NOTRE INTERVIEW : Andrew J. Ferchland

20 mars 2017. Andrew J. Ferchland, qui a interprété Le Juste des Justes, le digne successeur du Maître, dans les saisons 1 et 2, n’est plus le petit garçon de 10 ans qu’on a connu. Il vient d’avoir 30 ans et nous l’avons contacté pour entendre ses anecdotes, lui qu’on a rarement l’occasion d’entendre parler de Buffy. Pour Buffy Angel Show, il est revenu sur ses souvenirs de tournage et nous livre quelques révélations inédites sur l’envers du décor. Il nous donne aussi le fond de sa pensée sur la version HD de Buffy et nous éclaire sur la mort de son personnage.

 BUFFY ANGEL SHOW : Vous aviez 10 ans au moment où vous avez interprété « Le Juste des Justes » dans la série. Comment le casting et l’équipe de tournage étaient-ils avec vous ? Et Joss Whedon ?

ANDREW J. FERCHLAND : Ça a été merveilleux de travailler avec l’équipe de tournage et avec les autres acteurs. De grands réalisateurs comme Joss comprennent que le cinéma est quelque chose de collaboratif, il était toujours ouvert à tout ce que j’apportais au personnage, je me sentais très soutenu dans mon travail. Puisque j’avais un rôle de « méchant » je n’ai pas trop travaillé avec une bonne partie du casting, j’ai passé la plupart de mon temps dans cette cathédrale souterraine. Mark Metcalf [ndlr: Le Maître] a été formidable, et j’ai apprécié nos scènes ensemble. Je suis récemment tombé sur Juliet Landau à Whedonopolis et j’ai pu rattrapé le temps avec elle, elle est tellement ridiculement agréable [ndlr: par rapport à son rôle de méchante].

BAS : Votre personnage meurt prématurément au début de la saison 2, or nous nous attendions à  vous voir plus de temps à l’écran. Saviez-vous ce qui était initialement prévu pour votre personnage ?

AJF : Je ne suis pas sûr de ce qu’était l’idée originale en ce qui concerne mon personnage. Je savais que la première saison serait un rôle récurrent et que je serais là pendant la majeure partie de la saison. Quand nous avons commencé le tournage, nous ne savions pas qu’il y aurait une saison deux puisque la série n’avait même pas encore été diffusée. Durant le hiatus, quand nous avons été pris pour une seconde saison, je fus contacté pour revenir interpréter le Juste des Justes, je savais alors qu’ils prévoyaient de me tuer peu de temps après le début de cette prochaine saison.

J’étais réellement excité à ce sujet parce que je n’avais jamais été mort dans aucun de mes autres rôles avant, et je pensais que ce serait une expérience vraiment cool à avoir en tant qu’acteur.

BAS : Auriez-vous aimé jouer plus de scènes dans la série ?

AJF : Je sentais que j’étais près de mourir dans la saison 2 lorsque mon personnage commençait tout juste à avoir son rythme, bons mots et boutades finales. « Je déteste cette fille ». Etc… ça commençait à devenir ludique pour moi, et j’appréciais le rôle. J’aurais vraiment  aimé plus de temps pour jouer le personnage, mais je pense que la mort est arrivée au bon moment et a vraiment bien servi l’histoire.

BAS : Vous interprétez un vampire dans la série. Néanmoins, nous ne vous avons jamais vu avec un masque de vampire à l’écran. Pourquoi ?

AJF : Je ne peux pas répondre à cette question avec autorité complète, mais ma meilleure suggestion est que c’était lié au budget. En tant qu’enfant acteur, vous avez des limites de la durée de travail sur le plateau, en raison des règlements de l’état et des règles syndicales. Le maquillage de vampire prenait des heures à appliquer, et mon temps au travail a été précieux, la moitié de ma journée aurait pu être passée dans la chaise de maquillage au lieu de filmer. J’ai eu des dents qui ont été faites, et nous avons fait une scène avec elles une fois, mais à la fin ils ont choisi la version alternative sans ces dernières. Quelque part là-bas il y a des images avec le Juste des Justes avec des dents de vampires, je suis sûr que ça sortira un jour.

BAS : Suiviez-vous Buffy lors de la diffusion ? Si oui, avez-vous un épisode favori ?

AJF : Me regarder à l’écran me hérisse toujours le poil, je suis trop proche de lui donc je ne peux pas vraiment l’apprécier. Je me souviens toujours d’une meilleure prise, ou d’un choix que j’ai fait de ne pas jouer comme je l’ai vraiment voulu etc. Au fil des ans, je suis plus indulgent avec moi-même et je peux réellement profiter des projets sur lesquels j’ai été au fur et à mesure que le temps passe.

BAS : Vous avez donné votre avis sur la HD de Buffy. Que détestez-vous dans cette version ?

AJF : En tant qu’acteur, j’ai toujours respecté le dur effort que les équipes et les producteurs ont mis dans leur travail. En tant que producteur maintenant, je l’apprécie encore plus. Le cinéma est une forme d’art collaboratif qui nécessite des milliers d’heures de planification, d’écriture, de tournage et enfin de montage. Des dizaines à des centaines de personnes ont mis leur marque sur un projet de petites et grandes façons, et c’est un travail d’amour. Je pense respectueusement que, sur la base de ce que j’ai vu dans les versions HD, les changements de tonalité, d’encadrement et d’autres ajouts étranges ont terni les images originales. Au lieu de nettoyer et de mettre à jour un classique, ils ont fait un balayage rapide et jeté ça sur un disque. C’est malheureux, peut-être un jour une version classique sera publiée en HD.

BAS : Depuis 1993, vous avez multiplié les rôles lorsque vous étiez enfant. A-t-il été difficile de grandir dans le monde de la télévision? Comment se comportaient vos amis avec vous ?

AJF : Jouer [acteur] étant enfant était une merveilleuse façon de grandir. J’ai adoré l’expérience, j’ai adoré le travail, j’ai beaucoup aimé voyager et être en mesure de faire l’expérience du monde, comme je l’ai fait toutes ces années. J’avais quelques connaissances qui étaient aussi des enfants acteurs et j’ai apprécié mon temps avec eux quand nous avons auditionné ou travaillé ensemble sur différents projets, mais la plupart de mon temps, je l’ai passé avec des amis en dehors de de ce milieu. Ils ne me traitaient pas différemment pour autant que je puisse dire, et nous avons eu de bons moments en étant tout simplement des enfants.

BAS : Depuis 2015, vous êtes passé derrière la caméra. Préférez-vous être réalisateur ou l’acteur ? Quels sont vos projets actuels et futurs ?

AJF : J’aime être sur le plateau, c’est mon seul objectif. L’environnement d’une collaboration créative intense est addictif. J’adore jouer, c’est une grande expérience et quand les occasions se présenterons, je serais plus qu’heureux d’enfiler ma garde-robe et retourner face caméra. En tant que réalisateur, quelle que soit les décisions que j’ai à prendre chaque jour, c’est tout aussi agréable pour moi. Les défis et les rôles peuvent être différents mais je trouve tout autant de joie là-dedans. En tant qu’acteur, vous passez beaucoup de temps seul, vous êtes un invité chez quelqu’un d’autre. Travailler avec une équipe, c’est faire partie d’une famille de personnes qui travaillent ensemble sur une base plus régulière, c’est ludique.

Mon entreprise MonkeySuit Productions développe actuellement un court métrage appelé ‘The Heart I Long For’. J’aide à le produire, avec le reste de mes coproducteurs. Le script est terminé, nous sommes actuellement en pré-production et nous allons constituer le casting très prochainement. Je suis impatient de partager plus d’informations dès que nous aurons un casting définitif.

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