Attention Fanfiction classée N-18.

  

Angel n’était pas resté longtemps à la porte des enfers.
En bon démon qui se respect, il avait très vite gagné l’autre coté.
Battu et enchaîné, il avait rejoint le purgatoire.

A genoux les bras en croix vers leur ciel, il passait la majeur parti de son temps la tête baissée.
Il semblait ainsi regarder devant lui le sang qui gouttait de son visage ou plus simplement le poids de son âme torturée.

Il savait qu’il était ici comme en pénitence, comme celui qu’il n’appartiendrait jamais à aucun des deux mondes.
Ni à celui des démons, grâce ou plutôt à cause de son âme toujours là, ni à celui des humains par manque d’humanité propre.
Son humanité à lui c’était Elle.
Il ferma les yeux pour communier au plus juste avec son amour mais le bourreau cagoulé, gardien de sa prison, le ramena très vite à l’horrible réalité.
Sous le coup asséné tout contre sa nuque, Angel trembla dans ses chaînes en rouvrant les yeux d’une grimace.

Il pleura son amour perdu puis retrouva inévitablement une fois de plus la trame de son existence de vampire torturé.
Il aurait du disparaître depuis des années, quitter cette terre pour enfin en finir une bonne fois.
Angélus avait fait le mal en dévastant l’Europe, lui n’avait passer son temps qu’à racheter ses fautes en attendant le pardon.
Le pardon qui ne viendrait jamais, le pardon d’un autre monde à jamais englouti.
Il était fatigué de lutter, fatiguer de se battre, mais toujours si désespérément inquiet pour Buffy qu’il s’entendit pleurer à haute voix.

Désabusé, il tourna la tête sur la droite, alors son regard se posa automatiquement sur le monticule de cœurs qui gisaient là tout près de lui à même le sol battu.

Le regard figé une fois de plus, il se souvenait brusquement que chaque cœur abandonné là marquait irrémédiablement un jour passé dans cet enfer.
Face au temps écoulé, il baisa lentement des yeux inquiets sur son torse dénudé.
Il ne fut alors aucunement surpris d’y découvrir une blessure béante et toute ensanglantée.
Il savait que tous ces cœurs étaient les siens, ceux qu’il se faisait sauvagement arracher pour avoir simplement oser aimer.

Il ne se posa pas la question à savoir comment son cœur pouvait repousser aussi vite, ni comment il pouvait se présenter à chaque fois aussi vigoureusement humain, déjà son attention se portait sur la main gantée qui allait s’enfoncer une fois de plus impitoyablement dans son torse pour juste le faire hurler de douleur.
Il hurlait.

Il hurlait dans l’espace en se sentant traversé, il hurlait dans le temps pour juste le traverser.

Alors aussi nu qu’au premier jour de sa vie, à plat ventre, Angel étouffa son hurlement sur le sol du hall de l’hôtel Hypérion.
Entièrement détrempé, tremblant, il redressa difficilement la tête pour attacher son regard au plafond.
Le regard encore trouble il réalisait tant bien que mal qu’il venait de rentrer chez lui, pourtant il porta des yeux inquiets sur son torse tant de fois charcuté.
La bouche entrouverte, soulagé, il le vit entièrement lisse.
Intact.
Il était rentré intact, son cœur sans vie toujours là.
Epuisé dans son âme et son corps, il abandonna son front au carrelage en murmurant simplement.
– » Buffy.  »
La seconde suivante, il se permettait de perdre connaissance.

En perte de repères, Angel resta de longues minutes sous la douche.
Il pensa à cette voix sublime et envoûtante qui avait accompagné les hurlements de son voyage de retour.  » Je ne veux pas que comme moi ton enfant dise un jour, mon père pourquoi tu m’as abandonné ? « 

Persuadé qu’il avait fallu une haute intervention divine pour le sortir de ce mauvais pas, Angel finissait de s’habiller en plein désarroi.
Tout son appartement désertait Buffy, les affaires personnelles de Buffy.
L’hôtel était vide de toutes présences, aussi malgré la souffrance de son corps qui ressentait intensément la brûlure de la torture, Angel n’avait qu’une seule hâte, rejoindre le petit appartement de Buffy.
Tout son être douloureux demandait le repos mais il ne voulait qu’une seule chose, lui faire la plus belle surprise de sa vie.

D’un effort sur lui-même, difficilement et plutôt grimaçant, il enfila son manteau.
Alors face à l’image de la jeune fille qui n’avait cessé d’imprimer son âme, Angel se passa lentement une main sur la nuque comme pour aider son demi sourire timide à passer.

Il s’apprêtait à sortir quand son regard attacha le chandelier qui ne leur avait jamais servi.
Il ne pu s’empêcher d’aller jusqu’à lui.
Il le contempla tristement avant d’aller poser ses doigts sur la poussière qui jonchait la table.

Il y dessina distraitement des sillons, l’instant d’après il fuyait.
Il fuyait face à ses appartements qui avaient simplement décidé de l’engloutir sous une trop grande chape de poussière.
La nuit venait juste de tomber, Angel se mit en marche vers le soleil de ses nuits.


Les lumières des vitrines éclairées des passant agités et pressés de rejoindre leur chez eux, Angel remonta le col de son manteau pour se couper, s’isoler davantage de cette agitation propre à l’heure de fermeture des bureaux.
Il se sentait décalé, étranger au mouvement.

Les mains toujours enfoncées dans les grandes poche de son manteau, il passa le libraire qui annonçait la rue de Buffy puis tourna à angle droit.
A peine dans la rue, il se réfugia instantanément dans la première encoignure de porte.
Il ne pouvait plus prendre le temps de la regarder davantage dans son dos, elle venait de faire instantanément volte face.
Mais Angel ne regardait pas le regard émeraude qui s’était mis à scruter gravement la nuit, ni la jolie bouche entrouverte à la recherche d’un sentiment supérieur trop dévastateur pour être autrement que étrange.
Non Angel ne regardait pas Buffy, il restait interdit sur l’enfant qu’elle portait à son bras.

Une petite fille qui devait avoir pas moins de deux ans.
Si ses cheveux étaient aussi blonds que ceux de sa mère, le regard c’était lui. Aussi noir, aussi grave et aussi ténébreux que ses deux diamants noirs à lui.
Il su tout de suite que c’était sa fille.  » Une fille.  » Sourit il dans sa tête.
Il n’eut pas le temps de se poser davantage de question déjà l’endive trop cuite se mettait à parler.

– » Ca ne va pas Buffy ?  »
– » Quoi ?  » Murmura Buffy en émergeant vers James sans le voir pour autant.
Déjà elle scrutait à nouveau l’obscurité.

– » Je ne sais pas, on dirait que tu as vu un fantôme. « 
– » Un fantôme.  » Murmura Buffy pour tenter de soulager son cœur qui venait de se faire enfoncer.

Elle se tourna définitivement vers James et ils reprirent leur marche silencieuse.
A la recherche de l’inexplicable Buffy se retourna une fois de plus mais d’un baiser contre les cheveux de sa fille elle s’engagea cette fois pour de bon dans sa rue.
Dès lors Angel leva la tête vers le ciel en clôturant son regard malheureux.
Il voulait verrouiller son chagrin pour essayer de comprendre, mais n’y tenant plus il s’enfuit de cette rue en se fondant dans la nuit.
Sur le milieu de la rue, Buffy touchait enfin à sa porte.

Elle déposa sa fille près d’elle et aussitôt l’enfant se mit à pleurer en enroulant ses petits bras autour d’une des jambes du jeans de sa mère.
Buffy sortit rapidement les clés de son sac tandis que James se penchait déjà pour prendre la petite fille dans ses bras.
– » Ne la touche pas !  » Cria presque Buffy en défense.
James se redressa lentement en ayant l’impression d’être accusé de sacrilège, Buffy reprenait déjà sa fille dans ses bras.

Interdit le couple se regarda brusquement gêné, Buffy murmura.
– » Elle n’aime pas les étrangers.  »
– » C’était juste pour t’aider Buffy.  »
– » Merci mais ça va aller.  »
– » On se voit demain ?  »
– » James, je t’ai déjà dit des milliers de fois qu’il est inutile d’attendre une histoire amoureuse avec moi.  »
– » Mais tu ne peux pas rester toute seule toute ta vie ?  »
– » Je ne suis pas toute seule, j’ai ma fille.  »
L’enfant qui s’était enroulé à sa mère posait une joue sur son épaule pour mieux téter son pouce ou pour mieux dévisager de son regard noir l’inconnu qui voulait lui prendre sa mère.
Grâce au petit bras qui la prenait par le cou, Buffy sentit toute sa sérénité revenir.

Elle poussa sa porte d’immeuble avec un simple bonsoir pour James.
– » On est pas bien toute les deux ?  » Murmura Buffy dans les cheveux de sa fille.
La seconde d’après elle appelait l’ascenseur.


Quatre étages plus haut, Buffy courrait à travers son appartement pour décrocher le téléphone sans fil.

– » Tu as pris une garde de nuit !…et comment je fais moi pour la chasse !…  »
Elle finit par se laisser tomber sur le canapé en gardant sa fille sur ses genoux.

– » Bon bien j’irai pas…le monde ne va pas s’écrouler en une nuit. « 
Elle coupa le combiner qu’elle balança plus loin sur le sofa.
Elle prit alors les menottes de sa petite fille qui riait.
Amusée par la bonne humeur de son bébé, elle se lança d’un sourire enjoué.
– » C’était tati Dawn ! Dis moi qu’elle idée elle a eu de se lancer dans des études de médecine, comme si on avait besoin d’un médecin dans la famille, remarque un médecin ça peut être très utile…tu t’en fou de se que je te raconte hein ?! « 
En riant elle enferma sa fille dans son cou, la seconde suivante elle fermait les yeux pour emprisonner son chagrin.

A chaque fois qu’elle plongeait dans le regard de sa fille, elle avait la sensation de plonger dans son regard à lui.

Pour elle-même, elle murmura le cœur en peine.
– » Ton père avait le regard le plus envoûtants et le plus pénétrant qu’il ne nous ait jamais été donné de voir….un jour je te parlerai de lui,…de l’être exceptionnel qu’il était…  »
Elle verrouilla un brusque sanglot en pensant à toutes les tentatives stériles qu’ils avaient lancées pour tenter de le ramener.
Sur son cœur fracturé, elle se leva soudainement pour évacuer sa tristesse.
Une tristesse qu’elle refusait de transmettre à sa fille.


Penché en avant le visage entre ses mains, Angel ne voulait plus tourner la tête vers le journal posé près de lui sur le grand canapé.
Ce grand quotidien qu’il avait acheté aussitôt après avoir quitté la rue de Buffy était une torture de plus.
Il se redressa et s’en empara pourtant à nouveau.  » Trois ans.  » Murmura t’il pour lui-même en balançant finalement le journal et sa date sur le carrelage.
Trois ans avaient passé dans la réalité de l’espace temps terrestre.
Trois ans avaient passé depuis son départ en enfer.
Alors Angel se souvint des paroles de Willow.  » Il ne faudra pas traîner Angel !  »
Willow avait peur.
Peur que Buffy ne revienne avec une trop grande différence d’espace temps.
Un jour, deux jours, une semaine peut être s’était écoulé durant son absence à elle.

La mort dans l’âme Angel se leva pour atteindre l’escalier.
Son regard n’attachait que le sol, il marcha pourtant sur le journal sans même s’en rendre compte.

Sur chacune des marches qu’il gravissait, il écoutait difficilement ses pensées cogner, résonner dans son corps abîmé.
Moralement et physiquement atteint, il s’enfonça dans sa morosité coutumière.
Celle qui lui avait si bien tenue compagnie durant toutes ses années avant et sans Buffy.

Que lui dire pensa Angel,  » Bonjour, c’est moi…bien oui j’ai pas pu être là avant, mais je suis là maintenant. Pour combien de temps ?…heu…Tu me connais y’a pas mieux que moi pour arriver à l’improviste et faire du compliqué, faire basculer ta vie en te faisant pleurer à chaque fois…et puis tu as l’air de bien t’en sortir sans moi…même avec notre enfant tu sembles avoir réussi à gérer les choses.  »
Angel imagina l’endive trop cuite à sa place, il repoussa aussitôt cette image en poussant la porte de ses appartements.
La porte resta figée contre le mur, Angel resta figé au centre de la pièce.
Il avait mal.
Il restait surpris par son manque d’endurance mais savait que ses forces reviendraient à mesure qu’il se nourrirait.

Il retira son manteau et se laissa tomber sur le grand lit où il avait été si heureux.
Dès demain il irait chercher le sang qu’il lui fallait.
Il avait besoin de sang comme sa fille avait besoin de lait.
Demain ? A quoi bon demain ?
Il laissait sa place à l’endive trop cuite qui buvait du lait le matin.
Lui il était un vampire et ne serait jamais que ça. Buffy et lui avait fait un rêve magnifique mais l’heure du réveil venait de sonner.
Demain ?
Demain il la laisserait aller dans la lumière.
Lui ?
Lui il partirait.

C’était décidé, il retournerait en Europe.
Il quitterait ce continent américain où depuis qu’il y avait mis le pied il n’avait reçu que souffrance.
Comme pour rattacher le fil de son existence tant de fois visionnée en enfer, il éprouvait tout à coup ce besoin urgent de marcher sur sa terre.
Il avait brusquement ce besoin impérieux d’un retour aux sources.

A la seule pensée de mettre des milliers de Kilomètres entre lui et Buffy, lui et sa fille, il ferma les yeux pour s’interdire de pleurer.
Mais immanquablement la jeune fille se dessina sur l’écran noir de ses pensées.
Alors pour tenter de la fuir, il roula contre l’oreiller en se callant à plat ventre. L’écarter, l’effacer, mais elle était tatouée dans son âme depuis si longtemps que son sourire merveilleux ne pouvait que le défier.
Alors il se plaignit à haute voix.
– » Je voudrais seulement dormir même si mes rêves dépendent de toi. « 

 

Trois semaines plus tard, Angel foulait le sol irlandais.

Après un voyage en bateau où la plupart du temps, seule sa cabine étroite lui avait tenu compagnie, il descendait dans un des hôtels de la ville.

Il se sentait mieux dans son corps, ses forces presque entièrement retrouvées.


Si depuis une semaine chaque soir il sillonnait la ville, il avait encore repoussé la visite qu’il redoutait, la visite qu’il s’était pourtant promis de faire.
Le monde moderne avait repoussé le Galway de Liam et celui d’Angélus mais Angel recevait de plein fouet les odeurs et les sentiments de son enfance.

Plongés dans ses pensées en plein cœur de la nuit, il réalisa que ses pas l’avaient finalement conduit devant un des cimetières de la ville.
Il avala sa salive puis poussa le portail moderne qui ne grinça même pas.

Arrêté dans ses pas, son regard de lynx balaya un ensemble où des tombes et des croix se nimbaient en douceur, en silence, de la lumière laiteuse de la lune.
Figé sous cette chape de tranquillité, son premier pas le fit presque sursauter quand il fit grincer les graviers de la première allée.

Il s’engageait vers le mur du fond où une large ouverture dessinait la partie ancienne du cimetière.
Et plus ses pas avançaient, plus sa gorge se nouait sur des sentiments malheureux, sur des images d’horreur où le sang avait été le seul maître.
Il avança encore, tourna une fois à droite, deux fois à gauche, il était chez lui.

Il s’arrêta tremblant devant un tombeau envahi par la mousse, une stèle envahie par le lierre.
Perdu au milieu de tous ces tombeaux plus ou moins identiques, Angel savait bien qu’il ne se trompait pas.
Il avança une main et se mit à arracher le lierre qui semblait incrusté là depuis la nuit des temps.
Le lierre voulut résister mais il céda finalement face à sa force de vampire.

Alors aussi brusquement que ses gestes, venu de nulle part, son prénom apparu premier au sommet de la courte liste.

Angel passa doucement ses doigts sur le Liam gravé dans la pierre puis sur celui de Kati sa jeune sœur, celui de sa mère et enfin le nom de son père qui était forcément leur nom à tous.

Soudainement il s’écroula de tout son long en pleurant sur le tombeau glacé et figé dans le temps.
Le front posé sur ses mains, il ne pouvait empêcher ses sanglots de passer.
Ce qu’il ressentait était si douloureusement insupportable, qu’à plat ventre sur la pierre, il voulait simplement s’y fondre pour aller les rejoindre.

Ses larmes étaient si généreuses qu’elles inondaient le tombeau.
Ses larmes le brûlaient, elles lui ôtaient la vue, alors il ramena ses doigts vers ses yeux pour tenter de les stopper. Aussitôt l’odeur unique, et si particulière du sang fouetta ses papilles.
Il pleurait oui, mais il pleurait du sang.
Des larmes de sang.
La bouche entrouverte, interdit, il leva à peine la tête pour voir son sang faire des sillons sur la pierre.
Alors bien certain qu’il allait enfin disparaître, il abandonna définitivement son front au tombeau.
– » Pardon…pardon…  » Pleura t’il au milieux de nulle part.

Il verrouilla un dernier sanglot pour rester attaché à une brusque sensation, unique et très forte, qui remontait du plus loin de lui-même, qui remontait de l’enfance.

L’odeur de sa mère, la main fraîche de sa mère posée sur sa nuque d’enfant les soirs où il avait trop couru ou les soirs où la fièvre battait ses tempes encore jeunes.
La douceur de sa mère, sa bonté, sa patience envers lui.
– » Pardon.  » Murmura t’il.
– » Il y a longtemps que l’on t’a pardonné.  »
En se griffant la joue sur la pierre, Angel tourna brusquement la tête vers la voix, vers la main féminine qui caressait doucement sa nuque d’homme.

– » Mère.  » Murmura t’il sans oser bouger d’avantage.
Brusquement il avait peur que le moindre de ses gestes ne fasse disparaître l’apparition miraculeuse.

– » Je vous ai tous tué !  » Pleurnicha t’il au bout du compte et de l’émotion.
– » Ce n’était pas de ta faute, tu étais un démon sans âmes.  »
– » Mais tous les démons sans âmes ne tuent pas leur parents…oh si vous saviez, j’ai été le vampire le plus dégénéré que la terre ait porté…Je vous ai tué mère ! Je vous ai tué vous, et père et Kati…Kati  » Répéta t’il en sanglot.

– » J’ai tué tant d’innocents.  »
– » Mais tu en a sauvé tant d’autres.  »
Sa mère posa sa main contre sa joue pour juste la caresser.
Ainsi elle effaçait les sillons du sang de ses crimes qui avait fini de couler.

– » Je suis si fatigué d’exister…Je veux vous rejoindre.  »
– » Il est temps que tu te reposes mon fils, que ton âme torturée accepte le pardon. Tu es venu jusqu’ici pour chercher le notre, accepte le. « 

De son retard ténébreux qui brillait presque farouchement sur l’instant, il se plaignit à nouveau.
– » Le pardon pour quoi faire ? Je suis seul à crever. Je ne crois plus aux jours meilleurs. La vie m’a arraché mon amour, ma moitié, mon âme sœur. Sans elle je ne suis plus moi. »
– » L’Elue ?  »
A l’évocation de Buffy, Angel resta pétrifié dans le regard de sa mère.

– » Et tu ne sais pas où elle est ?  » Murmura la voix douce.
Il pleura à nouveau.

Pourquoi il pleurait autant ? Peut être pour que sous les doigts de sa mère l’eau de son corps finissent d’effacer toutes traces de sang, toutes traces de crimes.

– » Tu ne sais pas où elle est ?  » Répéta doucement la voix envoûtante.
– » Je sais où elle est !…Je voudrai la rejoindre, je voudrai lui parler,…je voudrais qu’elle me console…mais je ne peux pas.  »
– » Pourquoi ?  »
– » Je suis un vampire et elle…  »
Le sourire de sa mère se dessina caressant. Il accompagnait ainsi ses doigts fins qui faisaient taire ce fils trop turbulent.
Les doigts voyageaient sur sa bouche, et chacun de ses traits trop parfaits.
Brusquement elle semblait vouloir l’imprimer avant de le quitter.
– » Fermes tes yeux.  » Murmura t’elle en verrouillant un sanglot.
La joue contre la mousse du tombeau, brusquement apaisé, Angel s’exécuta obéissant.

Elle disparaissait, le soleil se levait, Angel reçu alors des rayons si violents qu’il se fit expédier entre les deux bombes, celle de sa famille et celle d’un illustre inconnu.

Il hurlait.
Une fois de plus il hurlait.

Il hurlait la chaleur qui l’irradiait soudainement.

Il hurlait ses poumons qui se défroissaient au fer rouge.

Il hurlait l’oxygène qui s’engouffrait en lui comme une force trop brutale pour aller nourrir tout d’un coup chaque particule de son corps.

Il l’entendait résonner, il l’entendait prendre toute la place ce cœur qui s’était mis à battre.


Brusquement Angel se mit à vomir le sang de ses entrailles torturés et sur chaque filet de sang qui filait, il savait sans se tromper qu’il quittait là son état de vampire.
– » Ca ne va pas mon gars ?! « 

Titubant, Angel se releva complètement défait mais complètement humain.

Il avait devant lui le gardien du cimetière qui faisait déjà sa première ronde matinale.
– » Ca ne va pas mon gars ?  » Répéta l’homme entre deux ages.

– » Ca va…je me sens bien.  »
Alors sans même regarder le soleil, il se tourna vers l’ouest.
Vers ce continent américain où il savait bien désormais qu’il se rendrait très bientôt.
Vers ce continent américain où il allait remettre sa vie sur ses rails.
Vers ce continent américain,…vers Buffy.

– » Ca n’a jamais été aussi bien.  » Murmura Angel pour lui-même.
Une seconde plus loin, il se dessinait un sourire heureux…………..A suivre…………………

– » Passe un bon week-end Buffy !  » Lança Kelly tandis que notre héroïne s’apprêtait à sortir.
– » J’irai peut être à la plage.  » Sourit Buffy en réponse et en tirant sur elle la grande porte de leur bureau.
Elle pensait à sa petite Kati et du plaisir qu’elle prendrait à la voir poser ses petits pieds dodus sur les bords du grand Pacifique.

– » Buffy !  »
Pour la voix de James dans son dos, elle leva agacée, lèvres pincées, son regard vers le ciel.
Elle sortait du bâtiment, elle n’arrêta pas sa marche pour autant mais déjà le jeune homme au cartable avançait auprès d’elle.

– » Qu’est ce que tu veux ?  » Lui jeta t’elle brutalement sans même le regarder.
Elle était furieuse contre lui, contre ses mots qui sonnaient creux, contre son acharnement vis-à-vis d’elle.
Depuis la naissance de sa fille qui avait vu son retour au bureau, s’imaginant en père idéal il n’avait cessé une seule seconde de persécuter la jeune mère célibataire qu’elle était.
– » Buffy, tu ne veux pas d’homme dans ta vie pour l’instant mais …  »
Elle stoppa net ses pas pour le dévisager.
– » Qu’est ce que ça veut dire ça, pour l’instant ? Il n’y à pas de pour l’instant ! Il n’y aura jamais de pour l’instant !…Il y a des toujours, il y a des à jamais, il y a des à la vie à la mort, mais il n’y a pas de pour l’instant !  »
Elle verrouilla sa voix pour faire cesse ce tremblement intérieur qui vibrait encore sur chacun des mots douloureux qui venait de la déchirer.

Face à sa propre souffrance, son regard émeraude s’assombrit d’un seul coup.
Cette fois il allait devoir comprendre, il allait devoir la lâcher une bonne fois pour toute.
– » On pourrait au moins essayer de se voir de temps en temps sans que ça dérange ta vie de famille.  »
– » Se voir ! Mais t’as rien compris à ce que je viens de te dire !…tu n’es rien, même pas une note dans la gamme et j’ai besoin d’une symphonie. Tu sonnes creux, tu n’es que des mots ! Les mots que tu t’appliques à recopier ou à lire…Tu sais pourquoi je ne coucherai jamais avec toi ?…Parce que les femmes n’ont pas besoin de mots dans leur ventre ! « 

Brusquement plus pâle qu’à l’accoutumer, sous le regard émeraude qui jetait des éclairs soudain, James fit demi tour sans rajouter.
Alors Buffy entrouvrit la bouche pour enfin laisser circuler l’air qui comprimait sa colère.
Elle était surprise par elle-même, par ses mots, par ses nerfs à fleurs de peau qui craquaient si vite depuis la naissance de Kati, depuis le départ de l’absent.

Elle activa le pas pour aller rejoindre plus vite sa petite fille.


Une demi heure plus loin en pénétrant dans la boutique de magie, elle était certaine que cette fois James avait parfaitement compris.
Un petit sourire à Willow en pleine conversation avec une cliente, elle alla directement pousser de moitié la petite porte du fond.
Du pas de la porte elle posa son regard sur le sommeil de sa fille.
Endormie sur le dos, ses petits poings relevés tout contre ses joues, la petite fille semblait sourire à son monde intérieur.
Buffy sourit à son ange, pensa que le petit lit en bois blanc serait bientôt trop petit puis referma doucement la porte pour ne pas la réveiller.

Willow raccompagnait la cliente, Buffy s’asseyait autour de la table ronde qui avait vu défiler tant de tasses de café.

– » Tu as l’air contrarié, qu’est ce qu’il y a ?  » Demanda Willow en s’asseyant en face d’elle.
– » C’est James. Je viens d’être dure avec lui.  »
– » Buffy…  »
– » Ne commence pas Will, je sais ce que tu vas me dire.  »
– » Une tasse de thé ?…Du café si tu préfères ?  »
– » Café. Noir comme mes pensées.  » Avança Buffy en voyant son amie s’éloigner du petit sourire en coin qui était le sien.
Elle pensa avec amusement que Willow avait toujours eu, comme nulle autre pareil, l’art de détournée une conversation.
Elle savait que Willow était contre le célibataire forcé qu’elle s’imposait. Elle prétendait que son traumatisme remontait à Sunnydale, à la relation exclusive qu’elle avait toujours voulu avec sa mère seule.  » Tu ne crois pas que je vais imposer à ma fille la présence d’un homme qui ne soit pas son père !  » Avait fini par pleurer Buffy un soir où Willow l’avait juste poussée à bout.
Oui Willow était contre cette solitude qu’elle s’imposait comme autant de barrières infranchissables face à son cœur amoureux.

Aussi quand la jeune sorcière déposa la tasse de café devant elle, Buffy ne fut aucunement surprise de l’entendre rajouter.
– » Buffy, il faut que tu arrêtes de voir tous les hommes en ennemi numéro un. « 
– » C’est toi qui me dit ça ?  » Plaisanta Buffy tandis que Willow s’asseyait de nouveau face à elle.
– » James peut faire un compagnon charmant si tu lui laisses sa chance.  » Continua Willow presque grave tout à coup.
Buffy repoussa la tasse qu’elle venait de boire, la seconde d’après elle posait son regard sur ses propres mains qui n’avaient rien trouvé de mieux que de s’enlacer à même le bois de la table.
– » Je ne peux pas. « 
– » Si tu peux. « 
– » Tu ne peux pas comprendre. Ce que j’ai vécu avec Angel a été beaucoup trop intense pour que j’imagine seulement entrer dans le lit d’un autre homme. « 
Willow se rapprocha de son amie et tira la chaise auprès d’elle. Aussitôt elle attrapa les mains gelées qui gardaient toujours la table.
Buffy tourna simplement la tête vers son amie.
L’espace de quelques secondes elles attachèrent le silence de la boutique puis Willow parla en fixant chacun de ses mots.
– » Bientôt trois ans Buffy. Désormais tu dois penser à ta fille. « 
– » Je ne pense qu’à elle. « 
– » Ca je sais bien mais il faut que tu penses à lui construire un foyer. Dawn ne sera pas toujours là pour la garder la nuit, tu verras que très bientôt elle se mettra en ménage, et moi… « 
– » Toi ?!  » Sursauta Buffy.
Willow resserra aussitôt l’étreinte sur ses mains. Elle lui apparaissait si fragile parfois son amie l’Elue.
– » Moi je serai là tant que tu auras besoin de moi, mais on ne sait pas ce que peut réserver le futur. « 
– » Si son père était là !  » Se plaignit Buffy en étouffant un sanglot.
– » Mais il n’est pas là et il faut une famille à Kati.  » Insista Willow désolée de faire couler soudainement des larmes à son amie.
Brusquement Buffy se réfugia dans les bras amicaux pour pleurer tout son saoul.

Willow savait bien qu’elle ne pouvait rien faire face à cette douleur là, aussi en caressant simplement les cheveux de Buffy elle se contentait d’attendre que son amie se calme d’elle-même.

– » Excuse moi…  » Murmura Buffy en se ressaisissant finalement au bout du compte.

Willow s’écarta pour revenir avec un rouleau d’essuie tout, Buffy en vola une feuille aussitôt puis soudainement se leva pour aller vers sa fille qui l’appelait.


– » Maman !  » Répéta la petite voix claire et têtue en voyant sa mère entrer dans la pièce qui durant la journée lui servait de chambre à coucher.
Déjà debout dans son lit elle agrippait les barreaux en bois quant Buffy l’enleva dans ses bras.
– » Bonjour mademoiselle Kati !  » S’exclama t’elle avant d’embrasser une des joues velouté de son bébé.
Elle venait d’user du meilleur remède contre ses larmes.

En souriant elle entraîna sa fille vers la boutique.
Une fois face à Willow elle offrit au bébé un tour de manège dans l’espace en se faisant elle-même tourner.
La petite fille éclata de rire, Buffy la prit tout contre elle pour laisser leurs rires se mêler.
Elle se rassit autour de la table, Willow dénicha Kati du cou de sa mère en lui faisant miroiter son biberon de jus de fruits.
Alors à même les genoux de Buffy, son regard grave et ténébreux scellé dans celui de sa mère, la petite fille concentra toute son attention sur le seul fait de téter.
Pour le regard si sérieux qui plongeait dans le sien, Buffy avala sa salive puis écarta les cheveux blonds de son front de bébé.
– » Ce soir je ne chasse pas, et demain je l’emmènerai à la plage.  »
– » Tu vas prendre un bain de foule ? « Plaisanta Willow penchée au dessus d’elles.
Buffy déroba l’essuie tout pour essuyer la bouche de sa fille.
– » Non pas de bain de foule. Nous irons le matin et assez tôt de préférence. Nous somme en mai et le soleil est déjà haut…qu’est ce que vous en dites mademoiselle ?  » Demanda Buffy à sa fille qu’elle avait fini par asseoir devant elle sur la table.
Pour les deux jeunes femmes qui la regardaient attentivement comme si de sa réponse dépendrait le futur, Kati lâcha au hasard d’une petite voix.
– » Quoi ?  »
Buffy et Willow éclatèrent de rire alors la petite fille s’applaudit elle-même.


Il tournait en rond dans sa chambre.
Le soleil était déjà là mais il hésitait encore à sortir.
Toute la nuit il avait hésité sur les mots à lui dire.
Des mots qu’il se récitait pourtant inlassablement depuis sa terre d’Irlande.
A quoi bon les mots, seul les comptes les actes, cria Angel dans sa tête.  » Il suffit juste qu’elle me voit, bien sur il y a ce James mais qu’importe ce James face à mon humanité désormais retrouvée.  »
N’y tenant plus, Angel sortit de ses appartements pour très vite quitter l’hôtel.

C’était seulement le matin pourtant le soleil californien rosissait déjà les murs de L.A.
Angel inspira profondément cet oxygène qui lui avait tant manqué et aussitôt la sensation fit du bien à son cœur qui battait une folle chamade.
Il essaya alors de se diriger tranquillement vers l’appartement de Buffy.

Malgré la distance, il zappait le métro lui préférant sans conteste possible les rues larges ou étroites si peu encombrées à cette heure.
Désormais il s’entendait profité au maximum de chaque seconde qu’il pouvait emprunter à l’air libre.
Et si en ce samedi matin il espérait de tout son cœur ne pas tomber sur un James encore endormi, ce qui l’inquiétait en premier lieu c’était la réaction de Buffy.
Sur cette seule pensée, il se fit monter soudain une telle pression qu’il sentit ses mains déjà moites se mettre à transpirer.
Par réflexe il accrocha ses doigts aux poches de son jeans et aussitôt il s’en voulu d’avoir mis une chemise noire.
Alors il tenta de se rassurer en pensant que Buffy l’avait toujours plutôt bien aimé en noir.
Qu’est ce qu’il allait lui dire quand elle lui ouvrirait la porte.
Depuis la veille où à peine rentré il avait eu la bonne idée de lui téléphoner pour le simple plaisir d’entendre son allo, il ne vivait plus, ou plutôt si il vivait, mais partagé entre angoisse et désir violent à vouloir l’approcher, la toucher.

En passant devant le libraire il sentit pour la première fois son cœur lui sauter dans la gorge.
Alors en s’engageant dans la rue de Buffy il pensa à toutes les première fois qu’elle lui avait fait vivre, ressentir ou bien dire.
Du vrai amour physique au je t’aime prononcé pour la toute première fois, Buffy avait toujours était que première et unique fois dans sa longue existence.

En approchant la porte de l’immeuble, il ressentit un besoin d’elle si vital qu’il en zappa presque sa fille qui depuis deux mois restait pourtant suspendu dans sa tête pour mieux s’installer confortablement dans son cœur.

Brusquement égaré, il regardait la porte close de l’immeuble en se disant qu’il allait devoir une fois de plus passer par les sous sol.
Il se voyait mal annoncer sa présence à Buffy à travers un interphone.
Il s’éloignait quand la porte s’ouvrit en grand. Un monsieur âgé sortait, Angel en profita aussitôt pour se faufiler.
– » Heu…Je rends visite à mademoiselle Summers.  » Se sentit obliger d’avancer Angel pour le regard de l’homme qui semblait questionner.
– » Y’a personne.  »
– » Quoi ?!  » Sursauta Angel.
Face à l’ancien vampire qui venait de brusquement pâlir devant lui, l’homme se dessina un sourire jovial.
– » Dawn était de garde cette nuit et Buffy est partie de bon matin avec la petite pour la plage…Je suis leur voisin de palier.  » Se sentit obliger de rajouter l’homme pour le regard inquisiteur face à lui.
– » Merci.  » Articula Angel en quittant finalement l’immeuble sur les pas de l’homme.

Bien certain que Buffy n’avait pas du faire des kilomètres avec le bébé, il se dirigea directement vers la plage la plus proche.


A peine amorça t’il l’allée du front de mer qu’il la vit.
Alors sous son cœur tout neuf qui manquait forcement un battement, ses pas refusèrent d’avancer.

A une cinquantaine de mètre sur cette plage pratiquement désertée où pourtant certains faisaient leur jogging matinal, elle enfilait un gilet sur les fines bretelles de sa robe mis longue, rouge et parsemée de petites fleurs.
La petite fille était assise à ses pieds sur une serviette et déjà Buffy se baissait pour lui frotter ses petits pieds pleins de sable.

Quand plusieurs mètres dans son dos Angel imprima finalement ses pas sur le sable, il ne pouvait plus douter que Buffy s’apprêtait à partir.
D’ailleurs sur ses affaires déjà emballées, elle prenait sa fille dans ses bras en secouant la serviette qui avait vu attendre Kati sagement.

Il n’allait pas se mettre à l’appeler, là, comme ça, encore à une vingtaine de mètres derrière elle. Et puis sa gorge était si nouée qu’il se savait bien incapable de laisser entendre un seul son.
Il ne pouvait faire qu’une seule chose dans l’instant, avancer, et murmurer  » Buffy  » dans sa tête.
Il ne la fixa pas plus longtemps dans le dos.
Comme si on l’avait brusquement piquée, Buffy faisait volte face.

Pour le regard émeraude brusquement interdit qui s’agrandissait pour plonger directement dans son regard ténébreux, Angel suspendit le temps en stoppant ses pas l’espace d’une seconde.
Et tandis qu’il avançait à nouveau, s’en même s’en rendre compte, figée et toute pâle, Buffy faisait glisser lentement le long de son corps la petite fille qui se retrouva assise et posée sur le sable.
Il avançait plus certain que jamais sans plus de questions, de doutes ou de désillusions. Seul le fil de leur regard enlacé detenait simplement le tangible de leur monde visible, invisible aux autres.
Face à elle, à la toucher, Buffy leva docilement vers lui sa tête blonde qui n’avait cessait de marquer une muette négative pour soutenir sa jolie bouche béatement entrouverte.
Sans une parole et sans attendre plus longtemps il la prit dans ses bras pour l’écraser contre lui, faire taire d’un baiser ses lèvres délavées qui tremblaient face à cet impossible.
 » Mon dieu, mon dieu « , pleurait Buffy dans sa tête.  » Et cette fois je rêve éveillée.  »
Pour accompagner le sanglot douloureux qu’elle lâcha brusquement contre sa langue, elle agrippa en bouée de sauvetage les cheveux courts de sa nuque, mais ce fut insuffisant.
Elle glissait droit dans le trou noir qui la volait sur cette unique pensée…  » Il est chaud.  »
Elle venait de perdre connaissance.

Soudainement affolé face à la poupée de chiffon qui lui glissait, comme ça, entre les bras, Angel allongea précipitamment mais néanmoins délicatement une Buffy inanimée sur le sable à peine tiède.
Le regard sur sa fille assise non loin de la tête de sa mère, il sortit trop vite donc maladroitement une serviette du sac de plage qu’il venait de renverser.
Il voulut foncer en courant vers l’océan tout proche mais deux pas plus loin, il se reprenait aussitôt d’une soudaine volte face. Brusquement il craignait de laisser l’enfant seul et sans surveillance.
Pour le regard ténébreux de sa fille qui ne cessait de dévisageait l’inconnu, il lança soudain.
– » Je…je reviens.  »
Il s’élança inquiet pour les quelques secondes que durerait sa course.

Très vite il s’agenouilla près de Buffy pour lui tapoter le visage avec la serviette aux saveurs océanes. Son regard passait sans cesse du visage sans vie de Buffy à celui interrogateur de sa fille.
– » Ca va aller.  » Avança t’il pour la petite fille en pensant bien se rassurer lui-même sur le coup.
Il lâcha la serviette pour prendre la main de Buffy, alors il vit son enfant se mettre à quatre pattes pour s’avancer jusqu’à lui.
Une main en appui sur un des genoux de son jeans, elle se redressa pour simplement agripper sa chemise.
D’un seul bras Angel la pris pour la première fois contre lui.
Il posa sa bouche sur ses cheveux fins de bébé, elle posa une de ses mains de bébé sur une de ses joues rasées de près.
Yeux identiquement veloutés ils se dévisagèrent gravement de trop près jusqu’à ce que la petite fille suive le fil du regard de son père qui partait pour ailleurs.
Elle le retrouva planté dans celui émeraude de sa mère.

Il ne touchait que sa main qu’il gardait emprisonnée depuis l’instant précis où il avait abandonnée la serviette, et si la petite main s’était mise à trembler c’était juste pour soutenir la grimace que Buffy dessinait en tentant encore de retenir des pleurs qui laissaient déjà passer des larmes silencieuses.
– » Je ne veux plus que tu pleurs.  » Articula Angel sachant bien qu’elle allait éclater en sanglot.
Il n’eut pas le temps de l’amener contre lui.
D’un brusque sanglot elle s’était redressée, élancée, pour à genoux s’enfermer dans son cou.
– » Co…comment…c’est possible ?  » Pleurait Buffy complètement incompréhensive à cause de son cœur qui lui faisait perdre le souffle.
Son cœur qui devait certainement exploser, oublier de battre, ou battre déraisonnablement trop vite pour lui faire tant mal.
– » Pas maintenant.  » Laissa passer Angel d’une voix enrouée qui soutenait juste ses larmes qui coulaient silencieuses.
– » Dis moi que je ne rêve pas, que tu es bien là…mais comment c’est possible…  » Répéta Buffy en passant un bras sous le petit corps de sa fille qui tenait déjà sa place.
Elle voulait juste le voler lui en entier, épouser son torse en entier, prendre toute la place, Sa place.
– » Buffy…  » Pleurnicha brusquement Angel tandis qu’en pleurant elle remontait dans son cou, atteignait une de ses joues, goûtait ses larmes et entrait dans sa bouche.
Revivre dans sa bouche délicieusement chaude, se vautrer contre sa langue délicieusement veloutée, briser le baiser pour le regarder droit dans les yeux et être certaine de l’instant.
En sanglotant elle l’agrippa brusquement si fort par le cou qu’elle le renversa sans autre forme de procès.
Angel bascula en arrière dans le sable avec les deux femmes de sa vie qui se le partageaient déjà farouchement.  » Et qu’est ce qu’il y aurait de mieux au monde !  » Pensa Angel en souriant vers le ciel.
Heureux il posa sa bouche sur la tête blonde de Buffy qui disputait à sa fille s’en même s’en rendre compte toute la place sur son torse. Il leva les yeux vers l’azur ensoleillé et en silence remercia pour la première fois les puissances.
Et tandis que sans plus un mot Buffy fermait les yeux pour goûter la douce musique de ce cœur qu’elle entendait battre, enfermée dans l’intimité de ses deux adultes qui étaient ses parents, Kati s’était mise à téter son pouce plein de sable.
La petite fille sentait bien qu’il se passait quelque chose de grave alors qu’elle voyait sa mère défaire fébrilement deux boutons de la chemise noire pour aller juste voler un coin de cette peau qui vivait.
Buffy posa ses lèvres mouiller sur le ventre d’Angel, il frissonna aussitôt.

– » Dis moi comment c’est arrivé ?  » Murmura t’elle en allant rejoindre le regard chocolat dans lequel pour la première fois elle voyait le soleil jouer à cache cache.
– » Non ne dit rien, laisse moi juste profiter de l’instant.  » Rajouta t’elle aussitôt.
D’un sourire attendri elle caressa le profile parfait qui lui avait tant manqué.

– » On a tout le temps.  » Murmura t’elle en le buvant des yeux.
– » Oui on a tout le temps désormais.  » Murmura Angel en glissant doucement une main entre sa joue et ses cheveux blonds qui glissaient jusqu’à lui.
– » C’est bon d’être là,…d’être là sous ton regard émeraude que tu m’offres si facilement, sous ta bouche entrouverte qui se donne juste à moi…tu m’as tellement manqué mon amour.  »
En allant chercher sa nuque blonde sa main repoussa doucement les longs cheveux qui pendaient en rideau.
– » Angel.  » Chuchota Buffy pour le seul plaisir de prononcer son nom.
– » Je suis là.  »
L’instant d’après il l’attirait à lui pour voler sa bouche une fois de plus.

Leur baiser passionné qui laissait éclater toutes leurs émotions réunies fut interrompu par la petite fille qui tout à coup impatiente s’était mise à bouger.
Ensemble ils tournèrent la tête vers elle.
Assise à même le sable contre le flan de son père, elle jouait soudainement avec les boutons de la chemise que sa mère venait de défaire.
– » Veux parti.  » Articula t’elle décidée.
Buffy et Angel éclatèrent de rire puis toute la petite famille se mit debout.
Buffy récupéra rapidement son sac de plage renversé, les sandales de sa fille et les siennes puis enlaça Angel par la taille pour se coller au plus près de lui.
Il passa aussitôt son bras libre autour de ses épaules de fille qui tremblaient encore.
Le menton posé contre son torse, elle le dévisageait si intensément qu’Angel souffla presque inquiet.
– » Quoi ?  »
– » T’avoir là juste vivant c’est…Je t’aime.  »
Trop heureux il avala sa salive avant de lui sourire presque timidement.
La seconde d’après pour soutenir son cœur qui apprenait à compter le bonheur, sa bouche entrouverte et son regard à l’horizontal se mirent à balayer l’étendue devant à lui.
– » Tu goûtes le vent ?  » Murmura Buffy pour son humanité retrouvée.
Il se pencha vers elle.
– » Je te goûte toi.  »
Il l’embrassa rapidement pour plus vite l’entraîner.
Alors Buffy se laissa emmener par l’homme de sa vie, le seul homme dans tout l’univers qui saurait toujours lui offrir autre chose que des mots. Le seul à se dessiner comme son repos du guerrier, l’épaule sur laquelle elle pouvait sans aucune crainte et sans arrières pensés déposer sa tête blonde pour juste déposer les armes, son double plus que parfait.  » Mon amour.  » Gémit elle dans sa tête en agrippant le petit pied nu de sa fille qui barrait en travers le torse de son père.
– » Comment tu l’as appelé ?  » Demanda Angel pour le petit bras qui s’accrochait à son cou.
– » Kati…Je l’ai appelé Kati.  »
Le regard chocolat scintilla dans celui émeraude.
– » Merci.  » Souffla t’il trop ému.
Buffy frotta son front contre lui juste avant de rajouter.
– » C’est drôle, elle est si sauvage d’habitude avec les étrangers.  »
– » Ah, pourtant elle est venue tout de suite à moi.  »
– » C’est parce qu’elle sent que tu es son père.  »
– » Tu crois ?  » Murmura Angel.
– » Oui.  »
– » Depuis qu’elle est née comment tu fais pour la protéger ?  »
– » Une fois à la maison je te montrerai. « 

– » Finalement tu as du fermer les yeux une troisième fois.  » Souffla Buffy en posant sa tête sur une des larges épaules d’Angel tandis que la petite Kati s’était mise à jouer entre eux à même le grand lit.
– » Ca a du être si difficile mon amour.  » Rajouta Buffy en le prenant doucement par le cou.
– » Oui.  » Souffla juste Angel.
– » Quand je pense qu’il y a deux mois tu es venu et que tu as cru…Je t’ai tant ressenti ce soir là.  »
– » Je sais…Je sais que tu m’as senti.  »
– » Plus que tout au monde j’aurai souhaité être avec toi, près de toi, t’aider après l’enfer à affronter tout ça, à franchir cette épreuve.  »
– » Tu ne pouvais pas…C’était un voyage au bout de moi-même que je devait entreprendre seul.  »
– » Je comprends.  » Murmura Buffy avant de lever sa tête vers lui.
Il baissa son regard sur elle pour laisser les seconde défiler sans plus un mot, sans plus un geste, juste laisser leur cœur se consoler par la présence de l’autre par leurs âmes enfin reliées, renouées.
Puis la petite Kati grimpa sur son père, alors Angel la ramena au plus près d’eux.
Sur le bas de ses reins il releva à nouveau son petit tee-shirt rose.
– » Et tu crois que c’est suffisant ?  » Demanda t’il en caressant du bout des doigts les deux symboles protecteurs tatoués si parfaitement sur la peau de sa fille.
– » Depuis qu’elle est née on a reçu aucune méchante visite. Willow se contente de lui refaire l’empreinte toutes les trois semaines à peu près. Tu penses bien que je n’allais pas lui coller un tatouage définitif.  »
– » Oui je m’en doute bien !  » Sourit Angel.
– » Elle a mes yeux.  » Constata l’ancien vampire.
– » Et ton regard pénétrant.  »
– » Comment elle grandit…je veux dire…  »
– » Comme tout le monde rassure toi, et elle sait déjà ce qu’elle veut.  » Sourit Buffy en attrapant la petite main de sa fille qui voulait la poussait pour s’installer elle sur l’épaule de son père.
– » Regarde, déjà elle me vole ma place.  »
Angel se mit à rire mais déjà Buffy lui retirer sa fille en l’enlevant dans ses bras pour quitter le grand lit.
– » Mademoiselle Kati vous allez partir passer le week-end chez Tati Willow !  » Lança Buffy en tournant gaiement sur elle-même avec sa fille.
– » D’ailleurs je l’entends qui vient.  » Annonça Angel qui s’était levé lui aussi.
– » Comment ça tu l’entends arriver ?!  » Précipita Buffy en posant presque inquiète une main sur son cœur.
– » Ils m’ont laissé certains de mes pouvoirs de vampire.  »
– » Pourquoi ?  »
– » Peut-être qu’il va falloir que j’en use dans le futur.  » Murmura Angel presque pour lui-même en caressant doucement les cheveux blonds de sa fille.
Il se tenait si proche d’elle que la petite fille en profita pour attraper sa chemise et passer dans ses bras.
Buffy sourit pour sa fille qui décidément ne voulait plus d’elle pour l’instant et entraîna son petit monde vers le salon.
Willow sonnait à la porte d’entrée.

– » Quand tu m’as téléphoné heureusement que j’étais assise !  » Précipita Willow en entrant.
Pour toute réponse Buffy ne pouvait que sourire sur son cœur bondissant qui refusait de retrouver son rythme normal.

– » Angel.  » Avança Willow en l’étreignant un court instant tandis que Buffy déposait sa fille dans son parc à jouets.
– » C’est incroyable.  » Rajouta la jeune sorcière partagée entre leurs tentatives échouées et l’humanité retrouvée.
– » Incroyable, c’est ce que j’arrêtes pas de dire !  » Bailla Dawn en sortant de sa chambre.
Elle rajouta aussitôt.
– » Mais l’incroyable ils connaissent dans la famille. Après tout Buffy aussi est revenue…On peut dire que tu t’es choisie des parents pas comme les autres ma chérie !  » Plaisanta Dawn en faisant danser devant sa nièce sa poupée de chiffon préférée.
– » Tu ne dors pas ?  » Sourit Buffy tandis que Dawn se redressait en abandonnant la poupée aux petites mains de bébé.
– » Ben depuis votre arrivée en fanfare ce matin j’ai trop de mal à me rendormir. Je n’arrête pas de tourner dans mon lit. Au fait qu’elle heure il est ?…Seulement Midi !  » S’exclama Dawn en fixant la pendule de la cuisine.
– » Kati a déjà mangé mais si tu as faim…  »
– » Merci Buffy mais je ne suis plus un bébé. Dis lui Angel !  »
– » Elle n’est plus un bébé.  » Avança Angel d’un demi sourire.
Sourcils levés il avait accentué son mouvement de tête qui visait à soutenir une Dawn toute souriante face au réfrigérateur grand ouvert.

Sous le regard de tous, Dawn se retourna avec à la main un carton de jus de fruits.
– » Qu’est ce que vous attendez ?!  »
– » Quoi ?  » Lui demanda Buffy.
– » Tous les deux, qu’est ce que vous attendez pour vous éclipser à l’hôtel ?  »
– » Tu nous le diras pas deux fois !  » Précipita Buffy en taisant son sourire pour prendre plus vite la main d’Angel.
Au passage ils caressèrent la tête blonde de leur fille, la seconde d’après ils étaient partis.
Alors Dawn se dessina un sourire sous son regard espiègle…………..à suivre…………

A peine la porte de l’hôtel passée, Angel la reçue dans ses bras, autour de sa taille où elle s’attacha familièrement.
– » Oh Angel.  » Murmura t’elle dans son cou.
Il avança dans le hall en ramenant doucement sa tête bonde face à lui.
Les deux mains sur ses joues il écarta ses cheveux en arrêtant juste ses pas, en gardant juste ses joues emprisonnées dans le creux de ses deux grandes mains.
– » Buffy…ce besoin que j’ai eu de toi,…de, de me reposer dans la chaleur de ton corps, ce besoin désespéré que j’ai toujours de toi, de me fondre en toi. « 
Buffy ferma les yeux pour des mots magiques qu’elle savourait en piaffant presque.
– » Alors n’attends pas plus longtemps.  » Chuchota t’elle.
– » Oui.  » L’entendit-elle murmurer avant de le sentir entrer dans sa bouche.

Quelques secondes plus loin elle rouvrait les yeux pour les deux étages qu’il avait soufflés si vite.
Elle se mit à rire contre son cou.
– » Effectivement ils t’ont laissé tes pouvoirs de vampire !  »
Sur ses mots Angel lâcha un sourire en coin en poussant la porte de ses appartements.

Il alla directement l’allonger sur le grand lit où il s’accouda lui-même en travers pour la regarder de plus près.
Se pencher de plus près sur sa tête blonde, son regard brillant plein d’attente et de désir contenu.

Il baissa son regard chocolat sur sa poitrine si proche qui se soulevait déjà palpitante.
– » Je devrais t’aimer à genoux.  » Murmura t’il pour lui-même.
– » Il y a des années que tu m’aimes à genoux.  » Chuchota Buffy gravement.

Il lui fit simplement fermer les yeux en posant délicatement sa bouche chaude à ras de la robe qui laissait échapper juste le haut de ses seins merveilleusement nacrés.

Comme pour mieux vivre l’instant Buffy rouvrit les yeux pour attacher immédiatement le plafond.
Elle lâcha les cheveux courts de sa nuque afin de laisser courir sa petite main sous sa chemise, caresser son dos si puissant.
Il n’était pas encore entièrement installé sur le lit pourtant Buffy déglutissait déjà sa salive pour accompagner son musc qui s’épanouissait librement.

En le sentant remonter dans son cou, elle le sentit remonter sur le lit, étendre son grand corps tout contre le sien, la ramener pour permettre à ses mains si habiles de descendre dans son dos la fine fermeture qui se voulait encore gardienne de sa robe en coton.

Elle frissonna davantage sous les mains toutes douces qui semblaient vouloir s’attarder en remontant la chute de ses reins.
Les mains qui faisaient glisser les fines bretelle, rouler le haut de la robe jusqu’à libérer ses bras nus et ses seins.
Quand la bouche chaude caressa l’un d’entre eux, Buffy laissa entendre une plainte à haute voix.
Pour s’aider à tenir la distance elle agrippa aussitôt les épaules d’Angel mais déjà elle s’entendait gémir à haute voix pour remercier les doigts qui naviguaient dans ses flux abandonnants.
Il lâcha sa poitrine pour attacher son regard émeraude déjà trouble du plaisir amoureux.

Alors pour son regard chocolat trop fiévreux ou trop affamé qui la pénétrait jusqu’à l’âme, il laissa l’instant se véhiculer de lui-même grâce à la seule magie de ses doigts qui jouaient le contre courrant.

Elle clôturait ses fenêtres émeraude pour juste s’interdire de chavirer dans l’extase, il se souriait à lui-même en la voyant se manger la lèvre inférieure pour s’interdire de se plaindre trop vite.
– » Vient.  » Pleurnicha Buffy brusquement à bout en enfonçant ses ongles de fille dans la peau de son dos, en s’arquant soudainement vers lui.
Elle se plaignait.

Elle se plaignit davantage en sentant les doigts la quitter, trembla sur les quelques secondes qu’il fallut à Angel pour défaire les boutons de son jeans, se défaire finalement du triangle en dentelle dernière barrière entre eux.
Quand son sexe douloureux de trop attendre glissa lentement en elle, il vit son regard brusquement s’étoiler pour se mettre à pâlir et enfin se laisser chavirer.
D’un seul va et vient il les plongea dans l’extase.
Alors sur son cœur qui résonnait en enclume, il verrouilla brusquement la bouche de Buffy pour mordre à pleines dents dans la vie, dans la sève même de leur cri amoureux qui retentissait jusque dans le creux de sa grande main, celle là même qui gardait les reins délicats de Buffy.

Leurs plaintes mêlées s’étaient tues depuis déjà plusieurs secondes pourtant la bouche de l’un refusait de lâcher la bouche de l’autre. Alors tout naturellement ils continuaient à se goûter délicieusement en se jouant de vitesse pour aller mordiller les lèvres de l’autre.

Soudain Buffy se figea en fixant soudainement le vide. Angel se suspendit en lâchant sa bouche.
Elle sortit de ses bras et du lit.

Debout face à elle il rattachait les boutons de son jeans, Buffy front plissé laissait tomber à ses pieds la robe rouge qui lui servait désormais de ceinture.
– » Qu’est ce qu’il y a ?  » Demanda Angel à une Buffy concentrée qui aussi nue qu’un ver à soie le dévisageait d’un regard rond.
– » Qu’est ce qu’il y a ?  » répéta Angel soudainement inquiet.
Déjà il avait posé une main sur une des épaules rondes de la jeune fille.
– » Ben…il va falloir que je me protège de toi maintenant. « 
– » Quoi ?  » Souffla Angel.
– » Si vous vous imaginez monsieur qu’avec votre nouvelle graine toute vivante vous allez me faire un bébé tous les ans. « 
Pour lui faire payer la peur qu’elle venait de lui faire, Angel l’enleva aussitôt dans ses bras en lui donnant une claque sur les fesses.
D’un sourire il l’emmenait à bras le corps vers la douche, elle souriait en passant sa langue dans le creux de son cou pour juste le goûter encore, goûter la fine sueur qu’il lui lâchait pour la toute première fois.

 

Tout mouillés et tout nus, ils se blottirent en frissonnant sous la couette malgré le chauffage qu’ils avaient monté à fond.
La joue sur le même oreiller ils se contemplaient d’un sourire émerveillé.
– » Qu’est ce qui te fait rire ?  » Demanda Angel.
– » Toi…tu frissonnes. « 
– » Oui.  » Souffla t’il en dessinant du bout de ses doigts le sourire de Buffy qui se voulait complice du sien.
– » Tu ne vas pas t’enrhumer avec tes longs cheveux encore tout mouillés ? « 
– » Les tueuses ne tombent pas malade, mais j’aurai du penser à prendre quelques affaires comme un séchoir à main par exemple, c’est vrai que chez toi ça n’a jamais été très pratique pour les filles…heu, mais je préfère que ça reste comme ça !  » Précipita Buffy
En effaçant son sourire Angel la lâcha des yeux pour fixer l’invisible.

– » Je vois ce que tu veux dire…J’aurai du demander à mes anciennes conquêtes de me laisser un séchoir avant de partir. « 
Buffy le frappa aussitôt sur le torse pour ramener à elle le regard et le sourire malicieux qu’il se dessinait juste.
Il s’amusait comme un enfant face à sa jalousie et Buffy le savait parfaitement.
– » Monstre !  » S’exclama t’elle en le basculant pour poser sa tête contre une de ses larges épaules.
Une seconde plus loin elle se redressait soudainement pour attacher son regard.
– » Tu me parles de mes cheveux parce que je suis mal coiffée ?…C’est ça hein, très mal coiffée ? « 
– » Tu es belle. « 
– » Menteur ! « 
– » Moi je te trouve belle.  » Murmura Angel en repoussant ses cheveux tout humides.
Buffy ferma les yeux en savourant la main qui s’attardait sur sa joue.
Ils étaient si proches qu’elle sentait comme dans un rêve le souffle d’Angel caresser son visage.

– » Tu es belle.  » Murmura t’il à nouveau.
Sur les mots Buffy rouvrit les yeux.

– » Et toi tu as sommeil.  » Murmura t’elle en se souriant à elle-même.
– » Si tu ne m’avais pas gardé aussi longtemps sous la douche.  » Lança Angel du sourire qui était le sien.
– » Quoi ?! Moi je t’ai gardé aussi longtemps sous la douche ? C’est toi oui qui a insisté je te rappelle juste !  » S’exclama Buffy faussement outragée.
Dans le creux de ses bras il renversa le rire de la jeune fille pour juste la glisser à demi sous lui, installer sa tête bien au chaud sur sa tendre poitrine.

– » Ca fait deux jours que je n’ai pas fermé l’œil.  » Murmura t’il simplement.
– » Dors mon amour.  » Laissa passer Buffy en glissant une main dans ses cheveux bruns.
– » Quelle heure tu crois qu’il est ?  »
– » Il fait nuit.  »
– » J’ai pas vu passer cette journée pourtant jamais je ne l’oublierai.  » Chuchota Angel en fermant les yeux.
Ainsi il obéissait aux doigts fins de Buffy qui en jouant sur son cuir chevelu le poussaient plus vite au sommeil.

Il se sentait si apaisé, si reposé, si merveilleusement détendu qu’il fit une chose qu’il n’avait encore jamais faite. Il bailla tout simplement.
– » Moi n’ont plus jamais j’oublierai.  » Entendit-il Buffy murmurer.
La seconde d’après il dormait.

Pour sa tête qui s’était faite plus lourde, pour son souffle régulier qui caressait doucement sa poitrine, Buffy sourit vers le ciel en zappant l’unique larme qui avait décidé d’échapper à ses prunelles soudainement embuées.
Elle lâcha ses cheveux bruns pour descendre sa main jusqu’à la ligne de ses larges épaules.
Angel bougea aussitôt dans son sommeil en se recalant davantage contre elle. Alors Buffy se sourit à elle-même en suspendant sa caresse pour ne pas le troubler davantage.
Son autre main se posa sur le bras qui gardait sa taille fine, la seconde d’après pleinement heureuse elle le rejoignait dans le sommeil.

 

Depuis déjà une semaine la vie avait reprit son cours au cœur même de l’hôtel où la petit Kati faisait raisonner ses rires et ses pas.
Perdu entre les repas, les jus de fruits et le reste, son père la gardait durant la journée et bien souvent il la péchait sur un bras avant d’aller répondre au téléphone.
Son agence contre les forces du mal n’avait jamais été si prospère et ses allées et venues si fréquentes.
Alors bien souvent face à une Buffy qui avait insisté pour garder son emploi à la vie scolaire, Angel se voyait déposer Kati chez Willow où la boutique de magie battait elle aussi tout son plein.
« A croire que les forces du mal sont en regain ! » pensait à chaque fois Angel en pénétrant dans la boutique pleine de monde.
Toutefois quoi qu’il pouvait arriver sur son emploi du temps surcharger, chaque jour avec Kati il était devant Stamford pour accueillir une Buffy souriante à sa sortie de bureau.
Le premier jour un seul de ses regards noirs avait suffit pour coller définitivement l’endive trop cuite contre le décor.
Aussi depuis, le jeune homme au cartable se fondait chaque soir en rasant de trop près le mur en brique rouge qui courrait le long de Stamford.
– » Pourquoi tu ne prends pas la poussette !  » Disait presque à chaque fois Buffy à Angel pour juste s’entendre répondre.
– » Mais je peux la porter ! « 
Alors en riant ils rentraient rejoindre Dawn à l’hôtel en s’arrêtant parfois dans les différentes boutiques où Buffy laisser traîner ses yeux, son sourire gourmant qui se laissait souvent tenter par l’achat d’un nouveau vêtement ou d’un nouveau parfum de glace.
Patient, Angel goûtait alors chaque seconde des yeux brillants de Buffy qui scintillaient au bonheur d’avancer comme tout le monde.

Pourtant ce soir là, le regard de Buffy se figea et se fonça au possible pour accompagner son cœur qui manquait un battement.
Angel et Kati désertaient la place habituelle devant Stamford.
Le front buté sur son angoisse, elle précipita alors ses pas vers l’hôtel.
Pour faire sauter le bouchon de champagne qui libèrerait son cœur compressé, le métro lui paru le moyen le plus rapide d’avancer. Elle s’y engouffra.

Elle courut dans la rue qui abritait l’Hypérion et cria en poussant la double porte de l’entrée.
– » Angel !  »
Face au silence qui lui répondait, elle se sentit tomber en morceau.
Ses jambes en coton la portèrent tout de même pour traverser en courrant le hall de l’hôtel.

Elle s’arrêta net devant la première des marches du large escalier où une rose rouge attendait simplement couchée là.
Comme soudainement plongée dans un immense bain apaisant, elle vit sa tension retomber pour mieux embuer son regard.
Alors en passant la barrière de ses lèvres son sourire timide se dessina délicieusement gourmand.
Elle venait de découvrir une rose rouge couchée soigneusement sur chacune des marches.
Elle se mit à les cueillir une à une en allant forcement vers Lui à pas plus que compter.

Une brassée de roses plus loin, elle poussa presque religieusement la porte des appartements pour finir par s’y adosser la bouche grande ouverte.
Devant elle, face aux rideaux entièrement tirés, se dessinait un spectacle plein de féerie.

Emerveillée, Buffy laissa danser son regard sous l’éclat des petits lampions installés sur chaque meuble haut, bas, ou moyennement bas. Les petites bougies envahissaient tout l’espace dans un souci de perfection.
Pour son chandelier préféré qui trônait au milieu d’une telle douceur, Buffy avala sa salive en osant à peine avancer vers la chambre.
Presque cachée par ses innombrables roses qui lui faisait ouvrir si large les bras, elle se disait qu’elle n’aurait jamais assez de vases pour les faire tenir toutes quand après l’encadrement de la chambre elle se fit saisir par derrière.
Pour les bras familiers, elle laissa aussitôt aller sa tête contre le torse derrière elle.

Elle n’avait pas besoin de se retourner pour reconnaître les deux mains du propriétaire qui la gardait prisonnière.
Les yeux fermés elle les reconnaissait ces deux mains là.
Perdues au milieu de mille autres elles pouvait les faire frémir pour arriver jusqu’à elle.
Elle en connaissait scrupuleusement la ligne parfaite, les doigts longs et souples qui la visiter mieux que personne, la forme soignée des ongles carrés qui finissait par leur donner toute leur noblesse.
Buffy finit par fermer les yeux pour ses deux mains qui la modelaient mieux que personne.
Elle sentait l’une d’entre elles se glisser pour l’écarter doucement, écarter doucement les cheveux de sa nuque.
Alors forcément elle rouvrit les yeux pour voir simplement sa chevelure souffler la lumière des roses qu’elle tenait si près de son cœur.
– » Tu m’as fait la plus belle peur de ma vie.  » Murmura t’elle en remuant sa tête blonde sous la caresse des doigt souples qui bougeaient si lentement.
– » J’aime te surprendre.  » Murmura Angel.

Buffy ferma à nouveau les yeux pour goûter la bouche qui venait de voler la place des doigts trop doués contre la docilité de sa nuque.
– » Kati passe la nuit chez Willow et Dawn passe le week-end chez son amie. Cette nuit il n’y a plus de supers pouvoirs, il n’y a plus d’Elue…Il y a plus que toi et moi.  » Rajouta Angel sur le soupir amoureux de Buffy.
– » Tu es si merveilleux mon amour.  » Murmura Buffy fondue de plaisir.
Il l’a tourna vers lui, les roses rouges entre eux.
Pour aider la lumière de leur regard à s’épouser plus vite, Angel glissa une main contre une des joues de Buffy.
La seconde d’après il se penchait pour laisser leur bouche faire le reste.

Buffy sentait bien qu’à travers le baiser qui se voulait engourdissant il la faisait reculer vers le lit.
Quand elle en toucha le bois, Angel brisa le baiser.
Alors sans plus attendre il la libéra des roses pour simplement les offrir à la couette du lit.
– » Mes roses !  » S’exclama Buffy tandis qu’Angel la débarrasser de son sac à main qui pendait encore en bandoulière depuis une de ses épaules de fille.
– » Personne ne m’a jamais couverte de roses.  » chuchota Buffy à peine audible pour le regard fiévreux d’Angel, pour les mains d’Angel qui faisait glisser lentement la fermeture de sa robe.
– » J’espère bien.  » Souffla t’il sans quitter son regard émeraude et tandis que déjà la robe s’effaçait entre eux en glissant gentiment aux pieds de Buffy.
En bougeant si peu elle en sortit pourtant et se débarrassa au passage des fines sandales disputées un instant par ses pieds pour juste les disperser, aller rejoindre avec tant d’aisance ses pieds nus à lui.
Les mains posées contre ses larges épaules elle le voyait la défaire de son soutien gorge en dentelle, cajoler tendrement sa peau jusque là emprisonnée afin de lui faire prendre plus vite le chemin de la liberté ou plus simplement encore celui du plaisir.
Elle agrippa sa chemise, il l’enleva comme une plume dans le creux de ses bras.

Un pas plus loin tandis que Buffy s’attacher à son cou, il faisait disparaître le triangle en dentelle qui se voulait assortit aux coloris irisés du soutien gorge déjà évanoui.
Alors elle laissa le creux de ses genoux s’abandonner confortablement dans le creux d’un de ses bras si musclés.

Elle quitta seulement le regard brillant d’Angel en entrant dans la salle de bain, en sentant l’odeur florale lui chatouiller les narines.
– » Oh mon dieu…Angel…  » Laissa t’elle mourir en découvrant la pièce uniquement éclairée de lampions.
Ils poussaient timidement leur petite flamme pour créer, tamiser, une douce intimité qui se dessinait en faisant trembler les murs d’ombres chinoise.
Elle plongea à nouveau son regard émeraude dans celui chocolat.
– » Oh Angel c’est si envoûtant. « 
D’un regard agrandit elle rattachait déjà les pétales de roses qui traçaient des chemins entre les petits lampions, parsemaient le sol et saupoudraient la chantilly du bain dans lequel déjà Angel la glissait doucement.
Il s’agenouilla aussitôt dans son dos en mouillant les manches de sa chemise afin d’emprisonner ses tendres épaules.
Sa tête blonde renversée contre la faïence, Buffy le sentit s’enfermer tout contre son cou. Alors le regard perdu dans les ombres du plafond, elle sortit une de ses mains de l’eau délicieusement chaude.
Aussitôt elle glissa ses doigts tout mouillés dans les cheveux bruns qui jouaient l’impertinence en faisant frissonner une de ses joues.
Pour le laisser descendre dans le creux de son cou, elle tourna un peu sa tête contre la faïence mais déjà il remontait derrière son oreille, la saisissait aux épaules pour la redresser un peu. Elle le lâcha forcement pour rester uniquement attachée à son souffle si précieux qui balayait une de ses joues, à ses mains si parfaite qui s’étaient mises à caresser la ligne de ses fines épaules.
– » Dis moi que tu es heureuses.  » Murmura Angel contre son oreille.
Buffy écuma la chantilly de son bain pour juste souffler dans ses mains, regarder s’envoler les pétales de roses.
– » Je suis heureuse.  » Murmura t’elle d’un regard aussi embué que la pièce elle-même.
– » Dis moi que tu te sens bien. « 
Elle se renversa sur elle-même pour juste lui échapper des mains, lui faire face en posant ses bras et son menton sur le rebord en faïence.
– » Viens me rejoindre, je vais te prouver à quel point je me sens pleinement heureuse et parfaitement bien. « 

Sur son sourire qui se faisait un brin impertinent, elle le défiait d’un regard espiègle.

– » Je sors de la douche mon amour.  » Laissa traîner un Angel amusé qui la défiait lui aussi d’un sourire en coin qui montait jusqu’à ses yeux.
Elle tapota de ses doigts le rebord en faïence.
– » Tu ne sais pas ce que tu perds ! « 

Pour fuir son regard trop tentant, Angel s’agenouilla contre la grande largeur de la baignoire.
– » Tu me vois prendre un bain parfumé à la rose ? « 
Pour ses mots, elle voulut se sourire à elle-même mais déjà elle se laissait griser par l’éponge pleine de mousse qu’il faisait glisser avec tant d’adresse sur la longueur de son dos.
Pour ses sens qui lui jouaient l’éveil à la vie, elle se retourna pour recevoir l’éponge contre sa poitrine qui voulait l’attention.

– » C’est si bon.  » Murmura t’elle en installant confortablement sa nuque contre le large rebord, en attachant le regard chocolat qui semblait avaler toutes les lumières de la pièce tant il se dessinait en brillance.

En sentant l’éponge glisser vers les parties secrètes de son ventre, Buffy abandonna mollement une main contre le torse si rassurant d’Angel.
La seconde d’après après avoir dégluti pour son compte, elle agrippait la chemise déjà détrempée.
Alors ans attendre d’avantage, elle le fit farouchement basculer dans son bain.
– » Buffy ?!  » S’exclama Angel brusquement surpris avant de se noyer de tout son long dans une vague qui alla éteindre une partie des lapions posés sur le meuble le plus proche.
Angel sortit aussitôt la tête de l’eau en secouant ses cheveux qui lâchèrent des gouttelettes sur le visage éclairé de Buffy.

Allongé sur elle les deux mains en appuis sur les rebords de la baignoire, il la laissa alors déboutonner sa chemise bouton par bouton.
– » Qu’est ce que tu disais ? Cette nuit plus d’Elue et de supers pouvoirs ? Tu as oublié de compter avec ma force exceptionnelle toujours prête à l’emploi dès il s’agit de t’amener plus vite jusqu’à moi.  »
– » Tricheuse.  » Souffla juste Angel en la laissant caresser son torse libéré.
Ils avaient murmuré à peine audible pour ne pas déranger la fusion de leur regard fiévreux qui soufflait désir et passion jusqu’au fin fond de leurs âmes enlacées.

– » J’adore tricher avec toi.  » Rajouta Buffy d’une voix trouble tandis qu’Angel lui laissait défaire le bouton de son pantalon, dé-zipper le pantalon en question et enfin le repousser.
Pour le regard sous lui qui communiait si parfaitement avec le sien, pour la petite main qui le faisait trembler en passant sans permission la barrière de son caleçon, Angel glissa une de ses grandes mains contres les reins de Buffy pour juste l’emprisonner de plus près, verrouiller sa bouche à la sienne.


Ils se fondaient l’un dans l’autre sans tenir compte de l’eau qui doucement débordait sur chaque avancée d’Angel.

Sur le souffle de leur gémissement amoureux, Buffy brisa le baiser pour mordre la lèvre inférieure qu’elle avait gardait entre ses petites canines.
Mais sur la crainte de la mordre trop fort et de la blesser, elle la lâcha presque aussitôt en s’accompagnant pour mieux résister d’un long râle amoureux qu’Angel marquait pourtant le premier.

Plongé dans un plaisir qui le rendait brûlant, il abandonnait simplement sa tête entre ses mains de fille pour la laissant librement agripper en urgence ses cheveux tout mouiller, imprimer son cuir chevelu, le goûter sur la joue, sur la ligne de son cou et de ses épaules si musclées.

En la sentant verrouiller si fort ses jambes autour de sa taille, Angel ne pouvait douter qu’elle le voulait éperdument au plus profond d’elle-même. Elle se collait à lui de façon si intense pour juste l’épouser de plus près qu’il du faire bouger sa grande main tout contre ses reins pour l’écart et l’élan nécessaire.
– » Ne me lâche pas !  » Pleurnicha Buffy aussitôt.
– » Chut…  » Laissa simplement entendre Angel en l’obligeant à abandonner sa tête blonde contre son bras qui gardait le rebord de la baignoire.
– » Jamais je te lâcherais.  » Rajouta t’il alors en ajustant à nouveau sa grande main tout contre ses reins.
Pour mieux la mener presque contre sa volonté tant ses sens de tueuse ou simplement de fille étaient violemment en ébullition, il l’obligea à râler là, tout contre son cou et pas ailleurs.

Buffy ne voulait pas aller baver son plaisir ailleurs.

Elle s’entendait pleurer son besoin contre cet homme qui était le sien depuis des années, qu’elle avait mis des années à attendre et à posséder.
Posséder son corps, le grain lisse de sa peau, son regard qui pouvait se dessiner si tendre en laissant sa bouche s’entrouvrir en appel.
Lui son amour unique et éternel, sans nulle autre pareil, si différent du commun des mortels et pourtant désormais si identiquement pareil.
Elle l’entendit brusquement se plaindre plus fort et sa plainte lui vrilla les entrailles en resserrant d’un seul coup tous ses intérieurs.
Ils se noyèrent alors dans tous les sens du terme.


Plus loin, ils laissèrent longtemps leur regard véhiculer l’instant si précieux qu’ils venaient de vivre puis Angel bascula pour laisser sa nuque d’homme épouser la baignoire, Buffy épouser son torse librement.
Son front collé tout contre son cou comme pour inciter une main d’Angel à écarter ses cheveux, elle gardait son petit poing replier tout contre son cœur en vie.
Elle finit par ouvrir sa main pour laisser ses doigts fins écouter de plus près ce cœur amoureux qui battait encore une chamade affolée.
Ils ne se disaient rien, ils n’avaient pas besoin de mot pour remplir l’espace entre leurs sentiments et leurs sens qui s’affolaient si vite.
Préférant nettement se respirer dans l’instant, Angel fermait les yeux pour la main de Buffy qui le caressait distraitement, pour sa bouche pulpeuse qui venait d’offrir un baiser à la peau de son torse.
Quand elle cessa de bouger, il resta attaché à ses soupirs qui marquaient si bien sa satisfaction, à ses petits bruits qui disaient tout son bien être du plaisir assouvi, du plaisir intensément partagé.

– » C’était bon.  » finit t’elle par murmurer.
– » Je t’aime.  » Lui souffla Angel en posant un baiser sur le sommet de sa tête blonde.
Buffy remonta alors pour lui offrir son regard embué où les brumes de la jouissance restaient encore attachées.
– » Quoi ?  » Demanda le regard chocolat encore embué lui aussi.

– » On a fait une inondation.  » Laissa passer le sourire soudain espiègle de Buffy.
Angel balaya le sol alentour, avant de faire clignoter son regard amusé dans celui de Buffy qui clignotait aussi.
– » Une inondation.  » Sourit il largement en la verrouillant dans le creux de ses bras pour la faire basculer à demi.
Les deux mains dans le creux de son torse, elle lui volait presque son sourire pour éclairer le sien tandis que sans la lâcher des yeux il étendait son bras pour rouvrir le robinet.
– » Tu sais une chose ? Elle manque d’eau cette baignoire.  » Lança t’il.
– » Et toi tu sais une chose ?  »
– » Quoi ?  »
– » Ta chemise est foutue.  »
– » C’est la faute de ma petite sirène indisciplinée.  »
Ils posèrent chacun une main sur la joue de l’autre comme pour soutenir leur regard qui brillait du même amusement.

A l’instant où il se fit le plus étincelant, Buffy avança.
– » Angel,…la baignoire, elle déborde. « 
– » Laisse déborder. « 

– » Angel !  » S’exclama Buffy deux seconde plus loin.

Alors elle se lança vers le robinet.

 

– » J’aime la glace.  » Avança Angel en avalant la cuillerée que Buffy venait de lui fourrer dans la bouche.
Elle déglutissait à son tour le parfum vanillé en replongeant déjà la petite cuillère dans le pot pour le faire avaler à nouveau.

Installés en travers du grand canapé Buffy prenait ses aises sur les genoux d’Angel, elle finit toutefois par agripper sur son torse le peignoir en soie noire pour se pencher en avant, poser le pot de glace moitié vide sur la petite table tout près d’eux.
Au milieu des petits lampions en partie éteints qui soulignaient tout de même les restes du repas, elle repoussa plus loin le pot de glace pour juste se saisir de la tablette de chocolat.
Alors en remontant vers Angel, elle remonta sur son épaule le pull noir qu’elle lui avait voler et qui comme toujours lui allait trois fois trop grand.
Elle lui mit un carré de chocolat dans la bouche, il garda ses reins nus en glissant une main sous son pull.
La seconde d’après elle laissait tomber la tablette pour aller directement goûter le chocolat dans sa bouche.

– » Tu as aimé ?  » Murmura t’elle tout près de sa bouche.
– » Et toi tu aimes la soirée ?  » Murmura t’il contre les doigts fins qui s’amusaient à dessiner ses lèvres si sensuellement décidées.
Elle posa une joue contre son épaule en déglutissant sa salive chocolat, en laissant son regard s’embuer de bonheur.
– » C’est la soirée la plus magnifique de ma vie.  »
Angel ramena son visage ver lui.
Alors pour son regard ténébreux, il vola toute l’émeraude du regard amoureux.
– » Je suis tellement heureux.  » Souffla t’il tout bas pour ne pas déranger le ciel.

Il enleva le sourire de Buffy en l’enlevant dans ses bras, en marchant vers la chambre.

Il arracha la couette du lit pour mieux faire valser les roses rouges dans la chambre, leurs offrir un parterre de roses rouges.
Alors il étendit la plus précieuse d’entre elle. Celle qui d’un sourire ou d’un éclat de ses yeux pouvait le faire juste trembler.
A demi étendu au dessus d’elle, il regardait sa chevelure jurer avec le noir de son pull, ses petites mains qu’il gardait au dessus de sa tête blonde se laisser emprisonner dans les siennes.

– » Je t’aime depuis toujours.  » Murmura Buffy gravement et juste audible pour qu’il puisse en être autrement.
– » Je t’aime depuis toujours.  » Répondit Angel tout aussi gravement.
En appel, il vit ses doigts fins se recaler dans les siens.
Il se pencha alors doucement sur la bouche entrouverte de celle qui avait été mise au monde pour lever ses doutes et ses peines.
Heureux, libéré, il se fondit dans sa chaleur en souriant simplement à la vie.…………….Fin

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