– Je n’en doute pas une seconde, si tu pouvais me passer un antidouleur.

Elle s’exécuta et le laissa se rendormir pour rejoindre le poste de police.

 

Au poste, au vu des récents évènements, Mr Curtil avait écrit un arrêté qui imposait un couvre-feu à la tombée de la nuit et de ne plus inviter n’importe qui durant ces heures. Chacun devait porter une fiole d’eau bénite sur soi, les magasins se frottaient les mains et les prêtes se mettaient à la tâche. Le travail de nuit devait être évité. Mr Curtil savait que ces mesures ne seraient pas toutes respectées, mais s’il pouvait sauver quelques vies… Il espérait ce soir avoir moins de meurtres que la nuit précédente.

– Bon, je vois que vous n’avez toujours pas de coéquipier et je crois qu’avec ce qui se trame en ce moment je m’en contrefiche. Le pentagone voudrait faire intervenir l’armée pour régler le problème, mais je crois que vous avez mieux, je me trompe ?

– Euh, comment ça ?

– Vous avez vos amis et votre armée de tueuses ?

– Mes amis oui, l’armée de tueuses est aux observateurs et celle qui est à San Francisco est sous les ordres de Jordan.

– Peu importe, j’ai quand même l’impression qu’ils connaissent mieux le sujet qu’une armée. Sans compter qu’il va falloir transporter nourrir, loger et informer ces personnes sans savoir si le résultat sera positif. Je ne sais pas, peut-être que si vous vous alliez à l’armée de Jordan, cela ira beaucoup plus vite et avec de meilleurs résultats. Ça fait quinze ans que vous êtes tueuse, là vous êtes dépassée et ça n’est pas votre faute. Alliez-vous, c’est un ordre. Vous pouvez disposer…

Buffy était étonnée de ce retournement de situation. Comment allait-elle faire pour que Jordan veuille bien travailler avec elle. Dans le passé, elles avaient eu des points de vue divergents et cela avait créé des conflits. Elles pouvaient se voir cinq minutes mais sans plus.

 

L’atterrissage fut un peu loupé laissant de la poussière sur le pantalon de Rose et la robe fleurie de Willow. Le village était une copie parfaite de celui qui était en Amérique ainsi que la manière dont les maisons étaient disposées. Rose, déterminée, se rendit vers celle qui avait le plus de câbles électriques, Willow la suivit. La porte s’ouvrit et l’intérieur n’était rempli que de toiles d’araignées tout comme la cave, elles espéraient trouver les réponses dans les livres. Lorsqu’elles sortirent, elles étaient attendues par une dame aux cheveux longs noirs, la peau pâle et les yeux noirs.

Elle les accueillit dans sa maison où son fils était installé dans le salon regardant Harry Potter. Elles allèrent dans la cuisine, chacune une tasse de thé à la main.

– Tu es venue pour des réponses ?

Rose n’osa pas parler, quelque chose dans le regard de la femme la troublait. Voyant la timidité de son invitée, elle décida d’y répondre quand même. Elle lui montra une photo sur laquelle elle apparaissait elle-même, accompagnée de deux petites filles qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, à l’exception d’une cicatrice pour l’une d’elle. Rose ne pouvait pas parler, cette photo était criante de vérité, mais Willow la devança.

– Attendez ! Ses parents sont morts, sa tante nous l’a dit.

– Tante Béa a toujours voulu te protéger, mais pour cela elle devait te mentir. Il ne fallait pas que tu me retrouves, ni moi ni ta sœur. Aucune de vous ne deviez vous revoir pour que mes filles vivent le plus longtemps possible, c’était la condition.

– Alors vous m’avez séparée de ma sœur ? Et mes parents sont toujours en vie ?

– Ton père n’a pas survécu, ma chérie.

Elle se leva pour l’enlacer et lui coller sa joue mouillée contre son visage.

– Oh ma chérie. Tu m’as tellement manqué. Je suis désolée de ce qui s’est passé, de t’avoir séparée de ta famille, que ta tante t’ait obligée à ne pas utiliser la magie. Mon bébé, je t’aime.

Rose resta dans ses bras, profitant ce qui lui avait manqué enfant. Elle aurait aimé que le temps s’arrête à ce moment-là. Mais elle posa la question qui lui brûlait les lèvres.

– Mais Sandra pouvait utiliser sa magie ?

– Non plus, personne ne devait utiliser la magie devant vous. Nous avions même inventé cette histoire selon laquelle seuls les sages peuvent l’utiliser. Mais en réalité, on se cachait pour pouvoir l’exercer, afin de ne pas vous donner envie. Tante Béa m’a raconté ce qui t’est arrivé. Elle m’a raconté que tu as sauvé la vie de cet homme aux dépens de quelques années de ta vie. Et dire qu’il était séquestré deux siècles plus tôt là-bas (elle montrait la maison abandonnée) et que personne n’a rien vu. Et dire que nous idolâtrions cette sage. Mais c’était un sort dangereux, trop puissant pour toi et malgré un océan qui vous séparait, Sandra l’a senti. Cela a réveillé le mauvais sort qui vous lie toutes les deux, je n’ai pas réussi à l’empêcher de faire de la magie. Sandra a toujours été plus dure, plus violente, son tempérament l’a conduit à faire de mauvais choix de vie contrairement à toi. Elle avait plus besoin d’un amour maternel que toi, mais cela n’a rien changé. Sa soif de te tuer s’est réveillée plus rapidement que la tienne, toi aussi tu voudras bientôt la tuer à ton tour.

– Je ne peux pas, j’en suis incapable, je ne suis pas une tueuse. Il doit bien y avoir un sort pour annuler ce merdier ?

– Il n’y a aucun moyen de le briser. Les meilleurs sorciers et sorcières s’y sont essayés depuis votre naissance. Elle ne saura pas où tu es si tu n’utilises pas ta magie. Mais ta soif va aussi se réveiller, tu sentiras sa magie et le duel sera inévitable.

– Il faudra que je me cache et que j’attende le jour-j pour la tuer ? C’n’est pas possible, je ne peux pas.

Sa mère la serra plus fort.

– Je suis désolée, il ne peut y avoir qu’un sage.

– Un sage qui tue en est-il vraiment un ?

Sa maman ne savait que répondre à ces paroles sensées, elle espérait que le duel n’ait jamais lieu.

– Ma chérie, il faut que je te dise quelque chose d’important. Avant que ton père ne parte, il nous a laissé un don du ciel.

Elle la prit par la main pour l’emmener dans le salon où le film continuait laissant Willow dans la cuisine. C’était la scène où le phœnix renaissait de ses cendres.

– Je te présente ton frère Jeremy, il a deux ans de moins que toi.

Le jeune homme ne leva même pas les yeux de l’écran de télévision trop absorbé par la scène de la renaissance. Rose décida de s’asseoir à côté de lui et de regarder le film avec lui, le garçon rompit le silence :

– C’est un moment important, Harry aura besoin de ce Phoenix plus tard.

– Il est beau.

– J’aime aussi le rouge. Tu as l’air plus gentille qu’elle.

– Comment ça ?

– Sandra se moque de ma passion pour cette saga. Car elle dit que ça ne se passe pas comme ça dans notre monde.

– Oh ! J’aime bien moi quand c’est irréaliste, ça me permet de m’évader.

Il lui sourit puis ils continuèrent à regarder ensemble créant un lien invisible entre frère et sœur.

Les filles restèrent dîner profitant d’un moment familial inédit, les rires fusaient et Rose en était ravie. La fille aux cheveux verts aurait voulu rester mais dormir ici était trop dangereux, Sandra pouvait revenir à tout moment.

Willow décida de les transporter chez elle en sécurité.

– Ça va aller avec toutes ces révélations ? demanda Willow.

– Éprouvant. D’abord, j’apprends que j’ai une sœur, qu’on doit s’entretuer, ensuite que j’ai un petit frère et que tout le monde se cachait pour ne pas faire de magie devant moi.

– Je dois dire que ton peuple est vraiment doué pour cacher vos essences magiques !

Rose s’approcha très près de son amie.

– Je te remercie d’avoir été là pour moi, de m’avoir accompagnée.

– Oh tu sais, c’est normal ent…

La rouquine n’eut pas le temps de finir sa phrase, un baiser l’en empêcha.

– Rose, qu’est-ce que tu fais ?

– Je sais que tu en as envie.

Elle continua à l’embrasser et elles finirent dans le lit. C’était comme un doux rêve.

 

Le lendemain, le lit était rempli d’une chaleur humaine agréable. La dernière fois que cela lui était arrivé était avant que son fiancé ne la quitte. Rose, au vu des nouvelles informations, ne comprenait pas pourquoi il l’avait quittée, à moins qu’il ne cherchât juste une excuse pour rompre. Cette fois c’était différent, cette chaleur provenait de Willow, sa meilleure amie, qui avait donc changé de statut en une nuit. Cette dernière, réveillée depuis longtemps, comme à son habitude, la dévorait des yeux.

– Bonjour ça va, demanda Rose joyeuse.

– Oui et toi ? Tu ne regrettes pas cette nuit.

– Non, du tout, pourquoi ?

– Je veux dire par là, que tu viens de coucher avec une fille, et que depuis que je te connais, je te vois surtout embrasser des garçons.

– Oh. Cela ne me gêne pas. Ce qui compte pour moi c’est l’attirance, je n’ai pas de genre précis. Toi et moi, je trouve que c’est un bon début et j’aimerais faire un bout de chemin avec toi ! Enfin, si tu le veux.

Vivant un rêve, la rouquine l’embrassa en guise de réponse. Elle avait l’intention de ramasser chaque feuille que Rose déposerait sur ce chemin. La chaleur du lit augmenta encore de quelques degrés sous les soupirs des deux amantes.

– J’adore. Mais il faudra bien qu’on quitte ce lit, ne serait-ce que pour prendre une douche, ordonna Rose.

– Besoin de se refroidir ? Il fait vraiment chaud….

Après avoir accompli cet acte d’hygiène élémentaire, elles se rendirent chez Buffy. Tout le Scooby Gang était déjà au rendez-vous.

– Par la déesse, mais qu’est-ce qui t’est arrivé, s’exclama Willow.

L’ancien vampire était encore amoché et avait voulu participer à la réunion.

– Dru m’a tordu le bras, m’a fracassé, a essayée de me mordre mais grâce à la boisson de Buffy à l’eau bénite et aux herbes de ta nouvelle conquête, je suis encore en vie.

Willow était sidérée de sa dernière remarque.

– Comment as-tu deviné ? On n’a encore rien dit à personne.

– Ça se voit comme le nez au milieu du visage puis j’ai toujours eu un sixième sens pour ces choses-là, se vanta Spike.

 – Quand on habitait ensemble il passait des heures devant son histoire à l’eau de rose, ça doit l’aider pour son sixième sens. Qui l’aurait cru d’un ancien vampire sanguinaire ! se moqua Alex.

Les garçons commencèrent à en venir aux mains, mais Buffy les sépara rapidement.

– Trêve de plaisanteries ! Je ne vous ai pas faits venir pour ça. Comme vous le savez la situation dégénère beaucoup trop avec les vampires. Mon chef m’a demandé qu’on se regroupe tous pour les combattre.

– Ok le Scooby Gang est officiellement recomposé après un an de séparation, déclara Alex.

– On n’est pas comme un boys-band, clama Willow.

– J’plaisantais ! Mais j’trouve ça sympa qu’on travaille ensemble, comme avant !

– On ne sera pas seulement que le Scooby Gang, précisa Buffy. Il faut qu’on travaille avec les autres tueuses.

– Tu veux dire Faith ? Fray ?

– Non. Jordan et son équipe.

– Quoi ? Cette pouffiasse qui était à la solde de l’état et qui m’a collé dans une sorte de camp de concentration avec toi ? se plaignit son mari.

– Elles pensaient faire au mieux. Puis elles nous ont aidés pour tuer quelques mercenaires du Drakis, rappelle-toi, rectifia Buffy.

– Ouais, en même temps, Julian avait avec lui des nouveaux et anciens vampires ! C’n’était pas simple.

– Comme l’a souligné Spike, la cohabitation va être difficile mais on a besoin de se débarrasser de Drusilla et de son armée ! Willow, Rose vous avez réglé le problème avec la sœur jumelle ?

– Pas si simple non plus, il faudra que je la tue. C’est elle ou moi, il n’y a pas d’autre alternative, expliqua Rose.

– Oh, c’est difficile comme choix ça. Je ne sais pas quel est ton plan, mais je voudrais que vous régliez ce problème vite pour se concentrer ensuite sur celui des vampires. Vous avez besoin d’un coup de main ?

– Nan, ça doit se passer entre sœurs (elle regarda Willow) et sorcières.

– Alex, tu viens avec moi. Spike, tu viens ou tu comptes passer un coup de fil assez cher ?

La jeune femme faisait référence aux nombreux coups de fil qui avaient fait gonfler leur facture téléphonique depuis que Julian résidait chez Giles en Angleterre.

– Je vais rester, j’ai affreusement mal au bras. Puis à cette heure-ci, il doit dormir avec le décalage horaire.

Avant de partir, Willow se retrouva seule avec sa meilleure amie.

– Finalement, elle a des sentiments pour toi ?

– Oui c’est chouette, j’espère que ça va durer longtemps.

– Pour sa sœur, j’espère que cela va aller. Mais si tout ça tourne mal, Willow, ne redeviens pas Dark Willow.

– Promis, je serai prudente et je me contrôle maintenant. Mais elle ne va pas affronter sa sœur seule, on est deux sorcières contre elle !

     – OK. Je suis sûre que vous allez mener à bien cette mission…

 

Chapitre VII

Solution

 

Spike les regarda partir, portant une gorgée d’alcool brûlant à ses lèvres. Il s’allongea dans son lit avec de mauvaises pensées. Lui qui était un guerrier fabuleux en tant que vampire sans et avec âme, s’était fait rétamer par son ex. Cela ne serait jamais arrivé avant, il lui manquait des sens aiguisés de vampire et une force surnaturelle. Mais il avait mérité son humanité et sa vie auprès de Buffy. L’intello pouvait-elle faire quelque chose pour lui ? Non, elle lui refuserait. S’il pouvait devenir un tueur de vampires comme Billy Lane ça serait chouette. Mais le livre des vampires était désormais stabilisé et son désir serait refusé. Riley refuserait de lui donner les médocs qu’il prenait du temps de l’Initiative et qui le boostaient. Bref, il était coincé dans le corps de ce frêle William avec ses lunettes et une envie de combattre irrésolue. Il bût une dernière gorgée avant de sombrer suite aux effets du médicament lui permettant de ne plus souffrir à chaque pulsation de veine dans son bras plâtré.

 

Rose convainquit Willow de se rendre dans son village pour récupérer quelques affaires. Le risque de croiser la sœur maléfique était important alors qu’elles n’avaient toujours pas d’idée pour éviter ce funeste destin. Mais elles doutaient de trouver une solution alors l’affronter maintenant ou jamais … Rester sur ses gardes était impératif pour éviter une attaque surprise.

La chambre de Rose avait été retournée, les photos sur lesquelles elle apparaissait, avaient été gribouillées, déchirées, mises en pièces avec rage. Dans cet amas de choses, elle essaya de ranger, de trouver ce dont elle avait besoin. Willow l’aidait, mais ne savait pas trop quel était l’emplacement initial de chaque objet. Rose aurait tellement aimé faire comme Mary Poppins en claquant des doigts pour que tout soit mis en place rapidement. Mais sa sœur déboulerait au moindre signe de magie de sa part. Rose se mit à rire, elle avait finalement envie de ce combat. Elle avait envie de la tuer. Oui c’était bien ça, son corps lui réclamait le meurtre de sa jumelle. Elle se ressaisit, ce n’était pas elle qui parlait, c’était ce fameux sort incassable. Pourtant, ensuite, elle serait libre, libre d’utiliser ce qu’elle avait toujours eu envie de faire ! Alors elle claqua des doigts tout en lançant le sort dans sa tête. « C’est le morceau de sucre qui aide la médecine à couler » chantonna-t-elle tout en jetant le sort.

– Mais que fais-tu ? Tu vas attirer ta sœur, s’effrayait Willow.

La femme aux cheveux verts chantonna de plus belle en ricanant d’une manière que son amante ne connaissait pas, c’était effrayant. La chambre était rangée, c’était fini et personne n’était apparue. Quel sort pouvait-elle lancer ensuite ? Ses cheveux devinrent bleus tout à coup, elle n’attendrait plus que ce soit sa tante qui le fasse pour elle.

– Mais ça ne va pas ? Tu es devenue folle ?

– C’est le moins qu’on puisse dire, dit-elle en claquant les doigts des deux mains et en jetant un sort plus fort.

Celui-ci avait pour but d’envoyer Willow dans la penderie. Ce qui laissait le temps à la sorcière novice de s’éclipser. Sa créativité pouvait s’exprimer, elle décida donc de s’envoler, cette fois-ci seule tout en sondant l’air, cherchant sa moitié. « Quand on sort du même ventre. Une place est déjà prise, reste un demi-monde à prendre » chantonna-t-elle et elle l’aura pour elle seule !

Willow prit soin de regarder sa garde-robe plus en détail, même si la lingerie était attrayante. Elle avait mis deux minutes pour contrer le sort de la personne qu’elle ne reconnaissait plus. Elle avait changé du tout au tout en une seconde, son envie de tuer sa sœur s’était enfin manifestée, supposa-t-elle. Il fallait qu’elle la retrouve avant que ses cheveux bleus ne deviennent noirs. La hauteur des nuages lui donnait une meilleure vue d’ensemble, elle ferma les yeux et chercha la trace magique de sa bien-aimée.

 

Buffy et Alex aimaient se retrouver seuls pour parler de tout. Parfois, il lui demandait des conseils sur Dawn pour régler un conflit. Il voulait la garder, connaître tout d’elle et voir ensemble grandir leur fille.

– … et surtout ne la contredit pas à ce sujet, elle déteste ça !

– Ok. J’ai tout ce qu’il me faut sur Dawn, cela devrait m’aider. On est arrivé.

Il gara le véhicule près de la porte qui était gardée par une femme suspicieuse. Ils étaient à peine descendus, qu’elle braqua son arme sur les inconnus en leur demandant leur identité.

– Doucement G.I Joe, je suis Buffy et voici mon coéquipier Alex.

Elle baissa son arme, les laissa passer, mais toujours avec méfiance. La caserne abandonnée, située non loin du centre d’émancipation, était devenue le lieu parfait pour ces tueuses. Parfois les unes avaient besoin de conseils d’un observateur et les autres d’une sorcière pour les soigner. Les filles devaient être une bonne trentaine dans ce lieu. La plupart étaient attelées à l’entraînement, quand d’autres lisaient des journaux d’observateurs. A tour de rôle, elles devaient effectuer les tâches quotidiennes. A la vue des arrivants, certaines s’arrêtèrent, étonnées de les voir débarquer. Jordan qui venait d’être prévenue se ramena près de celle qui, un jour, lui avait rendu ses pouvoirs.

– Salut Summers. C’est rare de te voir ici avec ton copain. Que nous vaut cet honneur ?

– Mon chef m’a demandé de faire alliance avec vous contre la menace Drusilla et son armée.

– J’ai vu, les nuits de traque contre les vampires sont surchargées. Mais c’est une horreur de tuer ces petits vampires, il faut que cela cesse.

– Elle en as engendrés des tas, et maintenant les vampires qui vivaient parmi les humains ont retourné leur veste pour se retrouver aux côtés de Drusilla. Son armée s’est amplifiée.

– Et grâce aux articles de ce journaliste, les humains se liguent contre nous et déclarent que cela est de notre faute. Nous acceptons l’alliance, nous combattrons ensemble. Rendez-vous ce soir pour faire ce que nous faisons de mieux, au cimetière du centre.

 

L’ancien vampire se réveilla en trombe pour courir vomir. Il avait oublié que le mélange alcool/médicaments était néfaste pour lui, alors que vampire, il s’était parfois amusé à ce petit jeu avec Dru accompagnés de quelques personnes torturées. Puisqu’il ne pouvait ni boire de l’alcool, ni appeler son père alors il se décida à écrire quelques vers. Son humeur désagréable, il avait besoin de l’évacuer quelque part, il s’essaya de la main droite mais son écriture était désastreuse contrairement au lancer de carnet. Celui-ci atterrit près du sabre de Julian, c’était comme un appel au combat, il le prit et enfila son manteau fétiche. Loin de la foule, il s’amusait à fendre l’air, essayant de comprendre comment jongler avec sa mauvaise main. Au bout d’une heure, ses prouesses s’améliorèrent, mais le soleil n’était pas encore couché pour véritablement passer à la pratique. Le bar le plus proche eut raison de sa soif, le médicament devait être soit digéré soit passé dans les égouts, alors il s’autorisa un remontant. Ses oreilles furent attirées par une douce mélodie qui n’était pas accompagnée de musique, mais juste une suite de mots bien récités. La femme qui slamait avait du bagou, un style différent du sien et il s’inscrit pour pouvoir clamer son poème du mariage.

 

Rose avait lancé plusieurs sorts : elle avait changé la pâte en pain, les chenilles en papillons, les œufs en poules, les veaux en bœufs… Que des petites formules anodines mais assez nombreuses pour faire apparaître celle qu’elle n’arrivait pas à détecter. Elle s’allongea dans un champ, fatiguée de faire de la magie et de l’attendre. Les nuages passaient devant ses yeux et elle s’amusait à reconnaître les formes dessinées. Ce jeu ne dura qu’un temps, elle décida de donner vie aux animaux qu’elle voyait. Son cou lui faisait légèrement mal, elle ricana, après la confrontation, elle irait récupérer dix ans de sa vie à l’homme qui n’en voulait pas. Les animaux dansaient telle une parade de Mickey Mouse jusqu’à ce qu’ils se fassent exploser ce qui mit Rose aux aguets. Elle se cachait : parmi les hautes herbes ? Derrière un arbre ? Non, elle était devant elle, celle qui lui ressemblait presque comme deux gouttes d’eau.

– Tu es folle d’avoir sauvé cet homme, tu es déjà laide avec ta cicatrice. Vieillir de la sorte, c’est n’importe quoi, railla Sandra. Mais grâce à ce sort puissant, j’ai appris ton existence et je savais qu’il fallait la raccourcir. T’as déjà commencé sans moi alors ne résiste pas.

– Je te dirais bien la même chose, mais je vais tirer la première.

– Avec tes dix ans de plus ? Moi sans magie, je tuais déjà de sang-froid les animaux de mon frère. J’attendais avec impatience le jour où toute cette puissance que je sentais bouillir en moi pourrait librement s’exprimer, le jour où je pourrais m’émanciper de toutes ces règles absurdes que cette mauviette, qui se dit ma mère, m’imposait, en réalisant mon premier meurtre. Tu vas voir ça va être génial.

Toutes les deux ricanèrent en même temps. Elles voulaient se tuer d’une envie magique, mais le ressentaient aussi dans leurs tripes, c’était puissant. C’était comme une horloge biologique tueuse qui s’exprimait et, pour finir de sentir cette sensation, il fallait exécuter ce geste horrible.

Yeux dans les yeux, qui allait tirer la première ? Sandra entonna une chanson « Comme de jeunes mariés, nos destins sont liés, ennemies par la vie, mariées par la mort… ». Le combat commençait, grâce aux esquives, personne ne se touchait, mais la lumière des différents sorts se voyait au loin.

Attirée par l’énergie et la lumière, Willow se pressa avant qu’il ne soit trop tard. Avec une boule de protection, elle s’interposa entre les deux sœurs !

– Stop ! Ne faites pas ça, vous n’êtes pas des tueuses !

– Oh non, ricana Sandra. Quand tout ça sera fini, je prendrai le pouvoir au sein de mon clan, puis je m’associerai avec l’ordre nouveau des vampires et je liquiderai toutes ces tueuses

– Tu rêves, tu ne vivras plus dans cinq minutes, sourit Rose.

– Ça n’est pas toi Rose, toi, tu es une personne magnifique, corrigea Willow.

– Contrairement à moi, j’ai toujours été mauvaise. Toi tu es si fragile, j’aurais pu te tuer bébé, mais papa s’est interposé entre nous. J’aurais été la seule aimée par notre famille, mes pouvoirs j’aurais pu les utiliser dès le jour de ton décès. Mais ils t’ont séparée de moi, pour te protéger.

– Willow écarte-toi, les cinq minutes sont passées, je vais lui donner le coup de grâce, ordonna Rose.

La rouquine refusait, elle ne pouvait pas le faire. Rose ne pouvait plus attendre, elle transplana pour se retrouver près de sa sœur. Surprise par ce sort de passe-passe, Sandra ne put empêcher celui qui déferla sur elle. Son cœur s’arrêta, elle tomba sur le sol, les flammes la consumait et comme un vampire elle se désintégra en cendres.

– Non qu’est-ce que tu as fait, pleurait Willow.

Elle observait son amante aux pieds des cendres, son visage était redevenu celui de la Rose qu’elle connaissait. La méchanceté de cette dernière ne se voyait plus, le sort funeste avait disparu, elle pleurait. Willow l’enlaça pour la réconforter.

– Je suis désolée qu’on n’ait pas trouvé une autre solution. On peut lui trouver une urne.

– Ça n’est pas la peine, regarde !

La rouquine ne comprit pas, elle regarda le tas de cendres et c’était la seule chose qu’elle voyait. Mais les cendres commençaient à bouger, sous cet amas apparut un oisillon, nu.

– Je ne comprends pas.

– J’avais très envie de la tuer, d’assouvir ce besoin. Tu es arrivée et ma sœur était un monstre depuis toute petite, moi non. Je l’ai transformée en Phoenix au moment de sa première mort. Sandra est morte en tant que sorcière, mais je lui ai donné une chance en faisant qu’elle renaisse de ses cendres en Phoenix. Je l’ai tuée pour mieux « la faire » renaître.

Rose récupéra l’oisillon tout fragile sur son épaule et le reste des cendres. Elle changea la couleur de ses cheveux bleus en châtain foncé, elle avait fini de se cacher.

– Tu es magnifique avec ces cheveux, tu as laissé une mèche blonde fantaisiste ?

– Non, c’est ma couleur naturelle, j’ai toujours eu cette mèche affirmant que je suis une sorcière et pas n’importe laquelle ! affirma Rose. Viens je t’emmène voir mon peuple…

Main dans la main, elles s’envolèrent, ravies d’avoir transformé leur problème en solution.

 

Alex et Buffy sortaient du lieu du pacte. Le coucher de soleil était magnifique, ils avaient encore quelques heures pour aller chercher les armes au centre d’émancipation et recruter les sorcières qui y résidaient. Elle se demandait si Willow et Rose avaient trouvé une solution à leur problème. Buffy aurait besoin de puissantes sorcières à ses côtés et Rose devra utiliser son grand pouvoir, qu’elle espérait débloqué !

Sur le sol atterrit un homme mort avant de le toucher, des traces de sang jonchaient son cou mordu. Une créature ailée atterrit près d’elle en changeant de forme. Vicky était la chef des vampires de la nouvelle génération. Génération qui ne pouvait plus se perpétuer, si elle mordait un humain, il deviendrait comme Drusilla, impossible pour lui de se transformer comme Dracula.

– Summers, je suis venue te prévenir. C’est fini pour nous, nous ne suivons plus les ordres d’Harmony mais ceux de Drusilla. Ils correspondent à notre vraie nature. Surveille le ciel durant la nuit Summers, on te tuera bientôt !

Elle repartit comme elle était venue, laissant le cadavre. Plusieurs badauds avaient vu la scène, ils prirent peur et restèrent chez eux, confinés.

La presse avait encore relayé l’histoire, cela n’aidait pas les affaires de la tueuse.

 

La mère de Sandra ouvrit la porte en pleurs accueillant le couple de sorcières. Elle avait senti que sa fille n’était plus et serra Rose. Les larmes mouillèrent leur visage jusqu’à ce qu’un petit chant se fit entendre. Le petit oisillon se montra, d’abord caché dans l’écharpe de sa propriétaire pour pouvoir se réchauffer.

– Qu’est-ce que c’est, fit-elle interloquée.

– C’est un Phoenix, c’est grâce à Jérémy que j’ai eu l’idée.

Sa maman portait sa main à sa bouche, elle ne pouvait y croire, sa fille vivra toujours sous une autre forme. Elle n’avait pas porté le coup fatal, Rose avait déjà le comportement d’une grande sage. Jérémy était ébahi par la créature légendaire, sa sœur sera meilleure en Phoenix, il en mettrait sa main à couper.

– Tiens, ce Phoenix est pour toi, annonça joyeusement Rose.

– Je ne peux pas accepter, il est pour une grande sorcière comme toi.

– Oh, je te laisse choisir son nom alors.

– Pyroïde !

– C’est magnifique comme nom.

Rose sortit libre, allégée d’un poids, elle pouvait désormais utiliser sa magie quand elle le voulait, sans être réprimée. Les amoureuses s’en allèrent retrouver leurs amis en Amérique.

Quand elles arrivèrent, il y avait une armée composée de tueuses, sorcières et quelques policiers. Buffy avait pris sa faux, son arme la plus importante, la plus puissante devenue le symbole des tueuses !

– Voilà, ce soir Drusilla va encore sillonner la ville pour agrandir ses troupes et nous ne la laisserons pas faire ! Vous allez devoir créer une équipe composée de sorcières, tueuses, flics et munissez-vous de pieux et de fioles d’eau bénite. Surveillez le ciel ! Les nouveaux vampires sont de la partie. Il faudra une équipe dans chaque secteur. C’est parti.

Les sorcières se séparèrent pour équilibrer les troupes et Alex rejoignit la blonde.

 

Chapitre VIII

L’armée de Drusilla.

 

La ville de San Francisco connue, entre autres, pour son brouillard permanent, comptait de nombreux vampires, détrônant l’ancienne bouche de l’enfer. Les tueries et transformations gagnaient du terrain, ce qui faisait follement danser Drusilla. Cela l’animait d’une joie morbide et elle appelait les étoiles avec ferveur. L’une de ses proies était un journaliste, un certain Scott Barila, qui avait écrit quelques articles pour elle, pour attiser la haine envers les tueuses. Son projet était en pleine ébullition, il fallait que cela déborde dans une autre ville, voire le monde entier. Scott avait volé une caméra et filmait toutes les horreurs jusqu’à ce qu’une petite armée de tueuses et sorcières ne vienne contrer les vampires. Mais aucun de ces humains ne surveillaient le ciel et les brumes les empêchaient de voir les vampires de Vicky qui semaient la panique, qui les décimaient en plongeant vers l’armée humaine. Drusilla se battait avec une tueuse, elle la sentait douée, rapide mais elle manquait d’expérience face à un vampire de plus de deux siècles. Scott continuait de filmer, Drusilla la tua et le sang sur la bouche, la folle s’adressa à l’écran.

– Voilà qui nous sommes, nous sommes des vampires. Réveillez-vous, nous sommes puissants et quand vous me rejoindrez, nous serons les maîtres du monde.

Elle ricana et continua de tuer et s’abreuver. Scott poursuivait sa mission, il avait assez d’images et sous son apparence d’homme, il se rendit dans les quartiers journalistiques, badge à la main pour pouvoir entrer à sa guise. Les studios dédiés à la télé se trouvaient en haut du bâtiment, et grâce à son enregistrement, il diffusa sur toutes les chaînes le message empoisonné. Si une personne daignait l’en empêcher, il la tuerait.

Le message fit l’effet d’un poison, diffusé, partagé, liké, commenté en moins d’une heure. Il faisait le tour du monde et les vampires qui vivaient auprès des humains reprirent leurs habitudes machiavéliques. Ce pourquoi ils étaient nés.

 

Buffy venait d’attraper une mini vampire, elle lui faisait penser à la poupée Chucky avec des grandes dents. Elle brandissait son pieu lorsqu’elle se changea en enfant. Elle voyait le Chat Pottée qui la suppliait, ses yeux pleins de larmes, son innocence lui fit baisser son arme. Toutes dents dehors, elle mordit la tueuse aux bras, elle n’eut pas le choix que de la tuer. Ses mains tremblaient, encore un enfant qu’elle avait mené à sa perte. Il y en avait encore plusieurs devant ses yeux qui massacraient ses sœurs. Pleine de larmes, elle se jeta dans la bataille pour accomplir son rôle de bourreau.

Sa troupe rentrait au centre, portant avec elle les cadavres de leurs amis, tueuses, sorcières,  observateurs. Elles en avaient exterminé un certain nombre et l’ennemi aussi. Devoir ôter la vie de visages d’ange ralentissait leurs gestes et permettait aux monstres de les occire. Elles furent rejointes par les autres troupes : c’était un désastre. Les troupes accompagnées des deux sorcières revenaient joyeuses, mais leur joie disparut en voyant le carnage.

Jordan, portable en main montra un reportage sur la vidéo de Drusilla puis les effets sur le peuple. Des villes étaient en feu par ce retournement de situation, là où il n’y avait pas forcément de tueuses, de protectrices.

Que faire ? Étaient-elles assez nombreuses pour combattre ce fléau ? Quelle solution pouvaient-elles trouver ? Drusilla avait placé ses pions et faisait échec au roi, comment protéger le monde. Buffy était vide, néant était son cerveau, cela la dépassait.

– Je ne sais pas quoi faire, lâcha-t-elle en partant sous les regards des autres.

La blonde rentra chez elle, elle voulait du réconfort, mais son amour était sorti. Elle commença à s’inquiéter pour lui mais comme elle lui avait promis de ne plus le faire, elle s’allongea dans son lit douillet. Elle se mit à rêver de tout et de rien, juste une nuit pour se détendre, ensuite elle affronterait son destin d’élue.

 

Spike était ravi de sa performance. Il avait débité plusieurs poèmes devant une foule légèrement alcoolisée. Mais il voulait changer d’air, il était resté trop longtemps dans ce bar. Quand l’humain quitta le bar, c’était la folie, il sourit et sortit son sabre. Il adorait couper les têtes de ces petits diablotins et des grands. Ce katana était son prolongement et même si parfois il se prenait des dérouillées, il s’en sortait toujours grâce à ses réflexes : il avait deux cent ans d’expérience qui lui permettaient de tenir tête face à des gamins et à de jeunes vampires tout frais.

Fatigué par sa performance, il ne pouvait pas continuer de se battre au risque de ne plus avoir assez de réflexes, il s’allongea près de sa femme. Celle-ci était déjà dans les bras de Morphée.

 

En se rendant très tôt au centre, Buffy et Spike virent une ville dévastée. Des magasins avaient été pillés durant la nuit, des voitures finissaient de brûler. Chacun avait pris soin d’avoir son arme fétiche : faux et sabre. Une femme jeta des pierres au couple.

– C’est de votre faute ! Vous nous avez fait croire que les vampires pouvaient être bons !

Ces derniers passèrent sans rien dire.

– Comment ces gens peuvent m’attribuer l’action d’Harmony ?

– Ils ne voient que ce qui les arrange, les tueuses font de bons bouc-émissaires, expliqua Spike. Tu sais ce que tu vas faire pour résoudre le problème ?

– Non. À part patrouiller nuit et jour sans relâche je ne vois pas. Puis je ne vois pas trop ce que cela va changer, Drusilla a monté un plan infaillible.

– Tu sais ça fait deux cents ans qu’elle en fait des plans, ils n’ont jamais abouti. Je le sais, j’étais là, et tu es la seule tueuse qui a déjoué tous nos nombreux plans. Je suis sûre que tu vas trouver cette fois encore.

Elle sourit, c’était vrai. Elle avait toujours donné du fil à retordre à ces bourreaux, parfois il lui fallait mourir, envoyer son ex en enfer, faire exploser une bibliothèque… pour arriver à ses fins. Malheureusement, il lui fallait quelquefois du temps avant de trouver l’idée ! Pourvu que celle-ci se manifeste rapidement. La blonde décida d’être positive, avec un mari et des amis qui l’entouraient, elle y arriverait, ce n’était pas quelques passants, qui ne connaissaient pas son curriculum vitae, qui allaient la démoraliser.

Le centre avait déployé les grands moyens pour loger toutes les personnes qui voulaient combattre la horde de vampires. Le nouveau couple de sorcières avait jeté un sort d’agrandissement : de l’extérieur c’était un bâtiment comme les autres, mais à l’intérieur il y avait un hectare de bâtiments sans compter les étages. Un roulement avait été mis en place entre le jour et la nuit. Puis d’autres sorcières géraient des roulements de tueuses en les téléportant dans d’autres villes du monde, avec un ordinateur pour le planning. Cela ressemblait à un camp militaire monté en une nuit et Alex aidait à diriger les opérations, comme il l’avait fait du temps de Twilight. Il n’avait pas perdu la main et était aidé de quelques flics, et des tueuses de l’armée de Jordan. Monsieur Curtil appréciait d’avoir fait confiance à son instinct, d’autant qu’il devait rendre des comptes à la Maison Blanche pour les problèmes de vampires. Il sourit à son employée.

– Et bien, vous n’avez pas chômé.

– Et vous n’avez encore rien vu, mentit Buffy qui n’était même pas au courant de ce qui se tramait ici.

– J’espère voir le résultat dans quelques jours, je dois vous laisser, je dois aller au poste engager de nouvelles recrues et faire de la paperasse. En somme, la barbe, mais ne dites pas que j’ai dit ça (la jeune femme sourit). Cool le sabre, dit-il en tapotant l’épaule de Spike et en s’éloignant.

Willow et Rose profitèrent qu’elle soit seule pour l’accoster.

– Tu as vu tout ce qu’on a fait hier ? C’est une idée d’Alex, après qu’on t’ait vue partir dépitée, on s’est mis en action. On a bu pas mal de café, mais c’est énorme. Tu veux un café ! s’enjoua Willow.

– C’est génial, c’est immense, c’est…Waouh !

Les filles étaient contentes de leur effet. Dawn ouvrit un vortex ; des sorciers et des tueuses en sortirent. Ils avaient l’air de revenir victorieux de leur bataille 

– J’en ai dérouillés pas mal et des corsés, c’était jouissif !

Buffy connaissait cette voix, c’était celle de Billy Lane le seul tueur de vampires du monde. L’année où la magie était revenue, les règles dans le livre « Vampyr » n’étaient pas encore établies. Billy, jeune homme gay voulait devenir une tueuse de vampires et s’entraînait dur pour ça. Il s’était allié avec Buffy pour combattre les derniers zompires, des vampires nés dans un monde privé de magie, qui ressemblaient à des zombies. La dernière tueuse considéra Billy comme un allié et lui envoya une vision. Ce qui ravit le jeune homme.

– Hey Billy, comment vas-tu ? Et Devon ?

– En pleine forme, et Devon et moi c’est impec ! Il a été formé l’année dernière par Andrew en tant qu’observateur. On a fait des progrès, il dirige une troupe de tueuses à Santa Rosita tout en gardant un œil sur ma mémé.

– Les fameuses vidéo-conférences sont toujours d’actualité avec ta grand-mère ?

Il hocha la tête, lui sourit et partit rejoindre son équipe.

– Le petit Billy est devenu un tueur d’élite ! clama Spike. Et il y a pas mal de tueuses qui nous ont rejoints.

– Et c’n’est pas fini B !

– Faith ! s’étonna Buffy.

– Je ne reste pas, je suis passée prendre le planning des opérations pour le livrer à Giles et son équipe. Dawn va me ramener.

– Mon père va bien ? demanda Spike.

– Je ne sais pas, je ne l’ai pas vu. Allez, j’y vais !

 

Elle patrouillait et c’était toujours un crève-cœur d’exterminer ceux qui auraient dû avoir une vie au soleil devant eux. Un coup de pied la déstabilisa, elle lança la faux mais le vampire envoya la scythe au loin. Buffy était à la merci du vampire, elle s’apprêtait à lui mettre un coup dans les genoux quand de la cendre tomba dans ses cheveux. Spike s’en était chargé, il rangea le sabre dans son fourreau et partit ramasser l’arme de la tueuse. Buffy était encore à terre quand elle leva les yeux et le vit tenir sa faux. Son cœur ne fit qu’un bond même si l’image était différente de celle de sa vision. Il tenait l’arme tranchante, mais avec une main dans le plâtre, les cheveux châtains puis le décor n’était pas futuriste.

– Tiens Amour.

Elle lui prit avec un sourire cachant son anxiété, mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander à qui appartiendrait cette faux plus tard. Spike la lui rendra-t-il ou la tuera-t-il ? Elle ferma les yeux et se reprit. Elle bascula sa faux côté pieu pour transpercer celui qui arrivait derrière elle. Buffy ne regardait pas, elle ferma les yeux et se laissa aller au combat, elle ne voulait plus se retrouver face aux petits monstres qui se changeaient en petits anges ensuite. Ne pas se retrouver face au visage de ces enfants faisait d’elle une meilleure combattante. Cependant, elle devait rester concentrée. Être aveugle décuplait ses autres sens mais elle ne voulait en aucun cas se tromper de cible. Les vampires avaient péri ou fui, elle pouvait enfin ouvrir les yeux. Spike se trouvait là, sourire aux lèvres.

– Tu as été épatante. Les yeux fermés en plus. Tous ces enfants vampires, tu les as surpris !

– Chut, ne me rappelles pas que je viens de tuer des enfants !

– Chérie, ce sont des enfants vampires !

– À qui on ne peut rendre ni leur âme, ni leur humanité !

– Je suis désolé Amour, il faut éviter que cela se propage et je sais que c’est une véritable épreuve pour toi.

– Ça été facile quand j’ai fermé les yeux et qu’aucun n’a pu m’amadouer avec son air innocent. Mais je ne pourrai pas fermer les yeux à chaque fois.

Au centre, il y avait beaucoup de tueuses ou sorcières qui ne voulaient plus aller se battre à cause de ce problème.

– San Francisco est la ville la plus peuplée en vampires, majoritairement des enfants. D’autres villes prennent exemple, mais sans Drusilla aux commandes, cela ne prend pas, ils ne transforment que des adultes, nota Willow.

– Mais, n’y a-t-il pas moyen de les rendre enfants au lieu de les tuer, demanda Buffy ?

– On ne peut pas, Osiris l’empêcherait, répondit Rose.

– Mais, en faisant comme tu as fait pour Julian ? Je suis prête à donner dix ans de ma vie pour sauver mon enfant ! hurla Buffy.

Elle ne voulait pas dire ça, elle partit aux toilettes pour ne pas se montrer si fragile. Willow la rejoignit.

– Je comprends Buffy, que cela soit difficile en ce moment. Mais ça n’est pas ta faute pour ces enfants, ni pour ta fausse couche.

– Je sais Willow. Mais j’ai l’impression de ne pas avoir su les protéger. Est-ce que je saurai le faire si j’ai un enfant un jour ?

– Bien sûr que oui, ma chérie. Tu seras une vraie mère poule, et tu pourras compter sur moi pour les garder.

 

Chapitre IX

Fray.

 

Les filles rejoignirent le groupe.

– Il va falloir engager des psychologues pour ceux ou celles qui en ont besoin, ordonna Buffy. Les tueuses qui sont trop faibles mentalement ne vont pas au combat, on risque de les perdre.

– Je connais un bon psychologue, ajouta Alex. Mais à cause de ces problèmes psychologiques et de la perte de nos meilleures tueuses, on est de plus en plus inférieur en nombre.

– Il faut trouver un moyen. Les vampires savent bien que les enfants nous déstabilisent et ils se font une joie de les transformer pour ça.

– On en revient au même point. Quoi faire ? demanda la sorcière.

Buffy se tenait la tête ainsi que toutes les autres tueuses et Billy. Elles avaient une vision, toutes ensemble, une vision du futur. C’était un message de la tueuse du futur : Fray. Elle avait toujours les cheveux verts/bleus/rose flamboyants et était assise sur une voiture volante en peine action. « Fais-en des noctos » tel était l’unique message que Fray communiqua avant de s’en aller.

Un brouhaha se fit entendre, les filles se demandaient si tout le monde avait eu le message et ce qu’il signifiait.

– « Fais-en des noctos » répéta Buffy sous les regards interrogateurs d’Alex et Willow. C’est le message que la tueuse Fray vient de m’envoyer. Ainsi qu’aux autres tueuses on dirait.

– Mais c’est quoi des noctos ? demandèrent en cœur Alex, Willow et Rose.

– Ce sont les vampires du futur, des sortes de rôdeurs, moins nombreux que maintenant et pas d’enfants vampires. Ce qui veut dire qu’on a réussi.

– Pourtant Harth, le frère de Fray, n’était pas un nocto ? demanda Willow.

– Il avait les visions des tueuses du passé. Ils savaient des choses que les autres vampires ne savaient pas. Les rôdeurs, eux, se cachent mais pourquoi ? Les humains ne savent plus qui sont les vampires, ni les tueuses. Mais ça c’était avant qu’on change le futur de Fray. Pourquoi veut-elle qu’on fasse ça ? se questionna Buffy.

– « Écoutez, laissez la police faire son travail. Dès que j’aurai de plus amples informations, croyiez bien que vous en serez les premiers informés. » répliqua Alex dans un Français presque parfait et il répéta cela en Anglais mais les filles ne l’écoutaient plus.

– Willow, Rose, réunissez les sorcières. Je crois avoir compris. Appelez Giles aussi pour le prévenir du plan. Ce soir, on va tuer du vampire !

 

Toutes les tueuses avaient été réquisitionnées ainsi que Billy. Les sorcières avaient préparé toute la journée des fioles qu’elles avaient données aux femmes. Le livre « Vampyr » avait été sorti et Willow et Rose en avaient la charge.

Dehors les rues étaient désertes, plus aucun humain n’osait s’aventurer aux risques de croiser un vampire. Malheureusement, il était parfois difficile aux mères de ne pas ouvrir la porte aux petits visages d’ange. Ainsi les vampires arrivaient à s’en prendre aux humains qui ne sortaient plus.

Mais Buffy et son armée étaient plus fortes que ça ! Jordan et son équipe avaient récupéré les canons de l’armée avec l’aide des instructions d’Alex. Billy avait ramené son équipe. Tous travaillaient main dans la main, le reste du monde allait être débarrassé des vampires. Spike était au premier rang, il ne louperait ça pour rien au monde, et il avait une folle à éliminer.

Drusilla, toujours avec ses lèvres amochées à cause de l’eau bénite, sentait dans son ventre chaque nouvelle naissance vampirique et se réjouissait de l’agrandissement de sa famille et des tueries qui s’en suivaient. Mais parfois elle ne pouvait s’empêcher de tuer un enfant, leur sang était comme du caviar pour elle, parfois avec un arrière-goût de bonbons. Elle regardait son armée composée de vampires normaux, d’enfants vampires, de nouveaux vampires de l’équipe de Vicky. Elle aurait aimé y mettre des zompires aussi, mais ces derniers étaient tellement stupides, qu’ils s’étaient faits décimer facilement malgré leur expansion rapide. Dru dansait au milieu des cadavres, se réjouissait des cris telle une musique à son oreille. Sa horde marchait à la recherche de chair tendre depuis plus d’une heure lorsqu’elle s’arrêta.

– Regardez ! De la nourriture de tueuses, fraîchement livrée. Petit, petit, petit, imita Drusilla telle une fermière appelant ses petits poussins.

– C’est fini Drusilla, ton règne de terreur s’achève ici, s’écria Buffy.

– Au contraire, il vient de commencer et il sera exquis ! La terreur, je la sens déjà ! Tes tueuses ont peur, on a tué tellement de ces filles.

Elle disait cela avec arrogance, puis claqua des doigts. Les vampires qui affichaient leur masque démoniaque reprenaient leur minois candide. Même s’ils étaient moins forts, ils gagnaient en perturbant les chasseuses, surtout avec des frimousses d’enfants ou d’adolescents.

– Vous voulez jouez avec mes enfants…tssss…ce sont de mauvais joueurs. Ils sont là pour gagner. Toi tu avais un bon guerrier, tu n’as pensé qu’à toi en en faisant un larbin d’humain binoclard pour te marier.

– Oh l’humain va te botter le cul, poussin ! raillait Spike qui fonça dans le tas.

Buffy leva les yeux au ciel, il n’avait pas attendu ses ordres, ce qu’elle donna ensuite à ses collègues.

Vicky les observait d’en haut, cela ressemblait à une mêlée de rugby. Elle et son armée de chauve-souris piquèrent vers la foule, attrapèrent les têtes des femmes, les emmenèrent faire un tour dans le ciel puis les lâchèrent après avoir brisé leur cou. La mort était donc inéluctable.

Jordan aligna les canons et ordonna de lancer les fioles préparées par les sorcières. Elle visait les chausses-souris qui tombèrent. Les vampires ne pouvaient plus se transformer en souris ou fumée, la fiole les avait changés, seul leur visage démoniaque restait. Les nouveaux vampires destitués de leurs pouvoirs étaient effrayés, là au sol, les pieux dans le cœur les ramenèrent à la poussière. Alex lança une deuxième contre-attaque sur le reste des vampires volants et il ne restait qu’à les cueillir ensuite.

Spike, toujours bras dans le plâtre, décida de ne pas se faire avoir cette fois-ci. Il esquivait les coups le plus possible et en donnait. Drusilla riait à gorge déployée « tu ne me tueras point, ce sera le contraire c’est moi qui vais t’avoir, mon poète déchu ». Le jeune rebelle fouilla dans son long manteau, et lança la fiole en plein visage de son ex-amante. Elle hurla, elle ne voulait plus de cette eau qui la défigurait.

– Tu es un lâche Spike pour te servir d’eau bénite. Pauvre humain qui ne sait plus se battre.

– Ça n’est pas de l’eau bénite, tu serais déjà brûlée.

Elle tapota son visage, il avait changé sans qu’elle ne le commande et impossible pour elle de reprendre son visage humain.

Buffy était entourée d’anges qui lui réclamaient des câlins, elle leur lança à tous des fioles. Visage démoniaque, ils ne pouvaient plus charmer personne. Les tuer ne lui donnait aucun sentiment de culpabilité. Buffy les occit rapidement car ils étaient moins forts à cause de leur petite taille.

Tous les flacons avaient été lancés, la panique des vampires se faisait sentir, moins vigilants ils périssaient. Certains s’enfuirent, mais tels des monstres, plus personne ne leur ouvrirait la porte pour les aider. Ils seraient condamnés à se cacher, à être des rôdeurs. Drusilla perdante, apeurée et lâche, s’enfuit se cacher.

Les tueuses et sorcières hurlèrent de joie.

– Bien joué Summers, lança Jordan.

 

Téléphone en main, Willow et Rose attendaient l’ordre de Buffy. Quand elles le reçurent, elles écrivirent dans le livre « Vampyr ». La phrase était habilement tournée pour que cela ne se retourne pas contre elles. Cette phrase actait que les vampires devaient oublier comment changer leur visage démoniaque en humain. Et pour fixer le tout, elles versèrent un peu du liquide d’une fiole là où cela était écrit. Tous les vampires perdaient donc en séduction, et pour les tueuses, il était impossible de confondre avec un enfant innocent. Plus personne ne répondit aux pleurs des petits vampires, trop laids pour être mignons, les gens couraient ou lançaient leur fiole d’eau bénite.

Pendant deux semaines, les tueuses poursuivirent ces démons. Ils avaient faim et ne savaient plus comment se cacher pour se nourrir. La ville reprit vie, les passants couraient, jouaient, ils voulaient oublier les vampires et les tueuses. Les émissions télévisées n’en parlaient plus et avaient rayé Harmony de leurs écrans. Plus personnes n’entendit parler du journaliste Scott Barila.

 Monsieur Curtil avait rémunéré toutes les personnes qui avaient collaboré, mais celui-ci se jura que c’était la dernière fois. Buffy resta policière mais on lui avait demandé de ne plus évoquer son statut surnaturel.

– Voilà, on change le monde et le monde veut oublier ses héros ! se plaignit Buffy.

– Il y a tant de souffrance parfois à se souvenir, confirma Spike.

– Personne n’a retrouvé Drusilla.

– Vous venez de lui voler son jouet, de plus ça va être difficile pour elle de faire disparaître son visage. Même avec des tonnes de maquillage.

– Mais elle peut causer des dégâts.

– Sans l’effet de surprise, se nourrir est moins facile.

– Puis on surveille tous les lieux de don du sang ou boucherie. Comment va ton père ? demanda Buffy.

– Un peu dans le coltar avec le décalage horaire. Mais il m’a confisqué mon sabre !

– C’est tout de même le sien !

– Rooh arrête, tout ça parce que je ne lui ai pas demandé la permission et que j’ai oublié d’arroser sa plante !

– La politesse c’est important, chéri. Même un enfant sait demander.

Le jeune homme avait retrouvé la motricité de son bras et commença à déshabiller sa femme.

– On verra pour les miens, disait-il avec un regard séduisant auquel la blonde ne pouvait se soustraire.

La jeune femme se laissait faire, elle voulait s’oublier, le sentir entre ses reins. Ils méritaient ce moment ensemble. Et si quelque chose naissait de cette union elle ne serait pas contre.

 

Rose venait de finir son rituel pour devenir sage et rejoignit Willow qui était fière d’elle.

– Alors quel est le premier ordre que tu vas donner ?

– Je suis sage, pas dictatrice chérie. Rien, je vais pouvoir utiliser ma magie maintenant à bon escient et faire comme avant, cultiver mes plantes.

– Tu vas être géniale.

– Je ne pourrai plus intervenir au centre comme avant, tu sais.

– Du moment que tu interviens dans mon cœur.

– En parlant de ça, je voudrais savoir comment était-elle ? questionna Rose.

– De qui parles-tu ?

– La femme que tu portes dans ton cœur. Ma magie sent sa présence. J’aimerais la connaître et je te rassure, je ne veux pas prendre sa place ou que tu l’oublies. Mais si elle est importante pour toi, elle l’est pour moi.

Willow qui se sentit en confiance se mit à lui parler de Tara, sous les yeux du petit Phoenix qui commençait à avoir un léger duvet rouge.

 

Giles se reposait, la lutte contre les vampires l’avait épuisé. Coordonner toutes ces tueuses, sorcières et autres était éprouvant. Julian l’avait laissé seul et même si parfois le veuf l’agaçait, il lui avait laissé un grand vide. L’observateur ne pouvait plus vivre seul à son âge, il avait donc convié Olivia à le rejoindre. Elle était endormie près de lui, il huma le parfum de ses cheveux, cette fois-ci, il était sûr de ne pas la laisser filer.

 

Qu’est-ce qu’il faisait là dans cette grotte, depuis combien de temps ? Celle-ci avait l’air habité depuis peu car un tissu recouvrait une partie de la roche la plus élevée et un feu avait dû être fait, il n’y avait pas si longtemps, puisque les braises rougissaient encore. Il tenta de regarder par un interstice mais recula car il faisait soleil. Il essaya de voir à partir d’un endroit où il ne pourrait pas brûler. Il ne voyait qu’une forêt et apercevait de loin deux soleils. Il trouva une sortie, il ne pourrait l’emprunter qu’à la nuit tombée.

 C’est sûr, il n’était pas sur terre, mais comment avait-il pu arriver là. Il cherchait dans sa tête ses derniers souvenirs. Buffy, il avait rendu visite à Buffy, l’avait mis en garde par rapport à la vision d’Illyria à propos de Spike. Le lendemain du mariage, il avait décidé de partir, l’amour qui régnait à cette célébration lui rappelait sa bien-aimée et cela le blessait. Angel réfléchit, ses derniers souvenirs ne collaient pas du tout, cela ne correspondait pas à son arrivée ici. Les dernières personnes qu’il avait saluées étaient Alex et Dawn. Angel les voyait partir de dos, seule la gamine le regardait en souriant.

Le regard du ténébreux fut attiré par la paroi. Des écritures avaient été inscrites dessus et cela lui rappelait, non, ça n’était pas possible, même impossible. Mais soudain, il huma la couverture et reconnue l’odeur. C’était à elle.

– Mon preux chevalier est venue me chercher, récita Fred en voyant celui-ci enfin réveillé.

Le vampire n’eut pas le temps de répondre qu’elle lui sauta dans les bras. C’était bien sa Fred qui vivait là, elle lui avait tellement manquée. Elle desserra l’étreinte, et le vampire se retrouva avec une femme aux cheveux bleus, les yeux bleus et la peau pâle.

– Champion, te voilà, dit Illyria.

Son âme était en ébullition, c’était son immortelle. Il était heureux, mais il se calma vite car le danger était trop grand de blesser Fred.

Après lui avoir expliqué qu’il était resté dans le coma pendant un mois suite à sa chute du ciel, Angel donna sa version.

– C’est la gamine, elle a le pouvoir de la clef, elle a déjà envoyé plusieurs fois des vampires ici, affirma l’immortel.

– OK, comment on ressort de là ?

Tous les deux restèrent là, ils savaient qu’il n’était pas bon de vouloir ouvrir le portail, au moins ils étaient ensemble pour l’éternité.

Épilogue.

 

    Le  soleil brillait, les mouettes hurlaient dans le ciel mais cela ne dérangea pas l’homme aux cheveux longs châtains retenus par les lunettes de soleil. Clope au bec, il finissait de sculpter son œuvre dans le sable à la demande de sa fille. Il plongea ses ongles vernis de noir dans l’eau de mer pour enlever les petits grains de minéraux coincés dessous. Un coup de fil retentit, celui-ci le rapatria rapidement chez lui aux regrets de la petite Anna qui voulait voir le château fort englouti par la mer.

La petite fille blonde de cinq ans descendit de la voiture en trombe, courant vers l’entrée et demanda à la personne devant elle :

– Mais il est où le bébé Maman ?

– Je n’ai perdu que les eaux ma chérie, répondit Buffy.

La blonde avait pris son congé maternité et avait prévu de le prolonger pour son deuxième enfant. Elle avait suffisamment économisé et Spike gagnait assez d’argent de la vente de son livre, c’était un métier qui le laissait libre d’écrire comme il voulait. Tous les quatre pourraient ainsi passer du temps en famille. 

Spike caressa le ventre de son aimée et mit les valises préparées avec soin dans le coffre de la voiture. Une voiture se gara devant la sienne, Julian en descendit, il était ravi de cette annonce.

– J’espère que tu n’as rien prévu pour la gâter ?

– Non, mentit Julian dont le coffre était rempli de bonbons et d’un nouveau doudou Licorne pour sa petite fille chérie.

Grand-père était un statut qu’il adorait et cette fois-ci, il profiterait de les voir grandir en ayant des souvenirs bien réels. Son fils adoré lui avait donné une famille, il n’en manquerait pas une miette.

Buffy entra dans la voiture avec Spike saluant Anna dans les bras de Julian. La maternité la plus proche était leur direction.

Buffy sentit la douleur parcourir son ventre mais elle poussa très fort, le bébé avait commencé à sortir. La présence de Spike l’aidait même si la seule chose qu’il pouvait faire était de l’encourager. Enfin la délivrance était là, Buffy ne voyait pas son enfant. La vision qui l’avait abandonnée venait de réapparaître, cette fois-ci avec plus de détail. Elle était dans un cauchemar, le vent frais du dehors refroidissait sa tenue d’hôpital, elle sentait la puissance de la faux que Spike tenait de ses mains froides. Elle le regardait de près, il n’avait pas vieilli, ne portait plus ses lunettes, seule sa coupe peroxydée était revenue, alors qu’humain il ne pouvait plus supporter les produits pour avoir cette blondeur. Le vampire la regardait, d’un sourire il s’adressa à elle « C’est maintenant tueuse ! ».

Buffy revint à la réalité, on lui posa le petit garçon sur son torse, ce dernier trouva son sein et se mit à téter. Le papa heureux embrassa sa femme, Buffy pleura car elle savait que la vision allait se réaliser bientôt : l’humain allait redevenir vampire. Le mari ne prêta pas réellement attention aux larmes de sa femme qu’il prit pour des larmes de joie ou d’épuisement. Buffy se demandait qui serait son Sire. Spike sans âme avait vaincu son démon Archaeus, ce que Angélus ou Drusilla n’avaient pas réussi à faire. S’il était mordu par un vampire avec la même essence, ce pourrait-il qu’il résiste encore ? Mais le contraire pourrait être dangereux. Buffy se jura de protéger ses enfants coûte que coûte en commençant par son mari. Elle ne voulait pas laisser cette vision se réaliser.

Deux heures après l’accouchement, Buffy et le bébé s’endormirent. Les messages indiquant poids et taille du nourrisson étaient envoyés. Devant le perron, le jeune homme alluma sa cigarette.

– Enfin de l’air, chuchota-il comblé en regardant les étoiles.

Un bruit l’interloqua, il regarda dans la direction qui donnait sur des buissons. Cela ressemblait à des miaulements, Spike ne résistait pas à la détresse d’un chat. Il s’avança doucement à travers la haie…

Une infirmière ramassa les lunettes au verre brisé en se demandant ce qu’elles faisaient là. Le travail de nuit l’épuisait d’où l’envie de prendre l’air sous les lumières des étoiles. Plus que deux heures à tenir pensa-t-elle, ensuite elle s’occupera de sa petite pour l’emmener en maternelle. Mais son sang ne lui appartenait plus, il dériva par son cou, lapé pour nourrir l’homme qui avait tant besoin d’hémoglobine chaude. Ses veines froides se réchauffaient et il lâcha la femme, le corps inerte. « Enfin chez soi » pensa-t-il.

Il regarda le bâtiment, une chambre en particulier et sourit. Il avait un combat à finir, cela le réjouissait, la tueuse sera pour lui…. 

QUELQUES REFERENCES :

 

Le Buffyverse ne m’appartient pas, mais à Joss Whedon et son équipe. Tous les personnages ne sont que fiction et s’il y’ a des similitudes ce n’est que pure coïncidence.

Aucun animal ou démon n’a été maltraité durant l’écriture de cette fan-fiction.

Les acteurs de l’autre monde n’ont rien à voir avec les originaux. Je ne sais pas si Sarah est allergique au chocolat (la pauvre sinon) et James dégoûté par la vue du sang.

 

Le titre de l’histoire sans fin fait bien référence au livre « L’histoire sans fin » de Michael Ende. Buffy était mon Atréyu, j’ai souffert avec elle, je l’ai suivie dans tous ses déplacements de tueuse, dans sa quête héroïque. Et après la saison 12, c’est le néant. Je ne lui ai pas donné un nouveau nom, mais je reprends la suite en fan-fiction pour qu’il n’y ait pas de fin. Bien sûr, derrière mon Auryn est écrit « Fais ce que voudras ».

 

– Tout le Buffyverse : séries, et comics.

– Au 3P des sœurs Halliwell.

– J’ai juste pris le nom de Rose dans le nouveau reboot de Buffy Boom Tome 1. Le reste est le fruit de mon imagination. Pour le visuel, j’ai choisi l’actrice Rooney Mara et rajouté le fait qu’elle change de couleur de cheveux tout le temps (clin d’œil à Oz) et c’est plus sympa à dessiner. Wipsow était le nom d’un de mes rats.

– « C’est un cadeau pour les rétines » appartient au groupe de musique « Boulevard des airs ». Chanson : Bruxelles.

– Andrew cite différentes choses : Harry Potter, Star Wars, Arrow etc …

– Wikipedia, pour les recherches sur les rats.

– Le chapitre XIII, fait référence à celui du livre « OH BOY » de Marie-Aude  Murail. Je n’ai pas pu m’empêcher de le faire.

Sinclair : La bonne attitude chanson « invisible ». Et album « Que justice soit faite » chanson « Je ne jugerai pas ».

« Agenda des plantes sauvages 2012 »

Livre « Sorcière » de Mona Chollet ou Pomme.

Livres « Sorcières » par Stewart Ross.

Ina Inch « Arme armée ».

Harry Potter et la chambre des secrets de J K Rowling.

Un sort du livre des ombres, série Charmed.

DC Comics Batman taninninninin

A la source, chanson, « Les caravelles »

Tété, chanson « Le magicien » (Oui c’est une reprise).

Mary Poppins « C’est un morceau de sucre ».

Le générique de Rahan.

Inception de Christophe Nolan.

La cité de la peur.

Merci aux slammeur Motus pour son poème que j’ai remanié un peu.

– Alfred de Musset « Poésies nouvelles » 1936 « Chanson de Fortunio » et l’épisode « La faille » de « Buffy contre les vampires » S5 E7 pour les poèmes que William clame. Et « l’ultime combat » : « Angel » S5 E22.

– Erika Laïs « Grimoire des plantes de Sorcière » chez Rustica Editions

– Kyo « Dernière Danse ».

– Julian Pratt est inspiré de la morale de l’acteur Neal McDonough qui déclare ne pas embrasser ses partenaires pour les tournages. Ok challenge accepté. Vu qu’on ne connaissait pas le père de Spike, et qu’ils sont tous les deux blonds aux yeux bleus…J’ai donc créé Julian. Ensuite, tout est imagination calée sur ce que l’on sait de la vie de Spike et du Buffyverse.

 

Petit point commun entre William et Julian :

  • Tous les deux ont écrit des poèmes sur la femme qu’ils aiment.
  • Ont tué une tueuse (Spike une activée, Julian une potentielle)
  • Ont été sous l’emprise d’un démon.
  • Puis redevenus humains.

 

Petite chronologie :

  • Julian Pratt né en 1826.
  • Vers 26 ans Anne est enceinte et il part pour remplir une mission pour son beau-père.
  • Naissance de William Pratt. Vers 1853.
  • Prisonnier pendant 27 ans par une sorcière.
  • A 27 ans William se fait engendrer.
  • Julian se libère et découvre que sa famille n’existe plus.
  • Passe environ 10 mois chez les moines avant d’être activé. Le démon en lui en fait un immortel à 54 ans mais il est rendu inoffensif par le moine qui va l’ensevelir sous la glace.
  • Réveillé par un démon chasseur féroce pour qu’il cherche sa rédemption.
  • Sauver par Rose à 54ans.
  • Spike est revenu humain à partir de son âge vampirique, donc 27ans.
  • Buffy à 29 / 30ans en (saison 12 comics).

 

 

Commencé à réécrire le 27 /09/2019

Sur wattpad en Octobre 2020

Imprimer en Février. Réimprimer en Août 2022.

 

Merci à … pour les corrections.

 

Tous les dessins et collage sont de moi sauf :

Lililaluciole : chapitre 7 et 10 pour l’épisode 1 et chapitre 14 de lépisode 2

Guillaume mon amour : Chapitre 5. pour l’épisode 1 et chapitre 4 de lépisode 2.

 

 

Ceci est une Fan-fiction. Donc interdit à la vente !

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